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  • Trump et la violence politique : lorsque le tribun affaiblit la parole du président

    Trump et la violence politique : lorsque le tribun affaiblit la parole du président

    Après la découverte de colis piégés et la tuerie de Pittsburgh, le ton présidentiel a été vite chassé par un discours de campagne virulent.

    Par Gilles Paris Publié hier à 23h46, mis à jour à 01h55

    Lecture 4 min.

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    Le carnage perpétré dans une synagogue de Pittsburgh, samedi 27 octobre, a conclu de la plus tragique des manières une semaine marquée par un déchaînement de violence à caractère politique aux Etats-Unis. Elle avait débuté avec la découverte d’un colis piégé au domicile new-yorkais du philanthrope Georges Soros, livré régulièrement à la vindicte des ultranationalistes européens et américains, et s’était poursuivie par le décompte alarmant de colis similaires visant tous des personnalités démocrates.

    L’homme accusé par la justice de les avoir envoyés, Cesar Sayoc, 56 ans, appréhendé et inculpé le 26 octobre, est un repris de justice qui a basculé dans un activisme anti-démocrate poussé à l’extrême mêlé d’une véritable adoration du président Donald Trump.

    Le 25 octobre, dans le Kentucky, un autre homme, connu pour des antécédents psychiatriques, a été arrêté et inculpé du meurtre de deux personnes afro-américaines dans la banlieue de Louisville. Gregory Bush, 51 ans, aurait déclaré sur les lieux du drame que « les Blancs ne tuent pas des Blancs », selon un témoin. La police a indiqué par la suite, confirmant un mobile racial, qu’il aurait tenté au préalable de pénétrer à l’intérieur d’une église fréquentée par la communauté afro-américaine.

    Lire aussi Midterms : Trump électrise les électeurs républicains

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  • Election au Brésil : le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro élu président

    Election au Brésil : le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro élu président

    Le mandat présidentiel est de quatre ans au Brésil. Jair Bolsonaro succédera à Brasilia au président Michel Temer, au 1er janvier 2019.

    Il y a plusieurs raisons pour expliquer ce vote en faveur de l’extrême droite, et notamment le rejet des élites politiques. Les scandales de corruption ont emporté le PT, parti de l’ancien dirigeant Lula Da Silva, ainsi que la droite de Michel Temer, ouvrant la voie au candidat “antisystème”. 

    Notre correspondante au Brésil Claire Gatinois raconte cette “faillite de la classe politique” dans un article :

    Effectivement Emmanuel, ce résultat est fiable étant donné qu’une très grande majorité des bulletins ont été dépouillés. Jair Bolsonaro est effectivement en passe de devenir le futur président du Brésil, avec une avance conforme à celle anticipée par les sondages (les deux derniers sondages samedi soir créditaient le candidat du Parti social-libéral de 54 à 55 % des intentions de vote)

    Bolsonaro en passe d’être élu à la présidence du Brésil avec 55,7 % des suffrages (premières estimations)

    Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro est en passe d’être élu dimanche à la présidence du Brésil, les premiers résultats le créditant de 55,7 % des suffrages valides après dépouillement de 88,7 % des bulletins de vote.

    Notre envoyée spéciale à Rio de Janeiro nous livre les premières estimations :

    Le président de la République fédérative du Brésil est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Chaque candidat se présente avec un colistier, candidat à la vice-présidence.

    Pour les citoyens de 18 à 70 ans, le vote est obligatoire ; il est en revanche facultatif pour ceux âgés de 16 à 18 ans et les plus de 70 ans. 

    @Toto : les premiers résultats seront connus à partir de 23 heures à Paris. Actuellement, 77 % des bulletins ont été dépouillés, selon les médias brésiliens.

    Les principaux point du programme de Jair Bolsonaro :

    • Economie : Jair Bolsonaro promet une réduction de la dette de 20 % au moyen de privatisations ; la création d’un système parallèle de retraite par capitalisation ; la création d’un super-ministère de l’économie regroupant les ministères actuels des finances, de l’industrie et de la planification. Il a toutefois affirmé récemment que celui de l’industrie devrait être maintenu à part.
       
    • Sécurité : il promet un abaissement de la majorité pénale de 18 à 17 ans, l’assouplissement de la législation sur le port d’armes. Pour lui, “Les armes sont des instruments qui peuvent être utilisés pour tuer ou pour sauver des vies. Ça dépend de qui s’en sert” ; la “Protection juridique” de policiers s’ils tuent un suspect avec leur arme en service ; de qualifier les invasions de propriétés rurales ou urbaines de terrorisme”.
       
