-L’ex-chef de la redoutable Agence nationale de renseignements (ANR) en République démocratique du Congo (RDC), Kalev Mutond, été brièvement interpellé mercredi à l’aéroport international de Kinshasa-N’Djili, avant d’être relâché, ont rapporté des médias locaux. Selon le site d’information Actualité.cd, cette interpellation par la Direction générale de Migration (DGM) a eu lieu vers 13h00 locales alors que M. Mutond revenait d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne, à bord d’un vol régulier de la compagnie Ethiopian Airlines.
Il a été emmené pour interrogatoire au quartier général de l’ANR avant d’être relâché en milieu d’après-midi.
Selon une source proche de l’ancien patron de l’ANR citée par le média en ligne 7sur7.cd, c’est une question de passeport diplomatique qui est à la base de cette interpellation.
Le secrétaire général du parti du président Félix Antoine Tshisekedi, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, avait accusé le 25 janvier dernier M. Mutond d’espionner le chef de l’Etat dans tous les pays où il voyage.
Ce que l’ex-directeur de l’ANR, sous le coup de sanctions infligées par l’Union européenne, avait réfuté, en soutenant qu’il n’a voyagé que deux fois en Afrique depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, le 24 janvier 2019, quand il avait succédé au président Joseph Kabila Kabange à l’issue de scrutins contestés.
Des militants de l’UDPS devant le siège de leur parti à Kinshasa, le 2/02/2017 au lendemain de l’annonce de la mort de leur leader Etienne Tshisekedi en Belgique. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
-L’investiture de Félix Tshisekedi à la tête de l’État congolais fait-elle forcément de l’Union pour la démocratie et le progrès social le parti présidentiel en RDC ? Il est permis d’en douter, selon l’analyste politique congolais Martin Ziakwau Lembisa.
Après près de quatre décennies de lutte pour la conquête du pouvoir, l’UDPS fait, en aucun doute, une expérience inédite. Le cinquième président de la RDC, issu de ses rangs, a opté pour une énigmatique coalition « de circonstance » avec la plateforme de Joseph Kabila, son prédécesseur et ancien adversaire politique. De la complaisance, diraient certains. De la realpolitik, rétorqueraient d’autres.
Une année après la prestation de serment du fils du Sphinx de Limete, l’UDPS est aujourd’hui engagée dans une transition qui l’oblige à questionner sa nature profonde, ainsi que ses stratégies et son positionnement sur le très mouvant échiquier politique congolais. S’agira-t-il d’actualiser celles-ci ou de les repenser de fond en comble ?
à lire Alliances politiques en RDC : l’exécutif de l’UDPS maintient la pression sur Félix Tshisekedi
Considéré comme un parti de masse, l’UDPS, indépendamment du chef de l’État qui n’y a officiellement aucune charge, traverse une période de crise manifeste. La discorde est d’abord interne, sur l’organisation du parti et les attentes divergentes de certains de ses membres. Elle est alimentée par les relations tendues avec le Front commun pour le Congo (FCC, de Jospeh Kabila), son allié au pouvoir, de même qu’avec l’Union pour la nation congolaise (UNC, de Vital Kamerhe), son allié de campagne électorale. À quoi il faut encore ajouter la défiance qui s’est installée avec certains de ses associés d’antan au sein de l’opposition. Un parti aphone
Prise dans ces luttes politiciennes, l’UDPS semble aphone ou, quand ce n’est pas le cas, n’affirme pas assez de cohérence. Les arguments ne manquent pourtant pas pour mobiliser ses militants et maintenir l’élan d’espoir suscité par l’alternance, d’autant plus que la population s’impatiente de voir enfin apportées des réponses concrètes aux défis de divers ordres auxquels elle est confrontée quotidiennement. Le parti peine-t-il à s’assumer pleinement et sans compromission dans ce nouveau contexte politique ?
Quand la voix de l’UDPS réussit à porter, c’est ordinairement sur les diatribes contre ses alliés, que les cadres du parti accusent d’entraver les initiatives et de saboter les actions du chef de l’État Pour évaluer l’an un de Félix Tshisekedi au sommet de l’État, ainsi que ses relations avec le FCC et l’UNC, le parti a récemment tenu, à Kinshasa, une retraite politique. Sans surprise, étant donné le très faible nombre des députés nationaux élus sous l’étendard de l’UDPS, il n’y aura – pour l’heure – pas de rupture avec ces derniers.
