Tag: elections

  • Un glissement de calendrier pour la présidentielle?

    Un glissement de calendrier pour la présidentielle?

    Nanga-En République démocratique du Congo, le glissement du calendrier tant redouté par l’opposition est-il devenu inévitable ? Le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, pose un vrai dilemme aux acteurs politiques : soit vous voulez un fichier électoral qui inclut les nouveaux majeurs, soit vous voulez respecter les délais prévus par la Constitution…

    Pour comprendre l’enlisement du débat concernant les dates de l’élection présidentielle en RDC, il faut remonter le temps. A tout juste un an de la présidentielle, une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) remet un rapport d’audit du fichier électoral en RDC en novembre 2015. La raison : l’OIF y explique que 20% de l’électoral, les nouveaux majeurs, sont absents du fichier ce qui pourrait nuire à la crédibilité du processus électoral.

    A l’époque, l’envoyé spécial de l’OIF pour les Grands Lacs estime qu’il est encore possible, sous condition de volonté politique, d’avoir un fichier électoral acceptable et de tenir les délais constitutionnels à un ou deux mois près.

    Révision du fichier électoral

    Mais à l’époque, il est question d’une passation de marché par entente directe avec la société belge Zétès. Le contrat aurait dû être signé en janvier, mais la Commission électorale l’a dénoncé. Elle préfère lancer, le 10 février, un dernier appel d’offres ouvert. Conséquence : un allongement de quatre à cinq mois de l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier.

    Du côté de la Céni, on affirme que l’UDPS n’aurait jamais accepté cet opérateur. Pour Samy Badibanga, l’un de ceux qui a critiqué la société Zétès, il s’agit d’une « faute intentionnelle » de la Commission électorale, une faute ayant pour but d’entériner le glissement.

    Vol de stocks de cartes électorales vierges

    Le président du groupe parlementaire de l’UDPS à l’Assemblée explique que toutes les difficultés soulevées par le président de la Céni sont connues de longue date : le problème de l’intégration des nouveaux majeurs, les critiques envers Zétès ou même le vol de stocks de cartes électorales vierges et le risque de les voir remises en circulation.

    Du côté de la Commission, on se défend : la Céni n’est pas responsable, elle ne peut organiser les élections que si les parties prenantes jouent leur rôle.

    Selon des documents internes à la Céni, il faudrait, à partir de l’annonce de l’appel d’offres, entre 13 et 16 mois pour venir à bout de la révision du fichier électoral. Ce ne sont que des estimations, a-t-on expliqué qui ne prennent pas en compte tous les paramètres et notamment un éventuel soutien de la communauté internationale.

    RFI

  • La volonté d’organiser les élections dans les délais constitutionnels n’existe pas

    La volonté d’organiser les élections dans les délais constitutionnels n’existe pas

    Bureau d'election-En RDC, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a officiellement lancé, mercredi 10 février, son appel d’offres pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral pour un montant d’environ 200 millions de dollars (autre annonce : l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces qui aura lieu le 26 mars prochain). Le 10 février, c’était la ligne rouge du Front citoyen 2016 pour voir des avancées significatives dans l’organisation des élections. Ce regroupement de partis d’opposition et de la société civile estime que, malgré les annonces faites par la Commission électorale, la volonté d’organiser les élections dans les délais constitutionnels n’existe pas. Le Front citoyen appelle les Congolais à une journée ville morte le 16 février, et pourtant l’appel d’offres pour acquérir le matériel nécessaire au recensement est lancé. Une étape considérée comme cruciale par la Commission électorale.

    « On ne peut pas convoquer d’élections sans corps électoral », insiste-t-on du côté de la Commission électorale (Céni), d’où l’importance de cet appel d’offres.

    La Céni avait dénoncé en janvier, juste avant sa signature, un projet de contrat pour un marché par entente directe avec une société belge pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral. Mais ce contrat, élaboré depuis plus de six mois, aurait été fait sans consulter l’assemblée plénière de la Céni. L’appel d’offres lancé hier, ouvert cette fois, a pour but d’identifier le meilleur opérateur pour répondre aux besoins de la Commission électorale. Selon le code de passation de marché, il faudra donc entre quatre et cinq mois pour désigner l’entreprise en question. Il est difficile de réduire ce délai, explique-t-on du côté de la Céni. La sélection finale interviendrait donc au mieux au mois de juin ou, au plus tard, début juillet.

