Par Mufoncol Tshiyoyo
Vae Victis, malheur aux vaincus, propos proférés par Brennus après avoir vaincu Rome rappelle que le vaincu est à la merci du vainqueur.
Il y a de quoi sabler champagne de la part de Louis Michel et ses complices à l’annonce de la candidature de Tshisekedi aux élections de 2011 face à celui que l’Occident appelle couramment Joseph Kabila. L’annonce de sa candidature sur le sol belge pour un nationaliste de son rang, c’est ainsi qu’il nous est arrivé de l’adopter une fois dans notre vie, on s’en répand bien sûr, intervient quelques jours seulement après la mascarade électorale organisée au Rwanda où l’Occident de confirmer la position de Paul Kagamé comme gérant du Congo-Kinshasa, lui qui est un nègre de service de Tony Blair et autres représentants de ce que Rodrigo de Zayas appelle « la néorévolution américaine ». Mais que vient faire Tshisekedi dans ce chaos, dans ce désordre organisé quand on sait que l’Occident aurait du mal à se contredire en sacrifiant Paul Kagamé dont le maintien au pouvoir à Kigali nécessite la collaboration et le soutien d’un valet de la taille de «Joseph Kabila» aux commandes à Kinshasa voisin, une présence dont dépend la survie économique et politique du Rwanda.
La communauté internationale à laquelle Tshisekedi lance son appel au secours est sinon la même qui a porté Paul Kagamé au pouvoir, qui le maintien nonobstant ses crimes perpétrés au Congo. Cette même communauté internationale a eu à financer Sun City où le nommé « Joseph Kabila » fut préféré en lieu et place de Tshisekedi et autres Jean Pierre Bemba, l’auteur de la célèbre phrase : « J’ai accepté l’inacceptable ». Ces deux sujets congolais avaient non seulement pris part aux travaux de Sun City, mais y participant ont apporté par leurs signatures une caution aux accords faisant de Joseph Kabila le roitelet du Congo.
Par son appel aux soutiens de Paul Kagamé, Tshisekedi déresponsabilise la communauté internationale de son silence pour ne pas dire de sa participation aux crimes commis au Congo par les soudards de Paul Kagamé. Sa candidature rend caduque nos pleurs, les cris des orphelins, orphelines, veuves et veufs, bref de toutes ces femmes violées dans le Kivu. Une distraction qui ne dit pas son nom et dont le peuple congolais évite en ce moment où vibre la flamme patriotique.
La participation voulue et autorisée de Tshisekedi à un simulacre électoral servira comme celle de Jean Pierre Bemba à légitimer le pouvoir de l’homme que l’Occident s’entête de nommer Joseph Kabila, cet « inconnu » dixit Tshisekedi, « mopaya » dans le texte en lingala, qui démérite cet honneur à se frotter à celui que beaucoup de congolais ont eu à considérer à tort ou à raison comme un monument au nom de la lutte pour la survie du Congo. Hélas, il a fallu attendre longtemps la fin du bal des chauves pour finalement apprendre la vérité sur l’identité de celui qui s’est présenté jusque-là comme un vrai chauve. Participer aux élections en s’opposant à « Joseph Kabila » est synonyme d’une trahison.
Malgré cette opposition affichée de notre part, Tshisekedi a raté une occasion de rassembler le peuple congolais autour d’un idéal commun dépassant le cadre d’un parti politique fut-il son propre parti politique, l’UDPS aux embranchements multiples.
Comment les Mobutistes vont-ils accueillir Tshisekedi ? Vont-ils se laisser domptés ou domestiqués par une arrivée qui sonne comme une menace contre leur confort acquis avec peine et humiliation ? Le jeu devient alors subtile entre anciens compagnons tous à la merci et au service du même maître.
LE CONGOLAIS SERAIT-IL UN PEUPLE OBÉISSANT ?
Le côté obéissant de l’homme congolais qui se trouve dans un «état agentique », selon la notion chère à Milgram telle que la rendent Christophe Nick et Michel Eltchaninoff dans leur ouvrage L’expérience Extrême/Seul face à un pouvoir l’individu est l’être le plus manipulable donc le plus obéissant l’expose facilement à une technique de domestication. L’homme congolais «accepte comme naturel ce que [lui] présente [une] situation […] [il] a davantage à cœur de mener à bien la tâche qui [lui a] été prescrite que de comprendre ce qu’[il est] en train de faire […] ce qui le préoccupe désormais, c’est de se montrer digne de ce que l’autorité attend de lui […] L’obéissant perd de vue l’ensemble de la situation à laquelle il participe. Il fixe son attention sur les détails de son exécution» (Nick & Eltchaninoff, 2010 :144)
Malgré que le rapport des services secrets belges dévoile des éléments biographiques douteux de celui que l’Occident et Karel De Gucht continuent d’appeler «Joseph Kabila» pour des raisons qui sont faciles à deviner, il existe des Congolais qui, au nom d’une certaine élégance morale ou « scientifique », trouvent des prétextes pour soi-disant éviter de se salir les mains en abordant un sujet qui fâche mais on ne se demande qui et pourquoi alors que l’avenir immédiat du pays vient de démontrer qu’il est de l’intérêt du pays de savoir qui on hisse à sa tête. L’occupation du Kivu demeure insoluble.
Aujourd’hui, c’est Tshisekedi qui pose sa candidature. Si ce n’est pas tout le monde qui applaudit, mais du moins on trouve normal qu’il en soit ainsi. Poser des questions devient alors un danger. On rentre dans l’état agentique tel que décrit ci-dessus. « L’obéissant se focalise sur des détails opérationnels pour mieux détourner le regard de l’ensemble de la situation » (Nick & Eltchaninoff, 2010 :145). Les Congolais et autres partisans de Tshisekedi oublient carrément le précédent Jean Pierre Bemba qui, nonobstant le soutien et l’enthousiasme populaire voire la présence sur le terrain de son armée, s’est fait volé sa victoire électorale. Qui a oublié que Jean Pierre Bemba fut accueilli à Kinshasa comme les Kinois ont toujours su le faire par le passé pour le vieux sphinx de Limeté ?
Que nous ont-ils faits boire ces Belges à l’époque de la colonisation et de l’esclavagisme pour que nous soyons si obéissants à ce point?
Ce qui se passe au Congo n’a rien de normal.. C’est le triomphe de la loi de la jungle qui n’a rien à voir avec l’absence d’organisation des élections libres ou transparentes, ni non plus à une certaine incapacité de la part des nègres congolais à se transformer comme une certaine propagande à laquelle adhère Tshisekedi et les autres voudraient le faire admettre. Nous, Congolais, appartenons «au genre animal (Aristote) », et pas «vraiment différents des autres sociétés, telles que fourmis, termites, abeilles et autres guêpes ». Que devrions nous faire ou comment devrions nous nous comporter face à «une armée des fourmis rouges partant à l’assaut d’une fourmilière défendue par des fourmis noires, dans le but de les vaincre, de leur ravir leurs œufs et de les réduire en esclavage» (Rodrigo de Zayas, 2004, 38-39)..
Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée National de Côte d’Ivoire et professeur d’économie dit : Nous ne voulons pas l’aumône ; notre problème n’est pas le manque d’argent […] nous devons avant tout revendiquer clairement nos droits de propriété sur nos terres ». Ezali nde likambo ya mabele
Mufoncol Tshiyoyo
Président du rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC,
R.A .P, mouvement politico-militaire
mufoncol.tshiyoyo@rap-rdc.com,
mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com,
004745007236
Mr Tshiyoyo,
Que faites-vous depuis la Norvege pour liberer le Congo?
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