    • Corruption : le candidat veut “un gouvernement décent, différent de tout ce qui nous a plongé dans la crise éthique, morale et budgétaire”. Il veut aussi diviser le nombre de ministères par deux, pour arriver à 15, afin de limiter les arrangements entre partis.
       
    • Diplomatie : il promet de d’“arrêter de faire l’éloge de dictatures assassines (référence au Venezuela) et de ne plus dénigrer des démocraties importantes comme les Etats-Unis, l’Italie ou Israël”.
       
    • Éducation : il préconise un renouveau des programmes scolaires, avec “plus de mathématiques, de sciences et de portugais et “sans endoctrinement ni sexualisation précoce”. Il veut ouvrir des écoles gérées par des militaires.
       
    • Avortement : Jair Bolsonaro a promis d’opposer son veto à toute tentative d’assouplissement d’une loi déjà très restrictive. Au Brésil, l’IVG n’est autorisée qu’en cas de viol, de risque pour la mère ou de grave malformation du cerveau du foetus.
       
    • Environnement : le candidat bénéficie du soutien du puissant lobby de l’agro-business au Parlement, son programme prévoit de regrouper les ministères de l’agriculture et de l’environnement, même s’il a récemment affirmé qu’il pourrait revenir sur cette mesure ; après avoir menacé début septembre de sortir de l’Accord de Paris sur le climat, le candidat d’extrême droite a assuré que son pays resterait à la condition que Brasilia garde sa pleine souveraineté sur l’Amazonie. Son programme n’évoque ni la déforestation ni le réchauffement de la planète.

    Les principaux point du programme de Fernando Haddad :

    • Economie : Fernando Haddad promet la fin du gel des dépenses publiques décidé par le gouvernement Temer ; l’interruption des privatisations ; la réduction de la dette grâce au “retour au plein emploi” et à des mesures contre l’évasion fiscale.
       
    • Sécurité : le candidat du Parti des travailleurs promet un changement radical de la politique actuelle anti-drogue, “erronée, injuste et inefficace”, en prenant exemple sur les expériences de dépénalisation dans d’autres pays ; il veut renforcer la politique de contrôle des armes à feu, une meilleure coordination des services de renseignements pour lutter contre le crime organisé.
       
    • Corruption : Fernando Haddad prône “plus de transparence”, mais considère que “la lutte contre la corruption ne peut servir à criminaliser la politique”.
       
    • Diplomatie : le candidat de gauche estime que “Le Brésil doit reprendre et approfondir sa politique d’intégration latino-américaine et la coopération Sud-Sud (notamment avec l’Afrique) pour soutenir le multilatéralisme, la recherche de solutions à travers le dialogue et le rejet de l’usage de la force”.
       
    • Éducation : il propose de mettre en valeur dans les programmes éducatifs “une perspective inclusive, non raciste, non sexiste et sans discrimination de la communauté LGBT”.
       
    • Avortement : aucun des deux candidats ne mentionne le sujet dans son programme officiel, mais ils se sont déjà exprimés à ce propos. En 2012, il s’est dit “personnellement contre” l’assouplissement des règles régissant l’avortement. Le 11 octobre, après avoir rendu visite à la Confédération nationale des évêques du Brésil (CNBB), il a assuré son alignement sur les valeurs que l’Eglise catholique “considère essentielles”, comme la “préservation de la vie”.
    • Environnement : il se donne pour objectif d’éradiquer la déforestation d’ici 2022 sans réduire la production agricole, grâce à une utilisation “plus efficace” des terres cultivables.

    Raphaëlle Rérolle est notre envoyée spéciale à Rio de Janeiro. Elle est actuellement devant le domicile du candidat d’extrême droite :

     

    Claire Gatinois est notre correspondante au Brésil. Elle est actuellement à Sao Paulo.

    Cette vidéo explique comment il a opéré cette ascension inattendue : 

    Pourquoi cette élection est-elle suivie avec autant d’attention ?

    Pendant près de quinze ans, le plus grand pays d’Amérique latine a été gouverné par des présidents issus du Parti des travailleurs (PT) : le “petit père des pauvres” Luiz Inácio Lula da Silva de 2003 à 2011, puis son héritière Dilma Rousseff. Une période marquée par de graves scandales de corruption qui ont gravement affecté la vie politique brésilienne.

    Aujourd’hui, c’est Javier Bolsonaro qui est en passe de devenir président du pays. Ancien militaire, ouvertement raciste, misogyne et homophobe, il est surnommé le “Trump des tropiques”. Son programme, très dur, fait notamment craindre un “régime fascisant”

    à l’historienne Maud Chirio

    . Lui-même présente dans ses discours la dictature qu’a connue le Brésil comme un âge d’or.

    Il y a encore quelques mois, un tel scénario semblait difficilement imaginable. Et, pourtant, profitant d’un climat général de défiance vis-à-vis des responsables politiques ainsi que de l’inéligibilité de l’ancien candidat Lula, M. Bolsonaro a réussi une ascension spectaculaire.

    Retrouvez des éléments de portrait et de programme des deux adversaires dans ce papier :

    Bolsonaro favori, mais avec une avance plus courte sur son adversaire

    Au premier tour, le 7 octobre, Jair Bolsonaro a frôlé une élection dès le premier tour en emportant 46 % des suffrages.

    Après trois semaines de campagne sous haute tension, entachée de violences et d’insultes, les derniers sondages des instituts Ibope et Datafolha, publiés samedi soir, ont montré une diminution de son avance, à 54-55 % des intentions de vote, contre 46-45 % pour Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT).
     

    Premiers résultats après 23 heures

    Les quelque 147 millions d’électeurs brésiliens étaient attendus dans les bureaux de vote aujourd’hui pour désigner leur futur président entre le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et son adversaire de gauche, Fernando Haddad.

    La plupart des bureaux ont d’ores et déjà fermé leurs portes, mais ceux de l’Etat de l’Acre, à l’extrême ouest du pays, ferment à 23 heures (heure de Paris) en raison du décalage horaire entre les différents Etats du Brésil. Les premiers résultats sont attendus environ une heure plus tard. Vous pourrez bien sûr les retrouver dans ce live.

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenus dans ce live dédié au second tour de l’élection présidentielle au Brésil.

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  • Allemagne : la CDU de Merkel et le SPD désavoués lors d’élections régionales dans la Hesse

    Allemagne : la CDU de Merkel et le SPD désavoués lors d’élections régionales dans la Hesse

    C’est un nouveau coup dur pour la chancelière allemande. Le parti conservateur d’Angela Merkel (CDU) et son partenaire social-démocrate (SPD) au sein de la coalition qui gouverne à Berlin ont enregistré dimanche 28 octobre de lourdes pertes lors d’élections régionales clés dans la Hesse, selon des sondages sorties des urnes.

    Le parti de la chancelière arrive en tête avec 27 à 28 % des voix dans cet Etat régional, mais enregistre un recul de plus de 10 points par rapport au précédent scrutin en 2013. Avec 20 % des voix, le SPD perd également dix points selon ces sondages des chaînes de télévision publique ARD et ZDF. Les Verts obtiennent pour leur part 19,5 %.

    Avec 12 % à 13 % des voix, l’extrême droite fait en revanche son entrée dans le Parlement régional, le dernier en Allemagne où le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’était pas encore représenté.

    Lire aussi :   Allemagne : quand le coprésident de l’AfD paraphrase Hitler

    La coalition menace d’éclater

    Ces résultats devraient permettre à la CDU de rester au pouvoir soit en reconduisant son alliance avec les Verts, soit en s’associant au SPD dans la région. Mais l’hémorragie se poursuit pour les conservateurs et les sociaux-démocrates avec le risque d’attiser les tensions au sein de la « grande coalition » au pouvoir à Berlin.

    Mi-octobre, en Bavière, l’Union chrétienne sociale (CSU), alliée incontournable d’Angela Merkel, avait déjà subi son plus grave revers depuis 1950 aux élections régionales dans son propre fief.

    Lire aussi :   Elections en Bavière : « La fin des grands partis »

    La coalition CDU-CSU-SPD a déjà failli éclater à deux reprises en raison de divergences sur l’immigration et la proximité présumée de l’ex-chef des services de renseignement Hans-Georg Maassen avec l’extrême droite. Dans le camp social-démocrate, nombreux sont ceux qui plaident aujourd’hui pour un retour dans l’opposition.

