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RFI
Publié le 14-11-2018
Modifié le 14-11-2018 à 13:22
L’afflux soudain de centaines de milliers de Congolais expulsés d’Angola dans la ville frontalière de Kamako a pris les structures de santé de court. Le centre de santé de référence, prévu pour une population de 20 000 habitants et qui reçoit une vingtaine de patients par jour en temps normal, doit désormais en accueillir quotidiennement 150 en moyenne, des Congolais arrivés affaiblis, parfois gravement blessés et qui tombent malade dès l’arrivée. Sans moyens supplémentaires, le centre de santé peine à faire face.
Cela fait dix heures que Philomène, affaiblie par la fièvre, patiente dans la cour du centre de santé de Kamako, en République démocratique du Congo (RDC), assise sur une chaise. Elle a posé sa tête contre le mur. Son mari s’impatiente : « Elle n’a toujours pas reçu le moindre médicament. Pourtant, regardez-là, elle est faible, et elle a des irruptions cutanées, à cause de nos mauvaises conditions de vie. »
Quelques malades ont obtenu des lits. D’autres dorment par terre sur des matelas en mousse cédés dans l’urgence par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Beaucoup, y compris une centaine de patients atteints de la tuberculose, n’ont pas pu être hospitalisés.
« Depuis 7h du matin, on était déjà débordés, explique le docteur Miko Mibki, l’unique médecin du centre de santé. Notre capacité d’accueil est limitée. Même le personnel est limité. On fait avec nos moyens du bord afin qu’ils puissent bénéficier quand même des soins à notre niveau. »
Risque de grève
L’hôpital accueille également plusieurs blessés graves pendant l’opération d’expulsion qu’elle n’a pas les moyens de traiter. Parmi eux, André Kalomba, 32 ans, est tombé dans le puits de mine de diamant en fuyant l’Angola. Alité sur le ventre, il ne peut plus bouger. « En fuyant je suis tombé et me suis retrouvé là-bas, raconte-t-il. Je me suis cassé le dos, la colonne vertébrale. S’il n’y a pas d’intervention, je peux perdre ma vie. »
Son frère, venu à chevet, cherche désespérément les moyens de le faire évacuer. « Il n’urine pas bien, décrit-il. Il y avait des problèmes de sang qui sortait jusqu’au niveau de l’organe génital. C’est déjà un cas d’urgence. Il faut des médecins spécialisés. »
La veille, faute de compresses en stock, les infirmiers n’ont pas pu changer les pansements des patients. Depuis la gratuité de soins décrétée le 12 octobre par les autorités, ils ne sont plus payés et menacent de faire grève.