    En revanche, précise la Céni, il serait possible avec plus de moyens, notamment en termes financiers et logistiques, de raccourcir la durée de l’opération de révision du fichier électoral. Or, selon la Constitution, le corps électoral doit être convoqué trois mois avant la fin du mandat du président. Pour respecter ce délai, il devrait l’être avant la fin du mois de septembre. Il faudrait donc qu’en trois ou quatre mois, le matériel soit livré et la révision terminée. Mission impossible ? On ne peut pas convoquer d’élection sans corps électoral, répète la Céni.

    Le Front citoyen 2016 appelle à une journée ville morte

    Malgré cette annonce d’appel d’offres, le Front citoyen 2016 estime que la volonté d’organiser les élections dans les délais constitutionnels n’existe pas. Dans une déclaration lue le 10 février par le doyen Charles Mwando Nsimba, président de l’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef), le Front citoyen appelle à une journée ville morte, le 16 février prochain. « La démocratie est de nouveau menacée et le processus électoral est délibérément retardé par des velléités dictatoriales et des tentatives malveillantes de violer notre Constitution. Congolaises et Congolais, nous, Dynamique de l’opposition, G7, Front Anti-Dialogue, organisation de la société civile, lançons le présent appel pour que, tous, partout où nous nous trouvons, nous manifestions notre attachement à la Constitution de notre pays en observant une journée ville morte le 16 février 2016. Une journée pour honorer la mémoire de nos citoyens, victimes de la barbarie du 16 février 1992, rappeler à Joseph Kabila qu’il est le garant de notre Constitution et qu’il est de ce fait tenu de la respecter, dire non au glissement, dire non au troisième mandat, dire non à la présidence à vie, dire oui à l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels ».

    RFI

  • RDC: l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces fixée au 26 mars

    RDC: l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces fixée au 26 mars

    Bureau de la  CENI
    Bureau de la CENI

    -Après deux reports, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé mercredi avoir fixé au 26 mars l’organisation de l’élection des gouverneurs dans les nouvelles provinces de la RD Congo. Celles-ci sont actuellement gérées par des commissaires spéciaux nommés par Kinshasa.

    Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Initialement prévue le 31 août, puis repoussée au 6 octobre 2015 avant d’être reportée sine die, l’élection des gouverneurs dans les 21 nouvelles provinces de la RD Congo, issues du dernier découpage territorial, aura finalement lieu le 26 mars. L’annonce a été faite, le 10 février, au cours d’une « journée électorale » organisée à Kinshasa par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

    Des résultats le 12 avril 

    Les potentiels candidats ont jusqu’au 20 février pour déposer leurs dossiers et la publication des résultats de ce scrutin est attendue au 12 avril. Si ce nouveau chronogramme est respecté, ce sera la fin du mandat des « commissaires spéciaux » nommés par le gouvernement congolais pour gérer ces nouvelles provinces.

    La Ceni a également annoncé le lancement d’un appel d’offres pour l’achat des kits d’enrôlement des électeurs, le fichier électoral actuel étant, de l’avis de tous les observateurs, corrompu. Mais la révision sera-t-elle complète ou partielle ? La question divise encore la classe politique.

    J.A

  • La chute des cours des matières premières pourrait compromettre le financement des élections en RDC

    La chute des cours des matières premières pourrait compromettre le financement des élections en RDC

    kabila-matata-Le Premier ministre congolais a déclaré que son gouvernement ne pourra pas financer les élections avec l’argent des ménages si le cours du cuivre tombait à 2.600 dollars la tonne.

    M. Matata estime que les prix allaient “descendre davantage” en 2016 du fait de la contraction de la demande chinoise qui va avoir “un impact direct” sur les recettes budgétaires du pays.

    Il a affirmé pouvoir se passer de l’aide du Fonds monétaire international.

    “Si le cours du cuivre tombe à 2.600 dollars la tonne et le baril de pétrole à 10 dollars et que toutes les entreprises minières ferment (…) nous n’allons pas financer les élections avec l’argent des ménages”, a expliqué lors d’une conférence de presse Augustin Matata Ponyo, en évoquant un scénario pessimiste.

