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  • DĂ©mocratie en Afrique : comme Goodluck Jonathan, ils ont acceptĂ© leur dĂ©faite avec fair-play

    Démocratie en Afrique : comme Goodluck Jonathan, ils ont accepté leur défaite avec fair-play

    diouf-wade-Le monde salue le geste rĂ©publicain du prĂ©sident Goodluck Jonathan qui a reconnu mardi sa dĂ©faite face au candidat de l’opposition l’ex-gĂ©nĂ©ral Muhammadu Buhari. Avant lui, d’autres dirigeants africains se sont retirĂ©s aprĂšs avoir Ă©tĂ© battus aux Ă©lections.

    La journĂ©e du 31 mars 2015 est rentrĂ©e dans les annales glorieuses de la dĂ©mocratie au Nigeria et en Afrique. Car, au fur et Ă  mesure que les rĂ©sultats s’égrenaient – et dessinaient une dĂ©faite du prĂ©sident sortant-, la crainte d’un dĂ©ferlement de violence sur le pays le plus peuplĂ© d’Afrique augmentait.

    Pourtant, un simple coup de fil (suivi quelques heures plus tard par un communiquĂ© officiel) a suffi Ă  dĂ©samorcer une situation jugĂ©e par les observateurs comme “une cocotte-minute qui pouvait exploser Ă  tout moment”. Goodluck Jonathan s’est comportĂ© en “gentleman dĂ©mocrate” en reconnaissant sa dĂ©faite avec Ă  la clĂ©, un appel au calme lancĂ© Ă  ses partisans qui n’attendaient pourtant qu’un simple mot –fraudes- pour semer le chaos dans le pays.

    Si sous d’autres cieux un pareil geste est la rĂšgle, en Afrique le constat est malheureusement autre. Depuis 1990, cinq chefs d’États dans seulement trois pays ont rendus le tablier aprĂšs avoir Ă©tĂ© battus dans les urnes par leurs adversaires.

    • Mathieu Kerekou : (BĂ©nin 1991)

    © AFP

    AprĂšs avoir dirigĂ© le BĂ©nin d’une main de fer entre 1972 et 1991, Mathieu Kerekou a acceptĂ© de convoquer une “ConfĂ©rence nationale” rassemblant l’ensemble des forces vives du pays. PrĂ©sidĂ©e par l’ArchevĂȘque de Cotonou de l’époque, Mgr Isidore de Souza, la confĂ©rence ouvre le pays au multipartisme et Ă  des Ă©lections transparentes en 1991. Battu par  l’opposant et premier ministre de la transition NicĂ©phore Soglo, Mathieu Kerekou accepte sa dĂ©faite et se retire momentanĂ©ment de la scĂšne politique bĂ©ninoise.

    • NicĂ©phore Soglo : (BĂ©nin 1996)

    © AFP

    Cinq ans aprĂšs avoir remportĂ© la premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle post-ConfĂ©rence nationale, NicĂ©phore Soglo est battu dans les urnes par son Ă©ternel adversaire Mathieu Kerekou. NicĂ©phore Soglo reconnaĂźt trĂšs vite sa dĂ©faite et s’impose Ă  la tĂȘte de l’opposition bĂ©ninoise avant d’ĂȘtre Ă©lu en dĂ©cembre 2002 Ă  la tĂȘte de la mairie de Cotonou, capitale Ă©conomique du BĂ©nin. Aujourd’hui, les deux anciens rivaux – qui vivent au BĂ©nin – sont considĂ©rĂ©s comme des sages dans le paysage politique au pays du roi BĂ©hanzin.

    • Abdou Diouf : (SĂ©nĂ©gal 2000)

    © AFP

    L’élection prĂ©sidentielle de mars 2000 constitue un important point de repĂšre dans l’évolution dĂ©mocratique au SĂ©nĂ©gal. AprĂšs avoir succĂ©dĂ© le 1er janvier 1981 Ă  LĂ©opold SĂ©dar Senghor, Abdio Diouf a Ă©tĂ© Ă©lu en 1983 puis réélu en 1988 et en 1993. Battu au second tour de l’Ă©lection prĂ©sidentielle de 2000 par l’opposant Abdoulaye Wade, Diouf se retire de la vie politique et prend la tĂȘte en octobre 2002 de l’Organisation internationale de la francophonie.

    • Abdoulaye Wade : (SĂ©nĂ©gal 2012)

     

    © AFP

    AprĂšs avoir tentĂ© l’aventure sans succĂšs en 1978, 1983, 1988 et 1993, Abdoulaye Wade accĂšde Ă  la prĂ©sidence en mars 2000 aprĂšs avoir remportĂ© le second tour de l’élection contre Abdou Diouf. Réélu en 2007 le chantre du “Sopi” (changement en wolof) est dĂ©fait lors de l’élection prĂ©sidentielle de mars 2012 par Macky Sall, un de ses anciens lieutenants. Wade accepte sa dĂ©faite et passe le tĂ©moin Ă  son successeur le 12 avril.

    • Joyce Banda : (Malawi 2014)

    © Thoko Chikondi/AP/SIPA
    En 2009, Joyce Banda a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e vice-prĂ©sidente du Malawi par le prĂ©sident Bingu wa Mutharika. Elle succĂšde Ă  ce dernier dĂ©cĂ©dĂ© le 7 avril 2012. Joyce Banda se prĂ©sente Ă  la prĂ©sidentielle du 20 mai 2014 oĂč elle est battue par Peter Mutharika. AprĂšs avoir annoncĂ© l’annulation du scrutin invoquant de “graves irrĂ©gularitĂ©s”, elle accepte finalement sa dĂ©faite et passe le tĂ©moin Ă  son adversaire.

    (Jeune Afrique)

  • Trente Ă©lĂ©phants tuĂ©s en quinze jours par des braconniers dans le parc de la Garamba

    Trente éléphants tués en quinze jours par des braconniers dans le parc de la Garamba

    Elephant-Trente Ă©lĂ©phants ont Ă©tĂ© abattus en deux semaines dans le Parc national de la Garamba, dans le nord-est de la RDC. Les responsables du parc accusent un groupe de braconniers soudanais d’avoir commis ce massacre.

    Selon Jean-Marc Froment, directeur chargĂ© de la Conservation d’African Parks, ONG qui cogĂšre le Parc de la Garamba avec l’Institut congolais pour la Conservation de la nature (ICCN), “un groupe de Soudanais du Nord s’est introduit dans le parc, s’est rĂ©parti en petits groupes et a abattu trente Ă©lĂ©phants durant quinze jours”. “Ces gens ont beaucoup chassĂ© en RĂ©publique centrafricaine et dans le nord (de la RĂ©publique dĂ©mocratique) du Congo, mais la densitĂ© d’Ă©lĂ©phants lĂ -bas est trĂšs faible, donc ils vont de plus en plus loin, a-t-il expliqué  Ils cherchent les derniers Ă©lĂ©phants, comme tout le monde. Ce sont des chasseurs trĂšs expĂ©rimentĂ©s.”

    D’aprĂšs un recensement effectuĂ© en 2014, le Parc national de la Garamba abrite quelque 1 700 Ă©lĂ©phants, ce qui en fait une cible de choix pour les braconniers. Les quelque 150 “rangers” du Parc doivent surveiller environ 13 000 km carrĂ©s de savanes et de forĂȘts.

