Category: Afrique

  • Angola: Isabelle Dos Santos en lice pour la présidentielle en Angola

    Angola: Isabelle Dos Santos en lice pour la présidentielle en Angola

    Isabelle Dos Santos, la “femme la plus riche d’Afrique” se présente à la présidence malgré le gel de ses avoirs et des accusations de détournement de plus d’un milliard de dollars de fonds publics.

    La fille de l’ancien président angolais rejette ces accusations.

    Dans une interview accordée mercredi à la chaîne de télévision portugaise RTP, il lui a été demandé si elle serait intéressée par le rôle de président.

    Elle a répondu par l’affirmative : “Il est possible… Je ferai tout ce que je dois faire pour défendre et servir mon pays.”

    Lorsque son père José Eduardo dos Santos était président, il l’a nommée à la tête de la compagnie pétrolière d’Etat Sonangol.

    En décembre, un tribunal angolais a ordonné la saisie de ses biens et de ses comptes bancaires, ainsi que de ceux de son mari Sindika Dokolo et de son associé, Mario Leite da Silva.

    Cette décision fait suite à des accusations selon lesquelles Isabelle Dos Santos aurait détourné plus d’un milliard de dollars de la Sonangol et du négociant officiel en diamants Sodiam vers des entreprises où ils détenaient des participations.

    Au cours de l’entrevue, elle a nié les accusations en indiquant qu’il s’agissait d’une attaque contre sa famille et d’une campagne contre ses ambitions politiques.

    “Nous ne pouvons pas utiliser la corruption, ou la prétendue lutte contre la corruption, de façon sélective pour neutraliser ceux qui, selon nous, pourraient être de futurs candidats politiques… Il s’agit de la lutte pour le pouvoir”, a-t-elle affirmé.

    AVEC  BBC

  • Comprendre le changement du CFA à l’ECO

    Comprendre le changement du CFA à l’ECO

    Economiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi émet aussi des réserves.

    A ses yeux, si l’ambition de quelques chefs d’État se réduit à rebaptiser le franc CFA en ECO, monnaie commune partagée par les huit pays de l’UEMOA, donc sans la puissance démographique et économique dominante, le Nigeria, et sans la deuxième économie ouest-africaine, le Ghana, autant faire des économies et arrêter de distraire les populations par des annonces contradictoires.

    “La menace la plus importante à la réussite du projet de monnaie unique est aujourd’hui l’absence de personnalités politiques fortes, chefs d’État et dirigeants d’organisations régionales, qui essaient de “vendre”, la monnaie unique ouest-africaine aux populations avec conviction et passion. Oui à un projet crédible de monnaie unique pour toute l’Afrique de l’Ouest. Non à une énième démonstration éclatante de la légèreté avec laquelle des décisions cruciales pour l’avenir d’une région et de ses populations sont prises”, conclut-il.

    L’économiste togolais Kako Nouboukpo salue la création de la nouvelle monnaie mais appelle à la vigilance.

    Le Sénégalais Demba Moussa Dembélé pense que “Ouattara est un cheval de Troie pour la France dans la CEDEAO”.

    A ses yeux, l’accord va peut-être changer le nom du franc CFA mais la servitude monétaire va continuer.

    “En gardant un taux de change fixe avec l’Euro les banques centrales africaines vont mener les mêmes politiques monétaires en ayant comme objectif prioritaire la lutte contre l’inflation, comme la BCE. Donc, que les réserves de change quittent Paris pour aller ailleurs ne change rien pour les pays africains. En fait, l’accord signé entre Ouattara et Macron va perpétuer le même système sous une forme « rénovée ». C’est un très mauvais coup porté contre le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest. La lutte continue contre la servitude monétaire et la tutelle de la France”, explique-t-il.

    Co auteur du livre L’arme invisible de la Françafrique: Une histoire du franc CFA avec Ndongo Samba Sylla, Fanny Pingeaud pense que l’annonce de Macron et Ouattara “tue le projet de monnaie unique de la Cédéao”.