    Fin janvier, le ministre de l’Intérieur Évariste Boshab avait affirmé que le gouvernement congolais s’engageait de manière “ferme, irrévocable et sans équivoque” à financer la révision du fichier électoral, en vue de la présidentielle qui est prévue en 2016. Selon la Commission électorale, les opérations devraient globalement coûter 1,2 milliard de dollars.

    Malgré les difficultés budgétaires, le Premier ministre a réaffirmé que “renouer” avec les institutions financières internationales n’était pas une priorité, “les performances économiques” du gouvernement se réalisant “sans programme avec le FMI”.

    “Vous n’êtes pas malade et vous voulez voir le féticheur?”, a résumé le Premier ministre.

    La RDC traverse une crise politique depuis la reconduction au pouvoir du président Joseph Kabila à l’issue d’élections marquées par des fraudes massives en novembre 2011.

    Depuis plus de deux ans l’opposition accuse le chef de l’État, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat expire en décembre, de chercher à tout faire pour se maintenir en poste au-delà de la fin de l’année, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

    Avec AFP

  • Les grands rendez-vous électoraux en Afrique en 2016

    Les grands rendez-vous électoraux en Afrique en 2016

    Elections- Un bureau de vote en RDC
    Elections- Un bureau de vote en RDC

    -L’année 2016 s’annonce chargée sur le plan électoral en Afrique. Sortie de crise possible en Centrafrique, troubles sur le calendrier en RDC, succession après les deux mandats constitutionnels du président sortant au Bénin et règne sans fin en Gambie, tour d’horizon des 16 présidentielles à venir.

    Centrafrique : toujours dans l’attente des résultats du premier tour

    Les résultats du premier tour des élections présidentielle et législatives qui s’est tenu le 30 décembre dernier sont toujours en cours de traitement. La mobilisation semble importante pour ce vote dont l’enjeu est immense. De la bonne tenue de ces scrutins dépend la fin d’une crise sans précédent qui a plongé le pays dans trois années de violences. Le dépouillement rencontre quelques difficultés liées à une organisation chaotique. Les premiers résultats très partiels de la présidentielle annoncés samedi 2 janvier donnaient une avance à l’outsider Faustin-Archange Touadéra, ex-Premier ministre de François Bozizé. Lundi 4 janvier, une vingtaine de candidats se sont associés pour dénoncer ce premier tour du scrutin présidentiel et législatif qu’ils ne jugent pas crédible. Ils réclament l’arrêt du processus électoral et une large concertation. Parmi les motifs de contestation, des défaillances logistiques, des problèmes de fraudes et d’irrégularités, disent-ils, qui sont susceptibles de nuire à la représentativité du scrutin. Le second tour a été initialement fixé au 31 janvier.

    Ouganda : Yoweri Museveni bien parti pour rester (18 février)

    Au pouvoir depuis 1986, le président Yoweri Museveni ambitionne de rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans. Face à lui, son éternel rival Kizza Besigye, leader du Forum pour le changement démocratique (FDC). Les deux hommes s’opposeront pour la quatrième fois consécutive après les scrutins de 2001, 2006 et 2011. Mais cette fois, un troisième prétendant pourrait venir se mêler au traditionnel bras de fer : l’ancien Premier ministre Amama Mbabazi, passé à l’opposition en 2014. Bien que tous deux soient sur la ligne de départ, Besigye et Mbabazi ont un temps envisagé d’unir leurs forces dans une candidature unique. Le seul moyen d’entretenir le mince espoir de barrer la route à un président sortant qui s’est toujours imposé dès le premier tour. Ils seront au total huit prétendants à la magistrature suprême.

    Niger : Mahamadou Issoufou pas à l’abri de l’alternance ? (21 février)

    Parmi la dizaine de candidats qui ont déposé leur dossier de candidature à la date limite du samedi 2 janvier, on retrouve les quatre personnalités qui dominent la vie politique du Niger depuis des années. Au premier rang desquels, le président sortant Mahamadou Issoufou, bien placé pour conserver son poste face à une opposition minée par les ennuis judiciaires. C’est le cas notamment de l’ancien président du Parlement Hama Amadou, écroué depuis le 14 novembre dernier pour son implication présumée dans une affaire de trafic de bébés. Difficile dans ces conditions de mener sa campagne. Mais l’alternance n’est pas impossible, dans la mesure où elle pourrait bénéficier au chef de file de l’opposition Seïni Oumarou, ainsi qu’à l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane. Il s’agira en tout cas d’un scrutin à haut risque après la tentative de coup d’Etat présumée de décembre dernier.