    Les braconniers soudanais sillonnent l’Afrique centrale Ă  cheval

    En juin 2014, des braconniers avaient abattu – certains Ă  partir d’un hĂ©licoptĂšre – 68 Ă©lĂ©phants en deux mois dans la Garamba, soit 4% de la population de pachydermes du parc. Ce massacre avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  des chasseurs soudanais, qui sillonnent l’Afrique centrale Ă  cheval, parfois sur des milliers de kilomĂštres. Des braconniers soudanais sont Ă©galement soupçonnĂ©s d’ĂȘtre responsables du massacre de 300 Ă©lĂ©phants dans le Parc national de Bouba N’Djida, dans le nord du Cameroun, en fĂ©vrier 2012, puis d’au moins 89 autres prĂšs de Ganba, dans le sud du Tchad, en mars 2013.

    L’annonce de ce nouveau massacre intervient alors que s’ouvrait lundi une confĂ©rence internationale d’experts Ă  Kasane, au Botswana, pour tenter de sauver les Ă©lĂ©phants d’Afrique. Le comptage des pachydermes sur le continent n’est pas une science exacte, mais il restait environ 470 000 individus Ă  l’Ă©tat sauvage en 2013, contre 550 000 en 2006.

    InquiĂ©tudes pour la survie des Ă©lĂ©phants d’Afrique

    Au rythme de 25 Ă  30 000 animaux abattus par an, la mortalitĂ© surpasse dĂ©sormais le taux de natalitĂ© de cet animal, qui n’a qu’un petit Ă  la fois, aprĂšs une gestation de 21 mois. Autrement dit, si la tendance se poursuit, l’Ă©lĂ©phant d’Afrique est condamnĂ© Ă  mort. Le dĂ©clin est dĂ©jĂ  particuliĂšrement net en Afrique de l’Est, au Kenya et en Tanzanie.

    Des cartes des “routes de l’ivoire”, Ă©laborĂ©es par l’association Traffic – spĂ©cialisĂ©e dans la traque des exportations illĂ©gales d’espĂšces menacĂ©es – montrent d’ailleurs clairement que c’est par les ports ou aĂ©roports kenyans et tanzaniens que la plus grande partie de l’ivoire de contrebande quitte l’Afrique. “L’or blanc” transite gĂ©nĂ©ralement par la Malaisie, le Vietnam, les Philippines ou Hong-Kong, avant de gagner ses destinations finales, essentiellement la Chine et la ThaĂŻlande. LĂ , les dĂ©fenses d’Ă©lĂ©phants abattus deviennent des bijoux, des objets d’arts ou des sculptures, trĂšs prisĂ©es des riches Asiatiques.

    (Avec AFP)

  • LE DECOUPAGE TERRITORIAL DU KATANGA EN 4 : CONDITIONS DE SA REUSSITE AU DELA D’UN SCEPTICISME AFFICHE

    LE DECOUPAGE TERRITORIAL DU KATANGA EN 4 : CONDITIONS DE SA REUSSITE AU DELA D’UN SCEPTICISME AFFICHE

    Nouvelle carte RDC-I. PRELIMINAIRES
    Comme un fleuve irriguĂ© par de nombreux affluents, voilĂ  plus de neuf ans  que l’on entend des voix s’élever pour ou contre le « dĂ©coupage territorial », rappelant l’époque de la tour de Babel  avec son cortĂšge de divisions et d’incomprĂ©hensions. Cette cacophonie s’est intensifiĂ©e depuis la rĂ©cente  promulgation de la loi de programmation n° 15/004 du 28 fĂ©vrier 2015 dĂ©terminant les modalitĂ©s d’installation de nouvelle s provinces.
    En effet, Ă  la faveur de la rĂ©vision constitutionnelle sanctionnĂ©e par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, l’article 226 de la Constitution fut modifiĂ© dans le sens de la suppression du dĂ©lai constitutionnel initial, laissant au lĂ©gislateur le soin d’adopter une loi de programmation dĂ©terminant les modalitĂ©s d’installation de ces nouvelles provinces.
    Ladite loi de programmation – tant attendu – a pour objet la mise en application  de la volontĂ© du peuple congolais. Elle fixe un nouveau calendrier d’installation des provinces qui est conçu en deux phases : la premiĂšre concerne la Ville de Kinshasa et les quatre provinces actuelles non dĂ©membrĂ©es ; la seconde, dont la durĂ©e ne peut excĂ©der cent vingt jours Ă  dater de la mise en place des commissions, concerne les autres provinces dont le Haut- Lomami, le Haut- Katanga, le Lualaba et le Tanganyika issues de la province du  Katanga.
    Cette loi dĂ©finit Ă©galement les actions Ă  entreprendre en vue de la mise en place effective de ces provinces, parmi lesquelles la dĂ©signation des membres de la commission, par le dĂ©cret du Premier Ministre, chargĂ©s d’effectuer des tĂąches spĂ©cifiques notamment,  d’établissement de l’actif et du passif des anciennes provinces.
    En optant pour la « dĂ©centralisation », la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC) n’innove pas. Plusieurs pays africains l’ont optĂ© Ă  la suite des crises Ă©conomiques, sociales et/ou politiques qu’ils ont connu. La dĂ©centralisation est souvent perçue comme la panacĂ©e pour relever toute une sĂ©rie de dĂ©fis en matiĂšre de dĂ©veloppement: reconstruire l’État, combattre la corruption, restaurer la confiance dans le gouvernement, promouvoir des formes de gouvernance plus participatives et lutter contre la pauvretĂ©. En pratique, les choses sont loin d’ĂȘtre aussi simples si, pour d’aucuns, la dĂ©centralisation est intrinsĂšquement une bonne chose Ă  laquelle il convient d’avoir recours en toutes circonstances, il existe cependant un courant de scepticisme important et la RDC ne fait pas exception.
    C’est pourquoi il sied de rĂ©flĂ©chir sur les conditions de sa rĂ©ussite !
    II. AU DELA DES PESANTEURS ET SCEPTICISME AFFICHES
    Depuis que la dĂ©centralisation fut introduite dans la Constitution, sa matĂ©rialisation en RDC n’a cessĂ©e de  rencontrer des pesanteurs qui font que l’urgence de l’application de cette politique fut diversement apprĂ©ciĂ©e. Pour nous en convaincre, nous faisons recours Ă  la situation de la province du Katanga. En effet, au terme de l’article 2 de la Constitution, la RDC compte 25 provinces et la ville de Kinshasa, contre 10 provinces et la capitale actuellement. En clair, il sera procĂ©dĂ© au dĂ©coupage territorial. À ce sujet, le Katanga qui Ă©clate en quatre provinces : le Haut- Lomami, le Haut- Katanga, le Lualaba et le Tanganika. Mais l’on a assistĂ© au chapelet des pĂ©titions et des contre-pĂ©titions sur le dĂ©coupage ou non du Katanga, lettres ouvertes et prises de position confuses. Tous les coups furent permis.  Certains opĂ©rateurs politiques soutenant mordicus le processus compte tenu de leur attachement Ă  de sentiments tribaux et/ou ethniques. Par contre ceux qui sont en dĂ©faveur de la dĂ©cision craignent de perdre certains avantages.
    Au-delĂ  de toutes ces positions, contre-positions, peurs et cauchemars sur le dĂ©coupage territorial au Katanga, il est impĂ©rieux que les antagonistes aient prĂ©sent Ă  l’esprit que la RDC est un « Etat uni et Indivisible» et la dĂ©centralisation, d’essence constitutionnelle soit-elle, n’est pas synonyme de fĂ©dĂ©ralisme, encore moins de confĂ©dĂ©ralisme. La ligne de dĂ©marcation mĂ©rite d’ĂȘtre rapidement tracĂ©e

