Tag: Politique

  • President Félix Tshisekedi rencontre l’envoyé spécial américain

    President Félix Tshisekedi rencontre l’envoyé spécial américain

    -Le nouveau président congolais a reçu vendredi le nouvel envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs.

    Les deux personnalités n’ont pas fait de déclarations après leur rencontre. Mais auparavant, M. Phan a rencontré des membres de la société civile et le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.

    Ils ont, selon l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, parlé des “opportunités et défis face au contexte politique actuel en RDC et dans la Région des Grands Lacs”.

    Le nouvel envoyé spécial américain pour les Grands Lacs visite la RDC au moment où l’administration américaine vient d’interdire l’entrée de son territoire, à plusieurs responsables de l’élection présidentielle en RDC, notamment le chef de la Commission électorale et le juge qui a validé les résultats, pour des faits de corruption grave.

    Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de la République démocratique du Congo, Kinshasa, 12 décembre 2018. (Céni RDC)
    Washington sanctionne le chef de la Commission électorale congolaise et plusieurs autres responsables

    Parmi les sanctionnés, se comptent le président de la Commission électorale Corneille Nangaa, le vice-président de cette instance Norbert Basengezi, le président de l’Assemblée nationale Aubin Ndjalandjoko et le président de la Cour constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu.

    “Ces individus se sont enrichis personnellement par l’usage de la corruption ou en dirigeant et supervisant des violences contre des personnes exerçant leur droit à se rassembler pacifiquement et leur liberté d’expression”, indique un communiqué du département d’Etat américain.

    Avec VOA

  • L’ONU optimiste mais prudente sur l’autorisation de manifester en RDC

    -Les Nations unies ont salué mercredi à Kinshasa la décision des autorités congolaises d’autoriser un meeting de l’opposition la veille dans la capitale, tout en déplorant la répression d’autres manifestations dans l’est de la République démocratique du Congo.

    Mardi, l’opposition congolaise a pu tenir à Kinshasa son premier meeting autorisé par le pouvoir depuis septembre 2016, pendant lequel son leader, Félix Tshisekedi, s’est montré offensif à huit mois de l’élection présidentielle censée marquer la fin du règne du président Joseph Kabila.

     “La décision du gouverneur (de Kinshasa André Kimbuta) d’autoriser cette réunion politique est une décision que nous saluons, tout comme nous saluons le caractère pacifique de la réunion politique d’hier”, a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), lors d’une conférence de presse.

    Le directeur du bureau de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, a pour sa part estimé qu’il était “trop tôt pour tirer une tendance” sur ce qui s’est passé à Kinshasa, alors que “quelques entraves” étaient observées dans d’autres villes du pays.

    “Hier (mardi), une manifestation a été empêchée à Kisangani (nord-est), un membre de la société civile a été arrêté et jugé en procédure de flagrance. Il y a une appréciation variable”, a rappelé M. Thioye dans cette conférence conjointe. “C’est quand même déplorable”, a-t-il regretté.

     Cet activiste, Mateus Kanga, accusé d’avoir incité la population à la “désobéissance civile”, a été condamné à 6 mois de prison, 24 heures après son arrestation.

    Mercredi, “une manifestation a été dispersée à Beni”, dans la province voisine du Nord-Kivu (est), a encore dit le chef du BCNUDH.

      Cette marche a été organisée par le mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) “pour protester contre les massacres sans fin à Beni”, explique le mouvement sur son compte twitter.

    “La police nous a dispersé avec brutalité, 42 personnes ont été arrêtées et 4 autres blessées”, déclaré à l’AFP Ghislain Muhiwa, un militant ayant participé à la marche.

    Interrogé par l’AFP, le Colonel Safari Kazingufu, chef de la police de Beni, a affirmé avoir interpellé “40 personnes qui troublaient l’ordre public, nous les avons arrêtés sans brutalité”.

    La manifestation de l’UDPS, “démontre qu’il est possible d’organiser une manifestation sans pour autant que cette manifestation puisse dégénérer en violences”, a estimé M. Thioye.

