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RFI
Publié le 30-11-2018
Modifié le 30-11-2018 à 01:34
Tournée africaine pour l’un des plus hauts diplomates américains. L’assistant au secrétaire d’État en charge de l’Afrique est en Éthiopie depuis mercredi. Le financement des opérations de maintien de la paix gérée par l’Union africaine était notamment sur la table d’une rencontre UA-Etats-Unis. Mais les enjeux économiques ont aussi été au cœur des discussions. De ce point de vue, les États-Unis ne veulent pas se laisser distancer par la Chine.
Tibor Nagy a participé jeudi 29 novembre au 6e dialogue de haut niveau entre les États-Unis et l’Union africaine, au siège de l’institution à Addis Abeba. C’est une rencontre annuelle qui permet de passer en revue les domaines de coopération entre Washington et le continent africain. Au menu : la démocratie, le développement, la paix et la sécurité.
« Toute opportunité pour renforcer les liens avec le continent africain est bienvenue » explique un analyste. Le contexte actuel de guerre commerciale entre États-Unis et Chine joue très probablement.
La nomination de Tibor Nagy, il y a quelques mois, comme adjoint chargé de l’Afrique est un bon signe, selon le même analyste. Cet ancien ambassadeur en Guinée et en Éthiopie « devrait apporter plus de cohérence dans la politique africaine des États-Unis ».
Ce qui suppose une réorientation d’après Tibor Nagy : « Pendant trop longtemps, nos prédécesseurs se sont concentrés quasi exclusivement sur l’endiguement des crises sécuritaires et humanitaires au détriment de la mise sur pieds de plans construits pour stimuler le progrès économique et consolider les avancées démocratiques. »
Alors qu’il était question de dissoudre l’institution chargée de promouvoir l’investissement en Afrique auprès des entrepreneurs américains, l’administration Trump a changé d’avis. Elle l’a relancé, sous un nouveau nom, et en doublant son budget : 60 milliards de dollars. « Avec davantage de capital à investir, nous espérons libérer l’esprit d’entreprise de l’Afrique », positive Tibor Nagy.
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Mais comme le rappelle le journal en ligne Quartz : Washington promet 60 milliards à répartir entre les zones en développement. Quand Pékin met 60 milliards de dollars… simplement pour le continent africain.
Dans tout ça, l’Union africaine espère un soutien actif des États-Unis à la mise en œuvre effective de la zone de libre-échange intra-africaine.
Tibor Nagy devrait rencontrer des officiels éthiopiens ce vendredi. On parle notamment du ministre des Affaires étrangères. Il se rendra ensuite à Djibouti, en Érythrée, au Kenya et en Allemagne, où il visitera le centre de commandement de l’armée américaine pour l’Afrique, situé dans la ville de Stuttgart.