    Ainsi, nous soutenons qu’il ne s’agit plus de dĂ©cider si le dĂ©coupage  territorial  est une option, ou de ne pas la voir franchir l’étape du stade initial, mais plutĂŽt de savoir comment le mettre en Ɠuvre dans la pratique pour qu’il puisse rĂ©aliser les objectifs qu’il s’est fixĂ©s en assurant Ă  la fois la stabilitĂ©, l’efficacitĂ© de l’Etat ainsi que les libertĂ©s dĂ©mocratiques crĂ©atrices d’idĂ©es et de progrĂšs. Ainsi, la RDC a pris un tournant dĂ©cisif dans le mode de gouvernance de ses provinces puisque les principes de l’Etat central fortement dĂ©centralisĂ© ont Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©s comme fil conducteur pour le fonctionnement des institutions.
    L’on doit effacer les peurs d’ĂȘtre chassĂ©s dans telle ou telle autre contrĂ©e ou d’aller obligatoirement rĂ©sider ou travailler uniquement dans sa province dite d’origine car, tout congolais a le droit de s’établir partout ou il veut et personne ne pourra le lui en priver sans violer la Constitution et les droits fondamentaux. Pour ce faire, ayons tout simplement Ă  l’esprit l’idĂ©e que  la dĂ©centralisation est juridiquement un mode d’organisation des pouvoirs publics. C’est le transfert de certaines compĂ©tences de l’Etat Ă  des collectivitĂ©s territoriales, autonomes financiĂšrement et juridiquement du pouvoir central. Mais en rĂ©alitĂ©, elle est aussi l’affaire de chaque citoyen car elle modifie profondĂ©ment ses relations avec les pouvoirs publics. TOCQUEVILLE affirmait par exemple que la centralisation administrative n’Ă©tait propre « qu’Ă  Ă©nerver les peuples » car elle tendait « Ă  diminuer parmi eux l’esprit de citĂ© ».
    En RDC, les mutations institutionnelles et socio-politiques attendues doivent ĂȘtre comprises comme un Ă©largissement de la dĂ©mocratie participative pour stimuler la responsabilisation des acteurs Ă  la base. Dans ce sens, la dĂ©centralisation offre non seulement des espoirs d’un renforcement de la dĂ©mocratie et de la bonne gouvernance locale mais aussi des promesses d’une plus grande efficacitĂ© et efficience dans l’offre de services adaptĂ©s aux besoins locaux et un cadre adaptĂ© pour atteindre les objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement. Toutefois, la dĂ©centralisation n’apportera une plus grande efficience dans l’offre des services, une meilleure gouvernance locale et ne contribuera Ă  la rĂ©duction de la pauvretĂ© et Ă  la consolidation de la paix sociale seulement si certaines conditions sont remplies.
    III. QUELQUES CONDITIONS POUR UN DECOUPAGE TERRITORIAL REUSSI AU KATANGA ET EN RDC
    3.1. Le respect et la compréhension des textes légaux qui organisent le découpage territorial  par le peuple et ses élus
    La culture dĂ©mocratique veut qu’aprĂšs la promulgation de la loi de programmation qui dĂ©termine, en application de l’article 226 de la Constitution les modalitĂ©s d’installation de nouvelles Provinces en RDC et pour le cas d’espĂšces, qui dĂ©termine les quatre provinces qui sont issues de la province du Katanga telles que Ă©numĂ©rĂ©es Ă  l’article 2 de la Constitution, les frondeurs doivent s’incliner et se mettre au pas. Il leur aussi appartient le droit de mener d’autres dĂ©marches lĂ©gales pour que leurs desideratas soient entendus pour un remembrement ou pour un autre dĂ©membrement possible. Cela doit cependant se faire dans  le strict respect des normes.
    L’on entend donc par modalitĂ©s d’installation de nouvelles Provinces, l’ensemble des opĂ©rations Ă  effectuer dans chaque Province selon le calendrier d’installation des nouvelles provinces .
    A ce sujet, l’on doit retenir que l’installation de nouvelles Provinces et de la Ville de Kinshasa se dĂ©roule en deux phases dont la premiĂšre phase concerne les Provinces du Kongo Central, du Maniema, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et la Ville de Kinshasa.  La deuxiĂšme phase concerne les Provinces du Bas-UelĂ©, de l’Equateur, du Haut-Katanga, du Haut-Lomami, du Haut-UĂ©lĂ©, de l’Ituri, du KasaĂŻ, du KasaĂŻ Central, du KasaĂŻ Oriental, du Kwango, du Kwilu, du Lomami, du Lualaba, de MaĂŻ-Ndombe, de la Mongala, du Nord-Ubangi, du Sankuru, du Sud-Ubangi, du Tanganyika, de la Tshopo et de la Tshuapa. [ Article 3]
    L’installation des nouvelles provinces issues du Katanga se fait dans les quinze jours suivant la promulgation loi  et pour les besoins de leurs installations, sur proposition du Ministre ayant l’intĂ©rieur  dans ses attributions, un DĂ©cret dĂ©libĂ©rĂ© en Conseil des Ministres met en place une Commission par Province Ă  dĂ©membrer, ici le Katanga qui comprendra aussi des sous-commissions en vue d’effectuer les opĂ©rations relatives Ă  l’installation.
    ComposĂ©e d’au plus quinze membres Ă  raison de trois membres par sous-commission, la Commission a pour tĂąches de  :
    – Ă©tablir l’état des lieux de la Province ;
    – dresser l’actif et le passif de la Province ;
    – repartir, entre les nouvelles Provinces, le patrimoine ainsi que les ressources humaines et financiĂšres.
    Il sied donc d’insister sur le respect par l’exĂ©cutif national de mettre en place cette commission et que le travail dĂ©bute sans oublier  l’audit afin de contrer les dissipations et autres manipulations financiĂšres et  dissimulations des deniers par les dirigeants sortant !
    3.2. L’avenir du  dĂ©coupage territorial quand les dĂ©putĂ©s provinciaux demeurent encore acteurs voire actifs
    Dans les trente jours de sa constitution, la Commission prĂ©sente son rapport des travaux Ă  l’AssemblĂ©e provinciale existante qui en prend acte.
    La prĂ©sentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’AssemblĂ©e provinciale existante enclenchent le processus d’éclatement de la Province.
    Il sied de nous poser la question de la lĂ©gitimitĂ© et du sĂ©rieux des dĂ©putes provinciaux qui doivent prendre acte du rapport de la commission afin d’enclencher le processus si l’on sait que la plupart desdits dĂ©putĂ©s sont des godillots comme bien Ă©laborĂ© dans notre livre intitulĂ© « Le parlement provincial pour quoi faire ? » . N’est-ce pas laisser cette charge entre les mains de ceux qui ne partagent pas voire ne portent pas la voix du peuple depuis leurs Ă©lections par hasard en 2006 ? Pour le cas du Katanga, comment cette institution – AssemblĂ©e provinciale – peut-elle enfin se prendre au sĂ©rieux et ne pas demeurer sous le dictat de son « speaker » ennemi du dĂ©coupage territorial quand ses intĂ©rĂȘts sont menacĂ©s oubliant que le fĂ©dĂ©ralisme tant prĂŽnĂ© n’est pas loin de ce qui se trouve sur le gĂąteau ?
