Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
-La femme du chef de l’Etat, Antoinette Sassou-Nguesso, est convoquée lundi 27 juin par le cabinet d’avocats White and Case, agissant suite à une décision de justice américaine. Selon l’avocate de l’Etat congolais, la Première dame ne devrait pas se rendre à cette convocation faisant valoir son immunité diplomatique. Cette assignation n’est que le dernier épisode d’un bras de fer judiciaire qui oppose Denis Sassou-Nguesso à l’homme d’affaires anglo-libanais Mohsen Hojeij.
Le feuilleton débute dans les années 1980. Mohsen Hojeij dirige alors une importante société privée baptisée Commisimpex. Il connait bien le chef de l’Etat et remporte d’importants marchés publics. Problème : à la fin des travaux, Brazzaville ne lui verse qu’une petite partie de l’argent promis.
Une bataille judiciaire commence pour récupérer la créance, menée sur plusieurs fronts : Royaume-Uni, Belgique, Suède, Etats-Unis, et France. A deux reprises (en 2000 et 2003), la justice donne raison à l’homme d’affaires anglo-libanais. Mais Brazzaville refuse toujours de payer la dette et tente en 2012 de la faire annuler en déclarant la société Commisimpex en faillite.
Une dette d’un milliard d’euros
Les tribunaux américains et français rejettent cette liquidation, mais sachant qu’il a peu de chances de récupérer son argent au Congo, le patron de Commisimpex tente par tous les moyens de faire saisir les biens de l’Etat congolais à l’étranger. En 2015, l’équivalent de six millions d’euros ont pu été glanés à Paris sur des comptes bancaires appartenant aux autorités congolaises.
Mais aux yeux de l’équipe d’avocats de l’homme d’affaires, ce n’est pas assez. Ils promettent de poursuivre leur traque jusqu’au bout. D’autant qu’au fil des ans, la créance n’a cessé d’augmenter : passant de 100 millions d’euros en 1990 à un milliard aujourd’hui, soit près de 20 % du budget de l’Etat congolais l’an passé.
Assignation de la Première dame
Lundi 27 juin, la femme du chef de l’Etat est convoquée par le cabinet d’avocats White and Case. Objectif de cette assignation : pousser Antoinette Sassou-Nguesso à coopérer en fournissant au cabinet d’avocat américain toute information en sa possession sur les sources de revenus de sa famille, l’emplacement de ses biens, ainsi que ceux de l’Etat congolais. Des biens, qui selon les avocats de l’homme d’affaires sont « connus pour faire l’objet de pratiques et de transferts frauduleux ».
Le document d’assignation relève la liste des personnes auxquels l’entourage de l’homme d’affaires s’intéresse pour récupérer leur créance. Au total, ce sont 63 personnes, parmi lesquelles des enfants du couple présidentiel, le chef des services de renseignement congolais ou encore le négociant en pétrole Lucien Ebata. « Des personnalités, explique-t-on dans l’entourage de Mohsen Hojeij, susceptibles de détenir des informations importantes ou d’avoir servi de possible prête-nom », dont certaines ont été citées par le passé dans des affaires de détournement de fonds.
« Cette assignation est contraire aux règles de la diplomatie et de la courtoisie internationale. On n’assigne pas une Première dame, personnellement ça me choque. Madame Sassou n’a rien à voir avec ce problème étatique, les personnes physiques elles-mêmes ne sont pas concernées », a déclaré au micro de RFI, Simone Bernard Dupré, avocate de l’Etat congolais.
RFI