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  • L’ouverture des jeux de la Francophonie malgré la tension en Côte d’Ivoire

    L’ouverture des jeux de la Francophonie malgré la tension en Côte d’Ivoire

    Tableau Final

    -Plus de 10.000 personnes dans le stade d’Abidjan et des milliers à l’extérieur ont applaudi l’ouverture des huitièmes jeux de la Francophonie, malgré le climat de tension après de récents incidents dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

    Principale économie de l’Afrique de l’Ouest après le Nigeria, la Côte d’Ivoire accueille son premier grand événement international après une décennie de troubles politico-militaires (2002-2011), et entend faire de ces jeux, programmés du 21 au 30 juillet, une vitrine de son attractivité retrouvée.

    “Je déclare ouvert les huitièmes jeux de la Francophonie”, a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara, comme le veut la tradition. Entouré d’une demi-douzaine de chefs d’Etat africains et de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Michaelle Jean, le président ivoirien a répété à maintes reprises “akwaba” (bienvenue) aux 3.600 athlètes et artistes de 43 pays qui participent aux jeux.

    “La Côte d’Ivoire est heureuse et fière d’accueillir les jeux”, a-t-il ajouté, soulignant que le français était “un trait d’union entre 275 millions de personnes” dans le monde.

    Les jeux de la Francophonie, qui ont lieu tous les quatre ans, combinent des épreuves sportives et des concours culturels, ouverts aux 18-35 ans. Ils visent à promouvoir les talents de la jeunesse francophone.

    “Ce sont des jeux de la Jeunesse qui sont très importants. Marie-Josée Perec, David Douillet, Donovan Bailey, Renaud Lavillenie… Ils sont tous passés par les jeux de la Francophonie”, a lancé Laura Flessel, la ministre française des Sports.

    Quelque 10.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour assurer la sécurité. Leur présence était bien visible vendredi dans les rues et devant les principaux sites des jeux. Des caméras de surveillance ont été installées aux carrefours des grandes artères de la mégapole de sept millions d’habitants.

    Mais des fusillades entre les forces de l’ordre, dont un membre a été tué, et de mystérieux hommes armés dans plusieurs quartiers d’Abidjan, dans la nuit de mercredi à jeudi, ont fait monter la tension.

    – ambiance au stade –

    La Côte d’Ivoire a connu depuis le début de l’année une série de mutineries dans l’armée. Le week-end dernier, trois soldats ont été tués dans des tirs dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du Nord.

    Le pays avait aussi subi en 2016 une attaque jihadiste qui avait fait 19 morts dans la cité balnéaire de Grand-Bassam, voisine d’Abidjan.

    Le ministre de la Défense a néanmoins assuré que la sécurité des participants aux jeux était garantie.

    La cérémonie d’ouverture au stade Félix Houphouët Boigny, rénové et repeint de frais aux couleurs ivoiriennes (orange, blanc, vert), a duré deux heures, les jeunes spectateurs mettant l’ambiance.

    Après le défilé des délégations – la France en premier, en tant que précédent organisateur des jeux à Nice en 2013, et la Côte d’Ivoire fermant la marche – puis les discours, un spectacle en plusieurs tableaux mêlant danses spectaculaires, percussions, vidéo et pyrotechnie a rendu hommage à la francophonie, à la paix et au pays hôte, tandis que la nuit tombait.

    La chanteuse sénégalaise Coumba Gawlo a enchaîné, délivrant un message de paix pour la Côte d’Ivoire, puis les mégastars ivoiriennes de Magic System ont enflammé le stade en reprenant leurs grands tubes, “Premier Gaou” et “Magic in the air”. Un énorme feu d’artifice a conclu le spectacle.

    Côté sports, les jeux offrent des compétitions d’athlétisme, de handi-athlétisme, de basket-ball féminin, de football masculin, de judo, de lutte libre, de lutte africaine, tennis de table et de cyclisme sur route en démonstration.

    Sept disciplines artistiques sont proposées: arts de la rue (hip-hop, marionnettes géantes, jonglerie), arts visuels (peinture, sculpture, installations), chanson, conte, danse de création, littérature et photographie, mais aussi la “création numérique” et la “création écologique” pour le développement.

    Ces jeux ont été l’occasion pour Abidjan de rénover ses enceintes sportives et culturelles et de construire de nouveaux équipements, comme une grande salle omnisports de 2.500 places.

    Le gouvernement n’a pas souhaité communiquer le coût des travaux, question sensible dans un pays ou les inégalités socio-économiques sont très fortes.

    Pour la Côte d’Ivoire, ces jeux sont aussi comme un test avant la Coupe d’Afrique de Nations de football qui se déroulera en 2021.