    Au regard de la loi de programmation, le quinziĂšme jour suivant la prĂ©sentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’AssemblĂ©e provinciale existante, chaque AssemblĂ©e provinciale de la nouvelle Province se rĂ©unit de plein droit en session extraordinaire en vue de :
    1. l’installation du Bureau provisoire dirigĂ© par le doyen d’ñge assistĂ© de deux membres les moins ĂągĂ©s ;
    2. la validation des pouvoirs qui vaut pour le reste du mandat Ă  courir.;
    3. l’élaboration et l’adoption du RĂšglement intĂ©rieur ;
    4. l’élection et l’installation du Bureau dĂ©finitif ;
    5. l’élection du Gouverneur et du Vice-gouverneur de Province, conformĂ©ment Ă  l’article 168 de la Loi Ă©lectorale.
    La sĂ©ance d’ouverture est prĂ©sidĂ©e par le fonctionnaire ayant le grade le plus Ă©levĂ© dans l’administration publique de la nouvelle Province.
    La session extraordinaire prend fin Ă  l’épuisement de l’ordre du jour.
    Lorsqu’une AssemblĂ©e provinciale ne se rĂ©unit pas dans le dĂ©lai sans motif valable, le Ministre ayant l’intĂ©rieur dans ses attributions la convoque en session extraordinaire. Dans ce cas, la sĂ©ance d’ouverture est prĂ©sidĂ©e par un dĂ©lĂ©guĂ© du Ministre de l’IntĂ©rieur.
    La durĂ©e de l’installation effective des institutions provinciales ne peut excĂ©der cent vingt jours Ă  dater de la mise en place des Commissions. VoilĂ  donc qu’il est urgent que la commission soit nommĂ©e et mise en place et que le travail se fasse sans dĂ©lai pour que les dĂ©putĂ©s provinciaux ne se refugient derriĂšre le dĂ©faut de commission alors qu’ils doivent cette fois-ci sortir de leurs carcans et devenir des tambourineurs justifiant leur existence par les deux attributions fondamentales qui fondent la compĂ©tence de tout parlement : adopter la loi des hommes, et contrĂŽler l’Administration chargĂ©e de l’appliquer. Cette double justification rĂ©pond Ă  la thĂ©orie de la sĂ©paration des pouvoirs de MONTESQUIEU.  Pourtant, le Parlement provincial du Katanga a fait montre de l’amateurisme ou carrĂ©ment ce qu’il convient d’appeler « l’analphabĂ©tisme parlementaire », « l’incultisme  dĂ©mocratique », etc.
    Il est certes vrai qu’avec les Ă©lections passĂ©es, nous avions dans une certaine mesure saluĂ© la victoire de la dĂ©mocratie. Mais, une question demeure : Avons-nous choisi des bons acteurs ? La rĂ©ponse est bien connue de tous. De plus en plus, nous dĂ©plorons amĂšrement la crise de lĂ©gitimitĂ© que les Parlements provinciaux, institutions pivots de la dĂ©mocratie – traversent. Au Katanga, le gouvernement provincial dominant l’agenda; la cohabitation entre les deux institutions politiques provinciales basĂ©e sur les intĂ©rĂȘts Ă©goĂŻstes et mesquins ont engendrĂ© une gouvernance provinciale peu transparente dĂ©mocratiquement, et les citoyens se demandant a quand le bout du tunnel ? Serait-ce par  l’installation des nouvelles provinces ?
    De ce qui prĂ©cĂšde, l’on est en droit de se demander dans quelles mesures, l’AssemblĂ©e provinciale qui doit ĂȘtre le symbole de l’expression dĂ©mocratique joue-t-elle encore un rĂŽle dans le processus de dĂ©cision politique de nos dĂ©mocraties dans les nouvelles provinces? Ainsi, avec le lancement du processus d’installation des nouvelles provinces, il sied que les dĂ©putĂ©s rĂ©flĂ©chissent sur leur rĂŽle. Il est temps que le Parlement provincial cherche d’apparaĂźtre de plus en plus comme une institution Ă  mĂȘme de rĂ©pondre aux attentes dĂ©mocratiques profondes. Sans ĂȘtre le lieu unique des dĂ©cisions importantes, le Parlement en est bien souvent la condition nĂ©cessaire. Il ne doit plus ĂȘtre  « la chambre d’enregistrement » ou mieux « la caisse de rĂ©sonance »  que l’on dĂ©nonce, mais un acteur incontournable dans un systĂšme global de production de la norme : lieu de nĂ©gociation de la dĂ©cision finale, tribune d’affrontement des idĂ©es, meilleur moyen d’assurer un dĂ©bat transparent et Ă©quilibrĂ©. Par ailleurs, le Parlement devra ĂȘtre de plus en plus, notamment dans sa fonction de contrĂŽle, comme un acteur Ă  mĂȘme de rĂ©pondre Ă  l’exigence croissante de compte-rendu, constituant ainsi des garanties dĂ©mocratiques : les Gouvernements  provinciaux des nouvelles provinces issues du Katanga devront agir dĂ©sormais sous le contrĂŽle effectif des parlementaires.
    3.3. L’implication active des citoyens dans le processus
    Presque tous les dĂ©bats voire « Ă©bats et Ă©mois » sur le dĂ©coupage en RDC sont faits en l’absence du peuple, le souverain et bĂ©nĂ©ficiaire primaire. Il est donc important que les citoyens soient au centre du processus par implication active dans le processus. En effet, pour que rĂ©ussisse la dĂ©centralisation, le processus doit ĂȘtre inspirĂ© par l’exigence de la population d’une redĂ©finition des rapports entre l’État et ses citoyens et non ĂȘtre l’Ɠuvre des calculs politiciens. La population locale doit s’approprier la rĂ©forme pour veiller Ă  ce que l’esprit de la dĂ©centralisation soit respectĂ©, que les dispositions juridiques formelles reflĂštent ses prĂ©occupations et les rĂ©alitĂ©s dans lesquelles elle vit et que ces derniĂšres soient appliquĂ©es. Pour y parvenir de façon efficace, la population doit acquĂ©rir un certain nombre de compĂ©tences et d’aptitudes, en particulier une bonne comprĂ©hension des textes relatifs Ă  la dĂ©centralisation. Les citoyens doivent avoir une meilleure comprĂ©hension des enjeux et de la maniĂšre dont ils peuvent participer et intervenir efficacement au niveau local dans les processus de prise de dĂ©cisions qui affectent leur vie et leurs moyens d’existence. Fondamentalement, la population locale doit avoir foi dans les rĂ©formes et les opportunitĂ©s qu’elles offrent, ĂȘtre convaincue qu’elle est capable de jouer un rĂŽle important et demander aux collectivitĂ©s de lui rendre compte de la gestion des affaires locales.
    Reconnaissons cependant que la rĂ©alisation de cette condition est un dĂ©fi majeur en RDC car le chapelet de la pauvretĂ© et l’analphabĂ©tisme, freine la participation active et informĂ©e des populations locales. LĂ  oĂč l’information existe, elle apparaĂźt souvent tintĂ©e des discours partisanes et de division pour faire Ă©chec Ă  la dĂ©centralisation.
    3.4. Rendre des entités décentralisées et leurs animateurs capables et compétitifs
    Fort de l’arsenal juridique sur la dĂ©centralisation, les collectivitĂ©s locales doivent assurer des services sociaux et Ă©conomiques (santĂ©, alimentation en eau, Ă©ducation, etc.) sur la base de plans de dĂ©veloppement locaux. Elles sont censĂ©es s’acquitter de ces services dans la concertation et l’équitĂ©, en veillant Ă  la pleine participation des communautĂ©s qui relĂšvent de leur autoritĂ©. L’une des raisons principales de la dĂ©centralisation est d’accroĂźtre l’efficience et l’efficacitĂ© gĂ©nĂ©rales en permettant aux collectivitĂ©s locales de renforcer leur sensibilitĂ©, leur responsabilitĂ© Ă  l’égard des citoyens et l’efficacitĂ© de la production et de la fourniture de services. Ainsi, le processus de dĂ©centralisation est essentiel pour que les instances locales puissent jouer un rĂŽle actif et important en termes de gouvernance locale.
    À court terme, le succĂšs de la dĂ©centralisation dĂ©pend largement de la mesure dans laquelle la population locale constate qu’elle apporte des avantages tangibles. Étant donnĂ©s les niveaux de pauvretĂ© actuels, cette population, qui perçoit les principes de la gouvernance dĂ©mocratique comme essentiels Ă  l’expression de ses initiatives, veut aussi voir mises en Ɠuvre des mesures concrĂštes susceptibles de rĂ©soudre ses problĂšmes quotidiens : Installations sanitaires et Ă©ducatives inadaptĂ©es, alimentation en eau insuffisante, manque d’opportunitĂ©s en matiĂšre d’emploi, de dĂ©bouchĂ©s commerciaux et d’investissement, routes impraticables voire inexistantes, etc. Si les collectivitĂ©s locales ne peuvent rĂ©pondre Ă  ces questions, cela compromettra gravement leur lĂ©gitimitĂ© et la possibilitĂ© d’opĂ©rer des changements structurels dans le mode de gestion des affaires locales.
    Il sera aussi essentiel de renforcer les capacitĂ©s des autoritĂ©s locales pour rĂ©pondre aux dĂ©fis de la « dĂ©centralisation- dĂ©coupage » et leur permettre d’agir en adoptant une dĂ©marche participative, transparente et durable pour rĂ©ussir Ă  gagner la confiance et la reconnaissance de la population locale, et, Ă  terme, dĂ©velopper et renforcer leur autonomie financiĂšre. Reconnaissons cependant, que cela ne sera pas que facile.
    3.5. Fournir un cadre institutionnel favorable qui donne l’autoritĂ© et les pouvoirs de dĂ©cision au niveau local.
    Les textes lĂ©gaux sur la dĂ©centralisation permettent la crĂ©ation des entitĂ©s territoriales lĂ©galement reconnues, dotĂ©es d’un budget et d’un personnel propre, ainsi que des pouvoirs de dĂ©cision sur un Ă©ventail de domaines relevant directement de leur compĂ©tence. Le principe de subsidiaritĂ© et la nĂ©cessitĂ© de faire en sorte que le transfert de responsabilitĂ©s s’accompagne d’un transfert simultanĂ© de ressources sont reconnus. Toutefois, dans la pratique, cet engagement politique en faveur d’un transfert de compĂ©tences connaĂźt des embĂ»ches en RDC qu’il faille Ă©laguer au plus tĂŽt. De surcroĂźt, l’absence d’un pouvoir effectif des collectivitĂ©s locales sur le contrĂŽle de leurs ressources financiĂšres compromettra leur viabilitĂ© Ă©conomique et nuira Ă  la lĂ©gitimitĂ© du processus de dĂ©centralisation aux yeux de la population locale. Il appert donc nĂ©cessaire que tous les boulons d’étranglement du processus de dĂ©centralisation soient rĂ©ellement supprimĂ©s afin que renaisse la RDC de ses cendres comme le phĂ©nix. Ce n’est donc pas un problĂšme de moyens mais de volontĂ© et vision managĂ©riale. Quelles garanties avons-nous qu’en rĂ©duisant les provinces de onze a une, la RDC serait nantie en infrastructures et que la misĂšre cesserait ? Aucune et l’on fausserait les prĂ©misses !
    IV. En guise de conclusion !
    Que conclure, sauf affirmer qu’au delĂ  des inquiĂ©tudes politiciennes plutĂŽt que citoyennes, il ne nous reste qu’à affirmer que dĂ©coupage territorial du Katanga – en quatre nouvelles provinces – rĂ©ussi constituera une rĂ©forme politique mettant les Ă©lus locaux au dĂ©fi de rĂ©pondre aux demandes des populations.
    Il permettra de mettre en relation directe le besoin social tel qu’il est vĂ©cu par le citoyen et la dĂ©cision politique qui lui rĂ©pond. Il autorisera alors non seulement une rĂ©forme de l’Etat par la dĂ©concentration de ses moyens et la rĂ©duction de son pĂ©rimĂštre d’intervention. Un vĂ©ritable processus de reconstruction de l’Etat pourrait ainsi ĂȘtre amorcĂ© en s’appuyant sur les communautĂ©s de base et les entitĂ©s dĂ©centralisĂ©es. Cela est d’autant vrai car, l’espace local constitue, en effet, le lieu d’ancrage de la citoyennetĂ©, le maillon initial des liens sociaux et la base du « vouloir vivre collectif ». Pour cette raison, il est impĂ©rieux de favoriser l’émergence d’entitĂ©s fortes au plus prĂšs des prĂ©occupations des citoyens. Mais une gouvernance locale ne peut ĂȘtre efficace que si les relations avec les autres niveaux de pouvoir sont prises en compte, donnant lieu Ă  des Ă©changes, Ă  des nĂ©gociations et Ă  des actions de coopĂ©ration. Comme qui dirait l’unitĂ© dans la diversitĂ© et non dans l’adversitĂ© !
    D’ou l’importance des actions Ă  entreprendre pour un dĂ©coupage territorial rĂ©ussi et la loi sous examen est explicite quand elle affirme  à son article 10 : «  
dĂšs l’installation de nouvelles Provinces, le Gouvernement de la RĂ©publique initie, en concertation avec les autoritĂ©s provinciales, un programme d’équipement, de rĂ©habilitation et de construction des infrastructures nĂ©cessaires au fonctionnement de nouvelles provinces. Il prĂ©voit, sur une pĂ©riode de cinq ans, un budget pluriannuel d’investissement destinĂ© au financement des travaux prioritaires de nouvelles Provinces. Il procĂšde annuellement Ă  une Ă©valuation des travaux rĂ©alisĂ©s dans le cadre du programme 
. Le rapport d’évaluation de ces travaux est prĂ©sentĂ©, Ă  chaque session budgĂ©taire, Ă  l’AssemblĂ©e Nationale et au SĂ©nat
 ».
    Toutefois, pour prĂ©venir les risques d’iniquitĂ© territoriale, de dilution des responsabilitĂ©s et des compĂ©tences, l’instauration d’une dĂ©mocratie locale doit ĂȘtre assortie de politiques complĂ©mentaires (renforcement des capacitĂ©s, dĂ©concentration des services de l’Etat, amĂ©nagement du territoire…) auxquelles tous les Congolais devront contribuer.
    Au finish, retenons qu’ « il n’y a rien de plus puissant qu’une idĂ©e dont le temps est venu ». Cette observation de Victor Hugo semble pouvoir avec modestie ĂȘtre appliquĂ©e Ă  cette contribution pour une dĂ©coupage territorial rĂ©ussi au Katanga et partant en RDC.

