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Nos données personnelles – de notre vie quotidienne jusqu’à notre plus grande intimité – sont aujourd’hui utilisées contre nous avec une efficacité toute militaire. Toutes ces informations, inoffensives en elles-mêmes, sont minutieusement assemblées, synthétisées, échangées et vendues. Poussé à l’extrême, ce processus aboutit à la constitution d’un profil numérique solide qui permet aux entreprises de vous connaître mieux que vous-mêmes. Votre profil est constitué d’une série d’algorithmes qui font remonter des contenus de plus en plus extrêmes, transformant de simples préférences personnelles en véritable menace. Nous ne devrions pas minimiser les conséquences. C’est de la surveillance.
À l’occasion de la Privacy Conference, qui se tenait à Bruxelles mercredi 24 octobre, Tim Cook, a lancé “une cinglante attaque” contre le “complexe industriel des données personnelles”, rapporte le site spécialisé TechCrunch. Le successeur de Steve Jobs à la tête de l’entreprise californienne Apple a vivement dénoncé l’utilisation des données personnelles faites par les entreprises, au détriment, selon lui, des individus et de la société. Il s’en est pris aux algorithmes qui, selon lui, “aggravent les divisions, incitent à la violence et sabotent notre vision commune de ce qui est vrai et ce qui est faux”.
S’il s’est bien gardé de citer Facebook ou Google, dont le business-model est basé sur l’utilisation des données personnelles des internautes, “sa cible était pourtant claire”, note le site américain. Tim Cook a appelé les États-Unis a adopté une législation plus restrictive concernant l’utilisation des données personnelles, en citant pour exemple la nouvelle législation adoptée par l’Union européenne, la RGPD. “Il s’est joint aux nombreuses voix qui mettent en garde contre le fait que les données sont en train d’être utilisées contre les gens et contre la société”, écrit TechCrunch.
“Tim Cook fait le pari que, sur le long terme, la protection des données fera la différence avec ses concurrents”, analyse de son côté le Washington Post, ajoutant que le modèle économique d’Apple ne repose pas sur l’utilisation des données de ses clients, contrairement à Google et Facebook, et que la société à la pomme a toujours tenté de se positionner comme une entreprise qui défend le droit à la vie privée et dont les produits sont “physiques” – des téléphones, des ordinateurs et des logiciels. Une stratégie qui n’est pas toujours révélée payante, ajoute le quotidien, rappelant les déboires de la marque à la pomme après les révélations d’Edward Snowden, en 2013 : Apple avait alors choisi de chiffrer les données des utilisateurs de ses appareils. Mais l’entreprise s’était retrouvée dans une situation délicate vis-à-vis de la justice américaine, qui exigeait de pouvoir accéder aux informations de ses appareils pendant les enquêtes, notamment en matière de terrorisme.
“Toutefois, à mesure que l’opinion publique a délaissé les problèmes de surveillance du gouvernement pour s’inquiéter davantage des pratiques du secteur privé, le destin d’Apple pourrait bien s’inverser”, explique le quotidien. Mais, au-delà des seules visées économiques d’Apple, et alors que Google et Facebook dépendent plus que jamais des revenus issus de publicités utilisant les données personnelles, les remarques de Tim Cook montrent “combien il va être difficile pour l’industrie de trouver un consensus sur la législation en matière de droit à la vie privée”, conclut le Washington Post.