    Il y a deux mois, le sang coulait dans les rues de Kinshasa pendant la répression de marches des catholiques interdites par le pouvoir.

    Avec AFP

  • RDC: Elections: des opposants en tête d’un sondage

    RDC: Elections: des opposants en tête d’un sondage

    -Le Congo Research Group, associé à l’Université de New York, a rédigé un rapport intitulé « L’art du possible: le nouveau mandat de la Monusco ». Il contient un intéressant sondage de GEC/Berci effectué en janvier 2018.
    Dans son examen de « l’imbroglio électoral » congolais, le Congo Research Group note: « A moins d’une fraude électorale spectaculaire, des partis d’opposition sortiraient vainqueurs de ces élections ».
    Selon ce sondage, qui demandait pour quel candidat voterait l’interrogé si les élections présidentielles se tenaient dimanche prochain, l’opposant katangais Moïse Katumbi arrive en tête avec 26% des voix, malgré l’exil; avant celui-ci, en février 2017, il obtenait 38%.
    Félix Tshisekedi suit avec 14% des intentions de vote, contre 5% en février 2017 – mois du décès de son père – et 19% en novembre dernier.
    Arrrivent ensuite, ex-aequo, l’ex-Premier ministre Palu Adolphe Muzito et l’opposant Vital Kamerhe, avec 9%, contre 4 et 5% il y a un an. Joseph Kabila – à qui la Constitution interdit de se présenter à une nouvelle élection présidentielle – obtient 7%, contre 10% un an plus tôt. Deux de ses dauphins possibles, Matata Ponyo et Aubin Minaku n’atteignent chacun que 3%, venant tous deux de 1% en février 2017.
    L’opposant Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale, recueille 6% des intentions de vote – en hausse de 1% par rapport à il y a un an – et la secrétaire générale de son parti, Eve Bazaïba, 2%, comme il y a un an.
    En queue de peloton viennent le dissident de la Majorité présidentielle Olivier Kamitatu (2%), le cardinal Laurent Monsengwo (2% au lieu de 0,3% il y a un an) – même s’il n’a jamais exprimé l’intention de se présenter – l’opposant et gendre de l’ex-président angolais Dos Santos, Sindika Dokolo (1% contre 0% en février 2017) et l’ex-Premier ministre Palu Antoine Gizenga (1%, contre 2% il y a un an).
    Si l’on additionne les intentions de vote pro-Majorité présidentielle on obtient donc 13% (Kabila+Matata+Minaku); si on compte aussi les alliés de la Majorité présidentielle, le Palu, on a 10% de plus (Muzito+Gizenga), soit un total inférieur à ce que receuille seul Katumbi, sans compter Tshisekedi, Kamerhe, Bazaïba, Kamitatu et Sindika Dokolo – pour ne compter que les candidats possibles
  • RDC: les marches organisées par le Comité laïc brutalement dispersées

    RDC: les marches organisées par le Comité laïc brutalement dispersées

    -En République démocratique du Congo (RDC), les marches organisées, ce dimanche matin 25 février, à la sortie des messes, à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC) ont été violemment dispersées par les forces de l’ordre à Kinshasa et dans plusieurs grandes villes du pays par des tirs de gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles. Le bilan fait désormais état de deux morts. Un mort et deux blessés par balle à Kinshasa, bilan corroboré par plusieurs sources ; une personne a succombé à ses blessures à Mbandaka, dans la province de l’Equateur. Un bilan contesté par le porte-parole de la police qui dans une allocution à la RTNC parle lui de deux blessés graves – des délinquants – et des interpellations uniquement à Goma. La tension a baissé à Kinshasa en cette fin de journée.

    En début d’après-midi, la tension commence à retomber à Kinshasa où les check-points commencent à être levés et où la circulation reprend timidement.

