Par RICHARD PLUS MUTOMBO
A l’orée des festivités marquant te cinquantenaire de la République democratique du Congo d’une part et, d’autre part le 28eme anniversaire de la création de ‘Union pour la Démocratie et le Progrès Social (I’U.D.P.S), parti avant-gardiste des aspirations profondes de la population congolaise force est de reconnaître que cette formation politique reste la plus dominante de la scène politique depuis 1982.
Aujourd’hui, elle se trouve à la croisée des chemins et connaît une atomisation à nulle autre pareille en son sein à travers des luttes d’influences que se livrent au couteau deux frères ennemis, Belchika Kalubi et Mutanda Ngoy Mwana, en l’absence d’un Tshisekedi dont on ne cesse de soutenir qu’il est toujours convalescent à Bruxelles en Belgique.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les deux ailes qui se disputent la primauté du parti ne présentent aucun programme divergeant de l’un contre celui de l’autre.
A coup sûr, l’obscurantisme est en train d’aveugler ces dirigeants intérimaires de l’UDPS.
Pas grand-chose les sépare sur les idées de fond : Belchika ou Mutanda c’est pareil bonnet blanc, blanc bonnet. Pas moins. Mais ils sont tous animés d’une ambitiont va dire féroce et destructive de l’oeuvre grandiose nous léguée par les pionniers du parti.
Le risque d’atomisation du parti est perceptible et peu à peu, la gangrène qui a atteint ses combattants fatigués après tant d’années de sacrifices et de privations pour sauvegarder les idéaux du parti peut vider celui-ci de sa subsistance.
Pourtant, François Xavier Belchika Kalubi, qui a un physique d’un ancien boxeur, métier qu’il a du reste exercé dès sa prime jeunesse chez Robert Cohen, à Lubumbashi, avant d’embrasser la carrière politique, ancien de l’institut Solvay de Bruxelles et ancien ambassadeur de la RDC en Inde avec regard vif, homme de principe et de conviction par surcroit qui ne se bouscule guerre au portillon du pouvoir et sachant s’effacer devant l’alternative, peut concourir à l’apaisement du climat malsain prévalant au sein du parti.
L’autre tendance incarnée par Alexis Mutanda Ngoy Muana, secrétaire général de l’UDPS, Mutax, comme l’appellent familièrement ses partisans, fut l’un des remarquables dirigeants de la SNEL, il y a une dizaine d’années et fait partie du club de grandes fortunes congolaises qui a su pertinemment bien s’imposer dans son nouveau gabarit du propriétaire. Editeur responsable du quotidien « la Tempête des Tropiques» et d’une chaîne de télévision à Kinshasa, ces succès fulgurants ont fait de lui un homme d’affaires de notoriété et doué dans sa génération. Mais, cet ingénieur civil qui ne recule point devant les obstacles devrait savoir aussi mettre un bémol devant certaines situations qui nécessitent un consensus et savoir dialoguer pour esquisser un compromis dans le parti.
A l’approche des échéances électorales programmées cette année et en 2011, l’UDPS qui vit un séisme politique doit faire preuve le maturité et de dépassement en démontrant son importance sur la scène politique congolaise et sa capacité, en tant que grand parti de masse longtemps muselé par des régimes successifs au pouvoir.
Nous voulons bien reconnaître à chacun des « protagonistes» la liberté de penser et sa capacité d’action. Mais, il serait mieux indiqué de mobiliser les énergies pendant cette période de réveil après un long moment d’apathie.
Si l’on ne regarde pas dans la même direction il est certains que les combattants seront démobilisés. Ce qui importe pour l’heure, ce n’est ni nos états d’âmes, ni nos malicieuses, ni nos stratégies: c’est plutôt l’ordonnancement des thèmes et l’agencement des slogans qu’on avance dans la mesure où ils pourront donner forme théorique et efficacité à l’U.D.P.S.
Le monde étant plus que jamais complémentaire, ces deux responsables ne doivent pas se laisser guider par leurs d’émotions.
L’essentiel ce sont les qui unissent au-delà des contradictions d’opinion et détails qui peuvent nous séparer. Le moment n’est plus aux tergiversations comme s’était, il y a quatre ans pendant les législatives et le régime présidentiel en manque de légitimité.
Maintenant, serait impérieux de développer une certaine cohérence dans (es directives et ne faire en sorte que la cohésion des structures du groupe ne soit pas un vain mot.
