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Par Le Potentiel
-Le Rwanda a formellement démenti, le 25 juin à l’ONU, les accusations de la RDC selon lesquelles Kigali soutient les rebelles dans sa partie Est.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, parle d’une «guerre de mots» destinée à faire du Rwanda le bouc émissaire des problèmes de la RDC. Il dénonce en même temps une campagne de mobilisation visant à «traquer les Rwandais et tuer les Tutsi». Pure machination pour Kigali qui cherche juste à maquiller les forfaits commis sur le sol congolais.
Comme il sait bien le faire, le Rwanda cherche aujourd’hui à se dédouaner de tous les maux qu’il continue à causer à la République démocratique du Congo devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Reconnu au centre de la déstabilisation de l’Est de la RDC où il continue à entretenir divers groupes, dont le tout dernier en date est le mouvement rebelle M23, le pays du président Paul Kagame a décidé, juste après que la RDC a intenté la même action, de saisir à son tour le Conseil de sécurité des Nations unies.
Il espère obtenir gain de cause, en brandissant l’argument qu’il chérit le plus. Ce qui, depuis 1994, passe pour son fonds de commerce chaque fois qu’il s’agit de légitimer ses forfaits. Voilà aujourd’hui le Rwanda -le même qui torpille toutes les actions de paix en RDC -, toute honte bue, accuse la RDC de préparer, par ses médias interposés, une «mobilisation» à son encontre. Ce n’est pas une fiction, encore moins un canular. C’est du vrai. Et la confirmation est de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, la même qui est venue narguer, à Kinshasa, l’opinion publique congolaise, l’accusant d’entretenir le flou pour brouiller les rapports entre son pays et la RDC.
En effet, des nouvelles en provenance de New York, siège du Conseil de sécurité des Nations unies, nous apprenons que le Rwanda a, parl’entremise de sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, mis en cause la RDC devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Le principal grief mis à charge de la RDC est cette «campagne de désinformation» contre le Rwanda menée en RDC par une «certaine presse» proche, selon Kigali, du pouvoir en place à Kinshasa. Voilà le voleur qui crie au voleur. Ça n’arrive pas tous les jours. Voir le Rwanda tombé dans le monde de l’inattendu. Car, au regard des faits sur le terrain, il y a lieu de s’interroger : qui du Rwanda ou de la RDC se trouve en droit de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies ?
Tenez ! Début juin déjà, un rapport interne des services de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a, de manière formelle, identifié des soldats rwandais dans les rangs de la rébellion M23. Ce qui, pour l’Onu, équivalait, à un soutien du Rwanda au mouvement rebelle déclenché par des mutins FARDC issus du CNDP après l’accord de mars 2009. Bien après, Human Rights Watch a enfoncé le clou. L’ONG britannique a également vu la main rwandaise derrière le M23. Entre les deux enquêtes, le gouvernement congolais est, après avoir mené des investigations sur le terrain, arrivé à la même conclusion que la Monusco et HRW.
Sur base des faits avérés, Kinshasa a, sans détours, accusé le Rwanda d’alimenter en hommes et munitions les rebelles du M23. Pour que nul n’en ignore, la RDC est allée plus loin en saisissant, par son ambassadeur aux Nations unies, le Conseil de sécurité pour des sanctions appropriées contre le Rwanda.
La diversion
Acculé de toutes parts, le Rwanda ne savait donc par quel bout prendre cette affaire pour en sortir finalement la tête haute. Ainsi, comme il sait bien le faire, c’est encore et toujours sur le génocide de 1994 que le Rwanda semble s’abriter pour justifier tout le mal qu’il fait à la RDC.
«Dans certains médias proches du gouvernement congolais, on parle de traquer les Rwandais et tuer les Tutsi. Cela nous rappelle la rhétorique de 1994 avant le génocide et le Rwanda surveille de très près ce genre de déclarations», a déclaré sa ministre des Affaires étrangères depuis New York où elle est allée dénoncer la campagne de désinformation menée contre son pays.
Le Rwanda oublie, entre-temps, que plus de cinq millions de Congolais sont déjà tombés sur le champ des opérations dans l’Est de la RDC ; des opérations généralement commanditées et pilotées depuis Kigali. Le cas M23 en est une parfaite illustration. Louise Mushikiwabo minimise curieusement l’étendue des dégâts causés à la RDC.
Quant au soutien de son pays au M23, elle parle d’une «guerre de mots» destinée à faire du Rwanda le bouc émissaire des problèmes de la RDC. Ce qui ressort comme un manque de respect à tous les Congolais, morts ou déplacés de guerre, dans l’Est du pays. Le Conseil de sécurité ne doit donc pas céder à la diversion du gouvernement rwandais qui cherche maintenant à justifier les crimes commis sur son ordre en RDC. Car, dans le fond, il n’y a aucun lien entre son soutien au M23 – que dénonce avec véhémence la RDC – et le génocide de 1994.
L’appel à la mobilisation lancée en RDC n’équivaut nullement à une traque généralisée contre les Rwandais de souche tutsi, comme l’assimile le chef de la diplomatie rwandaise. Il s’agit juste d’un éveil collectif pour sauver la nation congolaise en danger contre ses ennemis, clairement identifiés de part et d’autre.
«Qui se sent morveux se mouche», dit un vieil adage. Ce qui explique de fort belle manière l’agitation de Kigali. Ce dernier doit se rendre à l’évidence que la roue de l’histoire a tourné en sa défaveur. «Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose», rappelle un autre adage. Reste à espérer que le Conseil de sécurité des Nations unies ne soit pas aussi dupe en se faisant embarquer dans la fuite en avant de Kigali.