    Ce dimanche matin, les barrages de police étaient certes moins nombreux dans la capitale par rapport aux marches précédentes et internet a été coupé plus tard que la dernière fois aussi. Aux environs de 9 heures. Mais comme le 31 décembre et le 21 janvier, les marches ont été rapidement dispersées à coup de gaz lacrymogènes et tirs à balles réelles. Un homme a été tué dans la capitale, dans une paroisse de Lemba. Son décès a été constaté à l’hôpital. Deux autres personnes ont été blessées par balles. Selon le mouvement citoyen La Lucha, des fidèles ont été tabassés.

    La police, dont le porte-parole parle d’un blessé grave et qui avait affiché l’objectif «zéro mort», déclare elle n’avoir utilisé que des balles en caoutchouc.

    Dans les paroisses à Kinshasa, prêtres et habitants témoignent

    Le père Tabu, curé de la paroisse Saint-Benoît, à Lemba, raconte à RFI comment la police est intervenue aux environs de 10h00 pour disperser les manifestants.

    « La situation a vraiment dégénéré. On est en face d’une barbarie qui n’a pas son nom. Des Forces de l’ordre sont venues et ont commencé à tirer et, comme la fois dernière à balles réelles. Nous attendions les amis de la paroisse Saint-Augustin et de Saint-Laurent. Dès leur arrivée, la police a commencé à tirer des gaz lacrymogènes, cherchant à disperser les gens. Les gens ont commencé à résister et je pense que c’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à tirer à balles réelles parce qu’il y a des blessés. A l’heure actuelle, la situation est tendue. Ils ont barricadé la paroisse. Des paroissiens et tous les manifestants sont enfermés dans l’enceinte de la paroisse. Ils les empêchent de sortir », a-t-il constaté.

    Autre paroisse, celle de Saint-Michel, à quelques mètres de la paroisse Saint-François de Salle à Kinshasa. Là encore les jeunes du quartier se sont heurtés au dispositif policier déployé, de même que les paroissiens à leur sortie de l’église. Il ont été dispersés par des gaz lacrymogènes. On a également entendu des tirs à balles réelles.

    En province aussi, «la répression était vraiment terrible»

    Cette nouvelle journée de marche à l’appel du Comité laïc contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila était également interdite à l’intérieur du pays.

    Gaz lacrymogènes, tirs à balles réelles, coups de bâtons… A Kisangani, les forces de l’ordre ont violemment réprimé la marche des chrétiens. Au niveau de la cathédrale Christ-Roi, dans la commune de Mangobo, deux manifestants ont été grièvement blessés, selon des témoins, joints au téléphone. Trois prêtres ont été également interpelés et embarqués dans une jeep par la police.

    Joint par RFI, un Congolais a tenté de manifester aux abords de la cathédrale de Kisangani. « La police a réagi vraiment brutalement. Il y a eu des coups de balles, des bombes lacrymogènes. Ils ont bloqué toutes les issues. Une personne a été blessée à la jambe et au niveau du cou. Une autre personne a été tabassée. Elle était devant moi. Ce que je vous dis, c’est ce que j’ai vu. La répression était vraiment terrible. La Monusco est venue mais elle est arrivée trop tard. C’était déjà fini », a-t-il témoigné.

    A Lubumbashi, un camion remorque en provenance du poste frontière de Kasumbalesa, a été incendié avec toute sa cargaison à l’entrée de la ville. Peu avant, la police et l’armée avaient également dispersé des rassemblements de manifestants à la cathédrale Saint-Pierre et Paul et dans au moins quatre autres paroisses. Des maisons supposées appartenir aux policiers ont été incendiées à Bandaka, après des tirs de sommation pour dissuader la population à manifester.

    Dans d’autres villes, comme Goma, Bukavu et Kikwit, les marches ont été étouffées. La police et l’armée étaient déployées massivement dans les rues.

    Ce matin, la situation était calme pourtant à la paroisse Saint-François de Sales à Kitambo, quartier nord de Kinshasa, où s’était rendu notre correspondant.