    Avec AFP

  • “Sam l’Africain”, le Libanais pro-Gbagbo qui veut être député en Côte d’Ivoire

    “Sam l’Africain”, le Libanais pro-Gbagbo qui veut être député en Côte d’Ivoire

    Sam-l-africain-a-la-Cpi-“Pour aider à la réconciliation, je serai candidat aux élections législatives et municipales en Côte d’Ivoire”, prévues en fin d’année, affirme à l’AFP Sam l’Africain, président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip),

    “Etre élu député de Côte d’Ivoire”. C’est le rêve fou qu’affiche depuis son retour de la Cour pénale internationale, l’Ivoiro-Libanais “Sam l’Africain”, qui a gagné un statut de vedette en témoignant à visage découvert pendant trois semaines au procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo à La Haye.

    Ses répliques d’une fausse naïveté qui prêtait parfois à rire, mais aussi ses pleurs en évoquant l’aide de Gbagbo à sa mère, son physique rondouillard et son boubou ont fait sensation au procès où son ancien mentor est poursuivi pour crimes contre l’humanité.

    Dans les zones pro-Gbagbo, les gens suivaient régulièrement les témoignages de Sam Mohamed Jichi, retransmis en léger différé sur la chaîne panafricaine Africa24, notamment.

    “Pour aider à la réconciliation, je serai candidat aux élections législatives et municipales en Côte d’Ivoire”, prévues en fin d’année, affirme à l’AFP Sam l’Africain, président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip), un petit parti qu’il a pris en main en 2012.

    Commerçant faisant de l’import-export pour les uns, “magouilleur” pour les autres, Sam finance lui-même ses activités politiques. Il a prévu d’organiser une “grande marche pour la réconciliation” le 21 mai à Yopougon, quartier populaire pro-Gbagbo d’Abidjan, où un appel à la libération de M. Gbagbo sera lancé.

    Le “Libanais de Gbagbo” a enchainé les tournées depuis son retour des Pays-Bas le 19 mars, avec pour point d’orgue une visite à Mama (ouest), village natal de Laurent Gbagbo.

    D’origine libanaise, Sam Mohamed Jichi est né il y a 53 ans au Liberia avant d’immigrer très jeune avec ses parents en Guinée et de passer son adolescence en Côte d’Ivoire où il s’est marié avec une Ivoirienne avec laquelle il a eu quatre enfants.

    Comme la plupart des “Libanais” de Côte d’Ivoire, il se lance dans le commerce, avant d’être piqué par le virus de la politique. Avec 80.000 personnes, la communauté libanaise de Côte d’Ivoire, est la plus importante d’Afrique. Installés parfois depuis quatre générations, ces Libanais sont majoritairement originaires du sud du Liban.

    En 2012, il transforme en parti politique la Nacip, un mouvement proche de l’Alliance des jeunes patriotes de Charles Blé Goudé jugé avec Laurent Gbagbo à La Haye.

    Les deux hommes répondent de “crime contre l’humanité” lors de la crise postélectorale 2010-2011 qui a fait 3.000 morts, après le refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par la communauté internationale de l’élection présidentielle de fin 2010.

    – +Témoin des faits+ –

    Dans sa maison de Marcory résidentiel, un quartier chic d’Abidjan, Sam trône dans un immense fauteuil rouge et or et explique sans détour son voyage à La Haye ainsi que ses ambitions politiques.

    “Je suis allé me présenter comme un +témoin des faits+ de la crise” postélectorale, affirme-t-il. Pendant ses auditions, il a plutôt défendu Gbagbo alors que le parquet le présentait comme un “témoin à charge” et que certains partisans pro-Gbagbo l’avaient qualifié de “traître” avant son passage à la barre, craignant qu’il critique l’ancien président.

    “Je cautionne la CPI: je suis d’accord qu’on poursuive ceux qui ont commis des crimes. Mais je constate que cette Cour n’est pas libre et indépendante. La politique y a fait intrusion”, déplore-t-il.

    Alors que plusieurs personnes ont témoigné le visage caché et la voix brouillée pour les protéger, Sam l’Africain martèle “qu’un témoin n’a pas besoin de se cacher. celui qui vient dire la vérité, qui a vécu les faits doit parler à visage découvert”.

    “Je me sens libéré, j’ai l’impression d’avoir enlevé un fardeau de mon dos”, avoue-t-il, invitant les autres témoins à avoir “ce courage au nom de la paix”.

    “Je circule sans garde de corps. Mon audition à la CPI a libéré les Ivoiriens. Je vais jouer ce rôle de réconciliation” affirme-t-il, très satisfait de sa prestation à La Haye, pour expliquer sa candidature.

    “J’ai confiance, mon parti aura des députés et des maires”, lance-t-il, habillé d’un grand boubou aux couleurs bigarrées.

    A ses détracteurs qui l’accusent de “jouer le jeu de certains politiciens, d’amuser la galerie voire d’être un opportuniste cherchant à profiter de sa nouvelle célébrité, il répond seulement: “Yalla! J’avance!”

