Par Willy Kabwe
S’il est des Belges assez connus en RDC, à part les rois Léopold II et Baudouin, c’est bel et bien Karel De Gucht. Un Belge qui a choisi d’en faire voir de toutes les couleurs aux dirigeants congolais. Même auréolé de son actuel couvre-chef de commissaire européen au Développement, l’ancien ministre des Affaires étrangères du royaume de Belgique ne veut pas transiger sur ses « sentiments » envers les autorités qui président aux destinées l’ex Congo-Belge. C’est devenu un cas. Karel De Gucht a converti son échelle de valeurs en convictions et il ne s’en cache pas, quelles que soient les circonstances de temps, de lieu et de manière.
Non satisfait de ses exploits passés, le 16 décembre 2009, devant le parlement européen, l’homme est revenu à la charge en qualifiant les dirigeants de Kinshasa de partenaires inappropriés. Selon lui, ceux-ci ne pourraient pas être considérés comme des interlocuteurs valables. D’où pense-t-il que l’aide humanitaire que la communauté internationale accorde à la RDC serait un gâchis.
Dans la capitale congolaise cela a été accueilli comme une baffe en pleine figure. Et comme si cela ne suffisait pas, le souffre-douleur de Kinshasa est revenu à la charge en projetant un voyage en RDC avant la fin de son mandat qui intervient le 30 janvier 2010. Pour un affront, c’en était un. Cette dernière goutte en tombant, a fait déborder le vase. Au point que, le 2 janvier 2010, la diplomatie congolaise a réagi vigoureusement pour faire savoir à la Commission européenne que les propos tenus par Karel De Gucht étaient « un procès sur le fonctionnement de l’Etat congolais dans des termes aux relents notoirement racistes, irrespectueux et irresponsables ». Et que désormais toute demande de visa pour Karel De Gucht serait considérée comme une provocation. Dès lors, le « hardi » devient persona non grata en RDC.
Mais, pour mon voisin de gauche, le Belge, passé maître ès provocations, poursuit inébranlablement sa logique dont l’objectif est d’en découdre avec les Congolais tant que le contentieux belgo-congolais, vieux de plusieurs décennies, n’aura pas trouvé son dénouement. Aussi craint-il d’éventuels recalages et autres ambiguïtés sur le financement promis des projets introduits dans les pipelines de la « Commission des 27 ». De l’avis de mon voisin de gauche, Kinshasa est tombé dans le piège de Karel De Gucht. Son petit doigt lui dit que l’homme s’en pourlèche les babines, car à ce jour, l’Euro-Belge au Développement entend transmettre, tel un virus, ses convictions à ses pairs européens.