  • “Sans machine à voter, pas d’élections” dans les délais en RDC, déclare le président de la Céni

    “Sans machine à voter, pas d’élections” dans les délais en RDC, déclare le président de la Céni

    -Le président de la Commission électorale en République démocratique du Congo a annoncé mardi à l’AFP que sans l’utilisation de machines à voter contestées, il ne serait pas possible d’organiser comme prévu la présidentielle censée élire le successeur du président Joseph Kabila le 23 décembre.

    “Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018”, a déclaré Corneille Nangaa, président de la commission électorale nationale indépendante (Céni), interrogé sur la position des États-Unis qui se sont opposés, la veille, à l’utilisation d’un système électronique de vote en RDC.

    “Les élections du 23 décembre 2018 se feront avec la machine à voter”, a-t-il insisté, joint au téléphone depuis New-York où il séjourne.

    Lundi, les États-Unis ont affirmé leur opposition à un système électronique de vote pour la triple élection présidentielle, législatives et provinciales, du 23 décembre en RDC, alors que sept membres du Conseil de sécurité pressaient le président Kabila d’annoncer qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle.

    “Nous sommes très préoccupés de voir l’insistance (en RDC) à vouloir utiliser un système électronique de vote” pour les scrutins présidentiel, législatif et provincial de décembre, avait affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

    Un tel recours représente “un risque colossal” et les États-Unis souhaitent le recours à “des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat”. “Les États-Unis ne soutiennent pas” ce recours à un système électronique, avait insisté la diplomate.

    S’il faut recourir aux bulletins papiers, comme le souhaitent les États Unis, les élections devraient être organisées en juillet 2019, a estimé M. Nangaa.

    “Les élections en RDC ne sont pas une affaire des États-Unis ou du Conseil de sécurité. La Céni entend faire respecter son indépendance” vis-à-vis de ses partenaires nationaux et étrangers, a-t-il insisté.

    La RDC est minée par une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.

    Kinshasa a justifié la non-tenue d’élections fin 2016 par des problèmes de sécurité. Un scrutin avait été prévu fin décembre 2017, avant finalement d’être reporté au 23 décembre 2018.

    Avec AFP

  • Joseph Kabila demande à l’église de “rendre à César ce qui est à César”

    Joseph Kabila demande à l’église de “rendre à César ce qui est à César”

    – Au cours d’un rare face-à-face avec la presse vendredi à Kinshasa, le président congolais a déploré l’implication de l’église dans la politique en RDC. Il s’agissait de la toute première apparition publique de Joseph Kabila depuis les récentes manifestations réprimées dans le sang.

    M. Kabila a spécifiquement dénié à l’église catholique la prérogative de s’occuper des affaires politiques.

     “Jésus-Christ n’a jamais présidé une Commission électorale”, a déclaré le président congolais sur un ton d’ironie.

    “Rendons à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Quand on essaie de mélanger les deux, c’est dangereux. Le résultat est toujours négatif”, a-t-il affirmé.

    Déplorant les pertes en vies humaines, M. Kabila a indiqué qu’il était d’avis que les manifestations soient autorisées mais que les responsables en répondent.

    L’église catholique mais aussi certaines autres confessions religieuses exigent la mise en application de l’accord politique signé le 31 décembre 2016 qui permet au président Kabila dont le mandat a expiré le 19 décembre 2016 de rester au pouvoir jusqu’aux prochaines élections.

    Ledit accord avait été négocié sous la médiation des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

    Les Catholiques, spécialement, font pression pour que M. Kabila annonce publiquement qu’il ne se représentera pas au prochain scrutin.

    A une question de la presse dans ce sens, le président a simplement demandé qu’un exemplaire de la Constitution soit remis au journaliste auteur.

    “Je constate depuis plusieurs années qu’on vous a tout dit. Alors tout. Sauf la vérité… “, a soutenu M. Kabila.