    Avec BBC

  • Les deux leaders ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo reprennent contact en territoire belge

    Les deux leaders ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo reprennent contact en territoire belge

    -Cela faisait neuf ans que les deux responsables politiques ne s’étaient pas rencontrés. La visite du chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien acquitté en janvier 2019 par la Cour pénale internationale (CPI) et en semi-liberté à Bruxelles, était annoncée depuis plusieurs semaines.

    Elle a finalement eu lieu le 29 juillet 2019 de “11 à 13h”, précise le communiqué conjoint publié par le PDCI et l’aile du Front populaire ivoirien (FPI) restée fidèle à Laurent Gbagbo.

    Les deux hommes politiques s’étaient rencontrés pour la dernière fois en 2010, quelques mois avant la présidentielle d’octobre. Cette dernière avait débouché sur une crise post-électorale qui s’est soldée par plus de 3 000 morts. Des événements pour lesquels Laurent Gbagbo a été jugé à la CPI.

    Bédié et Gbagbo attendent une réforme de la commission électorale

    La plupart des journaux ivoiriens ont titré sur ce nouvel entretien, désormais historique, durant lequel les méthodes du pouvoir actuel ont été largement critiquées. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont “déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’Etat de droit en Côte d’Ivoire”.

    Ils ont réclamé “la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés“. Quant au prochain scrutin de 2020, les anciens dirigeants ivoiriens “ont appelé le gouvernement à procéder à une réforme profonde de la Commission électorale Indépendante (CEI)”.

    Après avoir exprimé “leur compassion et leur solidarité au peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis” au cours de la crise de 2010, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont “convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire”.

    De cette rencontre, le FPI veut retenir cette phrase du chef du PDCI publiée sur sa page Facebook : “Je souhaite vivement un retour rapide en Côte d’Ivoire de mon jeune frère Laurent Gbagbo pour participer activement au processus de réconciliation nationale.

    Toute la classe politique ivoirienne est aujourd’hui tournée vers la présidentielle de 2020 et les tractations se multiplient. Le PDCI, dont son chef a annoncé qu’il voulait faire alliance avec Laurent Gbagbo, se trouve une fois encore au cœur du jeu politique.

    Soutien d’Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien, contre Laurent Gbagbo pour la présidentielle de 2010, Henri Konan Bédié se tourne désormais vers ce dernier. Le leader du PDCI a coupé les ponts avec son ancien allié. Principal point de discorde : son parti souhaitait présenter un candidat en 2020.

    Le projet de la réconciliation nationale

    La scène politique ivoirienne est coutumière de ces alliances de circonstance depuis la mort du premier chef d’Etat ivoirien, Felix Houphouët-Boigny, entre Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Depuis la tentative de coup d’Etat de septembre 2002, celui qui fut l’ancien porte-parole des rebelles, Guillaume Soro évolue dans le sillage du trio. Il affirme se réjouir de ces “retrouvailles fraternelles”.  

    D’une alliance politique avec le FPI, il n’en serait pourtant pas encore question. Selon une proche de Laurent Gbagbo, la juriste Habiba Traoré interrogée par RFI, la question “n’a absolument pas été abordée” par les deux hommes. “Ce n’était absolument pas l’objet de la rencontre. C’était la rencontre de deux frères qui ont pu être en désaccord mais qui, aujourd’hui, ont décidé – et on considère d’ailleurs que c’est un grand pas vers la réconciliation – (…)”  de “se voir, se parler… “

    Avec France Info

  • Audio: De la RDC à la frontière mexicaine : le long voyage de Marcello

    Audio: De la RDC à la frontière mexicaine : le long voyage de Marcello

    Migrant originaire de la République Démocratique du Congo, Marcello a 27 ans. Il fait partie de ceux qui ont choisi de passer par l’Amérique centrale et le Mexique pour tenter de rentrer aux Etats- Unis.

