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Meurtre policier à Fergusson-Florissant: La décision du grand jury
Une journée sombre pour la Justice démocratique et triste pour l’Humanisme universel
Par Joël Asher Lévy-Cohen
-Le grand jury d’accusation de Clayton, dans l’État du Missouri, a finalement rendu sa décision. Selon le procureur de l’État Robert McCullouch qui a, pratiquement, conduit et encadré cette procédure judiciaire, celui-ci n’a vraiment trouvé aucune évidence ou aucune indication susceptible de porter des accusations criminelles contre le constable Darren Wilson de Ferguson-Florissant. Pour rappel, ce policier blanc a violemment ôté, le 9 août, la vie à Michaël Brown Jr, un jeune africain-américain de 18 ans.
Force est de constater que le prononcé de cette décision du grand jury a indéniablement provoqué une vive émotion et une colère incontrôlable de la part des manifestants visiblement sonnés dont le slogan mobilisateur et évocateur est ‘‘No Justice No Peace’’. En effet, celui-ci a été immédiatement suivi de manifestations insurrectionnelles totalement aux antipodes de vœux de la famille de la très regrettée victime, de recommandations du gouverneur de l’État Jay Nixon et de directives du président des États-Unis d’Amérique Barack Hussein Obama. Tout ce beau monde a solennellement appelé au respect du verdict, à la tolérance mutuelle et à l’organisation des manifestations pacifiques, d’ailleurs au cœur des lois constitutionnelles du pays.
Reste que cette décision du grand jury d’accusation qui exonère le policier Darren Wilson de toute poursuite criminelle, était, en principe, très attendue. Celle-ci ne fait point exception dans la mesure où, en Amérique du Nord, – États-Unis d’Amérique et Canada compris –, les Institutions étatiques sont toujours protégées et exonérées de toutes accusations criminelles dès lors qu’elles sont matériellement impliquées dans le meurtre d’un citoyen. Comme quoi la loi de l’État – qui est le plus fort dans la société – est toujours la meilleure.
Une chose est sûre et certaine, l’affaire Michaël Brown aura révélé que les États-Unis d’Amérique conservent, au-delà des avancées notables, des vestiges d’Apartheid institutionnel dont le symbole est effectivement Ferguson-Florissant. En effet, cette bourgade sinistrée, littéralement broyée par le chômage et la pauvreté, l’exclusion et la désespérance, composée majoritairement d’Africains-américains, est quadrillée par une police quasi-exclusivement blanche. Force est d’admettre que cet aspect ségrégationniste est également renforcée par la configuration raciale du grand jury chargé de décider du sort d’un policier blanc impliqué dans le meurtre d’un civil noir. Sur les 12 jurés sélectionnés, il y avait 7 femmes et 5 hommes, 3 Africains-américains et 9 blancs caucasiens. Par conséquent, la cause dans cette affaire qui fragilise davantage la cohésion de la société américaine, n’était-elle pas déjà entendue ?
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant