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  • La Monusco et la Cenco appellent à la cessation d’attaques contre les églises catholiques en RDC

    La Monusco et la Cenco appellent à la cessation d’attaques contre les églises catholiques en RDC

    -L’ONU, le représentant du pape à Kinshasa et l’épiscopat congolais ont appelé jeudi “à la cessation immédiate” des attaques contre les paroisses catholiques à travers la République démocratique du Congo, dans un communiqué conjoint.

    “Ces attaques ont été particulièrement violentes dans les provinces de Kinshasa, Haut-Katanga, Kasaï central et Kasaï oriental”, indique letexte parvenu à l’AFP, signé par la Mission de l’Onu en RDC (Monusco), la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et le représentant du pape en RDC.

    Dimanche à Kinshasa, l’église catholique Saint-Dominique a été profanéepar des individus non identifiés

    Les profanateurs ont cassé l’autel, fait tomber le tabernacle, cassé la statue de la Vierge Marie, “et cassé même la tête de Jésus” sur le crucifix, a déclaré à l’AFP le père Cyrille Kombelo.

    Les trois signataires du communiqué conjoint “condamnent fermement ces actes qui sont d’ailleurs punissables” en RDC, demandant aux “acteurs politiques de les condamner tout aussi fermement afin de déjouer toute tentative de manipulation visant à fragiliser l’accord” de cogestion du pays signé le 31 décembre par le pouvoir et l’opposition.

    Pour l’instant, les auteurs de ces actes ne sont pas encore identifiés par les autorités.

    Un accord sur une transition politique a été signé le 31 décembre, autorisant le président Joseph Kabila, dont le mandat a pris fin le 20 décembre, à demeurer au pouvoir jusqu’à fin 2017, en échange d’un mécanisme de cogestion du pays. Mais les discussions sur les modalités de mise en oeuvre de cet accord piétinent depuis.

    Il y a quelques jours, circulaient à Kinshasa des tracts appelant à la destruction des “écoles et églises” catholique si l’application de l’accord n’était pas effectif au plus tard le 18 février.

    M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.

    Avec AFP

  • L’Afrique face au problème des cultes et des prophètes autoproclamés

    L’Afrique face au problème des cultes et des prophètes autoproclamés

    EGLISE DU REVEIL-«Eglises du réveil», «églises évangéliques», «églises de la guérison», «ministères», «pasteurs autoproclamés»… Toutes sortes de cultes fleurissent depuis des années sur le continent africain, qui promettent monts et merveilles sur terre ou au ciel, en enrichissant les gourous qui les répandent. Certains gouvernements tentent des réglementations.

    L’Afrique du Sud veut réglementer ses églises

    Le gouvernement a décidé d’ouvrir une enquête sur les différentes églises dans le pays ainsi que sur leur financement. Une décision qui fait suite à plusieurs scandales impliquant des prophètes autoproclamés. Ces églises sont accusées de se faire de l’argent sur le dos des plus pauvres.

    Des pasteurs qui font manger des rats et des serpents à leurs disciples, qui leur font boire de l’essence ou alors qui leur sautent dessus à pieds joints. Tout cela au nom de Dieu. Le gouvernement s’inquiète de la multiplication de ces églises jugées commerciales. Impossible de dire combien elles sont.

    Mais pour Thoko Mkhawanazi de la Commission de protection des droits religieux ces prophètes autoproclamés profitent du désespoir des gens. « Qu’est ce qui fait que les gens mangent des serpents vivants, boivent du pétrole ou acceptent de se faire piétiner. Pourquoi les gens sont-ils si crédules ? Pourquoi ce niveau de désespoir ? »

    Ces églises ont pu se multiplier car la Constitution autorise la liberté de culte et de croyance. Le Conseil sud-africain des Eglises a condamné ces pratiques hérétiques, accusant ces pasteurs d’instrumentaliser le désespoir des plus pauvres pour se faire de l’argent. Dans la plus part des cas ces églises ne requiert pas de droit d’entrée, mais fonctionne sur le principe du don.

