Skip to content

Makolo Digital Tele- LAVDCONGO

Un boeing 727 de CAA coupé en deux à l’atterrissage à Ndjili


Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13

Par F.M./Le Phare

Accident-davionsLe problème de freinage à l’approche de l’aéroport de Kananga a contraint le pilote à faire demi-tour sur Kinshasa où la longueur de la piste donne un certain champ de manœuvre dans le cas d’atterrissage forcé.

Ceux qui se trouvaient sur le tarmac de l’aéroport de Ndjili le samedi 2 janvier 2010 en sont encore morts de frayeur. Il était 8h30 environ lors­qu’un boeing 727 qui avait décollé du même aéroport une heure et demie plus tôt se posait sur la piste après avoir assuré un vol cargo sur Kananga pour le compte de la compagnie aérienne CAA. Filant à une allure suspecte, l’avion ne don­nait pas l’impression de vouloir s’arrêter. La situa­tion devint rapidement in­quiétante quand un train d’atterrissage proclama son indépendance en se détachant de l’avion pour faire cavalier seul. Puis, ce fut le tour du deuxiè­me train de prendre la poudre d’escampette.

Un film fiction? Nenni! Il s’agissait bien de l’avion cargo de CAA qui, pour couronner le tout, ter­mina sa course dans le buisson non sans s’être coupé en deux ! Dans l’assistance, l’émotion mêlée à une peur-pani­que se lisait sur tous les visages. Mais l’explosion de l’appareil que tout le monde redoutait n’eut pas lieu. Les vannes du ciel s’étaient chargées de déverser leur trop plein d’eau sur l’appareil et la piste, permettant ainsi d’éviter le pire.

Qu’est-ce qui s’est passé?

Parti de Kinshasa peu après 6 heures pour Ka­nanga, le Boeing 727 cargo avait réapparu dans le ciel de Kinshasa une heure et demie plus tard. Manifes­tement, il n’était pas arrivé à destination. Que s’était-il passé ? La question était sur toutes les lèvres, mais la réponse ne sera connue que plus tard.

Selon des sources crédibles, le pilote aurait constaté, à l’approche de l’aéroport de Kananga, que le niveau d’huile hydrauli­que qui permet de fiabiliser les freins était dangereuse­ment bas. Craignant d’avoir des problèmes de freinage sur une piste courte, il prit la décision de faire demi-tour sur Kinshasa où la longueur de la piste donne un certain champ de manœuvre dans les cas d’atterrissage forcé.

Voilà donc le boeing de CAA au-dessus de l’aé­roport de Kinshasa. Le commandant de bord tente le tout pour le tout en se po­sant sur la piste. C’est là que le drame commence. L’avion devient fou. Rien n’obéit au pilote qui est surpris par le déchaînement des événements. Alors qu’il cher­che une solution en prenant la direction du buisson, il est surpris par un bruit bizarre à l’arrière. C’est le train d’at­terrissage qui vient de foutre le camp. Et comme un mal­heur ne vient jamais seul, le deuxième train d’atterrissa­ge prend aussi la tangente. Ce double lâchage fait plon­ger l’avion qui se coupe en deux. Horreur!

Le Commandant de bord, un certain WATSON, d’origine australienne et âgé de 68 ans, trimballe une ex­périence éprouvée comme pilote. Il a toujours œuvré dans des compagnies aé­riennes congolaises depuis plus de trois décennies, dont notamment l’inoublia­ble Air Zaïre.

On rapporte cependant qu’il n’est pas à son premier crash selon des sources proches de la Di­rection de l’Aéronautique Civile. Le tout dernier avait eu lieu à Goma au mois de septembre 2008 lorsque l’aéronef de marque Boeing 727 qu’il pilotait en prove­nance de Bukavu et à bord duquel se trouvait Vital KA­MERHE, alors président de l’Assemblée nationale, avait quitté la piste de l’aéroport suite à une panne des freins, selon les uns ou parce qu’il aurait atterri au milieu de cette piste, selon d’autres sources. Cette piste, comme on le sait, est couverte sur plus de 1.000 mètres de laves refroidies issue de l’éruption du volcan Nyira­gongo en janvier 2002. Ce qui fait que les pilotes sont conseillés d’amorcer l’atter­rissage tout au début de la piste.

Pour revenir à l’ac­cident de samedi, plusieurs observateurs déplorent le fait que la tour de contrôle n’ait pas eu la présence d’es­prit de décréter la fermeture momentanée de l’aéroport international de Ndjili pour interdire tout atterrissage ou décollage sous cet orage qui était tombé sur la ville le sa­medi dernier depuis 5 heu­res du matin. On rappelle que c’est sous un orage fort qu’un Boeing 737/800 de la compagnie aérienne Kenya Airways avait crashé à l’aé­roport de Douala causant la mort d’une centaine des passagers. On se rappelle que l’aéroport de Douala était fermé à cause de l’orage, mais le commandant pi­lote qui est le seul maître à bord s’était entêté.

Il est fort dommage qu’en l’espace de deux mois la compagnie aérienne CAA connaisse deux crashes qui, heureusement, n’ont pas causé mort d’homme. Le tout récent est celui d’un vol régulier transportant des passagers dont le corps du grand frère du ministre des Finances du gouvernement central pour être rapatrié à Kalima via Goma et Kindu et qui est allé finir son atterris­sage sur une montagne de lave refroidi de cet aéroport du chef-lieu de la province du Nord Kivu. Dieu merci, il n’y a eu aucune victime hu­maine sauf que l’appareil a été complètement abîmé car coupé en deux morceaux.

Si l’on avait écouté l’UNPC ?

Au cas où il s’avérait que ce crash est consécutif à une panne mécanique, il y a lieu de vérifier si cet aéro­nef a subi un check complet conformément au calendrier technique. En outre, selon le vieux rapport confidentiel rédigé en 1986 et transmis aux autorités politiques et administratives par le co­mité directeur de l’Union Nationale des Pilotes du Congo à la suite du crash de Type Ka, peu des com­pagnies aériennes congolaises envoient leurs pilotes au simulateur pour un entraînement conséquent qui doit se faire en principe une fois l’an. Car, comme on le sait, la technologie se déve­loppe à une vitesse vertigi­neuse. De même, la plupart des aéronefs volant en RDC devraient être jetés à la cas­se car ayant dépassé l’âge requis pour voler. La RDC est devenue le dépotoir de la planète Terre par la faute de ses dirigeants et de la Direction de l’Aéronautique Civile qui ferme les yeux sur des cas dangereux de non respect des consignes tech­niques émanant du cons­tructeur ou des ateliers de contrôle. Affaire à suivre.