-La RDC a annoncé mercredi 18 mars avoir enregistré 14 cas de Covid-19 sur son territoire. Dans la soirée, Félix Tshisekedi a annoncé une batterie de mesures pour limiter la propagation. C’est le médecin spécialiste en virologie Jean-Jacques Muyembe, coordinateur de la lutte contre le virus Ebola, qui est désormais chargé de celle du Covid-19.
« Nous ne sommes qu’au début de cette pandémie. Il s’agit d’une menace sérieuse qui appelle des mesures musclées », a dit le chef de l’État congolais, dans son message.
Mesures bien connues désormais puisque déjà mises en place ces derniers jours dans de nombreux pays du monde.
Sur le plan interne, tous les rassemblements, réunions, célébration de plus de vingt personnes sur les lieux publics sont interdits. Les écoles et les universités sont fermées pour une durée d’un mois à dater de ce jeudi.
Tous les cultes publics ainsi que les activités sportives dans les stades et autres lieux de regroupement sont également suspendues. Discothèques, bars, cafés et restaurant ne peuvent pas non plus ouvrir jusqu’à nouvel ordre. D’autres types de rassemblement comme les deuils sont être soumis à une réglementation particulière, « interdits dans les salles et domiciles », « les dépouilles mortelles étant conduites directement de la morgue jusqu’au lieu d’inhumation en nombre restreint d’accompagnateurs », a précisé le chef de l’État.
Félix Tshisekedi a également « décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols en provenance des pays à risque et des pays de transit ».
L’opposition propose de revoir de la loi budgétaire
Le président congolais a confié la coordination de la riposte au virologue Jean-Jacques Muyembe, celui-là même qui a dirigé la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola.
Félix Tshisekedi a aussi annoncé qu’une réunion dite inter-institutionnelle sera très prochaine organisée pour examiner le mode de fonctionnement de l’État en cette période exceptionnelle.
Pour le député d’opposition Christophe Lutundula, l’annonce de ces mesures est à saluer, mais il s’inquiète du manque de moyens. Il ne va pas falloir avoir honte, dit-il, de faire appel aux bailleurs de fonds.
« Il se pose un problème de moyens, tant pour la prévention que pour les traitements, il y a des problèmes d’équipements médicaux spécialisés, des appareils. il va falloir absolument une importante mobilisation de ressources, et pourquoi pas voir si l’un ou l’autre de nos partenaires peut nous porter secours, il n’y a pas de honte à avoir. Même pour Ebola, nous n’avons pas refuser de recourir à l’assistance de ceux qui peuvent nous aider à quelque chose », développe l’élu. Pour lui, il va être « absolument nécessaire de revoir la loi budgétaire et les affectations des recettes ».
La République démocratique du Congo vient de confirmer son premier cas de coronavirus.
Le ministre congolais de la Santé a annoncé qu’un cas de coronavirus a été identifié à Kinshasa. Dans le même temps, plusieurs réunions de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été annulées.
Il s’agit du onzième pays africain à enregistrer des cas de Covid-19.
Le patient est un Congolais de cinquante-deux ans résidant en France, entré dans le pays dimanche.
Le patient présentait des symptômes à son arrivée, et a été immédiatement isolé grâce à des analyses cliniques.
Il est maintenant soigné dans un ancien centre Ebola à l’est de Kinshasa – réaménagé pour traiter le Covid-19.
Le ministère congolais de la santé tente maintenant de retrouver tous ceux avec qui il a voyagé et de les mettre en quarantaine – une tentative pour arrêter la propagation du virus.
Le ministre a appelé la population à rester calme et à se laver les mains plus souvent possible.
Les quatre principaux aéroports de la RDC ont renforcé la surveillance des voyageurs ayant des températures élevées – une pratique déjà en vigueur dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola.La maladie – qui a débuté en Chine – a jusqu’à présent tué plus de 3 800 personnes.
Le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo, a annoncé qu’un patient atteint du coronavirus avait été identifié à Kinshasa. Il s’agit d’un Congolais de 52 ans, qui revenait de France. « Nous venons d’avoir la confirmation de ce cas par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) : le patient est arrivé à Kinshasa il y a deux jours et il était depuis suivi par les services médicaux », a déclaré à Jeune Afrique le Dr Eteni Longondo, ministre congolais de la Santé. « Il a été mis à l’isolement et nous recherchons les personnes qui ont été en contact avec lui », poursuit le ministre, qui a confirmé lors d’une conférence de presse la nationalité congolaise du patient, après avoir initialement évoqué « un patient belge ».
