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Source: AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé a été investi sans surprise mardi pour briguer un second mandat le 28 février par le Rassemblement du peuple togolais (RPT) au pouvoir.
Le RPT, qui lui sait gré d’avoir su “bien garder” la maison cinq ans après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, l’a plébiscité, en son absence, lors d’une convention nationale à laquelle ont assisté la plupart des “barons” du parti.
“La convention nationale décide d’investir le militant membre du bureau politique Faure Gnassingbè, porteur des valeurs de paix et de prospérité pour le Togo, comme candidat du RPT”, a déclaré le parti dans une motion lue par l’un de ses dirigeants, René Kapou.
Gnassingbé Eyadéma est arrivé au pouvoir en avril 2005 à l’issue d’un scrutin fortement contesté par l’opposition.
Considéré comme le chef du “clan des progressistes” au sein du RPT, dont il membre du bureau politique, l’armée lui avait officiellement “confié” le pouvoir le 5 février 2005, quelques minutes seulement après l’annonce du décès de son père qui avait régné san partage sur le Togo pendant 38 ans.
Mais confronté à une vague de contestation de l’opposition et de la société civile ainsi qu’à des pressions internationales, il avait démissionné, puis de nouveau été désigné à la tête du pays suite à une révision à la hâte de la Constitution.
La pression de la rue l’a encore poussé à démissionner et à se présenter à la présidentielle du 24 avril 2005.
Après ces débuts agités, le “jeune”, comme l’appellent ses proches, a su “bien garder” la maison malgré de “petits problèmes”, selon certains “cadres” du parti.
Une allusion au coup d’Etat déjoué en avril, dans lequel a été officiellement impliqué le propre frère du président, Kpatcha Gnassingbé. Une trentaine de personnes, dont des militaires, ont été arrêtées.
Faure Gnassingbé a fait le ménage parmi les anciens collaborateurs de son père, en écartant les uns jugés probablement trop marqués, et s’assurant le soutien de plusieurs autres comme l’ancien ministre de la Justice Katari Foli-Bazi, celui de la Communication Pitang Tchalla (actuellement son conseiller en communication), ou encore l’ex-secrétaire général du RPT, Dama Dramani, aujourd’hui député et président du groupe parlementaire du parti.
Il a également appelé à ses côtés des “jeunes”, comme Pascal Bodjona, ancien ambassadeur à Washington, aujourd’hui ministre de l’administration et porte-parole du gouvernement, ou encore Gilbert Bawara (coopération), tous deux considérés comme fidèles parmi les fidèles.
“C’est un homme qui possède une grande capacité d’écoute. Il prend bien son temps avant de décider”, assure Evalo Wiyao, chargé de presse à la présidence.
Homme discret, réputé habile, Faure Gnassingbé, 44 ans, est le seul enfant du général Eyadéma — sur la cinquantaine estimée– a être entré en politique.
Il a pour mère une femme d’ethnie Kpalimé, de la région des Plateaux (sud), alors que le général Eyadéma était un Kabyé du nord.
A la différence de ce dernier, qui pouvait convoquer des ministres, voire des dignitaires étrangers, à 4 ou 5 heures du matin, il reçoit peu et fuit la presse.
Après des études de finances et de gestion en France et aux Etats-Unis, où il obtient un Master en Business Administration (MBA), il rentre au pays au milieu des années 1990.
Ses compétences l’ont rapidement amené à devenir le “grand argentier” et conseiller financier de son père. Et aujourd’hui aussi le chef de la famille après la disparition de l’homme fort du pays, pour perpétuer la dynastie.