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RDC:Congo-Kinshasa: Dr Marie-Louise Mbo – « Faire de la planification familiale une priorité est un gage pour le développement de la RDC »


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Par Raymonde Senga Kosi

Femme-enceinteLa planification familiale en RDC, dont le repositionnement est au centre de la conférence nationale ouverte hier mardi à Kinshasa, peut apporter un réel changement au pays. « Si l’on y met de la volonté politique au plus haut niveau », affirme Dr Marie-Louise Mbo, directrice du Programme national de santé de la reproduction (PNSR).

« Quand nous regardons le contexte sanitaire de la République démocratique du Congo, plus particulièrement la situation de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, nous voyons là une situation alarmante. Tous les indicateurs sont au rouge », constate la directrice du PNSR, Dr Marie-Louise Mbo.

Elle fait observer que, « pour la mortalité maternelle, par exemple, il y a une femme qui meurt toutes les 30 minutes et, souvent, pour des causes évitables, notamment par la planification familiale ».

Combien de cas de décès enregistre-t-on par jour ? « Cela peut se projeter par mois et par année », répond-elle, Dr Marie-Louise Mbo pour justifier la nécessité du repositionnement de la planification familiale (PF) en RDC ainsi que la tenue de la Conférence nationale en cours.

A son avis, au regard des avantages qu’elle offre sur le plan sanitaire et du bien-être, il est temps de mobiliser les décideurs et les leaders d’opinion sur la prise en compte de la Planification familiale en tant qu’outil efficace pour l’amélioration de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant et, par ricochet, celle de la population toute entière.

« Il faut pouvoir, souligne-t-elle, replacer la planification familiale sur la liste des interventions prioritaires dans les secteurs sociaux et sanitaires. Car faire de la planification familiale une priorité est un gage pour le développement de la RDC » ?

LE DEFI

Pourquoi parle-t-on d’un repositionnement ? C’est parce qu’en RDC, répond encore Dr Marie- Louise Mbo, la planification familiale est de plus en plus en perte de vitesse par rapport au VIH.

En effet, explique-t-elle, depuis l’avènement du VIH/Sida vers les années 80, tous les financements sont dirigés vers cette pandémie. Ce qui a compromis davantage le financement en faveur de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant et pour la PF, en particulier.

« Je tiens à souligner que, dans les temps, quelques sites étaient identifiés pour offrir le services et la prévalence contraceptive était de 15%. Aujourd’hui, cette prévalence est passée de 15% à 5,6%. Les besoins non satisfaits sont énormes et les couples qui veulent appliquer la PF ne savent pas où aller pour être servi », déplore-t-elle.

Dr Marie-Louise Mbo indique, par ailleurs, que les études ont montré que la planification familiale contribuait à la réduction de la mortalité maternelle de plus de 20%. Alors, elle insiste sur la volonté politique, au plus haut niveau du pays, qui se traduirait par l’allocation d’un budget conséquent pour la PF.

« Certes, il y a des textes qui régissent la PF, mais nous, nous disons que les ordonnances et les arrêtés ne peuvent pas déroger à la loi. D’où, il y a un besoin d’une harmonisation des textes. Le processus a été déjà amorcé. Un projet de loi révisé a été même soumis au parlement », se réjouit-elle.

L’information sur la PF et les services qui le concernent sont à la portée de tous mais, l’effort est d’offrir toute une gamme de méthodes qui soient sans danger, efficaces, abordables et acceptables. Dans la gamme, Dr Mbo relève des méthodes naturelles, artificielles et chirurgicales.

Toutefois, la planification familiale n’est pas égale à la limitation des naissances dans la mesure où elle est vue sous l’angle sanitaire avec des objectifs purement sanitaires. Ceux-ci visent le bien-être de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de la communauté entière.

Spécialiste en santé publique

Spécialiste en santé publique, Dr Marie-Louise est à la tête du Programme national de santé depuis plus de deux ans. En tant que médecin et femme, ensuite, son travail lui plaît, notamment par sa mission normative, la coordination des activités et le plaidoyer pour la mobilisation de ressources.

Elle souhaite voir le gouvernement congolais et ses partenaires inscrire la planification familiale dans leurs agendas afin qu’elle bénéficie d’une ligne budgétaire conséquente.