Cette annonce intervient alors que les autorités congolaises ont annoncé une série de mesures pour prévenir la propagation du virus, à l’issue du Conseil des ministres de vendredi. Plusieurs membres du gouvernement avaient à cette occasion proposé que les vols en provenance des pays européens et asiatiques touchés par l’épidémie soient suspendus.
« Plan stratégique national »
Le Conseil des ministres a finalement décidé que toute personne venant de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Iran, d’Irak et de Chine « ne présentant aucun signe (fièvre, toux, rhume, céphalées, fatigue intense,…) sera isolée pendant 14 jours à domicile et suivie pendant 14 jours par l’équipe médicale en tenant compte des informations recueillies dans les fiches sanitaires des voyageurs ».
Par ailleurs, toute personne « présentant les symptômes [du coronavirus] à l’arrivée et considérée comme cas suspect sera transférée au site d’isolement et pris en charge par le ministère de la Santé ».
Lundi, le Dr Eteni Longondo, s’était toutefois voulu rassurant, affirmant que le plan stratégique national élaboré par le ministère de la Santé allait être « mis en pratique », avant d’insister sur le fait que « le plus important, c’est la préparation, en commençant par donner une bonne information pour ne pas créer la panique dans la population ».
Parmi les mesures déployées, un système de surveillance et d’identification des cas suspects grâce à des caméras thermiques, installées aux postes-frontières et aéroports du pays. Le ministère de la Santé prévoit en outre de « pré-positionner » dans les principales villes du pays des moyens de transports pour acheminer vers les laboratoires les échantillons prélevées sur les personnes présumées contaminées.
La SADC suspend réunions et sommets
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Southern African Development Community – SADC) a de son côté pris la décision de suspendre plusieurs réunions prévues à l’agenda. Le sommet des chefs d’État des pays signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba – qui devait se tenir le 24 février et avait été reporté pour des raisons financières – pourrait de nouveau être reporté. Ou ne réunir les chefs d’État annoncés – Afrique du Sud, Angola, Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Congo, Centrafrique, Soudan, Soudan du Sud, Kenya, Tanzanie et Zambie – que via un système de visioconférence.
Airport officials have been screening for possible cases of the novel coronavirus in airports in the U.S. and in other countries such as this checkpoint at Wuhan Tianhe International Airport in Wuhan, China, where the illness originated.
-Une deuxième ville chinoise sera mise en quarantaine afin de contrôler la propagation d’un nouveau Coronavirus qui a déjà fait 17 morts en Chine.
Les autorités ont suspendu les vols et le trafic ferroviaire à destination et en provenance de Wuhan – une ville de 11 millions d’habitants – ainsi que tous les transports publics de la ville.
Des mesures similaires seront appliquées à Huanggang, une ville voisine de plus de sept millions d’habitants, à partir de minuit.
Il y a plus de 500 cas confirmés du virus, qui s’est propagé à l’étranger.
La nouvelle souche de coronavirus proviendrait d’un marché de Wuhan.
Un habitant de la ville a déclaré que l’atmosphère ressemblait à “la fin du monde”.
La décision de mise en quarantaine intervient alors que des millions de Chinois traversent le pays pour les prochaines vacances du Nouvel An lunaire.
Un autre habitant de Wuhan a déclaré sur le site de médias sociaux Weibo qu’ils étaient “au bord des larmes” lorsqu’ils ont entendu parler de la mesure de quarantaine.
Quelles sont les dernières nouvelles ?
La fermeture des transports publics de Wuhan est entrée en vigueur à partir de 10 heures, heure locale (02:00 GMT), laissant les gares et les aéroports normalement très fréquentés vides.
Les autorités sanitaires auraient rendu le port du masque obligatoire dans la ville.
Elles conseillent aux gens d’éviter les foules et les rassemblements publics.
La demande de gants en caoutchouc et de masques chirurgicaux est montée en flèche.
Taobao, le géant chinois de la vente en ligne, a averti les vendeurs de ne pas profiter de l’épidémie en augmentant les prix.
Copyright de l’imageGETTY IMAGESImage captionLes rayons des supermarchés se sont vidés à Wuhan alors que les habitants s’approvisionnaient
Quelques heures après l’entrée en vigueur de la fermeture de Wuhan, les autorités de Huanggang – à l’est de Wuhan – ont annoncé la suspension du système de bus et de trains de la ville à partir de minuit, et ont encouragé les gens à ne pas quitter la ville.