    L’état du gouvernement de coalition allemand n’est pas acceptable, a déclaré dimanche soir Andrea Nahles, la présidente des sociaux-démocrates (SPD) associés aux conservateurs d’Angela Merkel au sein de la « grande coalition ».

    « Les politiques menées au niveau fédéral ont largement contribué aux pertes du SPD dans la Hesse », a réagi dimanche soir Andrea Nahles, la présidente des sociaux-démocrates. « Et ceci pour deux raisons : d’abord, quelque chose doit changer au sein du SPD (…) Ensuite, l’état du gouvernement est inacceptable », a-t-elle déclaré, tirant les premières conclusions de ces nouvelles élections régionales.

    Mme Nahles réunira lundi la direction de son parti afin qu’il décide s’il reste ou non au sein de la « grande coalition » difficilement mise en place en mars, plus de cinq mois après les législatives.

    Un départ du SPD de la coalition signerait la fin du gouvernement actuel et probablement celle de la carrière politique d’Angela Merkel, avec des nouvelles élections à la clé. « La Hesse va-t-elle faire exploser la grande coalition ? », se demandait dimanche le quotidien conservateur allemand Bild, le plus vendu du pays.

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  • Syrie : l’armée turque bombarde une milice kurde soutenue par Washington

    Syrie : l’armée turque bombarde une milice kurde soutenue par Washington

    Au lendemain d’un sommet Turquie-Russie-France-Allemagne sur la Syrie à Istanbul, l’armée turque a bombardé dimanche 28 octobre des positions des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie. Cette milice kurde est soutenue par les Etats-Unis mais considérée comme « terroriste » par Ankara.

    Selon l’agence de presse étatique turque Anadolu, l’artillerie turque a pilonné des positions des YPG situées sur la rive est de l’Euphrate, à l’ouest de Kobané. Ces bombardements turcs ont visé des abris et des tranchées des YPG sur une colline dans le village de Zur Maghar, situé sur la rive orientale de l’Euphrate en face de la ville de Jarablous. Anadolu affirme que l’artillerie turque a répliqué à des tirs provenant de cette zone.

    Lire aussi :   La Turquie redouble ses opérations contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l’Irak

    Ce bombardement survient alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une offensive à l’est de l’Euphrate, après deux précédentes opérations à l’ouest du fleuve. Vendredi, M. Erdogan avait même lancé un « dernier avertissement » aux YPG.

    Les YPG font partie d’une coalition arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui est soutenue par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique (EI). Mais Ankara considère les YPG comme le bras armé de l’extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

    Tensions entre Ankara et Washington

    Si le PKK est classé comme « terroriste » par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n’est pas le cas des YPG. Le soutien américain aux YPG est d’ailleurs l’un des principaux points de discorde entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l’OTAN dont les relations se sont dégradées depuis 2016.

    Une offensive turque d’envergure à l’est de l’Euphrate risquerait d’aggraver encore les tensions entre les deux pays qui ont connu un pic au cours de l’été. Ces derniers mois, la Turquie a plusieurs fois menacé d’attaquer la ville de Minbej, tenue par les YPG et où des militaires américains sont également déployés. Pour apaiser les tensions, la Turquie et les Etats-Unis mènent désormais des patrouilles coordonnées.

    La Turquie est très active en Syrie, où elle soutient l’opposition au régime de Bachar Al-Assad. Mais ces dernières années, elle s’est surtout concentrée sur les activités des milices kurdes syriennes à sa frontière qu’elle considère comme une menace à sa sécurité nationale.

    La Turquie redoute en effet que l’établissement d’un « Etat kurde » à sa frontière galvanise les velléités séparatistes sur son sol. Depuis 2016, l’armée turque a lancé deux offensives dans le nord de la Syrie, à l’ouest de l’Euphrate, pour repousser les djihadistes de sa frontière et empêcher la jonction des différentes zones contrôlées par les YPG.

    Lire aussi :   Qui sont les forces kurdes de Syrie, bombardées par la Turquie ?

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  • Commerce mondial : Pékin cajole ses fournisseurs

    Commerce mondial : Pékin cajole ses fournisseurs

    French Week

    Par Frédéric Lemaître et Simon Leplâtre

    EnquêteRéservé à nos abonnés

    Publié aujourd’hui à 16h30, mis à jour à 16h43

    Du 5 au 10 novembre, Shanghaï accueille un Salon destiné à favoriser les importations chinoises. Au total, 2 800 entreprises venues de 130 pays seront présentes et c’est le président Xi Jinping en personne qui inaugurera la China International Import Expo.

