Par Kabeya Kandolo du mlc.
La vie politique est insolite, elle n'obéit à aucune logique parfois elle peut réserver des surprises inattendues. Les actes condamnés au début et qui étaient considérés néfastes ou porteurs de malheur peuvent, à l'instar du grigri, se retourner et être salvatrices devenir porte bonheur en faveur du condamné alors qu'ils étaient dénoncés avec véhémence. C'est le fameux retour de la manivelle, qui confirme l'adage de l'arroseur arrosé. Tout semble converger aujourd'hui malgré plusieurs démentis du gouvernement, que si JP Bemba était au Congo à ce jour, il ne serait pas encore vivant. Toute la machine politico-militaire qui était mise en route pour le neutraliser n'avait pas seulement comme avec mot d'ordre de l'écraser, il fallait l'occasion faisant le larron, l'éliminer physiquement. Surement, comme le relevait madame Braeckmann dans son article publié récemment dans le cadre du cinquantenaire, cette machine bien huilée n'aurait pas pu le manquer. Les attaques sur sa résidence alors en compagnie d'une importante délégation des diplomates accrédités à Kinshasa, les évènements du 21, 22 et 23 mars 2007 suivis de l'évacuation avec toute sa famille pour l'Europe atteindra le summum avec son arrestation le 24 Mai 2007 à Bruxelles, avec la complicité bienveillante de la république. Son transfèrement au Pays-Bas s'effectuera encouragé sinon dans l'indifférence générale de Kinshasa qui n'aurait pas demandé moins.Tous ces évènements ne démentent pas. Alors que son parti et ses avocats, arguments à l'appui, se débattent pour que triomphe le droit, JP Bemba étant entraîné dans ce procès inique et inégale dont les véritables antagonistes réconciliés, vivent paisiblement à Bangui; et pendant que le tribunal examinait sa requête sur sa demande de mise en liberté provisoire, comme cerise sur le gâteau, la trahison viendra des ses propres anciens compagnons de lutte qui entretemps sont passés à l'autre côté du Rubicon. Certains dans un cynisme total, feront mystérieusement mitrailler leurs habitations, pendant que les autres feront circuler des tracts contenant des menaces de mort comme si JP Bemba les avait personnellement proférées, tout ça, pour impressionner la cour, dans le cas où ils seraient convoqués à témoigner devant celle-ci. Le décès du père, les différents rebondissements dans ce dossier, entretemps évidé de sa responsabilité directe, viendront compléter le registre déjà sinistre qui sent une cabale, un véritable règlement de compte politique d'une complexité démoniaque fomentée par les autorités de son propre pays. Tous ces évènements malgré leur rudesse, ont indéniablement, forgé et endurci l'homme. Ils peuvent l'avoir atteint dans son for intérieur en tant qu'être vivant, nous n'en disconvenons pas. Mais paradoxalement, ils l'ont grandi, et exceptionnellement, ils ont mis J P Bemba à l'abri du risque de l'élimination physique auquel il était exposé et auquel il n'aurait surement pas échappé à Kinshasa. Tout le monde convient après plusieurs analyses concordantes, que la présence de Bemba au Congo ne l'aurait jamais exempté ni des provocations et des soubresauts de violences,(parfois provoqués sciemment par le pouvoir) ni des réactions de sa part que le pouvoir attendait justement comme alibi, et malgré le support populaire, devaient lui être fatals. Le régime avec la horde de ses exécuteurs testamentaires et assermentés,avait mis tout en œuvre pour une stratégie de mise à mort sans faille à laquelle Jean Pierre Bemba fut in extremis, miraculeusement sauvé par la Monuc. Kabungulu, Chebeya et son compagnon d' infortune et plus tant d'autres encore n'ont pas eu cette chance. Il n'est peut-être pas avenant de dire que Bemba, dont les longs mois de privation de liberté et des frustrations ont durement mis le mental à l'épreuve se tire à moindre frais.Cest fut terrible pour sa famille. Mais il faut affirmer aussi qu'il est incontestablement devenu un homme beaucoup plus mûr, plus équilibré et plus réfléchi car forgé par les situations d'une acéracée extrême. La situation sur le terrain aujourd'hui démontre que si Bemba a la veine d'être libéré, même à trois mois des élections, même sans campagne faite, il fera trembler le régime; c'est le moment implacable que Kinshasa redoute à chaque instant.Car Jean Pierre libéré, est une machine foudroyante à même de battre n'importe quel candidat. La république en le martyrisant, l'a bonifié en lui forgeant un service d'une propagande sans pareil dont il n'avait pas besoin. L'hystérie et l'inquiétude qui s'emparent de la classe politique congolaise chaque fois qu'en Hollande, la cour est amenée à se réunir pour examiner le dossier Bemba sont manifestes. Le président national de l'UDPS ne vient-il pas de reconnaître explicitement orbi et orbi, au micro de la VOA, à la grande surprise de tous que c'est JP Bemba qui était sorti gagnant des élections truquées de 2006, chose étonnamment saisissante, que le PN n'aurait jamais osé affirmer publiquement avant, et quelque soient les circonstances! Tirer profit, transformer cette poisse, tous ces coups reçus mais sans rancune en une armée de victoire, sera un exercice, signal fort, qui sonnera le glas et la fin de ce régime . On peut simplement se demander : Et si en revanche, malgré toutes les vicissitudes traversées JP Bemba en prison, en attendant les élections, était en réserve pour la république! Certains diront que ce n 'est qu'un rêve. Peut-on empêcher qui veut de rêver? Kabeya Kandolo du mlc. Propos recueillis par E R. Kilunga Matshozi.