Les cafés, les cinémas, les théâtres et les centres d’expositions des deux villes ont été fermés.
Ezhou – une ville de plus d’un million d’habitants située juste au sud de Huanggang – a annoncé qu’elle avait fermé ses gares.
Tous les décès survenus jusqu’à présent se sont produits dans la province de Hubei, dont Wuhan est la capitale.
La plupart des 17 victimes étaient âgées et souffraient d’autres maladies chroniques, notamment de la maladie de Parkinson et du diabète.
Copyright de l’imageREUTERS
Un médecin d’un hôpital de Wuhan a parlé à la BBC
Le virus se propage maintenant à une vitesse alarmante. Les hôpitaux sont bondés de milliers de patients, qui attendent des heures pour voir un médecin – vous pouvez imaginer leur panique.
Normalement, Wuhan est un endroit où il fait bon vivre et nous sommes fiers de notre travail – les spécialistes ont élaboré ici un guide pour le diagnostic et le traitement des coronavirus.
Mais, j’ai peur parce que c’est un nouveau virus et les chiffres sont inquiétants.
Il y a deux jours, on nous a dit de ne pas aller travailler à cause du risque de contamination.
Si nous quittons notre domicile sur le campus de l’hôpital, nous sommes obligés de porter des masqIl dort en ce moment et nous essayons de le protéger le plus possible – en nous lavant les mains, en aérant l’appartement, en évitant tout contact avec les gens.
Dehors, je ne vois presque personne dans la rue. On nous a dit d’éviter de nous rassembler.
Je suis allée au supermarché pour acheter de la nourriture, mais il n’y avait plus rien – ni légumes ni biscuits. Certaines célébrations du Nouvel An lunaire sont annulées.
Les gens avaient acheté des billets pour rentrer chez eux pour le Nouvel An lunaire, mais ils ne peuvent plus y aller maintenant. Tout le monde est coincé ici et ne peut pas partir.
Que savons-nous du virus ?
Actuellement connu sous le nom de 2019-nCoV, le virus est considéré comme une nouvelle souche de coronavirus non encore identifiée chez l’homme.
Le virus Sars (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a tué près de 800 personnes dans le monde au début des années 2000, était également un coronavirus, tout comme le rhume.
Les autorités ont déclaré que ce nouveau virus provenait d’un marché de fruits de mer à Wuhan qui “effectuait des transactions illégales d’animaux sauvages”.
Le marché a été fermé depuis le début de l’année.
Certains chercheurs ont suggéré que la maladie pourrait provenir de serpents.
Selon une étude publiée mercredi dans le Journal of Medical Virology, l’analyse génétique suggère que les serpents sont “le réservoir le plus probable d’animaux sauvages” pour le virus, mais cela devrait être confirmé par d’autres études.
Copyright de l’imageGETTY IMAGESImage captionTous les services ferroviaires au départ de Wuhan ont été suspendus
D’autres chercheurs ont remis en question cette affirmation.
Il existe également des preuves de transmission interhumaine, le virus se transmettant des patients aux membres de leur famille et aux travailleurs de santé.
Mais comprendre davantage comment le virus se transmet entre les personnes est l’une des principales questions en suspens dans cette épidémie.
Le virus infecte les poumons et les symptômes commencent par une fièvre et une toux.
Il peut évoluer vers un essoufflement et des difficultés respiratoires.
Le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) débat toujours de l’opportunité de déclarer ou non une “urgence mondiale” concernant le nouveau virus.
Une urgence mondiale est le niveau d’alerte le plus élevé que l’OMS puisse déclencher et a déjà été utilisée pour réagir à la grippe porcine, au virus Zika et au virus Ebola.
Quelle est la situation au niveau mondial?
Les autorités du monde entier ont annoncé des mesures de contrôle pour les passagers en provenance de Chine.
La Thaïlande a confirmé quatre cas de virus, le plus grand nombre en dehors de la Chine.
Les États-Unis, le Japon, Taïwan et la Corée du Sud ont tous signalé un cas chacun.
Le premier cas américain a été confirmé mardi.
Le président Donald Trump a déclaré que la situation était “totalement sous contrôle” et qu’il faisait confiance aux informations fournies par les autorités chinoises.