    Pour Pieter Coetze, qui va participer à la commission d’enquête, il ne s’agit pas d’interdire ces églises mais de contrôler les abus. « Cette enquête n’est pas une enquête sur la religion, mais plutôt sur le mauvaise usage fait de la religion, afin d’éviter qu’il ne se reproduise. » La commission doit rendre son rapport et ses recommandations d’ici avril l’année prochaine.

    Au Togo, les ministères pullulent

    Ces églises, qui prêchent et qui brisent, ont pris d’assaut les coins et recoins du pays à la recherche des âmes à délivrer. Dans un quartier de Lomé, à Gbégnédji, c’est l’effervescence tous les dimanches. Entre 9h et 13h, l’ambiance est électrique dans la zone à cause des nombreuses églises qui y officient à l’aide d’instruments modernes et de musique.

    Elles sont nombreuses, très nombreuses aux dénominations diverses : ministère de la foi, ministère des rachetés de Dieu, ministère du salut et de la vérité… Des ministères, on en dénombre jusqu’à 856 à l’administration territoriale en 2009. Les adeptes y accourent toujours et les voisins ne cessent de s’en plaindre. « Le dimanche après les séances, certains groupes font encore leurs prières à partir de midi. Vendredi aussi. Ça me gène beaucoup », commente une habitante.

    Les accusations sont nombreuses. On accuse les pasteurs de ces ministères de vendeurs d’illusion, de prêche à l’envolée avec de grands bruits, du fétichisme pour soutenir leurs affaires d’église… Les pasteurs sont aussi indexés d’adultère. Denise, journaliste a couvert une de ces affaires dans le ministère « power House », il y a quelques jours à Kpalimé, à 126 km au nord-ouest de Lomé, elle raconte : « Ce pasteur serait en train de commettre l’adultère avec une femme. Sous le coup de la colère le mari est allé menotter le pasteur devant ses fidèles pour leur expliquer toutes les manigances du pasteur. »

    Ces églises, installées dans les quartiers sombres, en périphérie, à l’entrée des villages ou à leur sorties, ont malgré tout le vent en poupe, des âmes en détresse sont toujours dans l’attente d’être sauvées.

    En RCA, le problème des pasteurs radicaux

    En Centrafrique, l’Eglise protestante doit faire face à des prédicateurs évangéliques radicaux. Certains prétendent réaliser des miracles. D’autres promeuvent la violence intercommunautaire. Le révérend Nicolas Guérékoyamé-Gbangou est le président de l’alliance des Eglises évangéliques de Centrafrique. Il reconnaît qu’il a parfois du mal à faire face au phénomène.

    « C’est une question de formation que les gens reçoivent. Comme je n’ai pas la possibilité d’aller écouter tous les prédicateurs. Mais nous reconnaissons que un peu partout, des gens peuvent dévier dans leurs enseignements, en mettant l’accent sur certains points qui les préoccupent : par exemple la libéralité, les miracles et autres », raconte le révérend, qui essaie de « limiter les dégâts ».

    « Lorsque quelqu’un vient et qu’il échappe à notre attention, qu’il vient s’installer ou qu’il sillonne les provinces et qu’on a pas les moyens de l’arrêter, dés que nous apprenons la chose nous interpellons, nous attirons l’attention de nos pasteurs qui sont à l’intérieur du pays », commente Nicolas Guérékoyamé-Gbangou. Mais ce n’est pas toujours évident, « pour un pays de 623 000 km2 ». « Nous n’avons pas les moyens », déplore-t-il.

    Avant de conclure : « si c’est à Bangui et qu’on apprend que quelqu’un vient et qu’il donne de mauvais enseignements, on convoque une grande rencontre pour apporter des corrections sur ce qu’il a enseigné. Et c’est comme ça que nous veillons sur la vie de l’Eglise dans la République centrafricaine. »

    RFI

  • Chrétiens persécutés : le pape et le Vatican dénoncent le “silence complice”

    Chrétiens persécutés : le pape et le Vatican dénoncent le “silence complice”

    pape-Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques, contre “le silence complice” et “l’indifférence” devant la “furie jihadiste” qui frappe les chrétiens, et vient encore de se déchaîner au Kenya.

