Tag: Economie

  • RDC: Dan Gertler visé par des sanctions américaines

    RDC: Dan Gertler visé par des sanctions américaines

    -Par Marie-France Cros.

    L’homme d’affaires israélo-congolais Dan Dertler, proche du président hors mandat Joseph Kabila, est la cible de sanctions américaines pour son rôle en République démocratique du Congo (RDC), où il est à la tête de nombreuses entreprises et passe pour avoir été favorisé par le régime. Est également visé le Belge Pieter Deboutte, lié aux activités de Gertler au Congo.

    Le Département du Trésor des Etats-Unis a annoncé jeudi des sanctions contre 15 personnes dans le monde, parmi lesquelles on note en particulier la présence de l’Israélo-Congolais Dan Gertler. L’homme d’affaires, proche du président hors mandat Joseph Kabila, dispose en effet de deux passeports israéliens, selon le site du gouvernement américain annonçant les sanctions, ainsi que du passeport congolais DB0009084, émis le 28 mai 2015 et expirant le 27 mai 2020, bien que l’article 10 de la Constitution congolaise interdise de posséder une autre nationalité que la congolaise: celle-ci est « une et exclusive ».

    18 de ses sociétés sont visées aussi

    Outre la personne de Dan Gertler, 44 ans, 18 de ses sociétés sont visées par les sanctions: Africa Horizons Investment Ltd, Caprikat and Foxwhelp sarl, Caprikat Ltd, Dan Gertler Diamonds Investments Ltd, DGI Israel Ltd, GDI Mining Ltd, Emaxon Finance International Inc, Fleurette Holdings Netherlands BV, Fleurette Properties Ltd, Foxwhelp Ltd, Gertler Family Foundation (Fondation Famille Gertler), International Diamonds Industries, Jarvis Congo sarl, Lora Enterprises Ltd, Oil of DRCongo sprl, Orama Properties Ltd, Rozaro Development Ltd et Zuppa Holdings Ltd.

    Est également visé par cette volée de sanctions le Belge Pieter Albert Deboutte, 51 ans, de Roeselare, lié aux activités de Gertler au Congo.

    Le decret présidentiel ordonnant les sanctions a été signé par le président Donald Trump le 20 décembre et « bloque les propriétés de personnes impliquées dans de graves violations des droits de l’homme et de la corruption ». Il découle du Global Magnitsky Act, adopté en décembre 2016, dont c’est la première application, selon l’ONG Enough Project.

    Celle-ci précise que cette loi permet aux autorités américaines d’imposer des sanctions « à des responsables publics dans le monde qui détournent des avoirs de l’Etat, ainsi que ceux qui attaquent des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme ». En outre, la loi prévoit que « les institutions financières américaines ne peuvent  participer à l’appui des gens qui profitent de ces atrocités ».