  • CAN-2019:l’Ouganda bat la RDC, le Nigeria fait l’essentiel face au Burundi

    CAN-2019:l’Ouganda bat la RDC, le Nigeria fait l’essentiel face au Burundi

    Grâce aux buts de Kaddu 15e et Okwi 48e, l’Ouganda a ravi samedi la tête du groupe A à l’Egypte, pays hôte.Mais les deux équipes sont à égalité de points ( 3 points ) , et 2 buts pour les Ougandais et 1 but pour le compte des Egyptiens.

    Dans le bas du classement, le Congo tout comme le Zimbabwe n’ont pour le moment marqué aucun point.

    Ces deux équipes sont en mauvais postures puisqu’elles affronteront chacune les deux leaders du groupe mercredi : l’Ouganda pour le Zimbabwe et l’Egypte pour la RDC.

    Dans le groupe B, le Nigeria a fait l’essentiel face au Burundi. Après avoir été tenu en échec durant toute la première partie, les Supers Eagles ont également eu de peine pour s’imposer contre les Hirondelles repliés à la défensive.

    Odion Ighalo célèbre son but contre le Burundi

    Mais à la 75e minute, l’attaquant nigérian Ighalo a trouvé de faille à la défense burundaise Un but qui offre aux hommes de Gernot Rohr 3 points Le deuxième match de la poule oppose à 20h TU la Guinée au Madagascar

    L’Allemagne, décroche son billet pour les quarts du mondial féminin du football

    L’Allemagne a largement dominé le Nigéria 3-0 Les Allemandes sont donc  qualifiées pour les quarts de finale. Les doubles champions du monde et championnes olympiques affronteront  le vainqueur du match Suède-Canada  qui jouent lundi à 19h TU

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  • Le Mauritaniens aux urnes pour une transition démocratique historique

    Le Mauritaniens aux urnes pour une transition démocratique historique

    La Mauritanie vote pour élire un nouveau président et désigner le successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz. Le chef de l’Etat sortant, arrivé au pouvoir par un putch puis des élections en 2009, ne peut pas se représenter. La Constitution mauritanienne limite en effet à deux le nombre de mandats.

    Le coup d’envoi de ce premier tour de la présidentielle a été donné ce samedi matin lorsque quelque 3000 bureaux de vote ont ouvert leurs portes dès 7 heures en heure locale.

    Les femmes ont été moins nombreuses à voter que les hommes dans la république islamique.

    Les résultats sont attendus en début de semaine prochaine. 

    Les six adversaires de Mohamed Ould Ghazouani Mohamed, le candidat du pouvoir, estiment qu’un second tour est inéluctable. Ce dernier est soutenu par le président sortant et les partis de la majorité. Il fera face à Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien Premier ministre soutenu par les islamistes dits modérés de Tawassoul, Biram Dah Abeid, député, militant abolitionniste, Mohamed Ould Maouloud, député également, soutenu par la coalition Changeons d’ère, Kane Hamidou Baba, de la coalition Vivre ensemble. Et enfin Mohamed Lemine El  Mourteji, quasiment inconnu de la classe politique.

    “Il passera haut la main”

    Qu’est-ce qui fait croire aux sympathisants de Mohamed Ould Ghazouani qu’il pourrait gagner le scrutin au premier tour ? Son porte-parole Sidi Ould Dowmane rappelle “qu’il a le soutien de 130  députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale, le soutien de la quasi-totalité des maires, la totalité des présidents de conseils régionaux. “Notre candidat”, déclare le porte-parole, “passera haut la main au premier tour”. Ould Dowmane fait référence aux résultats des élections de septembre 2018. Mais pour l’opposition, cette forte majorité s’explique par l’absence de transparence.

    Une CENI controversée

    De son côté, Lo Gourmo Abdoul, porte-parole du candidat Mohamed Ould Maouloud pense que, si l’élection se déroule en toute transparence, l’opposition gagnera la présidentielle. “Seule la fraude massive pourrait faire obstacle à ce qu’un candidat de l’opposition gagne, soit  au premier tour, et nous pensons sincèrement que c’est possible, soit au second tour,” affirme-t-il.

