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Par NDZINGA AMOUGOU (Cameroun Tribune)
-Cette région du pays est toujours en proie à une guerre de ressources rares, génératrice d’instabilité.
Alors qu’on croyait le pays apaisé après la présidentielle et les législatives du 28 novembre dernier, voici que des violences renaissent à l’Est de la République démocratique du Congo, une région qui de manière récurrente s’enflamme tous les dix ans depuis l’indépendance en 1960. Il suffit parfois d’une toute petite étincelle pour mettre le feu aux poudres. C’est le cas actuellement. Depuis le 29 avril, il y a donc un mois, deux rébellions défient l’armée congolaise (FARDC) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
D’un côté, il y a les éléments du général Bosco Ntaganda, un ex-rebelle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré dans l’armé régulière depuis les accords de paix de 2009 et désormais recherché par Kinshasa et par la Cour pénale internationale (CPI). En fuite, dans son fief du Masisi, Bosco Ntaganda aurait gagné la zone frontalière entre le Rwanda et l’Ouganda, puis le parc des Virunga.
De l’autre côté, se trouve un nouveau groupe dénommé M23 (Mouvement du 23 mars), issu du CNDP. Il revendique l’application des accords de 2009 entre la rébellion du CNDP et les autorités congolaises. Cet accord prévoyait, entre autres choses, la transformation du CNDP en formation politique. Dans un premier temps, cette « nouvelle rébellion », a été présentée par les médias internationaux comme étant proche de Bosco Ntaganda. Il n’en est rien. Le M23 est tout, sauf proche de Bosco Ntaganda, qu’il considère comme un traître. Ses chefs se déclarent membres du CNDP historique, et fidèles à son fondateur Laurent Nkunda incarcéré au Rwanda.
On se rappelle qu’en 2009 un renversement d’alliance surprise faisait imploser le CNDP. Bosco Ntaganda rejoignait le camp de Kinshasa et Laurent Nkunda était arrêté par l’ancien allié rwandais. Pour les membres du M23, il s’agissait là d’une trahison. A la tête du M23, on retrouve aujourd’hui le colonel Sultani Makenga, qui a déserté l’armée avec plusieurs dizaines d’hommes pour se réfugier avec sa troupe d’insurgés dans le territoire de Rutshuru, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Cet énième épisode de l’interminable liste des conflits à l’Est de cet immense pays qu’est la RDC vient nous rappeler que cette région n’a pratiquement jamais connu la paix. Et pour cause, la RDC possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces derniers est exploitée: le cuivre, le cobalt, l’argent, l’uranium, le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l’or, l’étain, le tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le coltan. Le pays recèle plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, 10% de celles de cuivre, 30% de celles de diamant et plus de 70% des réserves de coltan (3/4 des réserves mondiales), un minerai qui entre dans la composition de produits de très haute technologie.
Cette richesse est, expliquent certains analystes, l’une des causes des conflits interminables, que connaît la région, tellement elle suscite des convoitises, non seulement des pays voisins mais aussi des puissances internationales. Une richesse qui contraste avec la misère des populations locales qui sont ainsi un véritable vivier pour les milices qui y prolifèrent. D’où le climat d’insécurité permanente.