    Avec VOA

  • “Kin-la-belle” tient tête à la police de Kabila

    “Kin-la-belle” tient tête à la police de Kabila

    -La situation redevenait calme en fin d’après-midi. Lundi, le commerce va reprendre dans les petites échoppes de Kintambo et des Kinois retourneront boire des bières à Matonge. Jusqu’à la prochaine marche? Les prochaines élections présidentielles ne sont pas prévues avant le 23 décembre.

    “Elle n’est pas morte pour rien. C’est une martyr”, lance Jean-Claude qui s’improvise porte-parole du clan dans la cour de la résidence familiale, à Kinshasa.

    Elle, c’est sa grande sœur, Deshade, 24 ans, aspirante à la vie religieuse, qui vient d’être fauchée par une rafale de balles devant la paroisse Saint-François de Salles, à Kintambo, un quartier populaire de la capitale de la République démocratique du Congo.

    La jeune femme de 24 ans aux tresses noires et marrons, qui sourit à la vie sur un selfie présenté par ses proches en pleurs, est l’une des six victimes de la répression des marches des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

    “Des soldats ont tiré au moins cinq balles. Ma grande sœur a perdu beaucoup de sang”, poursuit Jean-Claude.

    C’est une femme officier qui a donné l’ordre de tirer le coup de rafale fatale, accusent des témoins.

    Derrière le frère, parmi les femmes qui hurlent de douleur, un membre du clan se tait. Le père. “Je ne peux rien dire, je suis officier de police. Dieu jugera”, soupire l’homme, acteur malgré lui d’une tragédie congolaise.

     Une chaise renversée, des rameaux dispersés, une mare de sang qui sèche: les traces de l’agonie de la jeune femme, sont encore visibles devant l’église Saint-François.

    Saint-François, Christ-roi, Saint-Joseph, cathédrale Notre-Dame…: dans la capitale aux 160 paroisses, les fidèles ont défié les forces de sécurité et marché après les messes pour dire non à la prolongation du pouvoir du président Kabila, dont le dernier mandat a expiré le 20 décembre 2016.

    Contrairement à la précédente marche du 31 décembre, les catholiques ont résisté après les premiers tirs de gaz lacrymogènes.

    Pneus brûlés, poubelles renversées, rues barricadées, le quartier de Kintambo, l’un des plus vieux de Kinshasa avec ses petites échoppes à un étage, a été l’un des centres de la colère populaire.

    Des jeunes, des femmes, des hommes ont marché rameaux à la main, entonnant des chants anti-Kabila, au nez et à la barbe des policiers.

    “Ils nous tueront ensemble”

    “Qu’il parte! Il ne fait que tuer les gens, on n’en peut plus”, hurle un jeune homme d’une vingtaine d’années. “Kabila doit partir, nous n’allons plus lui laisser du temps”, lance un autre.

    L’espace d’une matinée, “Kin-la-belle”, la troisième mégapole africaine qui déborde d’énergie malgré la misère, a renoué avec les heures sombres de son histoire.

    Plus loin dans un autre quartier, à Lemba, un homme en civil se promène à l’arrière d’une moto en tirant des coups de feu en l’air. La scène se déroule en face du camp militaire “Mzee Kabila”, en référence à Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président, assassiné il y a tout juste 17 ans en janvier 2001.

    A une vingtaine de mètres, un groupe de jeunes en colère défient des policiers, visiblement débordés.

    Les marches ont commencé à la fin des messes, comme dans la paroisse Saint-Joseph de Matonge, quartier connu en temps ordinaire pour ses bars et ses boîtes.

    “S’il arrivait qu’on nous menaçait, restons unis et s’ils veulent nous tuer, ils nous tueront ensemble”, donne pour consigne à l’assistance un responsable laïc avant la marche.

    La procession sort, les fidèles arrachent des branches d’arbres pour les agiter comme des rameaux de paix, derrière un enfant de chœur qui porte le crucifix.

    Après 100 mètres, les cantiques religieux s’arrêtent net aux premiers coups de gaz lacrymogènes.

