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Par Véron-Clément Kongo
En République démocratique du Congo, l’année 2009 qui s’achève a été également caractérisée par des tensions sociales aussi bien dans le secteur public que privé. En effet, il ne s’était jamais passé un mois sans que des remous sociaux ne soient signalés à Kinshasa, la capitale, comme à l’intérieur du pays.
Grève des médecins, des paramédicaux, des enseignants, des agents et fonctionnaires de l’Etat, des travailleurs du secteur privé, tel est le fait ayant marqué l’année 2009 sur le plan social. Face à cette situation, le gouvernement est resté insensible, à telle enseigne que les concernés ne savent plus à quel saint se vouer.
Au cours du deuxième semestre de l’année 2009, les médecins, à travers leur syndicat, le Synamed (Syndicat national des médecins), ont, avec le gouvernement, signé un protocole d’accord relatif à l’amélioration de leurs conditions sociales. C’est ainsi que si l’on observe aujourd’hui une certaine accalmie, c’est parce qu’ils sont à l’attente de la concrétisation des engagements pris par le gouvernement.
Or, tel que les choses se passent en République démocratique du Congo, bon nombre de médecins font le St. Thomas compte tenu de la maigre cagnotte prévue pour le social dans le budget de l’Etat pour l’exercice 2010.
Ne voulant pas rester en marge, les paramédicaux sont aussi entrés dans la danse au cours de l’année 2009. A plusieurs reprises, ils ont eu à déserter leurs postes de travail pour revendiquer leurs droits.
En conséquence, les arrêts de travail observés aussi bien par les médecins que les paramédicaux ont été préjudiciables pour la société.
Pour ce faire, non seulement il a été observé un taux élevé de mortalité, mais, les patients, internés, étaient obligés d’abandonner leurs lits d’hôpital pour se faire soigner dans cabinets médicaux privés à des prix exorbitants. Imaginez ce que cela coûte aux familles à faible revenu.
ENSEIGNANTS ET FONCTIONNAIRES, LES MAL AIMES
Si un brin de solution a été parfois trouvé chaque fois que les médecins et paramédicaux revendiquent leurs droits, il n’en est pas le cas pour les agents et fonctionnaires de l’Etat ainsi que et les enseignants. Ces derniers constituent le souci des cadets du gouvernement pour des raisons difficiles à comprendre.
En effet, depuis l’avènement à ce jour, en passant par Kabila père, les fonctionnaires et les enseignants n’ont jamais arboré un bon sourire. Ils se disent plutôt des mal aimés.
L’accord de «Mbudi» – qui alloue 208 dollars américains au huissier et 2080 au secrétaire général de l’Administration publique – sur qui reposait leur espoir ayant été renvoyé aux calendes grecques, ils se disent abandonnés à leur triste sort. Toutefois, ils ne perdent pas courage et continuent à faire pression pour faire entendre leurs voix.
Concernant les enseignants, ils viennent de lancer un ultimatum au gouvernement pour qu’une solution soit trouvée à leurs revendications de tout le temps. A défaut, ils vont boycotter la rentrée scolaire du deuxième trimestre.
Comme on peut le constater, l’année 2010 va s’ouvrir dans la tourmente au cas où les enseignants maintenaient leur position. Cela continue à se répercuter sur les enfants dont on déplore déjà le niveau bas.
S’agissant des agents et fonctionnaires de l’Etat, l’opinion n’arrive pas à comprendre que le gouvernement ne parvienne pas à exécuter ses engagements. Saisi à ce propos par l’Intersyndicale de l’Administration publique, le chef de l’Etat avait instruit le Premier ministre pour la mise sur pied d’une commission paritaire devant proposer des solutions concrètes aux revendications des agents et fonctionnaires de l’Etat. Depuis lors, le gouvernement tergiverse pour des raisons qui lui sont propres. L’Intersyndicale qui n’en revient toujours pas menace de lancer le mot d’ordre de grève. Encore une situation qui risque de mettre à mal l’appareil de l’Etat en ce début d’année 2010.
LE SECTEUR PRIVE ENTRE DANS LA DANSE
Tout au long du second semestre de l’année 2010, les congolais oeuvrant dans le secteur privé, plus précisément dans les magasins tenus par les expatriés ont emboîté les pas à leurs collègues du secteur public. Ils sont entrés dans la danse en revendiquant le réajustement de leurs salaires au taux appliqué sur le marché d’échange en dollars. Leurs employeurs ne voulant pas l’entendre ainsi, ils ont, non seulement, organisé des descentes dans la rue, mais aussi recouru aux instances supérieures du pays pour solliciter leur intervention. Cette démarche n’a pas encore abouti, apprend-on, parce que les employeurs n’ont pas totalement répondu à leurs attentes. Bien qu’ayant repris le travail, les employés leur accordent un sursis. Si l’on n’y prend garde, ce problème risque de rebondir dès le début de l’année 2010.