     

    Dr. Joseph Yav
    ———————-
    – Avocat / Attorney at Law
    – Consultant
    – Professor (University of Lubumbashi:DRC)
  • Des mĂ©decins sud-africains rĂ©ussissent la premiĂšre greffe de pĂ©nis au monde

    Des médecins sud-africains réussissent la premiÚre greffe de pénis au monde

    medecin-L’Afrique du Sud a rĂ©ussit, vendredi, la premiĂšre greffe mondiale de pĂ©nis. L’opĂ©ration a Ă©tĂ© menĂ©e par une Ă©quipe de mĂ©decins sud-africains sur un jeune homme dont l’organe avait Ă©tĂ© amputĂ©.

    Une Ă©quipe de chercheurs sud-africains a annoncĂ© le premier succĂšs mondial d’une transplantation de pĂ©nis vendredi 13 mars. La reconstruction a Ă©tĂ© menĂ©e le 11 dĂ©cembre Ă  l’hĂŽpital Tygerberg du Cap durant neuf heures. L’organe utilisĂ© avait Ă©tĂ© prĂ©levĂ© sur un donneur dĂ©cĂ©dĂ©. Trois mois plus tard le patient recouvre l’usage de toutes ses fonctions urinaires et reproductives.

    “J’ai le privilĂšge d’avoir participĂ© Ă  cette premiĂšre greffe rĂ©ussie au monde”, a dĂ©clarĂ© le professeur Frank Graewe, chef du dĂ©partement de chirurgie reconstructive Ă  l’UniversitĂ© de Stellenbosch (Sud-Ouest). Une autre greffe avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© pratiquĂ©e, mais elle n’avait pas Ă©tĂ© un succĂšs.

    Circoncision ratées

    La greffe faisait partie d’une Ă©tude pilote rĂ©alisĂ©e par l’HĂŽpital Tygerberg Ă  Cape Town et l’UniversitĂ© de Stellenbosch pour aider les initiĂ©s qui meurent ou perdent leur pĂ©nis Ă  cause des circoncisions ratĂ©es chaque annĂ©e au cours des cĂ©rĂ©monies traditionnelles.

    Chaque annĂ©e des milliers de jeunes hommes, principalement de la tribu Xhosa en Afrique du Sud, ont leurs prĂ©puces sectionnĂ© lors de rituels traditionnels. Les experts estiment qu’environ 250 hommes perdent leur pĂ©nis chaque annĂ©e Ă  la suite de complications mĂ©dicales dĂ»es Ă  la circoncision.

    L’équipe mĂ©dicale a remerciĂ© la famille de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e dont le prĂ©lĂšvement de l’organe a permis cette opĂ©ration. Trouver un donneur d’organe Ă©tait l’un des principaux dĂ©fis de cette Ă©tude, a dĂ©clarĂ© l’ universitĂ©.

    (Jeuneafrique)

  • Video-RDC – Rwanda : “Rumeurs du lac”, ou quand les eaux du Kivu se racontent

    Video-RDC – Rwanda : “Rumeurs du lac”, ou quand les eaux du Kivu se racontent


    Bande Annonce – Rumeurs du lac by Jeuneafriquetv

    Le documentaire de 52 minutes sera diffusé le 10 mars en avant-premiÚre en Belgique.

  • RDC: le premier livre numĂ©rique 100% congolais en vente sur internet

    RDC: le premier livre numérique 100% congolais en vente sur internet

    e-book-“Vraiment Congo, une tribu”, le premier livre numĂ©rique 100% made in RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, est accessible sur le site de certaines boutiques en ligne sur internet, ont constatĂ© jeudi des journalistes de l’AFP.

    L’ouvrage est “le premier livre Ă©lectronique (Ebook) produit et rĂ©alisĂ© en RDC” puis mis en vente sur Amazon, Kobo/Fnac ou encore Google, a indiquĂ© Ă  l’AFP son auteur, Yaya Asani, de son vrai nom Marcel Yabili.

    “Vraiment Congo, une tribu” relate Ă  travers 104 pages l’histoire de la RDC Ă  travers de brefs rĂ©cits ponctuĂ©s d’anecdotes racontĂ©s en français, ainsi qu’en lingala et swahili, les deux principales langues parlĂ©es en RDC.

    ÉditĂ© aux Ă©ditions MĂ©diaspaul, le livre papier a Ă©tĂ© converti “en fichier EPUB et MOBI compatibles avec les formats du livre Ă©lectronique”, a expliquĂ© M. Yabili, qui a lui-mĂȘme contactĂ© les boutiques pour la vente.

    Pays grand prĂšs de cinq fois la France, la RDC est l’un des pays les moins dĂ©veloppĂ©s de la planĂšte et la grande majoritĂ© de sa population vit dans la pauvretĂ©, avec moins de deux dollars par jour.

    Dans ce contexte, la version numĂ©rique de “Vraiment Congo, une tribu” se rĂ©vĂšle avantageuse: elle est tĂ©lĂ©chargeable moyennant 3,49 euros contre 10 dollars (environ 9 euros) en version papier.

    Il n’est pas rare d’entendre que “les Congolais ne lisent pas”, alors le livre numĂ©rique peut se rĂ©vĂ©ler comme une alternative qui permettra aux congolais de “se rĂ©concilier” avec le livre, a estimĂ© M. Yabili.

    “Vraiment Congo, une tribu” est Ă©galement disponible en version numĂ©rique CD audio et en carte mĂ©moire pour usage sur tĂ©lĂ©phone, tablette et ordinateur portable.

    M. Yabili est ĂągĂ© de 70 ans. En 45 ans de carriĂšre, il a exercĂ© comme journaliste et enseignant universitaire, mais surtout comme avocat et conseil juridique. Il est l’auteur de plusieurs Ă©tudes scientifiques ainsi que d’essais littĂ©raires, et de deux blogs qui dĂ©cryptent l’actualitĂ©.

    Egalement opĂ©rateur culturel engagĂ©, il a créé et installĂ© un musĂ©e privĂ© pour hĂ©berger la mĂ©moire collective des familles qui ont bĂąti son pays. Il se prĂ©sente comme “un spĂ©cialiste et un tĂ©moin indĂ©pendant de la RDC”.

    AFP
  • OĂč est donc passĂ©e la robe de Lupita Nyong’o ?

    OĂč est donc passĂ©e la robe de Lupita Nyong’o ?

    Llupita_nyongo_-Dimanche, lors de la cĂ©rĂ©monie des Oscars, l’actrice avait fait sensation sur le tapis rouge avec sa robe sur mesure de 6 000 perles.

    D’une valeur de 150 000 dollars, la toilette crĂ©e par Francisco Costa pour Calvin Klein a Ă©tĂ© volĂ©e Ă  l’hĂŽtel London West Hollywood, aux États-Unis.

    Quelque 25 personnes et 6 semaines de travail ont été nécessaires pour réaliser ce fourreau blanc immaculé.

    La robe, parsemĂ©e de 6 000 perles blanches naturelles, a Ă©tĂ© dĂ©robĂ©e dans la chambre de l’actrice alors qu’elle Ă©tait absente.

    Le shérif de Los Angeles, William Nash a déclaré que la robe aurait disparue mercredi soir. Ses agents étudient actuellement les images des caméras de surveillance.

    L’annĂ©e derniĂšre, la Kenyane avait remportĂ© l’Oscar du Meilleur second rĂŽle pour le film “Twelve Years a Slave”.

    L’actrice a Ă©tĂ© Ă©lue plus belle femme du monde pour l’annĂ©e 2014 par le magazine amĂ©ricain People.

    Calvin Klein n’a pas commentĂ© l’incident.

    BBC

  • OIF : MichaĂ«lle Jean dans ses meubles

    OIF : Michaëlle Jean dans ses meubles

    michael Jean-La nouvelle secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’OIF a pris ses fonctions le 5 janvier, deux jours avant l’attentat contre Charlie Hebdo. L’Ă©motion retombĂ©e, elle met patiemment en place ses Ă©quipes et sa politique.

    Et maintenant, MichaĂ«lle Jean va devoir convaincre. Son Ă©lection au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Ă  Dakar, en dĂ©cembre 2014, n’avait pas fait que des heureux. Le Congo-Brazzaville, Maurice et le Burundi, par exemple, n’avaient pas apprĂ©ciĂ© d’ĂȘtre contraints de lĂącher leurs candidats respectifs en raison des pressions amicales de François Hollande et de Macky Sall… Et puis, la premiĂšre confĂ©rence de presse de la nouvelle patronne de la Francophonie n’avait pas convaincu tout le monde.