A brève échéance, le risque est grand que I’U.D.P.S. puisse connaître le cas du parti communiste français, ou l’on a vu beaucoup de ses militants, à cause de l’incohérence de ses dirigeants se fatiguer au point de déserter vers d’autre parti. Et plus près de nous le parti socialiste du même pays.
Quelle que soit l’étendue du fossé qui les séparent, les dirigeants de I’UDPS, ils doivent se surpasser et se pardonner mutuellement en refaisant l’unité du parti. Comme disait Mgr Desmond Tutu, en politique : «II n’y a pas d’avenir sans le pardon ».
D’où, il est utile et vital, pour eux de dépasser les clivages corporatifs en son sein et de débattre sur l’avenir éclairé, libre, laissant la place à toutes les opinions. C’est ainsi que nous exigeons de ce deux protagonistes de se mettre autour d’une table pour un dialogue franc et sincère, se regarder dans les yeux et savoir se pardonner mutuellement pour e bien de se grand parti. S’obstiner dans leur refus rendrait aléatoire toute recherche ultérieure de solution sur les autres problèmes qui se poseraient au parti.
Il s’agit ici d’un appel pressant et pathétique aux combattants de ce grand parti de masse pour amener leurs dirigeants à retrouver homogénéité du parti, son ardeur pour mettre un terme aux divergences entre courants et d’en finir avec es stériles querelles de clocher.
Pour tourner la page, I’U.D.P.S. doit penser à l’avenir des jeunes et aux générations futures qui ont adhéré à ses idéaux et principes et qui sont aujourd’hui abandonnés à leur triste sort.
La vertu la plus importante dans l’état actuel des choses consiste à se serrer les coudes pour gagner démocratiquement les élections.
Quelles que soient nos origines, nos confessions, religieuses nos sensibilités, nous devons savoir que les enjeux de 1’heure nous commandent de demeurer fidèles à ce que nous sommes, au rôle que nous devons jouer demain dans ce parti.
Assez des divisions stériles qui ne riment à rien avec leur cohorte des exclusions et auto-exclusion comme on l’a connu, voici bientôt trois décennies depuis que nous avons commencé la lutte pour la démocratie et le progrès social.
Nous pensons quant à nous pour que le parti doit pouvoir retrouver sa sérénité. Il faut impérativement abandonner complètement les jeux de la politique politicienne qui est susceptible de conduire le parti à la ruine.
Nous espérons qu’en dépit de ses divergences qui peuvent être considérées comme un atout majeur dans l’apprentissage de la démocratie, l’U.D.P.S. nous apportera ‘amélioration du niveau de vie, l’assainissement de moeurs, la réduction de la pauvreté en RDC et le grand changement que beaucoup de Congolais attendent au fond d’eux-mêmes en lieu et place des slogans creux comme nous ne cessons de les enregistrer dans le pays de puis des années.
A la suite des élections qui pointent à l’horizon et le retour aux discours démagogiques des politiciens de pacotille, n’ayant aucun sens de responsabilité ni assise solide dans le pays à part le fait d’investir littéralement les antennes de nos radios, les plateaux de télévision et des espaces dans les journaux. Concentrons nous sur tout ce qu’il reste à faire d’ici là est notamment, sur la révision de nos stratégies.
Notre souhait et de mettre un terme aux affrontements de broutilles bien encombrant au sein du parti.
Nous souhaitons une U.D.P.S. au travail pour que cette fois-ci nous puissions conquérir le pouvoir et changer la physionomie du pays et non un parti englué dans les sempiternelles querelles.
Nous souhaitons une U.D.P.S. qui rappelle les valeurs républicaines de tolérance et d’ouverture.
Nous souhaitons une U.D.P.S. qui appelle au respect mutuel. Nous souhaitons, enfin, une U.D.P.S. qui mobilise toutes ses énergies et ses forces à rassembler les combattants autour des directives des dirigeants du parti.
Ainsi, le sang des combattants versé pour ce parti à travers le pays aura aidé à cimenter et à assurer la pérennité des idéaux du parti vers un destin digne de nous. Aussi l’UDPS pourra-t-elle poser les jalons de ce que deviendra demain la République Démocratique du Congo.
RICHARD PLUS MUTOMBO Membre honoraire du Comité National de l’UDPS