    C’est une première, et la Chine fait tout pour qu’elle soit grandiose. Du 5 au 10 novembre, Shanghaï accueillera la première China International Import Expo (CIIE). Uan salon non pas pour exporter, comme c’est généralement le cas, mais, au contraire, pour favoriser les importations. Pour accueillir des centaines de milliers de visiteurs, la ville a réparé ses routes, enterré des lignes électriques et rénové entièrement des dizaines de quartiers. Comme lors de chaque grand événement politique en Chine, les usines de la région ont été priées de se mettre en vacances trois jours avant l’inauguration, pour assurer un ciel sans pollution.

    Qualifiée d’« usine du monde » au tournant du siècle, la Chine entend rappeler que, si elle est, depuis 2009, le premier exportateur mondial, elle est également le deuxième acheteur au monde. Elle importe certes moins que les Etats-Unis mais autant que l’Allemagne et le Japon réunis. « La Chine est le premier marché à l’exportation pour l’aéronautique et le soja américains et le deuxième pour l’automobile, les circuits intégrés et le coton américain », rappelle le Livre blanc que la Chine a publié, en septembre, sur le différend qui l’oppose aux Etats-Unis.

    Au moment où le président américain, Donald Trump, accuse Pékin de pratiques commerciales déloyales et où certains dénoncent le caractère « néocolonial » des « nouvelles routes de la soie », cette foire aux importations constitue évidemment un événement autant politique que commercial.

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  • Quand la Corse a rendez-vous avec Shanghaï

    Quand la Corse a rendez-vous avec Shanghaï

    La bière à la châtaigne et les canistrelli, biscuits traditionnels corses, peuvent-ils obtenir les faveurs des gourmets chinois ? Du 5 au 11 novembre, seize entreprises insulaires essaieront d’en convaincre les 15 000 acheteurs présents à la China International Import Expo (CIIE) de Shanghaï. Eaux minérales et bière, charcuteries, coopératives viticoles, toutes relèvent du secteur agroalimentaire, qui représente à lui seul le quart du commerce extérieur de l’île. Toutes espèrent aussi bénéficier de la baisse des taxes sur les produits importés décidée en 2017 par le gouvernement chinois afin de favoriser la consommation locale et donner des gages d’ouverture aux entreprises étrangères, qui peinent à investir durablement ce marché.

    Car le montant des exportations de l’île a beau avoir doublé en 2017, pour atteindre 137 millions d’euros, il reste extrêmement faible, 150 fois inférieur à celui que réalisent les départements de la façade sud-est de la France.

    « Les retombées ne seront pas immédiates mais nous poursuivons une stratégie du pied dans la porte », explique Pierre Orsini, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Corse et organisateur du déplacement. Si ce dernier ne jure que par l’export, c’est qu’il a très tôt éprouvé les limites d’un marché local étroit et d’un tissu entrepreneurial constitué à 90 % de TPE. Il y a près de quinze ans, lorsque Leroy-Merlin installe une succursale près des établissements Orsini, l’enseigne familiale fondée par son père et spécialisée dans les accessoires de salles de bains, il se retrouve « contraint d’innover » et se tourne vers Internet. Aujourd’hui, son site masalledebains.com réalise 80 % de son chiffre d’affaires (10 millions d’euros) hors de l’île. « C’est tout l’enjeu de notre participation à des salons comme la CIIE : montrer aux générations nouvelles qu’il existe des marchés de niche friands de savoir-faire. »

    « Nous poursuivons une stratégie…

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  • Le tireur de Pittsburgh a évoqué « son désir de tuer des Juifs » pendant l’attaque contre une synagogue

    Le tireur de Pittsburgh a évoqué « son désir de tuer des Juifs » pendant l’attaque contre une synagogue

    Robert Bowers, l’homme inculpé pour avoir tué samedi onze personnes dans une synagogue à Pittsburgh, a évoqué le « génocide et son désir de tuer des Juifs » pendant l’attaque contre ce lieu de culte, a confirmé dimanche 28 octobre Scott Brady, le procureur général de l’ouest de la Pennsylvanie.

    Il a confirmé que Robert Bowers, 46 ans, était armé de trois armes de poing et d’un fusil d’assaut semi-automatique AR-15 lors de l’attaque. Le suspect, qui sera déféré lundi, a été inculpé de 29 chefs d’accusation et encourt la peine de mort. Blessé lors de sa confrontation avec les forces de l’ordre, il a été opéré et restait hospitalisé dans un état stable dimanche matin.