  • Gecamines: Albert Yuma va revoir unilatéralement les partenariats miniers

    Gecamines: Albert Yuma va revoir unilatéralement les partenariats miniers

    -Moins de trois semaines après la publication du rapport Carter stigmatisant la mauvaise gestion de la Gécamines, le patron de cette société publique congolaise, Albert Yuma, a annoncé mardi matin qu’il allait « revoir – j’ai dit revoir, pas renégocier, c’est nous qui allons désormais fixer les termes » – les partenariats qui lient l’entreprise congolaise à des sociétés minières privées.
    Albert Yuma s’adressait mardi matin à des agents de la Gécamines et aux nouveaux mandataires qu’il a nommés il y a quelques mois au sein des partenariats. Il leur a annoncé les « deux axes » fixés « par le chef de l’Etat », au « développement » de l’entreprise publique: « refaire de la Gécamines un véritable acteur minier » sur le plan national et international; faire en sorte que les ressources de la République démocratique du Congo (RDC) – dont la société publique détient, dit-il, « la majorité » – « profitent au peuple congolais, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».
    « On nous a trompés »
    « Dans la plupart de nos partenariats, pour ne pas dire tous », a affirmé M. Yuma, « nous n’avons jamais touché de dividendes et l’Etat n’a jamais touché d’impôts ». Depuis « la mise en place du code minier », qui date de 2002, les différents partenaires de la Gécamines, a-t-il dit, « ont exporté pour plus de 48 milliards de dollars » et « l’Etat a reçu en net – soit le revenu moins les bonus fiscaux qu’il a donnés – moins de 3 milliards de dollars ». C’est pourquoi, a ajouté M. Yuma, la Gécamines va « revoir – j’ai dit revoir, pas renégocier, c’est nous qui allons désormais fixer les termes » – les « conditions » des partenariats qui lient l’entreprise congolaise à des sociétés minières privées.
    Selon M. Yuma, « on nous a trompés, en 2000 » en disant que le Congo était incapable de développer seul ses ressources minières et qu’il fallait des partenariats. « On aurait dû toucher 350 millions de dollars de dividendes et on a touché zéro » dollars, tandis que « l’Etat aurait dû toucher 768 millions de dollars d’impôts » et a touché « zéro ». « Nos partenaires se sont toujours arrangés pour que les comptes d’exploitation apparaissent en perte d’année en année », a-t-il assuré.
    Prendre le contrôle du cobalt
    Or, la « vraie ressource » des partenariats n’est « pas l’argent » mais « les gisements » de cuivre et de cobalt de la Gécamines, a estimé Albert Yuma, assurant que « la prochaine guerre mondiale sera pour le contrôle du cobalt », dont le Congo possède « 70% » et l’entreprise publique « 40% des réserves mondiales connues ». « Depuis 15 ans, nos partenaires nous ont trompés et, disons-le, volés. Cela doit s’arrêter ».
    M. Yuma a ajouté que l’entreprise avait « aussi constaté la faiblesse de nos mandataires pour contrôler les partenariats », raison pour laquelle ils avaient été changés il y a quelques mois. Reconnaissant aussi des faiblesses dans « l’organisation » de la société publique, son patron a annoncé avoir confié à « Ernst and Young un audit organisationnel » en vue d’installer de nouvelles structures « dès le deuxième trimestre 2018″. En effet, a-t-il ajouté, la Gécamines souffre d’ »équipements obsolètes » et « surtout » d’un personnel trop vieux, la moyenne d’âge étant « 58 ans ». « On ne peut pas compter sur cette génération pour défendre nos intérêts » et « prendre des risques ».  Il faut, dit-il, que les cadres « reprennent le contrôle de la Gécamines comme, il y a 40 ans, nos frères arabes ont décidé de contrôler le pétrole ».
    « Pas un dollar ne manque »
    Répondant au rapport du Centre Carter  (https://afrique.lalibre.be/10520/ou-sont-passes-les-millions-de-la-gecamines/) selon qui « près des deux tiers de ces revenus (NDLR: générés par les partenariats miniers) – ou 750 millions de dollars – ne peuvent être tracés jusqu’à des comptes en banque de manière fiable », M. Yuma a assuré à son auditoire que c’était « une idiotie, un mensonge, une incompétence (…) Pas un dollar ne manque. Tout l’argent est enregistré dans les comptes de la Gécamines ». Il a affirmé que « la plupart de cet argent est parti dans des investissements » qu’il chiffre à « 860 millions de dollars depuis que nous sommes là », soit sept ans, « et dans le financement de l’Etat congolais. En termes de pourcentage, la Gécamines a contribué plus au budget de l’Etat que tous les partenaires réunis », a-t-il déclaré, sans expliquer son calcul.
    Toutefois, de ces « 860 millions de dollars » d’investissements et de « deux plans de restructuration, deux plans de production », « on ne voit pas les résultats », a reconnu M. Yuma, rejetant la faute sur « vos aînés ». Evoquant les « rapports bidon, basés sur des racontars », tel celui du Centre Carter, selon lui, le patron de la Gécamines a stigmatisé « certains d’entre vous qui disent n’importe quoi » à des « étrangers » contre « 1000 ou 2000 dollars, ou une auto ou une promesse d’emploi ».
    Et d’assurer que, grâce à la réorganisation de la Gécamines prévue pour 2018,  « dans 2 ou 3 ans, vous allez voir la différence ». Comme il l’a déjà annoncé – sans effet – à plusieurs reprises ces dernières années, M. Yuma a promis: « Nous serons capables de produire 100.000 tonnes ».
    Par Marie-France Cros
  • Paradise Papers : Glencore et les contrats miniers en RDC

    Paradise Papers : Glencore et les contrats miniers en RDC

    -Le géant suisse des mines et du négoce, Glencore, a accordé un prêt de 45 millions de dollars à une entreprise en RDC contrôlée par l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.

    C’est une révélation de Paradise Papers, la dernière enquête du Consortium international des journalistes d’investigation, publiée le week-end dernier.

