-Encore une fois, le gouvernement de RDC exige des détenteurs des téléphones cellulaires de se faire identifier. La décision, annoncée dimanche à la télévision officielle, était censée prendre fin ce lundi soir. La société civile dénonce une restriction des droits des citoyens là où le porte-parole du gouvernement affirme que c’est dans le cadre de la prévention du terrorisme.
« Tout numéro non enregistré sera suspendu aujourd’hui ». Le message est tombé lundi sur plusieurs portables. S’en est suivi une invitation : « Passez dans nos points de vente avec une pièce d’identité pour enregistrement ».
Les opérateurs de téléphones cellulaires ont été contraints d’inviter leurs clients à obtempérer à cette décision de l’Exécutif. Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, affirme que la mesure a été prise il y a trois ans. Les opérateurs de téléphones ont bénéficié d’un moratoire de deux ans. Lambert Mende évoque la lutte contre le terrorisme, prenant prétexte de la situation à Beni.
Vive protestation de l’opposition
Mais la société civile s’insurge contre cet alibi, comme l’explique maître Georges Kapiamba de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) : « Nous sentons qu’elle [cette décision] est totalement politique. Elle rentre dans la même logique qui avait prévalu au mois de janvier de l’année en cours où on a vu le gouvernement suspendre le fonctionnement des télécommunications, le fonctionnement d’internet ».
Dans l’opposition, on ne se doute pas que la décision est en rapport avec les actions prévues pour faire échec à un éventuel prolongement du mandat du président Joseph Kabila.
RFI