Tag: COMORES

  • Crise aux Comores – Azali Assoumani : ” Je crois que la nouvelle Constitution peut être la solution “

    Crise aux Comores – Azali Assoumani : ” Je crois que la nouvelle Constitution peut être la solution “

    En visite à Paris, le chef de l’État comorien affirme que seul le régime fort instauré à l’issue du référendum de juillet permettra de sortir l’archipel des crises à répétition.

    Jeune Afrique : Le climat politique aux Comores s’est tendu depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet. En quoi cette réforme, qui permet notamment au chef de l’État d’effectuer deux mandats successifs, était-elle nécessaire ?

    Azali Assoumani : Pour développer son pays, un président a besoin de plus qu’un mandat de cinq ans non renouvelable. Il peut maintenant se faire réélire, et ce par tout l’archipel alors que, jusqu’ici, le premier tour avait lieu uniquement sur l’île destinée à exercer la présidence tournante. Nous sommes revenus à un système classique, avec deux tours organisés sur tout le territoire, pour que le chef d’État comorien soit élu par l’ensemble du peuple.

    Nous avons opté pour un régime présidentiel fort, dans lequel j’assumerai en effet les deux fonctions de chef de l’État et du gouvernement

    Redoutiez-vous une « insularisation » de la politique comorienne ?

    Tout à fait. La présidence tournante mise en place en 2001 a su mettre fin aux tentations de séparatisme, et c’était la solution la moins mauvaise à l’époque. Mais elle a fait de mes compatriotes des insulaires avant d’être des Comoriens. Il s’agit donc, avec cette nouvelle Constitution, de renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union des Comores et de consacrer son indivisibilité.


    >>> À LIRE – Azali Assoumani, président de toutes les Comores


    Le rôle du président s’en trouve renforcé puisqu’il devient aussi chef du gouvernement et qu’il n’y a plus de vice-présidents. Ne craignez-vous pas d’être un peu seul à la tête du pays ?

    La présence de trois vice-présidents ne permettait pas de répondre aux besoins du pays. Je suis favorable au système anglo-saxon, avec un Premier ministre issu du Parlement, mais cela n’est pas applicable aux Comores. Nous n’avons plus de temps à perdre pour développer notre pays. Nous avons opté pour un régime présidentiel fort, dans lequel j’assumerai en effet les deux fonctions de chef de l’État et du gouvernement, avec l’appui d’un secrétaire général qui fera le lien avec l’équipe ministérielle.

    L’origine de l’article >>

  • Crise aux Comores – Azali Assoumani : ” Je crois que la nouvelle Constitution peut être la solution “

    Crise aux Comores – Azali Assoumani : ” Je crois que la nouvelle Constitution peut être la solution “

    En visite à Paris, le chef de l’État comorien affirme que seul le régime fort instauré à l’issue du référendum de juillet permettra de sortir l’archipel des crises à répétition.

    Jeune Afrique : Le climat politique aux Comores s’est tendu depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet. En quoi cette réforme, qui permet notamment au chef de l’État d’effectuer deux mandats successifs, était-elle nécessaire ?

    Azali Assoumani : Pour développer son pays, un président a besoin de plus qu’un mandat de cinq ans non renouvelable. Il peut maintenant se faire réélire, et ce par tout l’archipel alors que, jusqu’ici, le premier tour avait lieu uniquement sur l’île destinée à exercer la présidence tournante. Nous sommes revenus à un système classique, avec deux tours organisés sur tout le territoire, pour que le chef d’État comorien soit élu par l’ensemble du peuple.

    Nous avons opté pour un régime présidentiel fort, dans lequel j’assumerai en effet les deux fonctions de chef de l’État et du gouvernement

    Redoutiez-vous une « insularisation » de la politique comorienne ?

    Tout à fait. La présidence tournante mise en place en 2001 a su mettre fin aux tentations de séparatisme, et c’était la solution la moins mauvaise à l’époque. Mais elle a fait de mes compatriotes des insulaires avant d’être des Comoriens. Il s’agit donc, avec cette nouvelle Constitution, de renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union des Comores et de consacrer son indivisibilité.


