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RDC: Justice à deux vitesses


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Source: Le Potentiel

Marteau-de-JusticeLe gouvernement affirme déployer des « efforts évidents » pour lutter contre l’impunité. « Depuis quelques mois, les magistrats ont vu améliorer leurs salaires. Un recrutement de 2.000 nouveaux magistrats – dont plus de 70 pour cent seront envoyés dans les provinces – a été amorcé », a déclaré récemment le ministre de la Justice et des Droits humains, Emmanuel Luzolo Bambi.

La révocation en 2009 de « plus de 300 magistrats pour avoir manqué au devoir de leur dignité », a donné à penser que tous actes répréhensibles seraient dorénavant sanctionnés promptement, « quel qu’en soit l’objet, quels qu’en soient les auteurs ».

A première vue, la comparution la nuit devant la Cour suprême de justice mercredi du député national Martin Mukonkole – poursuivi avec ses coaccusés pour « vol, recel et association de malfaiteurs » – répondrait à cet objectif.

Mais, l’heure à laquelle s’est tenue l’audience (la nuit), « l’inconstitutionnalité de la procédure » soulevée par les avocats de la défense et le fait que, selon des députés de l’opposition, « aucune procédure n’est respectée dans cette affaire » suscite quelques interrogations. D’autant que, selon les avocats du député, « cette affaire ne relevait pas d’un cas de flagrance ». Dès lors, la célérité avec laquelle la justice s’est saisie du dossier détonne avec la lenteur observée dans d’autres cas de « flagrance ». Notamment, les voies de faits commises au Palais du peuple par des militants du Palu, lors de la plénière du 19 mai 2010 convoquée pour examiner la motion de censure contre le Premier ministre.

Ayant le pouvoir d’« user de toutes les voies légales pour rechercher les infractions » », les magistrats du Parquet et leurs auxiliaires ont-ils déjà entamé les investigations sur l’identité du « vous » – entendu comme commanditaire – dénoncé par le président de l’Assemblée nationale ?

« Vous instrumentalisez la population », a accusé à haute et intelligible voix professeur Evariste Boshab, le regard tourné vers le chef du gouvernement et ses ministres.

Un autre dossier est celui du détournement des deniers publics constaté par la « Commission Mayobo » en 2009, quelques jours avant la démission du Premier ministre Antoine Gizenga.

« Alors que l’opinion s’indigne des accroissements illicites et spectaculaires des richesses, alors que nos dirigeants courent jour après jour à la quête des recettes nécessaires au paiement de nos dettes, de nos salaires et au financement de nos chantiers, les dénonciations pour cause de détournement des deniers publics se font plutôt rares. Il règne comme une loi de silence sur nos services et nos cités », a stigmatisé le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, en octobre dernier.

Pourtant, les dénonciations sont légion à l’Assemblée nationale et au Sénat, lors des questions orales et des interpellations des membres du gouvernement et des mandataires publics. Par dignité et crédibilité, il importe que les magistrats congolais se démarquent de la « justice à deux vitesses ».