    Les onze morts – trois femmes et huit hommes – ont par ailleurs été identifiés et leurs familles prévenues, ont ajouté les autorités américaines. L’identité des victimes, qui venaient toutes de cette ville industrielle de l’ouest de la Pennsylvanie ou de ses environs, a été rendue publique :

    • Sylvan et Bernice Simon, 86 et 84 ans ;
    • Cecil et David Rosenthal, 59 et 54 ans ;
    • Joyce Fienberg, 75 ans ;
    • Richard Gottfried, 65 ans ;
    • Rose Mallinger, 97 ans ;
    • Jerry Rabinowitz, 66 ans ;
    • Daniel Stein, 71 ans ;
    • Melvin Wax, 88 ans ;
    • Irving Younger, 69 ans.

    Lire aussi :   Aux Etats-Unis, les actes antisémites en forte progression

    Le débat sur les armes à feu une nouvelle fois relancé

    « Nous savons que la haine ne l’emportera jamais, que ceux qui essaient de nous diviser à cause de la façon dont nous prions ou de l’origine de nos familles dans le monde vont perdre », a estimé au cours d’un point presse le maire de Pittsburgh, Bill Peduto.

    L’élu démocrate a également relancé l’épineux débat sur les armes à feu, alors que les fusillades endeuillent régulièrement les Etats-Unis :

     « J’ai entendu le président dire qu’il faudrait armer des gardes dans nos synagogues. Notre approche devrait plutôt être : comment retirer les armes à feu – qui sont le dénominateur commun de toutes les fusillades en Amérique – des mains de ceux qui veulent exprimer leur haine raciste avec des meurtres ? »

    « C’est un exemple où s’il y avait eu un garde armé à l’intérieur, ils auraient peut-être pu être en mesure de l’arrêter immédiatement », avait plus tôt estimé le président américain, Donald Trump. « Il ne doit y avoir aucune tolérance pour l’antisémitisme ou pour n’importe quelle forme de haine religieuse », avait-il insisté.

    L’auteur de l’attaque avait publié en ligne des commentaires antisémites, y compris quelques heures avant de passer à l’acte. Dans un commentaire, il reprochait à Donald Trump de ne pas agir avec assez de fermeté pour stopper « la contamination » des Etats-Unis par les Juifs.

    Lire aussi :   Après l’attaque antisémite de Pittsburgh, Trump et le camp républicain accusés d’attiser la haine

    Condamnations internationales

    Du pape François à la chancelière allemande, Angela Merkel, les condamnations de la tuerie et les messages de solidarité avec les victimes ont afflué dimanche, dénonçant l’antisémitisme et un climat de « haine » aux Etats-Unis.

    Le pape a ainsi appelé à « éteindre les foyers de haine qui se développent dans notre société, en renforçant le sens d’humanité, le respect de la vie, les valeurs morales et civiles ».

    « L’ensemble du peuple d’Israël partage le deuil des familles des morts, a déclaré de son côté le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Nous sommes solidaires avec la communauté juive de Pittsburgh. Nous sommes solidaires avec le peuple américain face à cette violence antisémite horrible. »

    En France, le président Emmanuel Macron a condamné « avec force cet acte d’antisémitisme », tandis qu’en Allemagne, la chancelière Angela Merkel dénonce « la haine antisémite aveugle ».

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  • Migrants secourus au large de l’Espagne : deux enfants morts à bord d’une embarcation

    Migrants secourus au large de l’Espagne : deux enfants morts à bord d’une embarcation

    Les gardes-côtes espagnols ont annoncé, samedi 27 octobre, la mort de deux enfants à bord d’une embarcation de migrants tentant de traverser la Méditerranée. Le service de sauvetage en mer a annoncé sur Twitter samedi être intervenu et que « 53 personnes avaient été secourues et deux corps sans vie récupérés » en mer d’Alboran – séparant l’Espagne de l’Algérie et du Maroc – alors que leur embarcation avait pris l’eau.

    Il s’agit de « deux enfants de 7 ans morts à bord d’une embarcation » disparue depuis vendredi, a assuré sur Twitter la militante associative espagnole Helena Maleno, de l’ONG Caminando Fronteras, qui donne l’alerte quand des embarcations sont en perdition.

