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« Toute Constitution valide au monde prévoit sa propre procédure de révision » a dit Aubin Minaku

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aubin_mianku_mic-Pour le speaker de la chambre basse du parlement, « Touche pas à ma constitution est un discours anti-constitutionnel ».

Conduisant à Ottawa la délégation des parlementaires de la Rd Congo à la 40ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, Aubin Minaku a conféré avec la communauté congolaise. Dans son discours, il a démontré qu’aujourd’hui, grâce à nos enfants (soldats au front), nous avons mis fin à cette guerre récurrente à l’Est qui a longtemps retardé le décollage du pays privant l’économie nationale, plus de quinze années durant, d’une manne importante pouvant contribuer aux programmes de développement.

Évoquant la question de la révision constitutionnelle, ainsi que la problématique 2016, Aubin Minaku n’a pas usé de la langue de bois pour une fois de plus clarifier la position de la Majorité au pouvoir. « Toute Constitution valide au monde prévoit sa propre procédure de révision. Touche pas à ma constitution est un discours anti-constitutionnel », soutient-il.

A une certaine époque, aller dans certaines capitales européennes ou américaines pour y tenir de discours ou meeting populaires, était une chose impossible, d’autant plus que certains Congolais qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir en place à Kinshasa, trouvaient un moyen privilégié pour régler les comptes, en molestant certains ténors de la Majorité présidentielle et nombreux sont ceux-là qui y ont laissé des plumes.

Mais ces jours, de plus en plus de membres de la Majorité présidentielle peuvent se permettre de réunir des Congolais, afin de leur expliquer comment le pays évolue et quels sont les efforts qui sont fournis tant sur le plan de la démocratie que sur celui du développement. C’est dans cette perspective que Lambert Mende, ministre des Médias et porte-parole du Gouvernement qui était dans la délégation présidentielle lors de la visite officielle du Chef de l’Etat en France, s’est permis de réunir les Congolais à leur ambassade pour se livrer à cet exercice.

C’est sur la même lancée que Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale et vice-président de la 40ème Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie a réuni les Congolais à l’ambassade de la Rd Congo à Otawa au Canada. La problématique 2016, la révision de la Constitution, le débat passionnant et passionné suscité autour de l’organisation des prochaines élections, la marche du pays, la gouvernance économique, la justice sociale, la situation sécuritaire dans les Kivu, Aubin Minaku en a longuement débattu, le samedi 5 juillet, avec des leaders de la communauté congolaise d’Ottawa, capitale nationale du Canada.

Selon une dépêche de Georges Tamba à Otawa, publiée par le Journal L’Observateur, le président de l’Assemblée nationale, cadre du parti présidentiel, a trouvé des mots justes pour expliquer à ses compatriotes – souvent mal informés des problèmes du pays – la démarche du président de la République, Joseph Kabila, ainsi que des pas importants et significatifs accomplis par le gouvernement en place depuis 2011 pour améliorer le fonctionnement de la République et aussi le vécu des populations.

Il faut dire que Aubin Minaku conduisait à Ottawa la délégation des parlementaires de la Rd Congo à la 40ème Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie qui s’est tenue du 4 au 8 juillet et dont il a assumé la vice-présidence. Un prestige pour ce grand pays francophone longtemps effacé sur la scène internationale, mais qui reprend progressivement sa place. Minaku n’aurait pas voulu quitter le sol canadien sans trouver un temps de dialogue en famille, rencontre informelle du reste très appréciée, avec des leaders congolais d’Ottawa.

La Rdc a mis fin à la guerre, mais…

Plus de deux heures de temps d’échange à l’ambassade congolaise pour dire clairement aux congolais-canadiens que le pays attend beaucoup d’eux, que les choses essaient de bouger dans la bonne direction, bref que le Congo retrouve progressivement la voie de la stabilité.

« Aujourd’hui, grâce à nos enfants (soldats au front), nous avons mis fin à cette guerre récurrente à l’Est qui a longtemps retardé le décollage du pays privant l’économie nationale, plus de quinze années durant, d’une manne importante pouvant contribuer aux programmes de développement », a indiqué Aubin Minaku, avant d’ajouter que pour faire partir l’ennemi des montagnes (du Kivu), nous avons perdu beaucoup de nos enfants, a-t-il renchéri sur un ton d’amertume, avant d’assurer à ses interlocuteurs que « nous avons réellement vaincu (…) et que l’armée a été réorganisée, qu’elle est désormais dissuasive », donc capable de tout comme jamais auparavant.

