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RDC:MONNAIE NATIONALE – Le franc congolais résiste après l’injection des billets de 500 FC et l’imminence des grosses coupures

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Par Laurent Essolomwa

Les billets neufs de cent, deux cents et cinq cents francs congolais de plus en plus visibles à Kinshasa n’ont pas entraîné de pressions inflationnistes. Selon les experts, la Banque centrale du Congo (BCC) aurait simplement puisé dans ses réserves sans recourir à la planche à billet.

En effet, l’Autorité monétaire tient compte de certains paramètres pour injecter ces billets sur le marché. Il s’agit notamment de l’environnement économique qui doit être stable mais aussi des mesures qui doivent impérativement accompagnées cette opération. Sur le marché, les consommateurs Kinois ont choisi de « démonétiser » les billets de dix et de vingt francs congolais. Selon la Radio Okapi, le phénomène est aussi signalé dans la province du Sud Kivu, principalement sa capitale, la ville de Bukavu. Toutefois, cette démonétisation est davantage le fruit de la réalité du marché tant les consommateurs et les opérateurs économiques évitent de s’encombrer des billets à petite valeur faciale dans leurs dépenses courantes pour des raisons pratiques. Ce fut le cas par le passé des coupures de un et cinq francs. Les conséquences de ce rejet sont déplorables pour certaines catégories socioprofessionnelles notamment le personnel de l’administration de l’Etat qui se voit amputé d’une partie du salaire car il est payé aussi avec ses billets.

La BCC se prépare à lancer les billets de mille, deux mille et cinq mille qui sont stockés à l’Hôtel de monnaie depuis bientôt quatre ans. Il s’agit des trois plus grosses coupures qui n’ont pas été lancées sur le marché à ce jour. En réponse aux préoccupations de certains experts sur les risques d’inflation dès le lancement de ces billets, la BCC a relancé un vieux débat sur le caractère présumé inflationniste des coupures à haute valeur faciale. « La théorie existante dispose que lorsque la quantité de monnaie augmente, l’inflation varie dans le même sens, toutes choses restant égales. Aucune théorie à ce jour ne soutient que lorsque la valeur faciale d’un billet augmente, le niveau général des prix aussi va augmenter. En réalité, c’est seulement lorsque l’émission des billets qu’ils soient à valeur faciale faible ou élevée entraîne une augmentation de la quantité de monnaie qu’il y a inflation. Mais si l’émission des billets, qu’ils soient à valeur faciale faible ou élevée ne s’accompagne pas d’un accroissement des moyens des paiements (émission de remplacement), il n’y aura pas d’inflation », a soutenu le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu. En définitif, tout ne serait qu’une question de psychologie mais surtout de bonne communication à travers une campagne d’information, de formation et de sensibilisation de la population, a-t-il conclu. Pour le cas de la RDC, il faut remonter aux années 90 lorsque l’hyperinflation et l’hyper dépréciation ont poussé les nationaux à commencer à se réfugier sur des valeurs sûres, à savoir le dollar américain. Tout profond changement dans le sens de renverser la tendance ne saurait être que l’œuvre d’une stabilisation durable du franc congolais.

Laurent Essolomwa

Les depeches de Brazza

Mardi, le 12 Janvier 2010