Plutôt que de naviguer à vue, l’UDPS est désormais tenue d’opérer un choix décisif
La rencontre n’a pas non plus permis de répondre aux problèmes internes : la persistance des conflits, latents ou ouverts, qui déchirent le parti, les frustrations causées par les nominations à des postes à responsabilité et les sérieuses menaces que font peser ces problèmes sur la base militante, passablement désemparée.
Pour prouver sa vitalité, le parti projette une grande manifestation populaire, le 15 février prochain au mythique stade des Martyrs de la Pentecôte, à Kinshasa, qui peut accueillir jusqu’à 80 000 personnes. Un véritable pari à quitte ou double pour un parti qui s’est investi successivement contre les régimes de Mobutu, Kabila père et Kabila fils et a, aujourd’hui, la responsabilité de prouver, dans les actes, sa fermeté sur ses principes d’éthique politique. Face à un choix décisif
La réalité du pouvoir et sa perception ne font pas toujours bon ménage. Plutôt que de naviguer à vue, l’UDPS est désormais tenue d’opérer un choix décisif. Soit soutenir pleinement le chef de l’État dans ses options politiques, y compris celles des alliances, et donc s’inscrire dans une dynamique « pédagogique » visant à favoriser la transformation du système combattu des décennies durant ; ce avec le concours des partenaires qui en seraient les architectes.
Soit, tirer entièrement les conséquences de ses critiques à l’égard des alliances politiques, au risque que cette stratégie de la désignation d’un bouc émissaire n’expose le parti et ses responsables à un effet boomerang et ne fasse douter de leur constance. Ce choix, l’UDPS devra l’assumer résolument, tant il déterminera la mise en ordre de bataille du parti pour les échéances électorales de 2023, au premier rang desquels la présidentielle.
Airport officials have been screening for possible cases of the novel coronavirus in airports in the U.S. and in other countries such as this checkpoint at Wuhan Tianhe International Airport in Wuhan, China, where the illness originated.
-Une deuxième ville chinoise sera mise en quarantaine afin de contrôler la propagation d’un nouveau Coronavirus qui a déjà fait 17 morts en Chine.
Les autorités ont suspendu les vols et le trafic ferroviaire à destination et en provenance de Wuhan – une ville de 11 millions d’habitants – ainsi que tous les transports publics de la ville.
Des mesures similaires seront appliquées à Huanggang, une ville voisine de plus de sept millions d’habitants, à partir de minuit.
Il y a plus de 500 cas confirmés du virus, qui s’est propagé à l’étranger.
La nouvelle souche de coronavirus proviendrait d’un marché de Wuhan.
Un habitant de la ville a déclaré que l’atmosphère ressemblait à “la fin du monde”.
La décision de mise en quarantaine intervient alors que des millions de Chinois traversent le pays pour les prochaines vacances du Nouvel An lunaire.
Un autre habitant de Wuhan a déclaré sur le site de médias sociaux Weibo qu’ils étaient “au bord des larmes” lorsqu’ils ont entendu parler de la mesure de quarantaine.
Quelles sont les dernières nouvelles ?
La fermeture des transports publics de Wuhan est entrée en vigueur à partir de 10 heures, heure locale (02:00 GMT), laissant les gares et les aéroports normalement très fréquentés vides.
Les autorités sanitaires auraient rendu le port du masque obligatoire dans la ville.
Elles conseillent aux gens d’éviter les foules et les rassemblements publics.
La demande de gants en caoutchouc et de masques chirurgicaux est montée en flèche.
Taobao, le géant chinois de la vente en ligne, a averti les vendeurs de ne pas profiter de l’épidémie en augmentant les prix.
Copyright de l’imageGETTY IMAGESImage captionLes rayons des supermarchés se sont vidés à Wuhan alors que les habitants s’approvisionnaient
Quelques heures après l’entrée en vigueur de la fermeture de Wuhan, les autorités de Huanggang – à l’est de Wuhan – ont annoncé la suspension du système de bus et de trains de la ville à partir de minuit, et ont encouragé les gens à ne pas quitter la ville.