Des acclamations dans une salle remplie de quelques militants et sympathisants, témoigne notre correspondant. Tout n’est pas encore parfait, mais l’Est a été globalement purgé des occupants criminels. Il a cependant reconnu l’existence de quelques poches de résistance : encore dans les forêts environ 1200 rebelles hutus rwandais des FDLR et quelques combattants ougandais de ADF-Nalu qui doivent quitter le sol congolais.

A ce sujet, des représentants du Kivu, qui ne comprennent pas souvent la politique de commandement de l’armée, ont demandé au speaker national d’être un fidèle porte-parole à Kinshasa, d’aller dire au Président Joseph Kabila qu’ils ont beaucoup pleuré et enterré leurs proches, que la République sorte un peu de sa torpeur pour mettre définitivement un terme à l’instabilité dans les Kivu. Ils ont en outre demandé un peu plus de fermeté à l’endroit des criminels, dont certains restent impunis, et que les institutions de la République fassent réellement leur travail pour panser les plaies de ces femmes violées et ces familles déchirées qui ont perdu le sens et même le goût de la vie à cause de cette guerre.

Ne touche pas à ma constitution est anti-constitutionnel

Évoquant la question de la révision constitutionnelle ainsi que celle qui donne des insomnies à certains opposants, la problématique 2016, Aubin Minaku n’a pas usé de la langue de bois pour une fois de plus clarifier la position de la Majorité au pouvoir. « Toute Constitution valide au monde prévoit sa propre procédure de révision. Touche pas à ma constitution est un discours anti-constitutionnel », dit-il.

Par la suite, le Speaker a exhorté les acteurs de l’Opposition comme ceux de la Majorité à communiquer clairement, à cesser de faire de l’hypocrisie. « Il est nécessaire, Majorité comme Opposition, de communiquer (sur la nécessité de la révision de la Constitution, NDLR) pour permettre au pays de sauvegarder l’unité et la stabilité actuelles », insiste-t-il, tout en soulignant le fait qu’on ne voit que le but politicien et on oublie l’essentiel (…).

Le Président (de la République) l’a déjà dit. Je l’ai déjà dit aussi. Nous allons respecter la Constitution de l’article 1 à 226. Mais pour améliorer la gouvernance de la République, s’il faut réviser certains articles, nous allons le faire. Le peuple nous a donné le pouvoir (d’agir à son compte), a-t-il soutenu avant de dénoncer la démarche contradictoire des évêques qui, en 2006, avaient reconnu des incohérences dans la Constitution mais qui, curieusement, deviennent les défenseurs de la même Constitution !

« L’Eglise est en train de se contredire fondamentalement », a déploré l’ancien magistrat de Matete et l’élu d’Idiofa. Pour 2016, « nous allons commencer par des élections locales. Le pays a besoin d’avancer. Les élections, nous les avons organisées en 2006 et en 2011. Nous les organiserons aussi en 2016. Les représentants locaux seront élus au suffrage indirect. La CENI en a décidé ainsi et la Majorité est d’accord parce que nous ne voulons pas de ces élections qui vident les caisses de l’État ».

« Mais en attendant, laissez-nous travailler, tout acte que nous allons poser sera conforme à la Constitution. Le peuple demeure le souverain primaire. Aujourd’hui, il y a une discipline financière et une certaine éthique dans la conduite des affaires de l’Etat. Nous sommes encore à mi-mandat. Nous avons besoin de l’unité et de la stabilité pour aller de l’avant, sauvegarder les acquis ».

Et pour finir, s’agissant de la nomination de ce Gouvernement de cohésion nationale tant attendu, Aubin Minaku a assuré que le Président de la République va bientôt prendre la décision. Reste que les Congolais de l’étranger ont plus de préoccupations tournées vers la réforme de l’administration publique ainsi que des services connexes de l’État pour faciliter et promouvoir les affaires.

Ils veulent aussi voir un changement dans la politique de communication, que le débat national cesse d’être partisan, comme c’est encore le cas, qu’il dépasse le cadre individuel ; que Kabila ne soit pas seulement Kabila mais le Président de tous les Congolais. Parce que vu de l’extérieur, on a l’impression qu’il y a ceux qui sont avec lui pour leurs intérêts et ceux qui convoitent d’avoir les mêmes intérêts sans penser au peuple. Minaku a écouté et promis de porter la parole du Canada à Kinshasa. Soulignons que la rencontre s’est déroulée dans une ambiance de famille que le président de la chambre basse congolaise a certainement appréciée.

L’Avenir

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