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Source: Le Palmarès
L’occasion du synode des Evêques pour l’Afrique dont les travaux viennent de se tenir au Saint-Siège à Rome a été mise à profit par la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) pour dénoncer à la face du monde la complicité de la communauté internationale dans la déstabilisation continue de la RDC
Le synode des évêques pour l’Afrique s’est réuni à Rome le vendredi dernier. La situation qui prévaut en Rdc a été au menu du synode. Celui-ci en est arrivé, après analyse globale de la situation, à un constat amer.
Si l’opinion publique internationale ne dénonce pas des exactions perpétrées au Congo, elle risque de se trouver complice de l’organisation mondiale du crime organisé. L’évêque de la Rdc qui donnait cet avertissement, ne s’est pas retenu de remettre en cause le silence de la communauté internationale devant la tragédie congolaise. Il interpelle celle-ci tout en dénonçant la convoitise des richesses naturelles de son pays.
Mgr Nicolas Djomo Lola, évêque de Tshumbe et président de la Conférence épiscopale du Congo, a fustigé les mensonges et les subterfuges utilisés par les pilleurs des richesses congolaises et commanditaires de différentes guerres et violences qu’a connu notre pays. Pour lui, le tribalisme sans cesse mis en exergue pour tenter de fustiger la tragédie congolaise n’est qu’un faux fuyant. En effet, la diversité ethnique est instrumentalisée dans le but de se ménager un espace pour piller les ressources naturelles, dont les minerais.
C’est la deuxième fois que l’intervention d’un évêque congolais suscite une réaction du synode. Celui-ci vient d’adresser une lettre interpellatrice aux autorités légitimes de Kinshasa. Pour rappel, la première intervention fut celle de Mgr Xavier Maroy Rusengo, archevêque de Bukavu. Après la tragédie rwandaise, avec son point culminant, le génocide de 1994, les consciences commencent à se mobiliser davantage en faveur du Congo. Et c’est tout un signal que l’église catholique décide de prendre le problème à bras le corps. Cette mobilisation se veut en tout cas proportionnelle au manque de réaction complice qu’affiche la communauté.
A ce propos, Mgr Djomo déclare: « Nous déplorons le fait que la Communauté internationale ne fait pas assez pour mettre fin à ces guerres et à ces violences, en intéressant suffisamment à leurs véritables causes : le pillage des ressources naturelles. Elle s’est limitée à soigner les conséquences des guerres au lieu de s’attaquer avec détermination et de manière persuasive à leurs causes ».
L’évêque a en outre déploré que les souffrances et les vies humaines fauchées en Rdc par ces guerres n’ont pas suscité la même indignation et la même condamnation que lorsque cela arrive sous d’autres cieux. Sinon, ajoute-t-il, comment expliquer la résurgence et la virulence des violences que l’on continue de condamner du bout des lèvres sans envisager d’actions efficaces de manière à mettre fin une fois pour toutes aux causes de ces violences. Ne partageons-nous pas la même humanité ? S’est interrogé en définitive et sous forme d’indignation le président de l’épiscopat Congolais.
Au nom de l’histoire
Si le monde ne s’était pas suffisamment mobilisé à la fois de manière dissuasive et irrévocable, contre la tragédie rwandaise de 1994, l’humanité se serait arrêtée dans la région des Grands Lacs africains mais la mobilisation avait été à ce point, décisive que non seulement le génocide s’est arrêté, mais encore les bases ont été durablement jetées pour endiguer le mal. La mise en place du tribunal pénal international pour le Rwanda constitue une des balises majeures fixées par la Communauté Internationale contre la barbarie.
Il en va de même du Kosovo où la planète entière avait pris le pari de défendre l’humanité. Le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en reste une vivante illustration. Le seul passage de Shobodan Milosevic devant la barre a constitué un symbole très puissant contre le crime organisé. Ce ne sont pas en tout cas les exemples qui manquent à travers le monde. L’humanité n’aurait jamais réussi à tourner de manière dissuasive la triste et douloureuse page de l’holocauste, si Nuremberg n’avait pas existé. D’ailleurs, il est intéressant de souligner à cet effet que c’est à la suite des crimes perpétrés durant la seconde guerre mondiale que la Charte des Nations Unies consacre de manière exclusive la liberté des droits de l’homme dans leur charte.
Mais pour revenir au génocide rwandais, il est intéressant de noter jusqu’où la communauté est allée dans la mobilisation. Madeleine Albright, alors secrétaire d’Etat américaine, s’était permise de déclarer que les Tutsi sont la prunelle des yeux de la Communauté Internationale. La même mobilisation n’a jamais été observée en ce qui concerne la Rdc, en dépit du drame inimaginable survenu à l’Est de ce pays. Face à la flagrance, des voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer réparation. On avance, même l’idée d’un tribunal pénal international pour la Rdc dans certains milieux.
N’importe comment, tant que le monde ne va pas se mobiliser pour s’attaquer aux causes de la tragédie congolaise, rien ne marchera. Le crime organisé va continuer à mieux se porter. Celui-ci, comme l’a fait remarquer Mgr Djomo Lola, se nourrit essentiellement de la prédation des richesses naturelles au Congo. Il faut donc un mécanisme international pour endiguer le phénomène à la base.
Tel reste aussi l’avis de plusieurs Ong internationales de défense des droits de l’homme. C’est le cas de Global Witness qui vient de dénoncer la supercherie qui continue d’entourer le commerce de l’étain sur le plan international et dont la Rdc risque d’être la principale victime. Faute de mesures de verrouillage nécessaires, l’industrie du crime va continuer à se la couler douce à l’Est du Congo. Le temps est donc venu d’aller au-delà des mesures protocolaires pour combattre la crise organisée en République démocratique du Congo.
LA BONNE COMPREHENSION DE LA MONDIALISATION EST LA MEILLEURE SOLUTION A CE PROBLEME SECULAIRE DE LA RDC NOTRE MERE PATRIE.
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