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Quel que soit le bout par lequel on peut bien se permettre de les prendre, les nouvelles qui proviennent de la Commission électorale indépendante au sujet de l’organisation des élections locales, municipales et urbaines ne sont pas encourageantes, bien au contraire. Les Congolais doivent déjà entonner le requiem : dans tous les cas, il n’est plus certain que ces scrutins, annoncés pour avoir lieu en 2010 au plus tard, puissent se tenir dans le délai.
Alors qu’elles devraient boucler la boucle du processus électoral, les carottes sont définitivement cuites pour les élections locales, municipales et urbaines. Tout l’espoir que les Congolais avaient placé dans ces scrutins déterminants à plus d’un titre a fondu comme neige au soleil. La dernière prise de position de la Commission électorale indépendante sur la révision du fichier électoral et tout le décor qu’elle compte planter à ce propos, a définitivement conforté la crainte qu’avaient bien des Congolais quant à la réelle volonté des pouvoirs publics d’organiser ces élections.
Pendant que, dans l’opinion, l’on s’attendait à ce que les derniers verrous sautent dans le cadre du balisage du chemin devant conduire à la tenue de dernières échéances électorales prévues pour cette année, voilà que la CEI vient de lui offrir un plat indigeste qui a fait voir ses véritables intentions, celles qui consisteraient à continuer à jouer la même partition que ceux qui n’ont pas du tout besoin de voir le processus électoral qui avait commencé par les élections législatives et présidentielles de 2006, se terminer comme prévu.
TOUT SERAIT DEJA REGLE
Tout est parti, en effet, de la décision prise par la Commission électorale indépendante de procéder à la révision du fichier électoral après la première étape qui n’a pas donné les résultats escomptés. Menée apparemment par des mains pas tellement expertes, cette opération a créé plus de problèmes qu’elle en a résolus. Preuve : au moment de faire les comptes, on s’est rendu compte qu’elle avait mis la CEI dans le pétrin. Et pourtant, l’instance dirigée par l’Abbé Appolinaire Malu-Malu avait été prévenue – dès le départ – par l’opinion qu’elle allait tout droit dans le mur. Mais, comme à ses habitudes, le président a préféré s’entêter, refusant de prendre en considération tout ce qui lui avait été porté comme contributions pour une meilleure poursuite du processus.
D’où vient le désenchantement qui s’est ainsi emparé d’une bonne partie de Congolais du fait de la CEI ? Tenez. De sources sûres, on apprend que les deux versions de la carte d’électeur actuellement en circulation vont devoir être remplacées par une nouvelle série. Celle-ci est différente de deux premières versions du fait de spécificités qui n’existent ni dans la première ni dans la seconde. Cette nouvelle version va porter des indications sur le centre d’enrôlement et l’origine de l’électeur.
Quand bien même on laisse entendre que le but recherché par le pouvoir organisateur des élections est d’uniformiser les cartes d’électeur, il va se poser des problèmes inextricables, tout ceci dans le noir dessein d’annihiler toutes les chances d’organisation des élections locales, municipales et urbaines. Avec la reprise de l’opération d’enrôlement à zéro tel que cela a été décidé par la CEI, ce sont de nouvelles peaux de banane en plus sur la voie qui devrait pourtant mener le pays à des échéances sur lesquelles, malheureusement, on a déjà mis une croix.
TIMING ET COUT
Problème de timing, problème de coût. C’est cela qui constitue l’équation que la CEI s’est créée délibérément. Combien de temps nous reste-t-il encore pour ces échéances ? Pas beaucoup ; dans tous les cas, pas suffisant pour organiser des élections dans les règles de l’art. Rien ne nous met à l’abri de tripatouillages et de tripotages comme on l’a vu lors des scrutins de 2006. Timing insuffisant, incertitude aussi quant à la mobilisation de ressources pour financer les différentes étapes qui restent pour parachever le processus électoral mis en marche depuis plus de trois ans déjà.
Et quand on sait que, jusque-là, pas grand-chose n’est tombé dans l’escarcelle du pouvoir organisateur des élections, il y a lieu de ne pas se faire d’illusions. On ne se trouve pas dans un cirque où l’on peut compter sur un prestidigitateur capable de faire sortir de son chapeau noir un bel oiseau. Comme à l’impossible, nul n’est tenu, on parie que la CEI aujourd’hui, certainement la CENI demain, sera en manque d’argent pour ce faire.
Il n’est pas exclu que les partenaires traditionnels de la RDC, notamment l’Union européenne, délient les cordons de leurs bourses, mais là non plus rien n’est acquis à l’avance. Il est vrai que les élections de 2006, législatives et présidentielles, avaient été presqu’entièrement prises en charge par l’UE, mais rien n’indique que l’histoire va se répéter pour le reste du processus électoral.
Il se pose encore un autre problème qui n’est pas non plus de moindre. C’est celui ayant trait aux nouveaux kits d’identification des électeurs. Il en faut 9.000. Ils vont s’ajouter aux kits qui avaient survécu aux opérations de 2005. Mais là également, on ne peut pas prendre l’engagement du gouvernement pour de l’argent comptant.
Lorsqu’on ajoute à tout cela, l’autre paire de manches qui consiste à imprimer, on ne sait quand et en combien de temps, de nouvelles cartes d’identité – mission confiée au ministère de l’Intérieur -, on est bien parti pour la gloire. En un mot comme en mille, le décor est planté pour que chacun arrête une fois pour toutes la conviction selon laquelle les élections locales, municipales et urbaines sont déjà composées au passé.