    A la veille du vote, les candidats de l’opposition émettaient de forts soupçons sur la transparence. Ils parlent de risque de fraude à grande échelle qui, je cite, “pourrait être favorisée par une CENI (Commission électorale nationale indépendante) quasiment acquise au candidat du pouvoir.” 

    La Ceni, répondent les militants d’Ould Ghazouani, est composée de représentants de l’opposition et du pouvoir qui ont pris part à un dialogue national.

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  • Les révolutions confisquées en Algérie et au Soudan

    Les révolutions confisquées en Algérie et au Soudan

    En Algérie, en dépit de la démission le 2 avril dernier de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens continuent de descendre dans la rue tous les vendredis pour dénoncer l’omniprésence du tout-puissant chef d’état-major, le général Ahmed Gaid Salah qui incarne le système Bouteflika.

    Les populations battent le pavé pour exiger aussi que la transition soit dirigée par de nouvelles figures crédibles et neutres n’ayant pas collaboré avec le régime déchu.

    Le général Ahmed Gaid Salah (à droite) en compagnie de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika (à gauche) en 1998.

    La situation est similaire au Soudan après la destitution d’Omar el-Béchir le 11 avril et la mise en place d’un Conseil militaire de transition dirigé par un de ses proches, Abdel Fatah al-Burhan. Selon Mohammed Tozi, politologue marocain, “les processus se ressemblent en l’Algérie et au Soudan mais ils ne sont pas les mêmes. Au Soudan, ce qui est mis en cause, c’est à la fois l’armée et les islamistes politiques. En Algérie, le blocage est beaucoup plus fort. Le mouvement est beaucoup plus structuré, la demande un peu plus claire mais le blocage est plus fort parce que l’armée est monolithique.”

    Lutte de longue haleine

    Même si le pouvoir est toujours entre les mains des militaires en Algérie et au Soudan, certains analystes sont tout de même confiants.

    “La démocratisation est un processus qui prend du temps. Ça été long en Europe au moment des révolutions démocratiques. C’est la direction, l’évolution naturelle des choses, avec une jeunesse cultivée, active, consciente. C’est vraiment impressionnant”, explique Masri Feki, le géopolitologue et auteur de nombreux ouvrages sur le Moyen-Orient.

    Dans la région, seule la Tunisie semble avoir réussi sa transition démocratique. Ce n’est pas le cas pour l’Egypte dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi depuis le renversement par l’armée, dont il est issu, du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

    Par ailleurs, dans d’autres pays, comme la Syrie, le Yémen et la Libye, les révoltes contre les pouvoirs en place se sont transformées en guerres civiles qui ont déstructuré profondément les bases de ces sociétés.

    Médiation au Soudan

    Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est arrivé ce vendredi à Khartoum pour tenter une médiation. Il a rencontré à Khartoum

    Le Premier ministre de l’Éthiopie à Khartoum avec l’un des représentants de la contestation au Soudan.

    Abdel Fatah al-Burha, le chef du Conseil militaire et les leaders de la contestation qui exigent toujours un transfert du pouvoir aux civils.

    Selon Abiy Ahmed, “l’armée, le peuple et les forces politiques doivent faire preuve de courage et de responsabilité en prenant des actions rapides vers une période de transition démocratique et consensuelle dans le pays”.

    La visite Premier ministre éthiopien intervient au lendemain de la suspension de la participation du Soudan à l’Union africaine (UA) “jusqu’à l’établissement effectif d’une autorité civile de transition”.

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  • Bénin : Patrice Talon prône l’apaisement

    Bénin : Patrice Talon prône l’apaisement

    Le président béninois a reçu, ce jeudi 20 juin, une délégation des sages de Tchaourou, la région d’origine de l’ancien président Thomas Boni Yayi. Un comité de réflexion a été mis sur pied pour aider au retour de la paix. Le comité est constitué de cinq membres : Adam Bagoudou, Kassim Kabassi, Theophile Worou, Taïrou Kabassi et Ichola Bio Sawé. Sa principale mission : réconcilier les populations de Tchaourou avec elles-mêmes.