    Bénin : la fin de l’ère Boni Yayi (28 février)

    Changement de tête au Bénin. Elu une première fois en 2006 puis réélu en 2011, le président Thomas Boni Yayi ne peut pas prétendre à un troisième mandat, conformément à la Constitution béninoise. Son Premier ministre depuis juin dernier, Lionel Zinsou, apparaît comme le grand favori pour prendre sa succession. Nouveau venu en politique, ce banquier franco-béninois au profil atypique ne revendique aucune appartenance politique, mais sera bien le candidat du parti au pouvoir. Son plus sérieux adversaire semble être l’homme d’affaires Patrice Talon. C’est la bête noire de l’actuel chef de l’Etat qui l’avait accusé d’empoisonnement en 2012 et de tentative de coup d’Etat l’année suivante. D’autres concurrents tels qu’Abdoulaye Bio Tchané, Pascal Koupaki, Robert Gbian ou encore Léhady Soglo, ne sont pas non plus à classer dans la catégorie des figurants.

     

    Le Béninois Thomas Boni Yayi cèdera sa place en février prochain. © © AFP PHOTO / POOL / MUJAHID SAFODIEN

    Pléthore de candidats aux Comores (21 février)

    Ils seront 25 postulants à prendre part au prochain scrutin présidentiel. En vertu d’un système de présidence tournante entre les îles de l’archipel (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli), le président en poste Ikililou Dhoinine ne peut pas se représenter et son successeur sera forcément originaire de la Grande-Comore. Les trois candidats arrivés en tête à l’issue du premier tour participeront au second qui se tiendra le 18 avril. Contrairement à ce qui avait été annoncé par le ministère de l’Intérieur il y a six mois, les Comoriens résidant à l’étranger ne pourront pas voter, « pour des raisons techniques », a justifié le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Ahmed Mohamed Djaza.

    Congo-Brazzaville : Denis Sassou-Nguesso s’est préparé le terrain (20 mars)

    D’abord prévue en juillet 2016, la présidentielle a été avancée par le président Denis Sassou-Nguesso au premier trimestre de l’année. En faisant récemment adopter aux forceps une nouvelle Constitution, l’actuel dirigeant, qui a déjà passé plus de trente ans à la tête du pays, a fait sauter tous les verrous (limite d’âge des candidats et du nombre de mandats) l’empêchant de briguer un troisième mandat. Et même s’il n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, son intention de se maintenir au pouvoir est claire aux yeux d’une opposition impuissante, malgré la forte mobilisation contre le projet de réforme constitutionnelle.

    Tchad : la biométrie au secours de l’alternance ? (Fin du premier trimestre)

    L’alternance à la tête du Tchad n’est pas qu’une chimère. L’opposition, notamment incarnée par Saleh Kebzabo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) et Ngarléjy Yorongar, le patron de la Fédération action pour la République (FAR), a placé ses espoirs dans la biométrie, un système censé permettre de lutter contre la fraude électorale. Elle parie également sur l’usure d’Idriss Déby Itno, en place depuis 1990. Un pari loin d’être gagné face à un dirigeant habitué à être réélu dès le premier tour.

    Le président tchadien Idriss Déby devant le palais de l’Elysée à Paris, le 5 octobre 2015. © AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

    Djibouti : l’opposition menace de boycotter le scrutin (avril)

    Modifiée en 2010, la Constitution permet au président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, de se présenter pour un quatrième mandat en avril prochain. Aux manettes depuis 1999, sa reconduction paraît acquise d’avance. D’autant que l’Union pour le salut national (USN), la coalition de sept partis d’opposition, désabusée par l’absence de dialogue avec le pouvoir, menace de boycotter l’élection. La perspective d’un scrutin serein est encore plus illusoire après les violences de décembre dernier qui ont conduit à l’arrestation de plusieurs membres de l’opposition.

