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Togo : pourquoi Faure reste le grand favori à sa succession

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Source: Linternationalmagazine

 Appelés aux urnes ce jeudi, les Togolais devraient probablement réélire le chef de l’Etat sortant, Faure Gnassingbé, dans un climat apaisé par rapport à sa victoire de 2005, qui avait fait 500 morts.

L’actuel président Faure Gnassingbé, fils du général dictateur Eyadema, seul maître à bord au Togo pendant trente-huit ans (1963-2005), affronte six rivaux lors d’un scrutin à un tour. Ces six prétendants n’ont pu s’entendre sur une candidature unique. “Nous sommes tous favorables à ce principe“, avance Bassabi Kagbara, syndicaliste et candidat, “mais en même temps, chacun veut être le “candidat unique”

Le prétendant considéré comme le plus sérieux se nomme Jean-Pierre Fabre. Président de l’Union pour les Forces du Changement (UFC), surnommé par ses adeptes “Obama “, il bénéficie du soutien par défaut de Gilchrist Olympio, fils du premier président du pays indépendant, Sylvanus Olympio et du Franco-Togolais Kofi Yamgnane, ex-secrétaire d’Etat chargé de l’Intégration sous François Mitterrand, dont la candidature a été invalidée par la Cour constitutionnelle. Prétexte invoqué, une incertitude supposée sur sa date de naissance.

Face à une opposition en ordre dispersé, le président togolais, élu en 2005 dans la douleur, semble donc sûr de sa victoire. Mardi, au nord du pays, à Kava (à 420 km de Lomé), il a invité l’électorat togolais “à ne pas contester les résultats“, un message qui fait forcément allusion au précédent scrutin, où entre 400 et 500 personnes avaient été tuées, selon les chiffres de l’ONU et provoqué un afflux de réfugiés au Ghana et au Bénin voisins. Entre-temps, des élections législatives ont eu lieu en 2007 dans des conditions pacifiques suscitant l’espoir de voir la longue histoire de violences politiques au Togo toucher à sa fin.

Pour éviter un nouveau bain de sang, le gouvernement aurait considérablement augmenté le nombre de forces de l’ordre, passant “de1200 à 2000 policiers à 6.000 aujourd’hui“, selon Gilbert Bawara, ministre de la Coopération, dans une interview donnée le 28 février au journal Le Patriote.

L’élection présidentielle au Togo intervient toutefois dans un contexte régional troublé, marqué par un coup d’Etat au Niger, le énième report de la présidentielle en Côte d’Ivoire et l’instabilité politique en Guinée-Conakry. “Une élection dans le calme au Togo serait un signal très positif pour la région dans son ensemble“, souligne Almami Cyllah, directeur pour l’Afrique à la Fondation internationale des systèmes électoraux (Ifes) à Washington.

Des observateurs ouest-africains et européens seront déployés dans ce pays tout en hauteur coincé entre le Ghana et le Bénin et qui abrite une population de 6,6 millions d’habitants.

Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), est arrivé au pouvoir en 2005 à la suite de la mort de son père Gnassingbé Edayema, qui a dirigé ce pays, quatrième producteur de phosphate mondial, comme un dictateur durant 38 ans. “Le RPT ne peut jamais gagner proprement. Il gagne toujours en trichant“, déplore Dovi Andre Kuevi, porte-parole de l’Union des forces pour le changement, principal mouvement d’opposition.

Le Togo est classé en bas de liste des pays de l’Onu au plus faible indice de développement humain. Mais, après plusieurs années de récession, ce pays, qui produit également du café, du cacao et du coton, pourrait retrouver la croissance en 2010.