    Dan Gertler, l’homme d’affaires, influent en Afrique, aurait tissé des relations très étroites avec le président de la RDC Joseph Kabila et son entourage.

    Son nom apparaît dans plusieurs affaires de corruption et figure dans plusieurs listes noires destinées aux investisseurs, selon Paradise Papers.

    Dan Gertler a servi d’intermédiaire lorsque Glencore cherchait à acquérir à bas prix des droits d’exploitation pour la mine de Katanga en République démocratique du Congo.

    Selon l’enquête, la RDC aurait vu lui échapper des centaines de millions de francs CFA.

    La société Glencore a rejeté les accusations de corruption concernant les transactions l’ayant notamment conduit à disposer d’une large majorité dans Katanga Mining, ainsi que sur la renégociation de contrats miniers en RDC.

    BBC

  • RDC : 750 millions de dollars se sont « volatilisés » à la Gécamines, selon le Centre Carter

    RDC : 750 millions de dollars se sont « volatilisés » à la Gécamines, selon le Centre Carter

    -Selon un rapport dévoilé ce vendredi, la société congolaise d’exploitation du cuivre et du cobalt agirait en véritable « État parallèle » en RDC, négociant les permis avec les autres miniers et opérant sans aucune supervision des institutions d’État.

    Le Centre Carter, ONG créée en 1982 par l’ancien président américain Jimmy Carter, a rendu publique ce vendredi la première partie d’un rapport sur les pratiques contractuelles et financières de la Gécamines, la société d’État qui exploite cuivre et cobalt en RDC. « Alors que le code minier de 2002 avait pour objectif de casser le monopole de la Gécamines, celle-ci est au contraire devenue le véritable gardien des ressources minières de la RDC », estiment les auteurs de « La privatisation des concessions de cuivre du Congo : une affaire d’État ».

    En effet, la Gécamines ayant été autorisée à conserver ses meilleurs permis, « la plupart des investisseurs ont préféré négocier avec la société d’État pour bénéficier de ces ressources, plutôt que se lancer dans un processus d’exploration plus incertain », poursuit le Centre Carter.

    Selon les contrats que les enquêteurs ont pu étudier, les joint-ventures ainsi noués ont permis à la Gécamines de générer en moyenne 262 millions de dollars (225 millions d’euros) par an entre 2009 et 2014, soit 1,5 milliards de dollars. Une manne dont seulement 5 % a été reversée au Trésor national sous forme de taxes et d’avances sur dividendes.

     

     Des fonds transférés au groupe de Dan Gertler

    Le rapport fait également état de sommes « disparues », pour un montant de 750 millions de dollars sur la période 2011-2014, « dont une partie a été transférée vers une des plus proches relations d’affaires du président, le Groupe Fleurette, de Dan Gertler, en remboursement d’un prêt. L’opacité de la gestion financière de la Gécamines, ainsi que la faiblesse de sa production officielle, alimentent la spéculation sur la possibilité d’un détournement des revenus de l’entreprise au profit d’un petit nombre d’acteurs politiques ». Ce chiffre concorde avec celui avancé en juillet par l’ONG Global Witness, dont l’étude portait sur la période 2013-2015.

    Outre ces question financières, le Centre Carter dénonce aussi le jeu trouble de la société, qui a officiellement perdu son statut d’entreprise publique, « mais se sert de son caractère quasi-public pour obtenir des privilèges que ne peuvent avoir les sociétés privées ». la Gécamines peut ainsi transformer ses permis de recherche en licences d’exploitation, sans remplir les prérequis financiers, techniques et environnementaux exigés par la loi, « ce qui lui a permis d’amasser près de deux fois plus de permis que ce que prévoit le code minier ».

    La Gécamines, en tant qu’entreprise publique, peut percevoir des aides émanant d’institutions financières internationales officiellement destinées aux « gouvernements africains ». En revanche, « elle invoque son statut d’entreprise privée pour échapper à la supervision du gouvernement et parer aux questions quant à ses pratiques contractuelles, ses revenus et ses dépenses », notent les auteurs, qui recommandent une plus grande transparence et une application plus stricte du code minier.

    Jeune Afrique a essayé sans succès de joindre le président du conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, pour l’interroger sur ce rapport. De même, notre courrier électronique adressé au service communication de l’entreprise est resté lettre morte à l’heure où nous publions cet article.