    São Tomé et Principe : le Premier ministre Patrice Trovoada n’est pas candidat (juillet)

    Dans une grande interview bilan de son action de 12 mois à la tête du gouvernement, accordée le 29 décembre à la radio et télévision publique du pays, Patrice Trovoada met fin aux spéculations : il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2016. Il ne souhaite pas renoncer à ses responsabilités de chef de gouvernement, a-t-il déclaré. « Je ne renoncerai à mes responsabilités que si je trouve quelqu’un, au sein de l’ADI, capable de prendre la relève », confiait-il déjà en février dernier à Jeune Afrique. Le leader de l’Action démocratique indépendante (ADI) avait été chassé du pouvoir en 2012 avant de faire un retour en force lors des législatives de 2014. L’actuel chef de l’Etat Manuel Pinto da Costa (79 ans), premier président après l’indépendance pendant quinze ans de régime de parti unique (1975-1991), est revenu au pouvoir vingt ans après par la voie des urnes en septembre 2011. Il aura la possibilité de se présenter à sa propre succession.

    Gabon : Ali Bongo remet de l’ordre dans sa majorité (août)

    En remaniant son gouvernement en septembre dernier, Ali Bongo s’était constitué une équipe censée lui assurer sa réélection. Mais quelques désertions sont venues gripper la machine à gagner. Notamment celle de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, figure de l’opposition, qui, aussitôt recruté, a fait défection. Le fils d’Omar Bongo devra donc remettre de l’ordre dans sa turbulente majorité s’il veut tuer dans l’œuf les velléités d’alternance d’une opposition menée par l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, et dopée par la crise pétrolière.

    Ali Bongo. © PHOTO/POOL/BART MAAT

    Cap-Vert : la fin de la cohabitation ? (date non déterminée)

    Le président Jorge Carlos Fonseca attendra sans doute les résultats des législatives pour se prononcer sur son intention ou non de briguer un second mandat. Lors de ce premier scrutin, le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) tentera de conserver la majorité face à la formation du président, le Mouvement pour la démocratie (MPD). Le PAICV tentera ensuite lors de la présidentielle de porter l’actuel Premier ministre José Maria Neves aux responsabilités et ainsi mettre fin à la cohabitation.

    Zambie : retour aux urnes 20 mois après la dernière présidentielle (11 août)

    Il y a bientôt un an, les Zambiens élisaient Edgar Lungu pour achever le mandat de Michael Sata décédé en cours de magistrature. En septembre prochain, les électeurs seront rappelés aux urnes pour désigner leur président ainsi que leurs députés.

    Guinée équatoriale : Teodoro Obiang pas près de bouger

    Ni l’affaire des présumés « biens mal acquis » qui vise notamment son fils, ni les accusations d’assassinats politiques et surtout pas la faible opposition ne semblent en mesure d’empêcher Teodoro Obiang Nguema de conserver les rênes du pouvoir. Un règne sans partage qui dure depuis trente-six ans, un record pour les chefs d’Etat africains en exercice.

    Gambie : une parodie d’élection orchestrée par Yahya Jammeh (1er décembre)

    Le 14 janvier prochain devrait démarrer la mise à jour des listes électorales en vue du scrutin présidentiel de la fin d’année. Une précaution qui paraît superflue, alors qu’il ne fait aucun doute que le fantasque et autocrate président gambien Yahya Jammeh sera reconduit à l’issue de la consultation. A pas encore 50 ans, le dictateur – au pouvoir depuis plus de vingt ans – entamera son cinquième mandat.

    RDC : Joseph Kabila joue-t-il la montre ? (date incertaine)

    L’incertitude règne en République démocratique du Congo alors qu’une dizaine de scrutins, dont la présidentielle, doivent avoir lieu en 2016. Le président Joseph Kabila doit théoriquement céder son poste en décembre prochain et n’a pas le droit de soumettre à nouveau sa candidature après ses deux mandats. Le chef de l’Etat a annoncé la tenue d’un « dialogue national » afin de garantir des « élections apaisées ». Il plaide également pour l’organisation d’un recensement général qui prendrait entre deux et quatre ans. Ses adversaires y voient un « piège », une manœuvre visant à prolonger son règne en retardant les élections.