    “Je voudrais qu’on appelle à une nouvelle marche même dans trois jours. Il faut continuer à faire pression sur ce pouvoir”, s’emporte Jean-René, un fidèle.

    “Nous avons tenu tête aux policiers malgré leur brutalité”, se félicite Néhémie, un spécialiste en communication numérique, sonné par les gaz lacrymogènes.

    Dans une autre paroisse, Christ-Roi, les fidèles ont marché sur près de deux kilomètres, avant de recevoir des tirs de lacrymogènes et de balles réelles.

    Ils ont répondu par des jets de pierre. Après un quart d’heure d’affrontement, le curé leur demande de regagner l’enceinte de l’église ou de retourner chez eux.

    “Le pays va bien, la police est très gentille”, ironise un policier qui contrôle l’équipe de l’AFP à l’un des très innombrables barrages déployés dès l’aube.

    Avec AFP

  • RDC: le G7 veut «harmoniser» les points de vue au sein du Rassemblement

    RDC: le G7 veut «harmoniser» les points de vue au sein du Rassemblement

    -C’est un courrier qui n’aurait pas dû être publié et qui met en lumière les divergences qui existent au sein du Rassemblement de l’opposition en RDC. Une lettre signée du G7, le groupe des sept partis politiques qui soutiennent la candidature de Moise Katumbi à la présidentielle, adressée mardi au président du Rassemblement, Félix Tshisekedi, pour lui demander de convoquer une réunion afin d’harmoniser les points de vue au sein de la plateforme sur la stratégie à adopter pour obtenir le départ du président Kabila comme le souhaite l’opposition congolaise.

    De part et d’autre, on se dit « surpris » que ce courrier interne ait fuité pour se retrouver sur les réseaux sociaux et vienne rappeler les divergences qui existent au sein du Rassemblement. Des divergences qui ne sont pas nouvelles, mais que l’unité affichée au sein de l’opposition à l’occasion de la marche des laïcs catholiques avait fait passer en second plan.

    D’un côté, il y a Félix Tshisekedi, leader de l’UDPS, président du Rassemblement, ainsi que Martin Fayulu. Tous deux continuent de réclamer une « transition sans Kabila » estimant qu’il serait « absurde » de faire encore confiance à un président qui, selon eux, a déjà « trahi tous ses engagements ».

    De l’autre, la position du G7, plus proche de celle du Comité laïc et des chancelleries occidentales. Pour Pierre Lumbi, le président du G7, réclamer ainsi une « transition sans Kabila » est non seulement « peu réaliste », mais reviendrait à disqualifier l’accord de la Saint-Sylvestre.

    Le retour de Moïse Katumbi en toile de fond

    Or, toujours pour le G7, ce qu’il faudrait, c’est au contraire redoubler de pressions pour que cet accord soit appliqué. Non seulement parce qu’il prévoit le retour d’exil du candidat soutenu par le G7 pour la présidentielle Moïse Katumbi, mais surtout disent-ils, car il reste la seule feuille de route pouvant mener à des élections crédibles et donc in fine au départ du président Kabila.

    Autant de questions qui doivent être débattues vendredi au cours d’une réunion de toutes les composantes du Rassemblent. A noter aussi que le président du Rassemblement, Félix Tshisekedi, a également reçu ce mercredi le patron de l’UNC, l’opposant Vital Kamerhe.

  • Dans un an les élections en RDC

    Dans un an les élections en RDC

    -Les 45 millions de Congolais recensés en 2017 choisiront-ils leur nouveau président, leurs députés et leurs élus provinciaux en “une seule séquence” le 23 décembre 2018 ? VOA Afrique fait le point

    Dans un an les élections en République démocratique du Congo… normalement : le compte à rebours commence officiellement samedi pour des scrutins qui doivent sonner l’heure du départ déjà retardé du président Joseph Kabila.

    Aux affaires depuis 2001, le président Kabila, 46 ans, laissera-t-il le pouvoir à un successeur élu début 2019, après avoir prolongé de fait de plus de deux ans son deuxième et dernier mandat constitutionnel qui a pris fin le le 20 décembre 2016 ?