    Congo Report Carter Center Nov 2017 by jeuneafrique on Scribd

    Jeune Afrique

  • Panne d’essence dans les stations-services en RDC

    Panne d’essence dans les stations-services en RDC

    -Les sociétés pétrolières et le gouvernement de la République démocratique du Congo ont commencé lundi des discussions pour désamorcer la crise d’approvisionnement en carburants des stations-services, conséquence de la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar.

    Dans la capitale, Kinshasa, la plupart des stations Total ou Egen étaient fermées, ont rapporté des journalistes de l’AFP dans la commune de la Gombe.

    Celles qui étaient ouvertes étaient prises d’assaut par des files d’automobilistes dans ce quartier qui est le moteur économique et administratif de la mégapole d’environ 10 millions d’habitants.

    “Il n’y a pas d’approvisionnement depuis jeudi”, selon l’un des pompistes.

    “Il n’y a plus d’approvisionnement car les sociétés commerciales de distribution vendent à perte”, a expliqué à l’AFP Emery Mbantshi Bope, vice-président du groupement des sociétés pétrolières privées.

    Ces sociétés achètent en effet le pétrole en dollar et le revendent en franc congolais, qui a fortement perdu de sa valeur depuis le début de l’année par rapport à la devise américaine.

    “Les prix sont réglementés à 1.380 francs congolais pour un dollar, or ce taux est irréel car le dollar est plus haut”, a ajouté M. Mbantshi Bope. Le dollar s’échange à plus de 1.500 francs congolais.

    M. Mbantshi Bope a rencontré lundi plusieurs ministres (Economie, Finances, Hydrocarbures), leur demandant “de corriger le taux de change dans la structure des prix”, sans préciser le nouveau taux revendiqué par les professionnels.

    Autre revendication : “Permettre aux sociétés distributrices d’acquérir auprès de la Banque centrale des dollars à un taux préférentiel”.

    “Nous avons mis en place une commission d’experts pour proposer des solutions”, a indiqué à l’AFP le ministre de l’Economie, Joseph Kapika, refusant de se prononcer sur la question présente dans tous les esprits: une possible hausse du carburant à la pompe (un peu plus de 1.700 francs congolais le litre actuellement).

    “La monnaie se stabilise. Le carburant intervient pour 12,5% dans la formation du taux d’inflation”, a souligné le ministre.

    La commission d’experts doit poursuivre ses travaux à partir de mardi. “Les stations seront réapprovisionnées en attendant de voir l’issue des négociations”, a assuré M. Mbantshi Bope.

    Avec AFP

  • Pourquoi la RDC connaît-elle un début de pénurie d’essence ?

    Pourquoi la RDC connaît-elle un début de pénurie d’essence ?

    -Des stations étaient closes vendredi à Kinshasa et plusieurs sociétés distributrices alertent le Premier ministre du “risque d’une forte perturbation de son approvisionnement en produits pétroliers”.

    Vendredi, selon les informations d’un professionnel de la distribution basé à Kinshasa et interrogé par Jeune Afrique, une quinzaine de stations Total étaient fermées alimentant le début de pénurie relevé ces jours derniers par la presse locale. « Engen (station du groupe sud-africain) ne servait quant à lui qu’une partie des clients », affirme notre source.

    En cause : le taux de change officiel entre le dollar et le franc appliqué à ces distributeurs lorsqu’ils importent du pétrole, bien inférieur à la réalité de la pratique commerciale. « Cela fait des mois que nous alertons les autorités que cet écart n’est pas tenable pour la trésorerie des sociétés distributrices », explique notre source.

    D’où, le jeudi 28 août, le courrier que le groupement professionnel des distributeurs de produits pétroliers (GPDPP) a adressé au Premier ministre, Bruno Tshibala, dont Jeune Afrique a consulté une copie. Ces distributeurs tirent la sonnette d’alarme sur « la dégradation régulière de la situation financière des sociétés pétrolières ces derniers mois [qui] a fini par atteindre un point culminant qui se traduit par des stocks quasi nuls pour les sociétés commerciales de distribution de produits pétroliers ».

    Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer.

    Les distributeurs appellent l’exécutif congolais à « mettre à disposition immédiatement de la profession pétrolière une allocation spécifique en devises étrangères ». Un membre du GPDPP explique à Jeune Afrique que ce groupement de distributeurs alerte le gouvernement depuis de nombreux mois et une autre source industrielle évoque la nécessité de relever ce taux de 1 380 à 1 700 francs pour un dollar.

    « Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer », assure notre source. Une réunion entre les distributeurs du GPDPP et le gouvernement devrait intervenir dans les prochains jours.

    Dans un communiqué du 29 août, la société des Services des entreprises pétrolières congolaises (SEP Congo), qui gèrent les installations de stockage du pays, se veut plus rassurante. « Le pays dispose d’un stock de carburant suffisant pour approvisionner régulièrement et de façon continue l’ensemble du territoire national », écrit la SEP Congo. Son administrateur directeur général adjoint, Jean Madebu Bunga Madrandele, n’était pas joignable pour commenter.

    Avec JA

  • Interdiction “temporaire” d’importer de produits de grande consommation en RDC

    Interdiction “temporaire” d’importer de produits de grande consommation en RDC

    Des sacs de ciment gris. infobascongo.net

    -Les autorités congolaises ont interdit l’importation de plusieurs produits de grande consommation pour une durée de six mois dans l’ouest de la République démocratique du Congo pour lutter contre la contrebande et protéger l’industrie locale.

    “Nous avons décidé la restriction temporaire des importations dans la partie ouest du pays et pour une durée de six mois, du ciment gris, du sucre, de la bière et des boissons gazeuses afin de mettre un terme à la fraude et à la contrebande”, a déclaré à l’AFP Jean-Lucien Busa, ministre congolais du Commerce.

    Cette mesure vise également à “protéger les industries locales qui sont en phase de croissance cruciale qui risque d’être hypothéquée par ceux qui pratiquent des prix en dessous du coût de production”, a ajouté M. Busa, se défendant de “verser dans le protectionnisme”.

    Dans le sud-ouest de la RDC à la frontière avec l’Angola, un marché prospère attire de nombreux petits commerçants qui s’y approvisionnent à des prix extrêmement bas.

    M. Busa estime que tout ce monde qui “ne paie ni la douane, ni les taxes” constitue une menace pour l’économie nationale.

    Une brasserie a été obligée “de fermer deux de ses usines dans les provinces de l’Équateur (nord-ouest) et du Kongo central (sud-ouest, frontalière de l’Angola)”, s’est justifié le ministre, indiquant toutefois que la RDC reste “ouverte au commerce international”.

    Par ailleurs, M. Busa a également déclaré avoir “interdit l’exportation des écorces de quinquina afin de privilégier leur transformation” par l’industrie pharmaceutique locale.

    Avec AFP

  • Dépréciation du franc congolais et inflation en RDC

    Dépréciation du franc congolais et inflation en RDC

    -Après deux ans de stabilité du taux d’échange en RDC, une dépréciation très forte face au dollar américain frappe le pays depuis janvier, entraînant une inévitable hausse des prix.

    En 2016, 1 dollar s’échangeait à 920 francs congolais. Aujourd’hui, le taux officiel a augmenté de 43 %, passant à 1450 francs pour 1 dollar, voire 1500 à 1600 francs sur le marché noir.

    Cette situation entraîne la hausse vertigineuse de prix des denrées alimentaires et autres produits et services.

    Dans les marchés de Bukavu, le kilo de viande de bœuf est passé de 4500 à 8000 francs congolais, une mesure de riz qui s’achetait 800 francs coûte dorénavant 1500 francs.

    On ne sait plus quoi acheter, des gens qui mangeaient deux fois par jour ne se nourrissent plus qu’une fois.”
    Solange Lwashiga, caucus des femmes du Sud-Kivu pour la paix
    Pour Solange Lwashiga, du caucus des femmes du Sud-Kivu pour la paix, le panier des ménages est asphyxié.

    “On ne sait plus quoi acheter, des gens qui mangeaient deux fois par jour ne se nourrissent plus qu’une fois”, raconte-elle.

    Avec cette flambée des prix, les marchandises s’écoulent à compte goutte comme le confie Fabien Binja, président du marché de Nyawera.

    Selon lui, en l’espace de cinq mois environs 30 % des vendeurs de ce marché ont perdu leur capital et d’autres peinent à rembourser les prêts obtenus des coopératives d’épargne et de crédit.

    La cause à l’instabilité politique

    Pour le député national élu de Bukavu, Kizito Mushizi, en plus de variables économiques, cette dépréciation est aussi lié à l’instabilité politique de l’après décembre 2016.