    Le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila ne semble pas prêt à lâcher le pouvoir. © AFP PHOTO / CARL DE SOUZA

    Ghana : un remake de 2012 ? (date non déterminée)

    Sans surprise, le président ghanéen John Dramani Mahama a été désigné en novembre dernier par son parti, le Congrès démocratique national (NDC), pour être candidat à sa succession. En 2012, il l’avait emporté de justesse sur Nana Akufo Addo, patron du Nouveau parti patriotique (NPP), la principale formation d’opposition. C’est un duel similaire qui s’annonce en 2016. Le candidat sortant aura fort à faire pour défendre un bilan plombé par le ralentissement de la croissance économique du pays et l’accroissement de la dette.

    Carte intéractive:

     

    RFI

  • RDC: le fichier électoral n’est pas encore au point, selon l’OIF

    RDC: le fichier électoral n’est pas encore au point, selon l’OIF

    CENI-La révision du fichier électoral est une question cruciale pour la crédibilité du processus électoral en RDC, mais aussi une source de tension entre majorité et opposition. Une mission de l’OIF a rendu public ce jeudi un rapport d’audit sur le fichier dont dispose le pays et qui estime le corps électoral à un peu plus de 30,7 millions d’électeurs. A un an de l’élection présidentielle, la commission électorale a encore du pain sur la planche.

    La mission d’audit de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) relève que le fichier électoral même s’il a été officiellement « stabilisé » ou « fiabilisé » ne peut permettre d’organiser des élections répondant aux standards internationaux. Pourtant, entre l’élection très contestée de 2011 et aujourd’hui, la commission électorale a déjà radié pas moins de 840 000 inscrits, des doublons, et il y en aurait encore 250 000 à 300 000, selon cette mission d’audit de l’OIF.

    20% du corps électoral absent du fichier électoral

    La grosse faiblesse de ce fichier est qu’il n’inclut pas les quelque 8,5 millions de jeunes ayant passé la barre des 18 ans depuis 2011 et n’a pas exclu les 1,6 million de personnes décédées depuis.

    Malgré un phénomène de surinscription sur les générations précédentes, 7 millions d’électeurs « réels » potentiels pourraient, si rien n’est fait, ne pas pouvoir voter. Pour le général Sangaré, qui est à la tête de cette mission d’audit, il est très clair que si 20% du corps électoral est exclu, c’est contraire à l’idée d’un suffrage universel ou même crédible. Il faudrait donc, estime cette mission d’audit, réviser la loi congolaise qui prévoit que les provinciales, les municipales et les locales soient organisées sur base de ce fichier.

     Une révision pour rendre le processus crédible

    La révision du fichier électoral est un sujet qui crée beaucoup de tension. La majorité souhaiterait un recensement général de la population pour avoir un fichier électoral « parfait » et pas seulement « acceptable ». Une opération qui pourrait prendre deux à quatre ans, selon les experts et prolonger d’autant le mandat du président Joseph Kabila. Une idée qui fait hurler l’opposition. L’opposition, elle, n’est pas contre le principe d’une révision, mais d’un simple enrôlement.

    Pour la mission de l’OIF, enrôler les nouveaux électeurs et radier ceux qui sont décédés suffiraient à rendre le processus crédible. Elle encourage toutefois le gouvernement à moyen terme à créer un véritable état civil avec une liste électorale mise à jour chaque année, mais aussi à délivrer des pièces d’identité valant preuve de nationalité.

    Des délais techniquement tenables

    Pour le rapporteur de la Céni, Jean-Pierre Kalamba Mulumba, toutes ces questions doivent faire l’objet d’un consensus entre la majorité et l’opposition. Mais techniquement, si on lui donne enfin les moyens et les machines nécessaires, la commission estime pouvoir tenir les délais impartis.

    Pour l’envoyé spécial de l’OIF pour les Grands Lacs, avoir un fichier acceptable et respecter les délais constitutionnels pour la présidentielle seraient possible s’il y avait la volonté, à un ou deux mois près.

    Un autre enjeu serait de mieux équilibrer la répartition des électeurs par centres de vote. 14% des sites accueillent moins de 50 électeurs. 2% plus de 10 000. La mission relève également qu’il y a des centres de vote qui ont été géolocalisés hors de du territoire de la RDC par erreur et que 1,3% des électeurs ne sont toujours affectés à aucun centre de vote.