    Avec AFP

  • Côte d’Ivoire: Amnesty demande la fin des arrestations arbitraires

    Côte d’Ivoire: Amnesty demande la fin des arrestations arbitraires

    CI-Amnesty International appelle la Côte d’Ivoire à « mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants à l’approche de la présidentielle »du 25 octobre. Selon l’ONG, « une soixantaine de personnes, dont plusieurs cadres de l’opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle et au moins trente sont toujours en détention ».

    Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l’opposition ont été arrêtées depuis la mi-septembre. Une justice qui semble prendre son temps jusqu’à la fin du processus électoral, car la grande majorité des personnes arrêtées sont toujours sous les verrous. C’est le constat que fait Amnesty International en Côte d’Ivoire à quelques jours de l’élection présidentielle. L’organisation de défense des droits de l’homme demande au gouvernement de respecter la Constitution du pays.

    « Depuis l’ouverture de la campagne présidentielle et la présentation de la liste des candidats, il est extrêmement difficile à l’opposition de manifester. A la suite de manifestations, environ une soixantaine de personnes ont été arrêtées. Nous demandons au gouvernement d’autoriser la liberté d’expression, car c’est un droit garanti par la Constitution ivoirienne », a déclaré Nathalie Kouakou, présidente de la section Côte d’Ivoire de l’ONG.

    La réponse du gouvernement ivoirien ne s’est pas fait attendre. « L’opposition peut manifester même en dehors de la période électorale à condition que cela se fasse conformément à nos textes. Les enquêtes se feront, les responsabilités seront établies et, évidemment, ceux qui ne sont pas concernés seront libérés », a répondu Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.

    L’élection présidentielle est prévue le 25 octobre.

    (RFI)

     Lire le communniqué d’Amnesty International :

    CÔTE D’IVOIRE. IL FAUT METTRE FIN AUX ARRESTATIONS ARBITRAIRES D’OPPOSANTS À L’APPROCHE DE LA PRÉSIDENTIELLE

    La Côte d’Ivoire doit mettre fin à la vague d’arrestations arbitraires d’opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.
    Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l’opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Au moins trente sont toujours en détention. La plupart sont accusées d’atteinte à l’ordre public après avoir participé à des rassemblements pacifiques non-autorisés. Selon des informations recueillies par Amnesty International, certains ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et étaient détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux.

    Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique en Côte d’Ivoire
    Francois Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest chez Amnesty International

    «A l’approche des élections, les autorités doivent mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation continuelles que subissent les militants de l’opposition politique».
    Le 9 septembre dernier, le conseil constitutionnel a validé une liste de dix candidats à la présidentielle de ce mois alors que 33 avaient déposé leur dossier à la Commission électorale indépendante.
    Des partis politiques de l’opposition ont organisé une série de manifestations pour dénoncer les conditions du processus électoral. Si la plupart de ces rassemblements étaient pacifiques, certains ont mené à des violences intercommunautaires faisant au moins deux morts dans les villes de Bayota (centre-est) et Gagnoa (centre ouest).
    Plusieurs opposants ont été arrêtés suite à ces violences et, selon des informations obtenues par Amnesty International, ont été soumis à des mauvais traitements. Selon toujours ces informations, un des opposants, Samba David, a été arrêté le 13 septembre 2015 à son domicile dans le quartier de Yopougon (Abidjan) par huit hommes armés, en uniforme noir. Sa maison a été saccagée et il a été frappé à coups de crosse, y compris au niveau des organes génitaux. Il a été détenu au secret pendant deux jours sans accès à un médecin, malgré ses blessures.
    Samba David n’a obtenu l’assistance d’un avocat que les 15 et 16 septembre, avant d’être inculpé pour atteinte à l’ordre public, discrédit d’une décision judiciaire, provocation à l’insoumission et complicité dans la destruction de biens. Le 17 septembre, il a été transféré sans que son avocat en soit informé à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Il y a été détenu sans accès à son avocat jusqu’à sa comparution devant le tribunal le 30 septembre. Le 2 octobre dernier Samba David a été condamné à six mois de prison ferme.
    Par ailleurs, selon des informations recueillies par Amnesty International, Kouamé Akpalé Richmond et Douadé Gildas ont été arrêtés le 9 septembre à leur domicile de Yopougon (Abidjan), et détenus sans inculpation jusqu’au 17 septembre, alors que la loi ivoirienne prévoit que la garde-à-vue ne peut excéder 48 heures renouvelables une fois à la demande d’un magistrat ou d’un procureur. Ils ont été inculpés d’atteinte à l’ordre public et transférés à la DST où ils ont été détenus sans avoir accès à leurs avocats jusqu’à leur procès le 30 septembre devant un tribunal qui a finalement décidé d’abandonner les poursuites contre eux et ordonné leur libération.

    La Côte d’Ivoire ne doit pas utiliser les violences politiques et intercommunautaires comme prétexte pour restreindre la liberté de réunion pacifique et procéder à des arrestations arbitraires d’opposants
    François Patuel

    «Les autorités doivent s’assurer que les auteurs de ces violences soient identifiés à la suite d’une enquête indépendante et traduits en justice par le biais d’un procès équitable ».

    Amnesty International