    Au siĂšge parisien de l’organisation, ces tumultes dĂ©sormais paraissent loin. Depuis la passation de pouvoir avec Abdou Diouf, le 5 janvier, MichaĂ«lle Jean se coule dans la fonction avec discrĂ©tion et modestie. “Elle a parlĂ© pendant des heures avec tous les employĂ©s, tĂ©moigne un cadre. Je n’ai pas l’impression qu’elle soit arrivĂ©e avec un programme préétabli. Pour l’instant, elle joue la continuitĂ©.”

    Deux jours plus tard, c’Ă©tait l’attentat contre Charlie Hebdo. “Elle a Ă©tĂ© conviĂ©e Ă  participer Ă  la marche rĂ©publicaine du 11 janvier, explique son entourage, ce qui lui a permis d’Ă©changer avec les chefs d’État prĂ©sents : Ibrahim Boubacar KeĂŻta, Faure GnassingbĂ©, Mahamadou Issoufou, Ali Bongo Ondimba, mais aussi Angela Merkel et Benyamin Netanyahou.”

    Depuis, elle en a reçu deux autres : le GuinĂ©en Alpha CondĂ© et le Malgache Hery Rajaonarimampianina. PrĂ©occupĂ©e par les crises africaines, elle s’est entretenue au tĂ©lĂ©phone avec Catherine Samba-Panza, la prĂ©sidente de la transition centrafricaine, et avec Nkosazana Dlamini-Zuma, la prĂ©sidente de la Commission de l’Union africaine, Ă  la veille du sommet d’Addis-Abeba, oĂč deux conseillers, le SĂ©nĂ©galais Ousmane Paye et le Canadien Jacques Bilodeau, la reprĂ©sentaient. Bon connaisseur des rouages de l’OIF et ex-directeur des affaires de l’Afrique francophone au ministĂšre canadien des Affaires Ă©trangĂšres, le second est, Ă  terme, appelĂ© Ă  succĂ©der au premier.

    Une femme de communication, ancienne journaliste

    MichaĂ«lle Jean s’est informĂ©e auprĂšs des francophones directement menacĂ©s par l’insurrection islamiste de Boko Haram : le NigĂ©rien Mahamadou Issoufou, le Camerounais Paul Biya et le Tchadien Idriss DĂ©by Itno. “Elle a tenu Ă  rendre hommage au Tchad pour le sacrifice de ses hommes au Mali, au Cameroun et au Nigeria”, indique un conseiller.

    Elle a beau avoir fait du dialogue sa marque de fabrique, elle a rĂ©agi trĂšs vite Ă  la crise en RD Congo. DĂšs le 21 janvier, alors que Kinshasa connaissait une troisiĂšme journĂ©e de violence, elle a fait connaĂźtre sa “prĂ©occupation” – sans en informer les autoritĂ©s au prĂ©alable. En comparaison, Abdou Diouf n’avait, lors de la crise burkinabĂš, rĂ©agi qu’aprĂšs la dĂ©mission de son ami Blaise CompaorĂ©.

    “Diouf prenait du recul, de la hauteur, rappelle un cadre de l’OIF. Elle, c’est une femme de communication, une ancienne journaliste. Je pense qu’elle va prendre l’habitude de rĂ©agir publiquement et rapidement. Ce ne sera pas forcĂ©ment une mauvaise chose puisque la principale faiblesse de l’organisation est son manque de visibilitĂ©.” C’est peut-ĂȘtre pour cette raison qu’elle a rĂ©tabli le poste, tombĂ© en dĂ©suĂ©tude sous Diouf, de porte-parole du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Elle y a nommĂ© un autre Canadien, Louis Hammann, qui s’occupait dĂ©jĂ  de sa communication pendant sa campagne Ă©lectorale.

    Mais la nomination la plus importante sera celle de l’administrateur gĂ©nĂ©ral, le numĂ©ro deux de l’organisation. ClĂ©ment Duhaime va devoir renoncer au poste puisqu’il est lui aussi canadien. La nomination de son successeur pourrait intervenir fin mars, lors de la rĂ©union du Conseil permanent de la francophonie (CPF). Un temps pressenti pour le poste, le Mauricien Jean Claude de l’Estrac, le rival malheureux de MichaĂ«lle Jean, ne fait plus partie des favoris depuis ses fĂ©roces critiques contre l’attitude de la France avant le scrutin de Dakar.

    Car Paris aura Ă©videmment son mot Ă  dire. “En tant que premier donateur et pays hĂŽte du siĂšge de l’OIF, nous suivons bien sĂ»r le choix qui sera fait, indique-t-on au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. Nous avons fait savoir Ă  MichaĂ«lle Jean quel Ă©tait selon nous le profil d’un bon candidat : un Africain, mais choisi pour ses compĂ©tences. Cela dit, le choix lui appartient.”

    (Jeune Afrique)

  • Six bonnes raisons pour les États africains de s’intĂ©resser Ă  la mĂ©tĂ©o

    Six bonnes raisons pour les États africains de s’intĂ©resser Ă  la mĂ©tĂ©o

    meteocapvertok-La troisiĂšme session de la ConfĂ©rence ministĂ©rielle africaine sur la mĂ©tĂ©orologie (Amcomet) s’est achevĂ©e samedi 14 fĂ©vrier Ă  Praia, au Cap-Vert. L’occasion de revenir sur la nĂ©cessitĂ©, pour les États africains, d’investir dans la recherche pour anticiper des phĂ©nomĂšnes ayant de grands impacts sur les peuples et les Ă©conomies du continent.

    De façon tout Ă  fait exceptionnelle, il pleuvait sur Praia (Cap-Vert) ces 13 et 14 fĂ©vrier 2015 pour saluer la fin de la troisiĂšme session de la ConfĂ©rence ministĂ©rielle africaine sur la mĂ©tĂ©orologie (Amcomet), créée en 2010. MĂȘme si ces orages inhabituels pourraient probablement ĂȘtre mis sur le compte des changements climatiques mondiaux, le prĂ©sident Jorge Carlos de Almeida Fonseca a voulu y voir un signe positif : “Nous AVONS reçu quelques pluies ces derniers jours, et je dois dire que c’est toujours une source de satisfaction pour le Cap-Vert. Nous chantons avec la pluie, nous dansons avec la pluie, nous faisons de l’art avec la pluie. Elle nous rend heureux. Qu’elle soit lĂ  aujourd’hui est une agrĂ©able coĂŻncidence pour moi.”

    Ami parfois, ennemi d’autres fois, le climat est un acteur dĂ©terminant de l’Ă©conomie et du dĂ©veloppement, tout particuliĂšrement en Afrique. L’agriculteur vivant dans la zone sahĂ©lienne qui attend pour semer le peu d’eau que le ciel veut bien lui donner, le mĂ©decin qui sait que l’anophĂšle porteur du paludisme se dĂ©veloppe dans certaines conditions de tempĂ©rature et d’humiditĂ©, le pilote d’avion qui doit conduire Ă  bon port des quelques deux cents passagers, tous savent l’importance des prĂ©visions climatiques. Est-ce pour autant le cas des dirigeants qui tiennent les cordons de la bourse quand il s’agit de FINANCER, sans espoir de retour sur investissement directs, des services de mĂ©tĂ©orologie qui peuvent paraĂźtre couteux en termes de moyens humains et technologiques ? L’objectif affichĂ© de l’Amcomet est en tout cas de les en convaincre.

    Il s’agit au fond de faire comprendre aux gouvernements l’importance concrĂšte de la mĂ©tĂ©orologie – sachant qu’en la matiĂšre, les frontiĂšres n’existent pas.