    La cause structurelle est l’incertitude politique.”
    Kizito Mushizi, député national élu de Bukavu
    “La cause structurelle est l’incertitude politique”, explique-t-il, “si le gouvernement dit qu’il va y avoir une alternance, cela peut stabiliser l’économie”.

    Plusieurs témoignages attestent que les fonctionnaires et agents de l’Etat congolais voient également leur pouvoir d’achat baissé sensiblement.

    Les enseignants, médecins, députés, ministres et agents de l’administration publique touchent encore leurs salaires au taux de 930 francs congolais le dollar. Ils plaident pour son réajustement au regard de la fluctuation du taux.

    Le président du bureau de coordination de la société civile du sud Kivu, Patient Bashombe interpelle le gouvernement congolais. “Cela entraîne une instabilité, il faudrait des État généraux économiques”, souligne-t-il.

    En juillet 2017, la dépréciation du franc avait atteint un pic de 1720 francs le dollar.

    En réaction, la banque centrale du Congo avait vendu début août 20 millions de dollars aux banques commerciales en vue de contribuer au maintien de l’appréciation de la monnaie nationale sur le marché de change, faisant baissé le change à 1500 francs le dollar.

    Avec VOA

  • L’inflation menace la RDC

    L’inflation menace la RDC

    -La RDC traverse une sévère crise économique. L’inflation, de l’ordre de 41% par an environ, affecte violemment la population. Ce qui a poussé le mois dernier les fonctionnaires à lancer un mouvement de grève.

    Dévaluation de sa monnaie, hausse des prix, l’économie de RDC est très mal en point. « L’offre de la production locale est inférieure à la demande sur tous les produits de base. La production locale que ce soit de riz, de haricot, de maïs, de banane, de manioc est insuffisante pour répondre à la demande locale. Et puisqu’il faut importer, il y a une très forte demande des villes donc il y a l’inflation sur le marché de biens et services et l’inflation monétaire », décrypte l’économiste Hubert Mpunga.

    Face à cette situation, les fonctionnaires ont lancé un appel à la grève le 21 juillet dernier pour obtenir une hausse de salaire. Mouvement suspendu une semaine plus tard comme l’explique Nico Mulangu, le modérateur du collectif des syndicats de la fonction publique :

    « Le gouvernement a pris une décision unilatérale pour faire une légère augmentation au niveau des salaires. C’est pour cela que nous observons, en demandant aux agents d’être calmes et nous allons donner le mot d’ordre pour voir ce que nous pouvons faire. »

    Pourtant, une inconnue demeure : « Il n’a même pas communiqué le montant de cette augmentation. On nous parle de 20 000, de 10 000 mais nous ne savons pas encore et nous attendons cette augmentation là pour voir si les agents vont accepter ou bien s’ils ne vont pas accepter. A ce moment nous allons poursuivre la procédure pour voir ce que nous pouvons faire », indique Nico Mulangu.

    Cependant, Kinshasa aura du mal à satisfaire ces revendications. L’économiste Hubert Mpunga :

    « Il a suffi que le marché de ressources minières que nous exportons à l’état brut ou semi-brut bouge dehors et l’industrie locale a connu une dépression. Ce qui fait que on importe les biens de consommation beaucoup plus qu’on exporte les ressources naturelles et on a pas suffisamment d’argent pour importer les biens dont on a besoin pour la consommation. »

    Le panier des ménagères congolaises est donc vide, comme les caisses du gouvernement.

    Avec RFI

  • 750 millions de dollars de recettes minières détournés en trois ans, selon Global Witness

    750 millions de dollars de recettes minières détournés en trois ans, selon Global Witness

    -Un rapport de l’ONG Global Witness baptisé “Distributeur Automatique du Régime” affirme qu’au mois 750 millions de dollars de recettes minières de la RDC auraient été détournés sur trois ans par les administrations fiscales et entreprises minières publiques du pays. En cause : “la conjugaison délétère de la corruption et d’une mauvaise gestion de la part des administrations fiscales et des entreprises minières publiques”.

    Le rapport de Global Witness, rendu public vendredi 21 juillet, révèle qu’entre 2013 et 2015, plus de 750 millions de dollars versés par des entreprises minières aux administrations fiscales et entreprises minières publiques du Congo ont échappé au trésor public. Cette somme représenterait, selon Global Witness, entre 30 et 40% des recettes minières perçues par le pays. Le rapport de l’ONG s’appuie sur les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Eiti), une norme internationale destinée à promouvoir la gestion transparente et responsable du pétrole, du gaz et des ressources minières.