    Lire aussi → Bénin : les raisons des violences

    Les membres de la commission ont rencontré l’ex-président, Thomas Boni Yayi, reclus depuis plusieurs semaines à son domicile de Cadjéhoun à  Cotonou, la capitale économique.

    Aucun “problème personnel”

    Au cours de la rencontre, le président Patrice Talon, a affirmé n’avoir aucun “problème personnel” avec son prédécesseur devenu son principal opposant, Thomas Boni Yayi. “Je n’ai pas de problème personnel avec Boni Yayi, c’est un ami. Ce qui nous a opposé, c’est du passé“,  a t-il déclaré devant le roi et d’une délégation de cadres et de notables de Tchaourou, la ville d’origine de l’ancien président qui a dirigé le Bénin entre 2006 et 2016.

    Cliquez sur la photo (en haut) pour écouter le témoignage du député du Bloc Républicain (proche du pouvoir) de la ville de Tchaourou Adam Bagoudou, au micro d’Eric Topona.

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  • Rapprochement franco-rwandais 25 ans après l’opération Turquoise

    Rapprochement franco-rwandais 25 ans après l’opération Turquoise

    C’était il y a 25 ans. Le 22 juin 1994, l’ONU donne son feu vert à la France pour une opération militaire à but humanitaire baptisée Turquoise alors que des massacres ont lieu dans le pays. Une opération toujours contestée qui n’empêchera pas le génocide et laisse encore des traces aujourd’hui entre les deux pays. 

    Dès 1994 le Front patriotique rwandais assure qu’il y a des liens étroits entre l’armée française et la vieille garde du régime hutu. Le FPR accuse Paris de vouloir sauver le régime et les auteurs du génocide. Le FPR assure que de nombreux génocidaires se sont échappés de la zone de protection française vers le Zaïre voisin, l’actuelle République démocratique du Congo. 

    Rapprochement récent

    Le Front patriotique rwandais finira par s’emparer de Kigali et du pouvoir en juillet 1994, après le génocide. Par la suite, les relations diplomatiques entre Paris et Kigali se sont considérablement dégradées. Mais ces dernières années, les deux capitales se sont rapprochées. Le président français, Emmanuel Macron, a été invité à la cérémonie d’ouverture des commémorations du 25e anniversaire du génocide des Tutsis et des Hutus cette année, même si finalement Emmanuel Macron n’a pas fait le voyage et s’est fait représenter par le jeune député français d’origine rwandaise, Hervé Berville.

    Paul Kagame en visite à Paris en mai 2018

    Commission d’experts sur le génocide en France

    Olivier Nduhungirehe, secrétaire d’Etat au ministère rwandais des Affaires étrangères, ne voit pourtant aucun nouveau blocage dans les relations bilatérales entre les deux pays. “Ça ne pose pas problème. Il a valablement représenté son président”, estime-t-il. “Le plus important, c’est que les relations franco-rwandaises ont connu un nouveau départ à différents niveaux. Nous continuerons à travailler à l’amélioration de ces relations, en accordant une attention particulière à certaines des questions sur lesquelles nous travaillons.”

    Le président Macron a nommé, début avril, une commission d’experts chargée d’examiner les archives qui concernent la période du génocide au Rwanda. Une concession appréciée par le Rwanda et pour laquelle le pays a offert sa coopération.

    Mais toutes les plaies ne sont pas renfermées. Jean-Marie Vianney Ndagijimana, ancien amabassadeur du Rwanda en France, revient sur l’opération turquoise. “Elle a protégé l’évasion des auteurs du génocide alors que celui-ci était presque terminé”, estime-t-il. “Cela leur a permis de s’échapper au Zaïre. Nous ici, on parle principalement de la France et du rôle de la France puisque la commission a été nommée par le président français. Car il y a un problème lié au fait que la France soit intervenue au Rwanda en soutenant le régime génocidaire avant, pendant et après le génocide.”