    Les obstacles sont à la mesure d’un pays-continent de 2,3 millions de km2 qui n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique le 30 juin 1960, et dont les richesses minières (cuivre, cobalt, coltan, or, diamant…) suscitent toutes les convoitises.

    Des élections devaient déjà avoir lieu au plus tard en ce mois de décembre 2017, d’après l’accord pouvoir-majorité de la Saint-Sylvestre 2016. Elles ont été reportées, officiellement en raison des violences au Kasai, dans le centre de la RDC.

    Le processus électoral commence en terrain plus que miné. La RDC est une des priorités humanitaires des Nations unies dans le monde en 2018, avec quatre millions de déplacés internes et des centaines de milliers d’enfants en danger au Kasai, d’après les alertes des agences humanitaires.

    Plus précisément, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) recense toujours chaque mois des centaines de meurtres, viols…, oeuvre des milices ou des forces de sécurité (701 violations des droits en novembre, 704 en octobre 2017, contre 644 en septembre et 441 en août…).

    La publication d’un calendrier électoral le 5 novembre, sous pression américaine, n’a pas détendu la situation politique.

    Sans réponse jusqu’à présent, l’épiscopat congolais, qui a servi de médiateur pour l’accord de la Saint Sylvestre, a demandé au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession.

    Les autorités interdisent et dispersent toute manifestation du Rassemblement de l’opposition, qui demande le départ de M. Kabila dès la fin de l’année. “Ils (ndlr: les opposants) veulent le pouvoir sans élection”, accuse une source sécuritaire.

    Un “Comité laïc” annonce encore des marches pour le dimanche 31 décembre sur des mots d’ordre très généraux -“libérer l’avenir”, “sauver le Congo”.

    Très formellement, les autorités sont déjà en retard sur le calendrier présenté par la commission électorale le 5 novembre.

    Le président Kabila n’a en effet pas promulgué comme prévu le 15 décembre la réforme électorale adoptée dans la douleur et la polémique par le Parlement dans la nuit du 15 au 16 décembre.

    Après la réforme électorale, commence la bataille du financement des élections entre Kinshasa et ses “partenaires” internationaux dont l’Union européenne, qui conditionne son aide au rétablissement des libertés et du droit de manifester.

    Des “ultimatums surannés” pour le porte-parole du gouvernement Lambert Mende qui a confirmé jeudi que le gouvernement prévoyait 500 millions de dollars -10% du budget de 2018 – pour les élections, avec notamment l’achat de “machines à voter”, nouvelle source de polémique.

    “L’élection aura lieu, même sans appui. Quand on organise les élections en Irlande, qu’est-ce que donne la Côte d’Ivoire?”, ironise devant l’AFP un très proche du président.

    Les “partenaires” étrangers de la RDC semblent jouer un double-jeu avec M. Kabila, le président “hors mandat” comme l’appelle la presse belge.

    D’un côté, les politesses diplomatiques: Bruxelles, Paris et Washington demandent le respect du calendrier électoral, promettent leur aide moyennant le respect des libertés fondamentales.

    Un haut cadre de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a aussi réaffirmé la disponibilité des Nations unies “à travailler en appui à ce processus” électoral en rencontrant dimanche le président.

    De l’autre, les pressions et les sanctions. L’Union européenne vient de prolonger le gel des avoirs et l’interdiction de voyager à l’encontre de 16 de personnalités congolaises dont le porte-parole du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, le patron des renseignements.

    Les Etats-Unis ont aussi annoncé jeudi des sanctions contre un homme d’affaires israélien, proche du président Kabila, Dan Gertler.

    Accusé d’avoir fait perdre à l’Etat 1,3 milliard de dollars dans la vente d’actifs miniers congolais, M. Gertler a été sanctionné au nom d’une nouvelle loi qui vise “des individus qui bafouent les droits de l’homme, des cleptocrates et des acteurs corrompus”.

    Avec AFP