    Au moins 439 personnes ont par ailleurs été secourues par les gardes-côtes espagnols alors qu’elles traversaient le détroit de Gibraltar à bord de huit embarcations, selon un bilan provisoire en début de soirée.

    42 500 migrants depuis le début de l’année

    Par ailleurs, au large du Maroc, 16 migrants, originaires de deux villages de la région de Nador, sont portés disparus, selon une ONG locale, tandis que deux personnes qui tentaient la traversée avec eux ont été secourues « par des pêcheurs » et transportées à l’hôpital à Nador.

    De plus en plus de Marocains et de migrants originaires d’Afrique subsaharienne tentent de gagner l’Espagne par la mer ou en franchissant les hautes clôtures séparant le Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

    Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), près de 42 500 migrants sont arrivés par la mer en Espagne depuis le début de l’année et 433 sont morts pendant la traversée. C’est au moins trois fois plus qu’en 2017, quand 12 366 avaient atteint l’Espagne par la mer et 145 étaient morts.

    Lire aussi :   Au Maroc, les corps de 11 migrants repêchés après un naufrage

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  • Le réseau social Gab, utilisé par le tireur de Pittsburgh, contraint de fermer

    Le réseau social Gab, utilisé par le tireur de Pittsburgh, contraint de fermer

    Gab, un réseau social lancé en 2016 sur le modèle de Twitter et utilisé par la mouvance d’extrême droite américaine, l’« alt-right », a annoncé qu’il était contraint de cesser son activité. Cette annonce fait suite aux révélations selon lesquelles Robert Bowers, identifié par les autorités comme l’auteur de la tuerie qui a fait samedi 27 octobre onze morts dans une synagogue de Pittsburgh (Pennsylvanie), y postait des messages antisémites.

    Le FBI a indiqué que Bowers n’était pas connu jusqu’alors des services de police. Mais il est apparemment l’auteur d’une série de posts antisémites en ligne, notamment sur le site Gab.com. Selon une capture d’écran de son compte, à présent suspendu, réalisée par le groupe SITE (qui surveille les mouvements extrémistes), le tireur déclarait en haut de sa page sur ce réseau social : « Les Juifs sont les enfants de Satan ».

    Lire aussi :   Que sait-on de Robert Bowers, le suspect de la fusillade dans la synagogue de Pittsburgh ?

    Gab a indiqué samedi que Joyent, la société lui fournissant l’accès à Internet, mettait fin à ses services à compter de lundi. Paypal a également annoncé qu’il excluait Gab de ses services de paiement en ligne en raison des discours de haine colportés sur ce site avec la bienveillance de ses administrateurs.

    La devise de Gab : « Tous bienvenus pour s’exprimer librement »

    « Gab va probablement être hors service pendant des semaines à cause de cela », a réagi le réseau social sur son compte Twitter. « Nous continuerons à nous battre pour la liberté d’expression et la liberté individuelle en ligne pour tous. Les grandes firmes technologiques ne peuvent pas nous arrêter. Les médias traditionnels ne peuvent pas nous arrêter », affirme le site.

    La devise de Gab, « Tous bienvenus pour s’exprimer librement », lui a valu d’attirer des personnalités apparentées à l’extrême droite devenues persona non grata notamment sur Twitter.

    Après avoir fermé le compte de Robert Bowers samedi soir, Gab a également indiqué dans un communiqué avoir une « tolérance zéro » pour la violence et le terrorisme, et s’est dit « attristé et écœuré » par la tuerie de Pittsburg.

    Lire aussi :   Aux Etats-Unis, les actes antisémites en forte progression

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  • Après l’attaque antisémite de Pittsburgh, Trump et le camp républicain accusés d’attiser la haine

    Après l’attaque antisémite de Pittsburgh, Trump et le camp républicain accusés d’attiser la haine

    Un homme de 46 ans a commis, samedi 28 octobre, dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, l’attaque antisémite la plus meurtrière des dernières décennies aux Etats-Unis. Il a tué à l’arme à feu onze fidèles réunis en ce jour du repos hebdomadaire juif, le shabbat.

    Robert Bowers, ainsi identifié par les autorités locales, a fait irruption dans la synagogue Tree of Life (« Arbre de vie ») autour de 10 heures, heure locale (16 heures à Paris) et a ouvert le feu lors d’une cérémonie célébrant la naissance d’un enfant en hurlant : « Tous les Juifs doivent mourir », rapportent les médias.