    Favoriser la coopĂ©ration entre les Ă©tats africains, promouvoir le dĂ©veloppement et la diffusion de l’information mĂ©tĂ©orologique, prĂ©coniser un processus de dĂ©cision avisĂ© reposant sur de solides fondements scientifiques, harmoniser des programmes de dĂ©veloppement durable, etc., voilĂ  de bien grands mots ! Mais en rĂ©alitĂ©, il s’agit au fond de faire comprendre aux gouvernements l’importance concrĂšte de la mĂ©tĂ©orologie – sachant qu’en la matiĂšre, les frontiĂšres n’existent pas.

    “Au Cap Vert, poursuit le prĂ©sident de Almeida de Fonseca, la mĂ©tĂ©orologie joue un rĂŽle trĂšs important pour l’orientation des vols qui traversent l’ocĂ©an comme pour celle des navires. La prĂ©vision des alĂ©as climatiques joue un rĂŽle dans l’orientation des grands choix de planification. Comme nous sommes vouĂ©s Ă  vivre avec ces contingences alĂ©atoires, il vaut mieux pouvoir compter sur les progrĂšs de cette science avĂ©rĂ©e.” Tour d’horizon des secteurs pour lesquels la prĂ©vision et l’analyse mĂ©tĂ©orologiques sont capitales.

    1/ Les transports

    C’est une Ă©vidence que l’Agence pour la sĂ©curitĂ© de la navigation aĂ©rienne en Afrique (Asecna) n’ignore pas. Assurer la sĂ©curitĂ© des vols nationaux comme internationaux exige en effet une connaissance fine des prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques. Mais les avions ne sont pas les seuls Ă  ĂȘtre tributaires du climat : les navires aussi dĂ©pendent des informations mĂ©tĂ©orologiques.

    2/ L’agriculture

    Quand semer? Quand utiliser de l’engrais? “S’il ne pleut pas pendant dix jours aprĂšs un semis, il faut tout recommencer explique Ousmane Ndiaye, le chef du dĂ©partement de recherche et de dĂ©veloppement de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la mĂ©tĂ©orologie du SĂ©nĂ©gal. S’il pleut aprĂšs que l’engrais, qui est trĂšs cher, a Ă©tĂ© Ă©pandu, tout est perdu!” De fines prĂ©visions, parfois Ă  la journĂ©e prĂšs, permettraient d’informer les agriculteurs avec une prĂ©cision d’autant plus utile que les habitudes anciennes sont bouleversĂ©es par les changements climatiques actuels.

    3/ Le génie civil

    PrĂ©venir d’Ă©ventuelles inondations, construire des routes qui rĂ©sistent aux pluies et aux glissements de terrain, planifier le dĂ©veloppement urbain : rien de tout cela ne peut se faire sans une bonne analyse des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques – sauf Ă  vouloir jeter son argent non pas par la fenĂȘtre mais dans une coulĂ©e de boue, oĂč les chances de le retrouver sont encore plus faibles.

    4/ L’Ă©nergie

    En matiĂšre de PRODUCTION hydroĂ©lectrique, les prĂ©visions liĂ©es Ă  l’Ă©tiage d’un fleuve sont essentielles pour dĂ©terminer quand ouvrir les vannes… et quand les fermer. Impossible de rĂ©agir quand la crue est lĂ  : il faut donc anticiper. De mĂȘme, la connaissance du niveau d’ensoleillement ou de la force du vent peut permettre de s’appuyer sur des Ă©nergies renouvelables.

    5/ La santé

    Les maladies Ă  transmission vectorielle dĂ©pendent en grande partie des conditions mĂ©tĂ©orologiques. PrĂ©voir ces derniĂšres peut permettre d’anticiper une vague de paludisme oĂč le dĂ©veloppement de maladies liĂ©es directement Ă  l’eau… ou Ă  la poussiĂšre. “Aujourd’hui, les zones endĂ©miques du palu sont en train de changer, explique Ousmane Ndiaye. Le savoir peut permettre aux gens de mieux se protĂ©ger. De mĂȘme, nous savons que la forte quantitĂ© de poussiĂšre offre un terrain favorable Ă  l’apparition de la mĂ©ningite…”

    6/ Le tourisme

    Anecdotique? Peut-ĂȘtre, mais dans les pays oĂč ce secteur est source de rentrĂ©es de devises importantes, l’information climatique peut servir Ă  amĂ©liorer les services proposĂ©s aux touristes… et rendre cette manne pĂ©renne.

    Cette liste n’est pas exhaustive : prĂ©vision des catastrophes naturelles, amĂ©nagement du territoire, exploitations des ressources naturelles, nombreux sont les secteurs affectĂ©s plus ou moins directement par le climat. L’absence de prĂ©visions et d’analyses mĂ©tĂ©orologiques a un coĂ»t, certes indirect et difficile Ă  Ă©valuer, mais important. Un coĂ»t accentuĂ© par le rĂ©chauffement planĂ©taire. “Aujourd’hui, notre mode de vie n’est pas pĂ©renne et nous pousse vers un Ă©tat d’urgence planĂ©taire”, a dĂ©clarĂ© le chef de l’État capverdien lors de la 3e session de l’Amcomet. Reste Ă  espĂ©rer que ses paroles prononcĂ©es en plein ocĂ©an atlantique soient entendues au-delĂ  des mers. Car comme le dit Michel Jarraud, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Organisation mondiale de mĂ©tĂ©orologie, “Les ouragans qui affectent les CaraĂŻbes prennent naissance ici, au Cap Vert.”

    __Jeune afrique______

    Nicolas Michel, envoyé spécial au Cap-Vert

  • Nobel de la paix : et si un Africain gagnait ?

    Nobel de la paix : et si un Africain gagnait ?

    prix nobel-Deux Tunisiens, un Congolais et un ÉrythrĂ©en peuvent prĂ©tendre Ă  la prestigieuse rĂ©compense dĂ©cernĂ©e chaque annĂ©e en octobre.

    “Les voies du Seigneur sont impĂ©nĂ©trables” ont coutume de dire les spĂ©cialistes de la curie romaine Ă  la veille de l’Ă©lection d’un nouveau pape, tant le choix du conclave des cardinaux recĂšle de surprises. Il est rare en effet que le “favori” soit Ă©lu. Sans craindre le blasphĂšme, on pourrait en dire autant du comitĂ© qui attribue le Nobel de la paix. La prĂ©liste des nominĂ©s Ă  cette prestigieuse distinction internationale instituĂ©e en 1901 vient d’ĂȘtre dĂ©voilĂ©e, Ă  Oslo.

    Les cinq sages norvĂ©giens ont jusqu’Ă  octobre pour s’entendre sur le ou les noms des laurĂ©ats.

    De l’avis des spĂ©cialistes, le “crĂ» 2015” pourrait rĂ©compenser, actualitĂ© oblige, des personnalitĂ©s ayant oeuvrĂ© en faveur de la libertĂ© d’expression. Parmi les potentiels rĂ©cipiendaires figurent Raif Badawi, 31 ans, le blogueur saoudien condamnĂ© Ă  dix ans de prison et Ă  une peine de flagellation dans son pays pour “apostasie” – musulman et croyant, son seul crime est de s’ĂȘtre prononcĂ© pour la libertĂ© de conscience -, ainsi que quatre Africains : le couple que forment Moncef Marzouki et BĂ©ji CaĂŻd Essebsi, l’ancien et l’actuel prĂ©sident tunisien ; Don Mussie Zerai, un prĂȘtre catholique d’origine Ă©rythrĂ©enne, qui vient en aide aux migrants de Lampedusa ; et le mĂ©decin congolaisDenis Mukwege, qui a soignĂ© prĂšs de 40 000 femmes victimes de viol dans l’est de la RD Congo.

    (Jeune Afrique)