    >>> À LIRE – Azali Assoumani, président de toutes les Comores


    Le rôle du président s’en trouve renforcé puisqu’il devient aussi chef du gouvernement et qu’il n’y a plus de vice-présidents. Ne craignez-vous pas d’être un peu seul à la tête du pays ?

    La présence de trois vice-présidents ne permettait pas de répondre aux besoins du pays. Je suis favorable au système anglo-saxon, avec un Premier ministre issu du Parlement, mais cela n’est pas applicable aux Comores. Nous n’avons plus de temps à perdre pour développer notre pays. Nous avons opté pour un régime présidentiel fort, dans lequel j’assumerai en effet les deux fonctions de chef de l’État et du gouvernement, avec l’appui d’un secrétaire général qui fera le lien avec l’équipe ministérielle.

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  • Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Afrique

    Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 22/10/2018

    Les tensions sont retombées aux Comores, après une semaine d’affrontements entre l’armée et des dizaines de rebelles. Mais les dérives autoritaires du président, qui pourrait s’installer durablement au pouvoir, déstabilisent le petit archipel.

    Est-ce un retour au calme précaire ou durable aux Comores ? Samedi 20 octobre, les armes se sont tues à Mutsamudu, la capitale de l’île d’Anjouan, sur l’archipel de l’océan Indien. Depuis, des commerces ont rouvert, mais l’armée reste toujours très présente dans les rues.

    Après six jours de combat, elle a repris la médina de Mutsamudu, qui était contrôlée par une quarantaine de rebelles à l’identité inconnue. Les insurgés ont réussi à s’échapper, apparemment lors de négociations, et leurs armes n’ont pas été retrouvées.

    Les affrontements avaient commencé lorsque des protestataires avaient érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, ville considérée comme un fief de l’opposition, et que les forces de l’ordre avaient ouvert le feu pour les démanteler.

    >> À lire : “Comores : l’armée entre dans la médina de Mutsamudu où sont retranchés les rebelles”

    Les autorités accusent le parti Juwa, de l’opposant et ancien président de l’archipel Abdallah Sambi, d’être à l’origine des troubles. Elles ont arrêté dimanche 21 octobre le gouverneur d’Anjouan, Abdou Salami Abdou, membre du parti, accusé d’avoir armé les rebelles. Joint au téléphone par l’AFP quelques heures avant sa détention, ce dernier a nié avoir “un quelconque lien avec les rebelles. Je ne les ai jamais connus, je n’ai jamais armé ces gens-là. C’est un montage.”

    Virage autoritaire du président

    Les partis d’opposition réunis en coalition accusent le gouvernement actuel d’être à l’origine de la situation explosive sur l’île. Le climat politique s’est en effet considérablement durci depuis la tenue d’un référendum constitutionnel organisé par le pouvoir en place le 30 juillet 2018. Ce scrutin aux allures de plébiscite (92,74 % pour le oui) a renforcé les pouvoirs du président Azali Assoumani, notamment en l’autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un.

    Les opposants dénoncent régulièrement le virage autoritaire pris par le président depuis son retour au pouvoir en 2016 : suspension de la Cour constitutionnelle, incarcération du chef de l’opposition pour corruption et détournement de fonds publics, arrestation de manifestants…

    Le chef de l’État comorien prévoit d’organiser un scrutin présidentiel anticipé en 2019, qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro, et de régner, en cas de victoire, sur l’archipel jusqu’en 2019. Les opposants, qui ont boycotté le scrutin, s’insurgent contre la “République bananière” instaurée par le président. Officier de carrière, il avait déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006 à la suite d’un coup d’État, avant de rendre le pouvoir aux électeurs.

    Le maintien au pouvoir durable de l’ancien putschiste pourrait plonger de nouveau les Comores dans une instabilité chronique. Car depuis 2001, un mécanisme complexe prévoit que la présidence est attribuée tous les cinq ans à un représentant de l’une des trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli). Ce système tournant a permis de ramener le calme dans l’archipel, indépendant depuis 1975, et secoué depuis trois décennies par des crises séparatistes et des coups d’État à répétition.

    Avec AFP

    Première publication : 22/10/2018

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