    Le président américain, Donald Trump, a dénoncé « une action maléfique de meurtre de masse ». « Il ne doit y avoir aucune tolérance pour l’antisémitisme ou pour n’importe quelle forme de haine religieuse », a-t-il dit. « Nous devons nous tenir aux côtés de nos frères et sœurs juifs pour vaincre l’antisémitisme et les forces de la haine », a-t-il aussi déclaré lors d’un rassemblement électoral dans l’Illinois, en vue des élections de mi-mandat du 6 novembre.

    De l’appel à l’unité aux attaques

    Le New York Times reproche justement au président Trump de ne pas avoir su résister à « l’appel de la campagne électorale ». « Plutôt que de rester en retrait à la Maison Blanche, le président s’est rendu dans l’Illinois pour soutenir le représentant Mike Bost, un républicain dans une course serrée à la réélection. » Lors du meeting, « M. Trump est passé, en quelques minutes, d’un appel à l’unité aux injures adressées aux démocrates », relève le quotidien.

    Howard Fineman, journaliste de la chaîne NBC, écrit dans une tribune dans le New York Times : « Si Pittsburgh n’est pas sûr pour les Juifs, si Squirrel Hill n’est pas sûr, si [la synagogue de] l’Arbre de vie n’est pas sûre, quel lieu l’est ? Sans diminuer la souffrance et la mort de qui que ce soit d’autre, il est triste de constater que face à l’effondrement des valeurs sociales et politiques, les Juifs jouent souvent le rôle des canaris dans la mine de charbon. » Il poursuit et n’épargne pas le dirigeant américain : « C’est un signe que la vision cynique et impitoyable du président Trump (…) déchire une société déjà soumise au stress du changement générationnel, démographique, technologique, économique et social. »

    Le New Yorker voit dans cette tuerie « l’ancienne crainte juive de persécution mariée à la réalité américaine : un pays saturé d’armes et habitué aux massacres quotidiens, en proie à un racisme et à un sectarisme qui ont été enflammés par le titulaire de la plus haute fonction dans le pays ». Le magazine poursuit : « Depuis quelques années, les Juifs américains regardent avec méfiance l’Europe occidentale, où l’antisémitisme s’est réveillé. Le Parti travailliste britannique a été déchiré par les accusations d’antisémitisme portées contre ses dirigeants. Les Juifs français ont émigré en Israël en nombre. En Suède, des synagogues et des centres juifs ont été incendiés ». Le New Yorker ajoute : « On a longtemps supposé que l’antisémitisme américain n’existait pas et que Le Complot contre l’Amérique, le roman de Philip Roth, resterait l’uchronie voulue par son auteur. »

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    Et pourtant, les signes avant-coureurs sont devenus de plus en plus clairs, comme le relève Vox. « L’attaque de Pittsburgh représente une nouvelle manifestation de cette tendance qui n’a cessé de proliférer depuis la campagne et l’investiture de Donald Trump : la résurgence de l’antisémitisme en Amérique. » Mais l’attaque s’inscrit dans une autre tendance, plus large et non moins inquiétante : « Les lieux de culte sont devenus la cible d’actes qui pourraient être qualifiés de terrorisme intérieur. Au cours de la dernière décennie, les lieux de culte des synagogues aux églises chrétiennes en passant par les temples sikhs sont devenus de plus en plus la cible de violences extrémistes. »

    La démagogie du président et du Parti républicain

    Dans le Washington Post, au-delà de Donald Trump, c’est le camp républicain qui est accusé « d’attiser les craintes de l’opinion publique ». Le quotidien rappelle les incidents récents liés à l’extrémisme de droite : « l’assassinat de deux Afro-Américains dans une épicerie à Louisville », les « bombes artisanales ciblant une douzaine de démocrates qui auraient été envoyées par un partisan de Trump » et « la fusillade de masse dans une synagogue de Pittsburgh ». A chaque fois, « le dénominateur commun semble être le ciblage de groupes spécifiques en fonction de la race, de la religion ou des convictions politiques ».

    Les opposants du président ont répliqué samedi que « le président et son parti, cyniquement à la poursuite du pouvoir », sont allés « au-delà de la lutte politique pour verser dans une démagogie pure et simple contre les minorités raciales, les étrangers et les personnalités politiques juives, comme le donateur démocrate juif George Soros (…) devenu l’une des principales cibles des publicités d’attaque républicaines ».

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