    RFI

  • RDC: selon l’OIF, le délai constitutionnel peut être tenu

    RDC: selon l’OIF, le délai constitutionnel peut être tenu

    sonia-L’envoyé spécial pour les Grands Lacs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) était en visite à Kinshasa ces derniers jours. L’occasion de rencontrer les acteurs politiques et de faire le point sur le processus électoral. L’OIF y apporte sa contribution puisqu’elle a fait un audit du fichier électoral, étape très importante, mais aussi sur fond de polémique. L’opposition craint que la majorité se serve de la révision du fichier pour permettre un glissement de calendrier. Qu’en dit le représentant de la secrétaire générale de l’OIF pour les Grands Lacs ? L’ex-président de la Confédération helvétique, Pascal Couchepin, est l’invité de Sonia Rolley.

    Quel bilan faites-vous de ces quelques jours de visite en République démocratique du Congo ?

    Pascal Couchepin : Le bilan, c’est qu’on a constaté que l’apport de l’OIF à la préparation du processus électoral est quelque chose qui est reconnu par tous. La Commission spécialiste des processus électoraux de l’OIF a réussi à définir les problèmes qui se posent pour l’établissement du fichier électoral, la base d’un scrutin correct. On a rencontré beaucoup d’acteurs de la politique et de la société civile. On constate que la prochaine étape, c’est le dialogue national auquel participera la majorité naturellement, mais seulement une partie de l’opposition. L’avis de ceux qui ne veulent pas participer est que ce dialogue est pipé, en ce sens que les résultats seraient déjà connus. Nous, nous considérons que chaque fois qu’il y a une chance de dialogue, il faut la saisir même si on peut aborder avec plus ou moins de scepticisme l’étape de la discussion.

    Est-ce que ça veut dire que vous, vous seriez favorable à un dialogue même sans facilitation, ou vous pensez qu’une facilitation internationale, vu le contexte, serait nécessaire ?

    Je crois qu’on ne peut pas prendre la place des interlocuteurs potentiels. Nous nous sommes toujours pour le dialogue parce que tant que les gens dialoguent, il y a d’autres moyens qui ne sont pas utilisés, des moyens qui sont souvent extrêmement dangereux. On l’a vu dans des pays voisins. Donc nous sommes pour le dialogue et c’est ensuite aux partenaires du dialogue de dire s’ils préfèrent recourir à un arbitre ou à un facilitateur international, ou s’ils sont près de discuter sous l’égide d’un des leurs. Je crois que la chose est ouverte et j’ai l’impression qu’aucun des groupes ne refuse un facilitateur si l’autre le désire.

    Est-ce que l’OIF serait par exemple prête à s’investir dans ce dialogue, à assurer une partie de la médiation ou de la facilitation ?

    L’OIF naturellement répondrait à une demande. Mais je crois que les premiers qui sont concernés, ce sont les Africains eux-mêmes. Ce serait plus du côté de l’Union africaine qu’il faudrait chercher un facilitateur si on souhaite un facilitateur international.

    Vous parliez du fichier électoral. C’est vrai que c’est une question qui préoccupe tous les partis, que ce soit la majorité comme l’opposition. Il y a des craintes sur le fait que la révision du fichier puisse servir à un glissement du calendrier. Que dit le rapport de l’OIF ?

    Le rapport de l’OIF dit que les conditions sont réunies pour qu’on puisse tenir le scrutin moyennant un certain nombre d’aménagements du fichier. La Commission [électorale nationale indépendante-Céni], présidée par le général Sangaré, a une approche très pragmatique. Le but n’est pas de faire quelque chose de parfait. Si on veut faire quelque chose de parfait, le glissement sera éternel. Le but, c’est que ça puisse fonctionner. Alors maintenant il faudrait que les partenaires, notamment le dialogue, décident d’accepter les propositions faites et de considérer que la question du fichier est close. Comme toujours en politique, certains vont s’abriter derrière des motivations techniques pour refuser le fond qu’ils ne veulent pas aborder. Mais ça, c’est une responsabilité qu’ils devront prendre. On dit de notre côté que rien ne se passera s’il n’y a pas d’abord une volonté politique. Le reste, c’est des problèmes techniques.

    Ça veut dire qu’aujourd’hui, selon l’OIF, ce serait possible de tenir les délais constitutionnels et d’avoir un fichier électoral acceptable ?

    A un ou deux mois près, c’est possible de tenir le délai constitutionnel, pour l’élection présidentielle en tous les cas. Le fichier est suffisant pour qu’on puisse dire qu’il s’agirait d’une consultation fondée sur des principes démocratiques normaux, les choses étant ce qu’elles sont, dans la République démocratique du Congo.

