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Doublement choqué: Le Mlc a besoin d’une profonde introspection


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MLC logo-La nuit du 23 au 24 novembre 2013 a sérieusement entamé le moral des militants du Mlc. Un événement douloureux et un autre malheureux se sont produits autour de minuit : l’assassinat de Lajos Bidiu Nkebi Nkebila et l’arrestation de Fidèle Babala Wandu, les deux à leurs domiciles respectifs. Député honoraire de la législature 2006-2011, le premier était le président fédéral du Mlc au Bas-Congo. Député en fonction, Fidèle Babala est le secrétaire général-adjoint du même parti. Le dimanche 24 novembre, le secrétaire général Thomas Luhaka a publié un communiqué dont le contenu suscite tellement d’interrogations que le conseil à prodiguer aux Bembistes est celui de se livrer à une introspection profonde. Et pour cause…

On ne sait pas trop pourquoi le Mlc – qui célèbre pourtant son anniversaire le 30 octobre puisqu’étant créé le 30 octobre 1998, a choisi le week-end du 23 au 24 novembre 2013 pour commémorer ses 15 ans d’existence; la date du 24 novembre étant celle du coup d’Etat de 1965 ayant porté Mobutu au pouvoir.

Qu’à cela cependant ne tienne !

En relevant dans son communiqué le fait que l’assassinat de Lajos Bidiu est le troisième à survenir dans la ville de Kinshasa après ceux de Botheti et de Marius Gangale, le Mlc a bien raison de s’interroger “sur la finalité” de ces crimes “ qui viseraient l’intimidation de ses cadres et militants“. Car, non seulement qu’il est le seul parti congolais à connaître pareille succession de morts brutales, mais surtout – et c’est-là le contraste – il est l’un des rares à ne déranger ni la Majorité, ni l’Opposition au cours de ces trois ou quatre dernières années. Ce qui laisse planer un “mystère” qu’il faut absolument élucider au travers d’une introspection profonde.

Il est vrai que, selon son communiqué, “ le MLC espère que les auteurs de ce crime seront arrêtés, poursuivis et condamnés ; ce qui n’a pas été le cas avec les deux précédents assassinats” et que, “Au-delà de ces faits, le MLC souligne l’incapacité du gouvernement de la république d’assurer la sécurité des citoyens“.

Mais, avant d’en venir au risque de remise en cause du “pacte républicain” et, comme il le faire observer, de “conduire certaines personnes à adopter des positions radicales“, la sagesse devrait amener Thomas Luhaka et ses compagnons à s’interpeller.

Sans être dans les secrets des dieux, il est de notoriété publique que trop de choses se disent sur Jean-Pierre Bemba dernier conseiller financier du maréchal, Jean-Pierre Bemba président du Mlc. Le lien entre tous ces cas, et peut-être bien d’autres, serait l’argent.

Le Mlc devrait aider le gouvernement à l’aider à se sécuriser si jamais il existait une sorte de “contrat” dont il aurait connaissance.

La conclusion se devine

Dans le même communiqué, le secrétaire général du parti signale l’arrestation de “quatre compatriotes proches du sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo ont été arrêtés à la suite des mandats d’arrêts émis par la CPI“. Il est précisé qu’il s’agit de “Me Aimé Kilolo, avocat-conseil du sénateur Jean-Pierre Bemba devant la CPI, Jean-Jacques Kabongo, assistant de Me Kilolo, Narcisse Arido et de l’Honorable Fidèle Babala, député national et secrétaire général adjoint du MLC, arrêtés respectivement en Belgique, en Hollande, en France et en RDC“.

Naturellement, le Mlc s’appesantit sur le cas de Fidèle Babala. Il estime que “les conditions d’arrestation de l’Honorable Babala, réalisées au mépris de la procédure interne et en violation des exigences des Statuts de Rome“. Le Mlc déplore “ l’empressement avec lequel les autorités de la république ont exécuté le mandat de la CPI” et constate que ” Cet empressement contraste avec la protection dont certains compatriotes, recherchés par la CPI, ont bénéficié de la part du gouvernement congolais“.

Bien entendu, le parti “ s’étonne, par ailleurs, que cette arrestation intervienne au lendemain des Concertations nationales qui avaient pour objectif la recherche de la cohésion nationale“. La conclusion se devine : le Mlc “se réserve le droit de tirer toutes les conséquences qu’impose la gravité de la situation“.

Gérer cette grosse épine plantée dans ses pieds

L’observation que requiert le contenu de ce communiqué est que le parti ne fait nullement allusion aux motifs évoqués par la Cpi. C’est une attitude qui se conçoit et se comprend en communication politique; devoir de solidarité oblige.

Mais, ce devoir, il faut d’emblée le préciser, ne résiste pas devant les motifs évoqués.

Pour rappel, la Cour pénale internationale évoque le fait que ” Le juge unique a considéré qu’il y a des motifs raisonnables de croire que les personnes susmentionnées ont engagé leur responsabilité pénale en commettant des atteintes à l’administration de la justice (article 70 du Statut de Rome), consistant en la subornation de témoins devant la CPI et en la production d’éléments de preuve faux ou falsifiés en connaissance de cause. Les suspects auraient constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu’elles fassent de faux témoignages dans l’affaire concernant M. Bemba“.

Ces atteintes – croisons les doigts qu’elles ne soient pas avérées – sont d’une extrême gravité. Elles sont de nature à affecter la crédibilité internationale et nationale du Mlc. La production d’éléments de preuve faux ou falsifiés, la corruption et les faux témoignages sont des pratiques qui ne sont pas dignes des personnalités publiques, de surcroît politiques.

Quelle est alors l’attitude raisonnable que le parti devrait adopter pour gérer cette grosse épine plantée dans ses pieds ?

Ce n’est pas la menace qu’il veut exercer sur les acquis des Concertations nationales d’autant plus que les conditions d’arrestation ne sont pas plus importantes que les délits portés à charge du député national Fidèle Babala. Paul Madidi, en charge de la Communication de la Cpi en RDC,  a estimé que « C’est une procédure normale“, avant d’ajouter qu'”Il est tout à fait possible d’interpeller quelqu’un chez lui dans la nuit s’il n’a pas été possible de le faire avant ». Au demeurant, le Bureau de la Procureure de la Cpi à La Haye a abondé dans le même sens.

Il en va de sa survie…

La voie de la sagesse que le Mlc se doit d’emprunter est celle de s’en tenir justement aux recommandations des Concertations nationales. Dans son discours du 23 octobre 2013, le Chef de l’Etat a été suffisamment clair en déclarant, citation : ” Quant aux compatriotes détenus à la Cour Pénale Internationale, ainsi que devant d’autres juridictions à travers le monde, au nom de la réconciliation nationale et du droit des citoyens à la protection consulaire, je charge le gouvernement de faire le suivi de leurs dossiers“.         Fin de citation.

En d’autres termes, le Mlc a tout à gagner en accompagnant le gouvernement dans le suivi des dossiers de Jean-Pierre Bemba, Fidèle Babala, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et Narcisse Arido. Il a par contre tout à perdre à suivre les agitateurs de l’Opposition, loquaces quand il faut dénoncer, davantage loquaces quand il faut entretenir le moral de l’opinion, mais dramatiquement “arides” lorsqu’il est question d’affronter sur son terrain la Cpi.

Le Mlc a besoin d’une profonde introspection.

Il en va de sa survie.

Omer Nsongo die Lema

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