    Des experts indépendants

    Neuf experts ont désormais accès aux archives françaises qui ont été fermées pendant 25 ans. La majorité d’entre eux sont des historiens et des chercheurs sur le génocide. Vincent Duclert, directeur de la Commission, un expert du génocide en Arménie. “Le travail de la Commission est une bonne occasion d’activer ce réseau d’experts. La Commission travaillera à deux niveaux : elle écoutera un certain nombre d’experts et présentera ensuite son travail à ces experts, à ce comité”, explique Vincent Duclert, directeur de la Commission. 

    Les résultats de la commission seront publiés et certains documents d’archives mis à la la disposition du public. Vincent Duclert espère que cela permettra de mieux comprendre le rôle de la France au Rwanda.

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  • Les États-Unis à deux doigts d’attaquer l’Iran

    Les États-Unis à deux doigts d’attaquer l’Iran

    C’est une nouvelle escalade une semaine après l’attaque de deux pétroliers dans le détroit d’Ormuz que les États Unis avaient imputé à l’Iran. Jeudi soir l’Iran a abattu un drone espion américain, qui se serait trouvé dans l’espace aérien iranien. Les relations entre les deux pays ennemis sont de plus en plus tendues. 

    Nous étions armés et prêts à riposter la nuit dernière contre trois sites différents quand j’ai demandé combien (de personnes) allaient mourir“, a écrit Donald Trump sur Twitter, vendredi. “150 personnes, monsieur, a été la réponse d’un général. Dix minutes avant la frappe, je l’ai stoppée, c’était disproportionné par rapport à une attaque contre un drone“.

    Après cette attaque, Brian Hook envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, a insisté sur la main tendue américaine. “Le président Donald Trump et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo ont fait comprendre clairement, depuis l’année dernière, que nous sommes ouverts à un dialogue. Mais l’Iran a répondu à cette proposition en rejetant la diplomatie du Premier ministre japonais Shinzo Abe et ensuite en attaquant un navire japonais. L’Iran est responsable de l’escalade des tensions dans la région“, a affirmé le représentant américain.

    Des divergences sur la stratégie à adopter

    Malgré les tensions, Ali Fathollah Nejad, chercheur germano-iranien en sciences politiques, ne croit pas à un conflit militaire entre les deux pays. “L’avis général c’est qu’aucun des deux côtés ne veut se lancer dans un conflit militaire dont les conséquences seraient trop imprévisibles”, estime le chercheur du Brookins center à Doha. “Mais il y a des éléments radicaux dans les deux capitales. À Washington, on a le secrétaire d’État Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le directeur de la CIA qui plaidaient pour une réponse militaire à l’attaque du drone.

    Donald Trump, Mike Pompeo et John Bolton ne sont pas toujours d’accord sur la stratégie à adopter

    Danger politique pour Donald Trump

    Un conflit qui pourrait coûter cher à Donald Trump à un an et demi de la prochaine élection présidentielle mais aussi et surtout créer le chaos sur le marché mondial du pétrole. 

    Les États-Unis poursuivent leur politique de sanctions économiques pour que l’Iran réduise ses ambitions nucléaires. Pour sortir de cette situation, l’Iran n’aurait pas d’autre choix que de s’asseoir à la table des négociations avec les États-Unis. 

    Des Américains ont protesté pour éviter une nouvelle guerre après l’attaque iranienne du drone.

    Difficile à accepter pour un pays en situation de faiblesse, selon Ali Fatollah Nejad : “Les Iraniens pensent qu’ils sont dans une situation de faiblesse et ils veulent changer cela avant de commencer les négociations avec les États-Unis. Alors, pour retrouver une marge de manœuvre, ils ont décidé d’augmenter leur stock d’uranium enrichi mais cette décision est risquée car ils vont sûrement perdre le soutien des pays européens qu’ils avaient jusque-là.

    Dans ce contexte de tension militaire et après l’attaque du drone de jeudi, beaucoup de compagnies aériennes ont choisi de suspendre tout survol du détroit d’Ormuz. La chancelières Angela Merkel appelle ce vendredi aux efforts de la diplomatie, évoquant une situation “très tendue“. 

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