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  • CPI: la défense de Blé Goudé conteste les accusations sur ses discours

    CPI: la défense de Blé Goudé conteste les accusations sur ses discours


    Par
    RFI

    Publié le 20-11-2018
    Modifié le 20-11-2018 à 23:47

    Suite du procès devant la Cour pénale internationale, de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. L’ex-président ivoirien et l’ancien leader du Congrès des jeunes patriotes sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Depuis la semaine dernière, la défense tente de convaincre les juges d’acquitter les deux responsables politiques. Ce matin encore, les avocats de Charles Blé Goudé se sont intéressés à un aspect : ses discours.

    C’est un aspect important du dossier de l’accusation. Le procureur soutient que les discours prononcés par Charles Blé Goudé pendant la crise ont attisé les violences. Selon Eric MacDonald, ces allocutions, même implicites, avaient un effet et incitaient à la violence, vu le contexte de tensions.

    Plusieurs témoins ont notamment fait état de violences le 25 février tôt le matin, dans le quartier de Yopougon : bus incendié, clash entre habitants de deux quartiers voisins. Pour le procureur, ces échauffourées sont le résultat d’un « discours incendiaire » de Charles Blé Goudé au cours d’une réunion tenue ce jour-là au Baron Bar.

    Eric MacDonald s’appuie sur deux extraits de l’allocution du leader des Jeunes patriotes. Son analyse : il s’agit d’un appel à la violence, bien que ces messages ne contiennent pas de mot d’ordre « explicite » selon ses mots.

    Tout l’enjeu pour les avocats de Charles Blé Goudé, c’est de démonter cet argument. Et c’est sur le ton de l’absurde qu’ils abordent cette question. « Comment peser la force des messages de Blé Goudé ? Comment interpréter ces messages ? », s’interroge pêle-mêle Me Alexander Knoops. L’avocat dénonce, avec ironie, un « exercice arbitraire ». Selon la défense, le procureur n’a pas pu présenter de témoin, qui affirment avoir commis des violences après avoir écouté de présumés « mots d’ordre » prononcés par Charles Blé Goudé.

    Le procureur présente ce discours comme celui qui met le feu aux poudres. La défense de Charles Blé Goudé va en lire quelques extraits.

    Me Ndry Claver, l’un des avocats de Charles Blé Goudé

    20-11-2018
    – Par
    Bineta Diagne

    Mauvaise interprétation va même jusqu’à rétorquer la défense : Charles Blé Goudé met clairement en garde contre les risques d’une guerre civile. « Il y a eu des discours d’ouverture ici où l’on a dit qu’on allait vous faire la preuve que M. Blé Goudé appelait à la haine, pour nous dire quatre ans après le transfert de Charles Blé Goudé ici, qu’on n’a pas de formule explicite d’appel à commettre des actes violents ! Ce n’est pas acceptable », s’emporte Me N’dri Claver.

    Charles Blé Goudé écoute avec attention cet argumentaire. Il rejette cette image de milicien que lui attribue le procureur. A travers cette audience, il espère que ses avocats convaincront les trois juges que ses messages étaient des appels à la non-violence.

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  • CPI: la défense de Charles Blé Goudé remet en cause un témoin clé du procureur

    CPI: la défense de Charles Blé Goudé remet en cause un témoin clé du procureur


    Par
    RFI

    Publié le 19-11-2018
    Modifié le 19-11-2018 à 14:16

    Reprise ce lundi du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son coaccusé Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale, à La Haye. Ces deux responsables politiques sont poursuivis pour crimes contre l’humanité pour leur rôle présumé dans les violences postélectorales de 2010-2011. Ce lundi, les avocats de Charles Blé Goudé ont la parole. Et ce lundi matin, la défense a remis en question la crédibilité d’un témoin clé du procureur.

    Il y a quelques mois, le procureur avait appelé à la barre, un témoin de l’intérieur et qui se présentait lui-même, comme un commandant du GPP, le Groupement patriotique pour la paix. Le but du procureur était de montrer l’emprise de Charles Blé Goudé sur plusieurs milices au moment de la crise. Mais sur le fond, la défense estime que ce témoin apporte plus de confusion que toute autre chose : ses propos sont contradictoires. Et plusieurs preuves utilisées par le procureur, pour rendre ce témoin fiable, ne sont pas signées ou datées.

    Pas de valeur juridique pour la défense

    Pour la défense, tout ceci n’a donc pas de valeur juridique. Impossible de prouver dans quelle mesure les Forces de défense et de sécurité (FDS) recrutaient et formaient les jeunes appartenant à différentes milices pour les intégrer dans ses rangs. Tout au long de cette audience, Charles Blé Goudé, écoute attentivement ses avocats. Tout comme l’ensemble du tribunal, où règne une ambiance plutôt studieuse ce lundi.

    Ces audiences sont importantes pour la défense, tout comme la diaspora, qui continue de se mobiliser pour suivre le procès. Il s’agit surtout de militants : il y a parmi eux de nombreux représentants du Front populaire ivoirien (FPI) en Europe. Mais aussi d’anciens acteurs de la crise, qui vivent en exil depuis 2011. Des personnes qui sont arrivées en bus tôt ce matin, pour suivre le procès.

    L’optimisme des militants

    Ces militants sont là pour afficher leur soutien à leurs leaders. Dès qu’une audience est suspendue, ils en profitent pour saluer Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. On sent un certain optimisme de leur part.

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