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RDC: les violences des groupes armés, principal fléau

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Source: AFP

Soldat-equateurL’insécurité est le principal fléau en République démocratique du Congo (RDC) où les groupes armés qui attaquent les civils se multiplient, a estimé mardi le représentant à Kinshasa du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Max Hadorn.

“Le problème numéro un du pays est la sécurité”, a expliqué M. Hadorn dans un entretien avec l’AFP à Genève.

De fait, “il y a une augmentation des groupes armés qui va de pair avec le recrutement des enfants soldats et une augmentation des violences, notamment sexuelles”, a poursuivi M. Hadorn selon lequel il s’agit “de l’élément le plus préoccupant en ce moment”.

Certes, depuis 2007 et l’arrivée du président Joseph Kabila, “un certain nombre d’évènements positifs ont permis à la plus grande partie du pays de se stabiliser”, reconnaît M. Hadorn.

Toutefois les violences en hausse dans l’est de la RDC (les deux Kivu), la Province orientale et l’Equateur restent une “épine importante” dans le développement de ce pays, étant également une source d’instabilité pour la région des Grands Lacs, poursuit-il.

Tandis que les groupes armés tels que les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ou d’autres milices armées sont actifs dans les deux Kivu, la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) sévit dans la Province orientale, explique encore le responsable d’Ocha.

Les atrocités de la LRA ne cessent d’augmenter depuis décembre 2009. “C’est ce que j’ai vu de plus horrible, ils coupent les oreilles, les lèvres et renvoient les personnes pour semer des messages de terreur”, ajoute-t-il.

Désormais, “on est bien au delà du chiffre de 300 personnes tuées et 300 enlevés” en 2010 dans cette région où les exactions se déroulent dans des recoins de plus en plus difficiles d’accès. La Province orientale compte environ 300.000 personnes déplacées sans compter les 15 à 20.000 réfugiés dans le Sud Soudan depuis septembre 2008.

Globalement, dans le pays, “depuis le début de l’année, il y a eu plus de 80 attaques contre des organisations humanitaires, principalement des ONG locales et nationales”, relève encore M. Hadorn estimant qu'”une escorte est quasi une condition sine qua non” pour les humanitaires.

Source: AFP

Soldat-equateurQuant aux violences sexuelles, elles existent depuis des années dans le pays mais le “problème est qu’on ne voit pas d’amélioration”, a-t-il regretté. Une des causes est “l’impunité qui demeure très importante malgré les mesures du gouvernement”.

Toutes ces difficultés dans l’est sont pénalisantes pour les autorités car elles plombent le budget de l’Etat congolais et altèrent, selon Ocha, les chances de développement alors que l’aide humanitaire est en train de se tarir, à cause de “la crise financière mondiale et (de) l’effet Haïti qui a drainé beaucoup de ressources”.

Le responsable d’Ocha constate clairement “une diminution de l’aide par rapport à la même période de l’année dernière”. Ainsi, l’appel de fonds de 827 millions de dollars de l’ONU n’est actuellement rempli qu’à 35% (contre 54% à la même période de 2009).