Les cafés, les cinémas, les théâtres et les centres d’expositions des deux villes ont été fermés.
Ezhou – une ville de plus d’un million d’habitants située juste au sud de Huanggang – a annoncé qu’elle avait fermé ses gares.
Tous les décès survenus jusqu’à présent se sont produits dans la province de Hubei, dont Wuhan est la capitale.
La plupart des 17 victimes étaient âgées et souffraient d’autres maladies chroniques, notamment de la maladie de Parkinson et du diabète.
Copyright de l’imageREUTERS
Un médecin d’un hôpital de Wuhan a parlé à la BBC
Le virus se propage maintenant à une vitesse alarmante. Les hôpitaux sont bondés de milliers de patients, qui attendent des heures pour voir un médecin – vous pouvez imaginer leur panique.
Normalement, Wuhan est un endroit où il fait bon vivre et nous sommes fiers de notre travail – les spécialistes ont élaboré ici un guide pour le diagnostic et le traitement des coronavirus.
Mais, j’ai peur parce que c’est un nouveau virus et les chiffres sont inquiétants.
Il y a deux jours, on nous a dit de ne pas aller travailler à cause du risque de contamination.
Si nous quittons notre domicile sur le campus de l’hôpital, nous sommes obligés de porter des masqIl dort en ce moment et nous essayons de le protéger le plus possible – en nous lavant les mains, en aérant l’appartement, en évitant tout contact avec les gens.
Dehors, je ne vois presque personne dans la rue. On nous a dit d’éviter de nous rassembler.
Je suis allée au supermarché pour acheter de la nourriture, mais il n’y avait plus rien – ni légumes ni biscuits. Certaines célébrations du Nouvel An lunaire sont annulées.
Les gens avaient acheté des billets pour rentrer chez eux pour le Nouvel An lunaire, mais ils ne peuvent plus y aller maintenant. Tout le monde est coincé ici et ne peut pas partir.
Que savons-nous du virus ?
Actuellement connu sous le nom de 2019-nCoV, le virus est considéré comme une nouvelle souche de coronavirus non encore identifiée chez l’homme.
Le virus Sars (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a tué près de 800 personnes dans le monde au début des années 2000, était également un coronavirus, tout comme le rhume.
Les autorités ont déclaré que ce nouveau virus provenait d’un marché de fruits de mer à Wuhan qui “effectuait des transactions illégales d’animaux sauvages”.
Le marché a été fermé depuis le début de l’année.
Certains chercheurs ont suggéré que la maladie pourrait provenir de serpents.
Selon une étude publiée mercredi dans le Journal of Medical Virology, l’analyse génétique suggère que les serpents sont “le réservoir le plus probable d’animaux sauvages” pour le virus, mais cela devrait être confirmé par d’autres études.
Copyright de l’imageGETTY IMAGESImage captionTous les services ferroviaires au départ de Wuhan ont été suspendus
D’autres chercheurs ont remis en question cette affirmation.
Il existe également des preuves de transmission interhumaine, le virus se transmettant des patients aux membres de leur famille et aux travailleurs de santé.
Mais comprendre davantage comment le virus se transmet entre les personnes est l’une des principales questions en suspens dans cette épidémie.
Le virus infecte les poumons et les symptômes commencent par une fièvre et une toux.
Il peut évoluer vers un essoufflement et des difficultés respiratoires.
Le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) débat toujours de l’opportunité de déclarer ou non une “urgence mondiale” concernant le nouveau virus.
Une urgence mondiale est le niveau d’alerte le plus élevé que l’OMS puisse déclencher et a déjà été utilisée pour réagir à la grippe porcine, au virus Zika et au virus Ebola.
Quelle est la situation au niveau mondial?
Les autorités du monde entier ont annoncé des mesures de contrôle pour les passagers en provenance de Chine.
La Thaïlande a confirmé quatre cas de virus, le plus grand nombre en dehors de la Chine.
Les États-Unis, le Japon, Taïwan et la Corée du Sud ont tous signalé un cas chacun.
Le premier cas américain a été confirmé mardi.
Le président Donald Trump a déclaré que la situation était “totalement sous contrôle” et qu’il faisait confiance aux informations fournies par les autorités chinoises.