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Source:JA
Le chef de la police congolaise, le général John Numbi Banza Tambo, a été suspendu après la mort du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Très proche collaborateur du président Joseph Kabila, il s’était illustré par le passé en exécutant certaines basses œuvres du régime.
Depuis la découverte, le 2 juin, du corps sans vie de Floribert Chebeya, militant des droits de l’homme et directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans-voix, les rumeurs les plus contradictoires circulent à Kinshasa. Seule certitude : la police nationale est mise en cause. Son chef, le général John Numbi Banza Tambo, 48 ans, a été suspendu de ses fonctions pour les besoins de l’enquête. Mais il n’a pas été placé en résidence surveillée. Certains de ses collaborateurs, dont le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police, qui aurait avoué le meurtre, sont entre les mains de la justice. Numbi a lui-même été entendu par le procureur général de la République et attend une convocation à comparaître comme témoin.
Si Numbi est suspecté, c’est parce que, à en croire la famille du défunt, c’est avec lui que Chebeya avait rendez-vous au QG de la police. Une version démentie par un porte-parole de Numbi : « Le jour de ce prétendu rendez-vous, le général se trouvait loin de Kinshasa. Toute cette affaire n’est qu’une manipulation orchestrée par deux personnes à la présidence. »
Stratégie de déstabilisation ?
Numbi est l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État, Joseph Kabila. Très lié à Augustin Katumba Mwanke, l’éminence grise du président, il est l’homme des missions délicates. C’est lui qui, avec son célèbre bataillon Simba, a volé au secours de Kabila lors de son affrontement avec Jean-Pierre Bemba, à Kinshasa, en mars 2007. Lui aussi qui a été chargé de négocier avec Laurent Nkunda et de coordonner l’opération Umoja wetu, menée dans le Nord-Kivu par les armées congolaise et rwandaise, en 2009. Lui, enfin, qui a réprimé des manifestations du mouvement Bundu dia Kongo, dans le Bas-Congo.
Mais Numbi ne fait pas pour autant l’unanimité dans l’entourage de Kabila, où certains l’accusent d’avoir préparé l’assassinat de Chebeya dans le cadre d’une « stratégie visant à déstabiliser le chef de l’État ». « Si nous n’avions pas découvert les commanditaires du meurtre, affirme un proche du pouvoir, Numbi aurait entraîné le président dans une logique de répression contre d’éventuelles manifestations, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer, à la veille des célébrations de l’indépendance, le 30 juin. » Au début des années 1990, Numbi s’était tristement illustré au Shaba (actuel Katanga), lors de l’épuration ethnique dont les ressortissants du Kasaï ont été les victimes. Mais il a toujours minimisé son rôle dans ces événements. Le général en voulait-il personnellement à Chebeya ? L’enquête le dira peut-être.