Source: Cyberpresse
Un rapporteur de l’ONU a estimé vendredi “vraisemblable” la “participation” du gouvernement de la République démocratique du Congo dans la mort de Floribert Chebeya, un des plus respectés défenseurs des droits de l’homme en RDC.
Prenant note de la demande d’ouverture d’une enquête par le ministre congolais de l’Intérieur, le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires de l’ONU, Philip Alston, a estimé “qu’il n’y a pas de raison de penser que ce sera une véritable enquête”.
Et ce, “particulièrement en raison des circonstances qui laissent penser qu’il est très vraisemblable qu’il y a eu une participation du gouvernement” dans l’affaire, a-t-il encore dit aux journalistes.
Le président de l’ONG “La voix des sans-voix” (VSV) avait disparu mardi soir, avec son chauffeur, après s’être rendu à l’inspection générale de la police nationale congolaise (PNC), où il devait, selon la VSV, rencontrer l’inspecteur général, le général John Numbi.
Le corps de Floribert Chebeya, 47 ans, a été finalement retrouvé mercredi matin sur la banquette arrière de son véhicule à Mitendi sur la route du Bas-Congo à l’ouest de Kinshasa.
Le rapporteur de l’ONU, qui a eu l’occasion de rencontrer Floribert Chebeya lors de sa dernière mission en RDC en octobre 2009, a qualifié la situation sur le terrain de “très dangereuse”.
Il a ainsi déploré que les massacres de civils perpétrés par l?Armée de résistance du Seigneur (LRA) se poursuivent, contrairement à ce que prétendent les autorités.
L’expert onusien –qui ces six dernières années a visité de nombreux autres pays où les droits de l’homme sont violés– s’est dit particulièrement “désespéré” par l’attitude du gouvernement de la RDC.
“Ils ont rejeté mon rapport, disant qu’il était tendancieux. C’est toujours un très mauvais signe lorsqu’un gouvernement est dans un état de déni total”, a-t-il conclu.