    Dans le détail, Global Witness estime que les sommes perçues par les administrations fiscales et entreprises minières publiques n’ayant pas été versées au Trésor public représentaient 149 millions de dollars en 2013, 314 millions de dollars en 2014 et 291 millions de dollars en 2015. « L’usage final de cette argent est inconnu » dénonce le rapport.

    « Depuis des années, Global Witness et d’autres acteurs documentent les fuites de recettes du secteur minier congolais vers des sociétés-écrans offshore. Nous constatons désormais que même des recettes versées à des organismes d’État au Congo se volatilisent avant d’atteindre les comptes du Trésor public », explique Pete Jones, responsable de campagne de Global Witness.

    La Gécamine épinglée

    Le rapport épingle la Gécamines comme étant l’un des acteurs majeurs de ces détournements de fonds. Selon Global Witness, l’entreprise ne reverserait aux caisses de l’État « qu’une infime partie » des quelques 100 millions de dollars qu’elle perçoit chaque année de la part d’entreprises minières privées du pays. En 2014, « l’entreprise n’a contribué qu’à 0,3% des recettes totales de l’État » dénonce le rapport.

    Selon Global Witness, le directeur de la Gécamines Albert Yuma n’est pas étranger à cette gestion opaque. « Un cadre de la Gécamines a déclaré que sous le mandat de Yuma, les richesses de la Gécamines ont été captées par un petit groupe d’oligarques » détaille le rapport.

    Et, malgré une faible contribution aux caisses publiques congolaises, l’entreprise a, selon le rapport, remboursé des prêts considérables accordés par l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.

    Une « corruption légalisée »

    Le rapport fustige également les administrations fiscales du pays, qui abuseraient de leur droit à retenir un pourcentage des amendes infligées aux entreprises ne respectant pas le code minier. L’opacité de ce système leur permettrait d’après le document de conserver des fonds qu’elles devraient en principe transmettre au trésor public. Des abus qualifiés de « corruption légalisée » par Global Witness.

    « Certaines des transactions que nous avons examinées semblent attribuer à ces administrations le rôle de  distributeur automatique du régime de Kabila » explique Pete Jones. « Ces agences […] sont souvent dirigées par des personnalités puissantes entretenant d’étroits liens professionnels ou personnels avec le cabinet du Premier ministre ou la Présidence » relève le rapport.

    Légère amélioration de la situation

    Global Witness salue toutefois une légère amélioration de la situation : selon les données de l’Eiti, la part des recettes minières qui parviennent jusqu’au trésor public a augmenté entre 2013 et 2015. En 2015, 68% des recettes minières du Congo ont été perçues par le trésor, contre 59% en 2014.

    Pour Lambert Mende, ce rapport devrait atterrir sur la table de l’État et non faire l’objet d’un lynchage médiatique

    Contacté au téléphone, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende admet qu’ « il peut y avoir des problèmes avec les gestionnaires et nos partenaires », mais il regrette la méthodologie de Global Witness : « Ce rapport devrait atterrir sur la table de l’État et non faire l’objet d’un lynchage médiatique. Si les ONG souhaitent soutenir la lutte contre la mauvaise gestion, elle devrait plutôt aider les organismes congolais. »

    Pénurie de devises

    Le Congo est devenu le premier producteur de cuivre d’Afrique en 2013 et détient les plus grandes réserves mondiales de cobalt. Ces deux métaux génèrent plus de 80% des recettes d’exportations du pays. Près de 10 milliards de dollars de cuivre et de cobalt sont extraits chaque année dans le pays avant d’être exportés. Selon Global Witness, 6% seulement de la valeur totale des exportations minières est versé au budget de l’État.

    Ce rapport intervient alors que le pays fait face à une grave pénurie de deviseDans un communiqué daté du 5 juillet dernier, la Banque centrale du Congo faisait état de réserves de changes équivalentes à 3,11 semaines d’importations de biens et services, un niveau très inquiétant.

    Dans une allocution prononcé lundi 17 juillet, le gouverneur de la Banque centrale congolaise imputait en partie cette situation aux pratiques de certaines entreprises minières « qui ont pour conséquence d’institutionnaliser la fuite des capitaux ». Pour Global Witness, cette institutionnalisation de la fuite des capitaux passe donc aussi par les administrations fiscales et entreprises publiques congolaises.

    JA