    Le pape argentin, qui a commémoré vendredi la “passion du Christ” (sa crucifixion à Jérusalem), devait présider samedi soir la Veillée pascale, qui célèbre, selon la croyance chrétienne, la résurrection de Jésus.

    Sous le choc de la tragédie du Kenya, la dénonciation de la violence jihadiste a pris le pas sur tous les autres thèmes de paix et de justice évoqués à Pâques.

    Jorge Bergoglio a condamné dès vendredi matin la “brutalité insensée” du massacre des jihadistes Shebab contre les étudiants de Garissa dans l’est du Kenya, qui a fait 148 morts. “Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence”, a demandé le chef d’1,2 milliard de catholiques.

    Avant d’exécuter froidement leurs victimes, les Shebab ont séparé les musulmans des non-musulmans en fonction de leurs habits, et gardé en otage les seconds. “+Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous+”, ont ironisé les assaillants, d’après le témoignage d’un survivant.

    Au Vatican, on s’irrite du fait que la multiplication des persécutions de chrétiens –par des individus ou des groupes islamistes– de l’Irak au Kenya en passant par la Libye, le Pakistan ou le Nigeria, ne soit pas plus dénoncée, y compris par les autorités occidentales et musulmanes.

    “Aujourd’hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice”, a accusé d’une voix sombre Jorge Bergoglio à la fin du Chemin de Croix vendredi soir au Colisée, s’adressant au Christ, “prince de la paix”.

    Les méditations de cette “Via Crucis” retransmise en mondiovision, ont rappelé que “des hommes et femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants”.

    “Ils n’ont pas honte de la Croix. Ils sont de magnifiques exemples”, proclamait un lecteur, citant l’exemple du “martyr” catholique pakistanais, l’ancien ministre pour les minorités Shahbaz Bahtti, assassiné le 2 mars 2011.

    Auparavant, lors d’une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, “la furie jihadiste” avait été dénoncée. Le prédicateur de la Maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens assassinés en février par un groupe jihadiste en Libye “en “murmurant le nom de Jésus”.

    ‘Victimes désignées’

    “Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu’ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays”, avait-il fustigé.

    “Qui a à coeur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent”, avait-il ajouté dans un propos qui paraissait s’adresser aussi aux musulmans.

    Le Vatican -notamment par la bouche de l’énergique ministre du dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran- ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans comme l’université sunnite Al-Azhar du Caire prennent position plus clairement, en se distançant des islamistes et de toute persécution anti-chrétienne.

    La prise surprise de la ville irakienne de Mossoul, à l’été dernier, par le groupe Etat islamique (EI) a été un tournant. Il a conduit le Saint-Siège à se montrer plus incisif face aux ambiguités de certaines autorités musulmanes.

    En décembre, François avait demandé à “tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires” à “se prononcer clairement” contre la violence jihadiste. Il prenait soin de parler des autres minorités religieuses persécutées comme les yazidis.

    Récemment, le souverain pontife reprochait à la communauté internationale de “vouloir cacher” les persécutions contre les chrétiens.

    Selon un éditorial du quotidien La Stampa, “l’islam doit bannir des mosquées ceux qui prèchent le terrorisme. Trop souvent derrière les condamnations du terrorisme par le monde musulman résonne l’écho d’une compréhension. L’islam doit sortir de l’ambiguité”.

    D’après l’organisation protestante Portes ouvertes (Open Doors), en moyenne chaque mois, 322 chrétiens sont tués en raison de leur religion, et 214 églises détruites ou endommagées, notamment en Afrique.

    En 2014, 4.334 chrétiens de toutes confessions (catholiques, protestants, anglicans, orthodoxes) ont été tués, dont 2.484 au Nigeria, 2.484 en Centrafrique, 271 en Syrie, 119 au Kenya et 87 en Irak, selon son rapport annuel World Watch Monitor.

    (AFP)