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RDC: Le pouvoir et l’opposition jouent au ping-pong


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Par Véron-Clément Kongo

Amorcé il y a de cela 20 ans, le processus de démocratisation en République démocratique du Congo ne satisfait toujours pas la population. Et pourtant, juste après le discours de feu le maréchal Mobutu, alors président de la République, c’était la liesse tant dans le camp de l’opposition que de la population. Le temps était celui du défoulement démocratique après plus de trois décennies de dictature.

Au lendemain de ce message, les formations politiques dites de l’opposition évoluant dans la clandestinité étaient alors sorties de leurs coquilles pour emboîter les pas à l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) d’Etienne Tshisekedi et le Palu (Parti Lumumbiste Unifié) d’Antoine Gizenga, deux partis politiques qui, non seulement bravaient le monopartisme, mais donnaient de la sueur froide à Mobutu. Au fil du temps, on assistera au foisonnement des partis politiques d’opposition jusqu’à atteindre le nombre de 400.

Face à cette floraison, Mobutu ne dormira pas sur ses lauriers et proposera plutôt un seul parti d’opposition. Avec la pression populaire, cette idée qui sera rejetée cédera la place au multipartisme intégral. Le pouvoir profitera alors de cette occasion pour injecter des partis politiques dits « alimentaires », parce qu’acquis à sa cause. Ces formations politiques n’ayant aucune base étaient composées des membres de famille. L’objectif visé était de montrer à la face du monde que la démocratie était réellement en marche en République démocratique du Congo.

Bénéficiant d’un financement de la part du pouvoir, ces partis politiques dits « alimentaires » étaient très actifs au départ. Ils disparaîtront avec la fermeture des vannes par Mobutu qui sentait déjà sa fin proche. Resteront alors sur la scène politique des partis qui ont pignon sur rue comme l’UDPS, le PALU, le PDSC.

DU FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES

Comme cela se fait sous d’autres cieux, la Constitution de la République démocratique du Congo prévoit le financement des partis politiques. Et cela, spécialement en son article 6, alinéa 5 qui stipule ceci : « les partis politiques peuvent recevoir de l’Etat des fonds publics destinés à financer leurs campagnes électorales ou leurs activités, dans des conditions définies par la loi » Qu’il s’agisse du régime de Mobutu au lendemain de l’amorce du processus de démocratisation ou de celui de deux Kabila, ce projet est resté lettre morte. Il n’a jamais été évoqué au Parlement et aucune assurance n’a été donnée par les différents gouvernements qui se succèdent.

Par contre, depuis le 24 avril 1990, les partis au pouvoir, MPR, ex-AFDL, et PPRD, PALU et autres alliés donnent l’impression de disposer de beaucoup des moyens, alors que les membres ne cotisent même pas. L’opinion ne cesse de s’interroger sur leurs sources de financement.

Il est recommandé à la République démocratique du Congo qui aspire à un Etat de droit de cesser de jouer au chat et à la souris. Pour éviter toute frustration, il faudra penser à instaurer un système qui devra contenter tout le monde. D’où la nécessité, pour le parlement, d’examiner le projet de loi sur le financement des partis politiques. De cette manière, on épargnerait l’Etat de toute suspicion.

L’INCONSTANCE D’ACTEURS POLITIQUES D’OPPOSITION

Si, d’une part, on accuse le pouvoir en place de tous les maux concernant le financement des partis politiques, d’autre part, l’opposition a sa part de responsabilité sur la manière dont elle fonctionne.

Le constat qui se dégage depuis avril 1990 est qu’il y a manque d’idéal, de constance dans le chef de ses acteurs. Ces derniers, par le fait de manger à tous les râteliers, sont qualifiés de « vagabonds politiques ». Mgr. Monsengwo Pasinya, alors président de l’ex-Haut Conseil de la République, ne s’était pas empêché de les appeler des « matamores ». Car, se déclarant opposants, le jour, ils pactisaient, le soir, avec le diable.

En outre, à une certaine époque, la scène politique était envahie par les professeurs d’université. Bien que détenteurs de la science, leur contribution à la politique du pays a été nulle.

L’opinion avait immédiatement conclu que la politique n’est pas faite pour tout le monde. Comme quoi, du 24 avril 1990 à ce jour, le pouvoir et l’opposition en RDC offrent aux yeux de la population une partie de ping-pong pour la distraire afin de mieux se servir.