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Source: Afrikarabia
Dans un entretien à Afrikarabia, Auguste Mampuya, président du RADER (Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau) estime que les chances d’une victoire d’Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 211 sont “très sérieuses”. Selon le président du RADER, la modification du mode de scrutin n’est pas un handicap pour le candidat de l’UDPS. L’élection présidentielle à un seul tour serait même “plus favorable à Tshisekedi, devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition.” affirme Auguste Mampuya.
AFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes Président du RADER. Vous soutenez la candidature d’Etienne Tshisekedi aux prochaines élections présidentielles de novembre 2011, pour quelles raisons ?
AUGUSTE MAMPUYA : L’objectif stratégique était de mettre fin à un système corrupteur s’alimentant de la corruption et tout entier destiné à préserver les intérêts égoïstes des dirigeants, méprisant le peuple et négligeant totalement le sort de ce dernier ; un système qui a rabaissé les Congolais au point que, même les plus instruits ont renoncé à faire usage de leur intelligence et à réfléchir, formatés par le clientélisme et le goût de l’argent facile, n’aspirant plus qu’à s’enrichir vite et par tous les moyens, non par leurs activités de création de richesses personnelles mais au détriment de la nation et dans la caisse publique par la prédation et une corruption devenue le cœur et la substance de la gouvernance. Tshisekedi m’a semblé le seul capable de battre Kabila et les forces du statu quo, par sa constance, son charisme et sa popularité aujourd’hui encore intacts, sa détermination, sa volonté de changement qui correspondait parfaitement à l’idéologie de la rupture développée par mon parti le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER), car pour lui il s’agit d’une véritable alternative et non d’une simple alternance. Mon parti s’est employé à provoquer, à l’appel de Tshisekedi lui-même pour un « front commun », le regroupement des forces de changement et de progrès pour soutenir la candidature d’E. Tshisekedi autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.
AFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes également juriste, que va changer pour l’opposition la révision de la constitution et le passage à un seul tour de scrutin présidentiel ?
AUGUSTE MAMPUYA : Il faut d’abord affirmer que le problème que pose cette révision n’est pas d’ordre juridique et que la question du nombre des tours de scrutin n’est pas un tabou. Toutefois, il est indéniable qu’un seul tour peut déboucher sur un président mal élu qui ne représenterait qu’une infime minorité de la population avec une base très étroite de légitimité alors qu’il a des pouvoirs énormes. Jusqu’à cette révision, l’opposition se voulait volontiers plurielle. L’initiative des forces du statu quo du camp kabiliste lance à l’opposition un réel défi, celui de, au moins, s’engager dans une dynamique d’unité d’action en vue de battre Kabila. Il s’agira de soutenir un candidat unique autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.
AFRIKARABIA : Un seul tour de scrutin, n’est-ce pas une chance pour Etienne Tshisekedi de devenir le candidat unique de l’opposition face à Joseph Kabila ?
AUGUSTE MAMPUYA : Avant même cette révision, une plate-forme des forces de changement et de progrès s’était formé autour de la candidature d’E. Tshisekedi qui avait appelé à un « front commun » de ces forces, mon parti était intimement associé à ces initiatives.. Actuellement, ce noyau initial a pour tâche d’amener les autres, face à la nouvelle donne et au défi lancé par le camp kabiliste, à rallier cette initiative pour ainsi élargir cette plateforme. C’est l’intérêt national qui l’exige et c’est aussi l’intérêt des éventuels candidats se réclamant de l’opposition qui intègrent ainsi notre logique selon laquelle Tshisekedi est sans doute celui qui peut le mieux non seulement incarner la volonté de changement mais aussi faire gagner l’opposition. Ces contacts très avancés vont certainement aboutir sous peu à la candidature unique d’E. Tshisekedi, sur un échiquier clarifié avec le face à face exclusif « forces de progrès » contre « forces du statu quo et de régression nationale »
AFRIKARABIA : Quelles sont les principaux atouts d’Etienne Tshisekedi ?
AUGUSTE MAMPUYA : Sa constance, sa crédibilité, son charisme, sa détermination, sa vision démocratique et de progrès ainsi que sa lutte constante pour l’Etat de droit, son expérience, ses mains propres de sang et de prédation, sa popularité y compris au sein des jeunes générations et le fait qu’il incarne le souci, qu’ignore le pouvoir actuel, du bien-être général et non des privilèges d’une caste.
AFRIKARABIA : Quelles sont les chances d’Etienne Tshisekedi de devenir le prochain président de la République démocratique du Congo ?
AUGUSTE MAMPUYA : Ses chances sont très sérieuses aussi bien dans l’hypothèse de deux tours que dans celle d’un seul tour. Cette dernière hypothèse est même plus favorable à Tshisekedi devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition avec les chances, si non la certitude, d’être le successeur de Kabila. Le bilan très largement négatif de ce dernier plaide pour Tshisekedi et les forces qui le soutiennent : recul du processus démocratique, progression du pouvoir personnel pour ne pas dire plus, incapacité du régime à mettre fin à une insécurité généralisée devenue chronique et banalisée, une économie criminalisée et quasi mafieuse, une misère aggravée, une pauvreté qui s’est « développée », conditions sociales et de vie dégradées, gaspillages dans d’inutiles réalisations-gadgets de prestige mais occasions de détournements et de corruption, tandis que, par la prédation et la corruption (au Congo, un pays si pauvre incapable de se doter d’un budget de 8 milliards de dollars, les détournements de l’ordre de centaines d’euros sont fréquents), affichant une opulence ostentatoire, une caste s’est indument et scandaleusement enrichie en si peu de temps (en 10 ans à peine et trois-quatre ans pour certains, on parle de fortunes individuelles de l’ordre de quelques milliards de dollars).
Christophe Rigaud