    Est-ce que vous êtes inquiet par rapport à l’environnement politique ?

    Oui, nous sommes inquiets parce que, encore une fois, les problèmes techniques peuvent être résolus. On y apporte notre contribution. Mais si la volonté politique manque, alors on peut aller vers une situation qui deviendrait peut-être même dramatique. Et ça, il faut absolument l’éviter et on ne peut pas jouer au bord de la falaise à se pousser parce que, un jour, on fait un pas de trop. Je crois qu’il est temps maintenant pour tous les acteurs de la politique congolaise de sauter sur leur ombre et d’accepter de faire des concessions pour aboutir à un processus électoral qui désignera les nouvelles autorités.

    Donc pour vous, en aucun cas, ce ne serait possible d’envisager un prolongement du mandat présidentiel de plusieurs années, comme ça a été suggéré par certains membres de la majorité ?

    Lorsqu’on interroge les membres de la majorité, ils disent tous qu’il n’est pas question de modifier la Constitution. Par conséquent, la Constitution est claire, c’est deux mandats de cinq ans. On peut justement, par des moyens très pragmatiques et indirects, prolonger de fait le mandat présidentiel parce que, si les conditions techniques sont réunies, prolonger le mandat présidentiel par des prétextes techniques n’est pas respecter l’esprit de la Constitution. Il faut avancer. La crainte, c’est que peut-être certains éléments de la majorité, peut-être aussi d’ailleurs des éléments hors de la majorité, ne prennent prétexte de problèmes techniques transformés en problèmes de fond pour ne pas respecter la Constitution qui prévoit deux mandats de cinq ans.

  • Elections:Les Etats-Unis s’impliquent dans la relance du processus électoral en RDC

    Elections:Les Etats-Unis s’impliquent dans la relance du processus électoral en RDC

    THOMAS-Après la démission du président de la Céni, la première autorité qui arrive à relancer le processus électoral déjà grippé en RDC est le nouvel Envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique, M. Thomas Perrieux.

    En visite à la CENI, l’Envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique pour la région des Grands lacs, M. Thomas Perriello a voulu comprendre les différents facteurs de blocage et de déblocage du processus électoral, tout en s’intéressant aux aspects aussi bien techniques, financiers que politiques du processus électoral. Et ce, avant d’insister sur la nécessité de réviser le fichier électoral et d’amorcer l’enrôlement de nouveaux majeurs pour permettre à tous les Congolais d’avoir droit au vote.

    Entre-temps, la CENI a présenté à son hôte quelques difficultés, notamment la logistique qui fait encore défaut, le Projet d’Assistance au Cycle Electoral Congolais qui souffre d’un déficit de financement, sans oublier l’absence du cadre légal à travers l’adoption et la promulgation de la loi portant identification et enrôlement des électeurs, afin d’ouvrir la voie à l’enrôlement des nouveaux majeurs intégrant les Congolais de la diaspora.

    Après la démission du président de la CENI, l’Abbé Apollinaire Malumalu, la Centrale électorale avait besoin d’un coup de pouce pour permettre à ce que le train des élections qui avait déjà quitté la gare, puisse continuer son bonhomme de chemin. Et le premier à apporter ce soutien, c’est M. Thomas Perriello, Envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique pour la région des Grands Lacs, qui a été reçu hier à la CENI. Ses premiers mots sont allés tout droit au président démissionnaire, pour qu’il se rétablisse le plus rapidement possible. Au menu, indique une dépêche de la CENI, l’émissaire du président Barack Obama a voulu mieux comprendre les différents facteurs de blocage et de déblocage du processus électoral. Il s’est clairement intéressé aux aspects aussi bien techniques, financiers que politiques du processus électoral.

    Dans son mot de bienvenue, le Vice-président de la CENI assumant dorénavant l’intérim du président démissionnaire, a rappelé à son hôte que techniquement, tout est mis en œuvre pour que les élections soient organisées dans les meilleures des conditions. Il a rappelé les acquis du processus électoral actuel, tout en soulignant que les différents défis à relever sont du domaine de la responsabilité des acteurs politiques qui doivent se prononcer aussi bien sur la hiérarchisation des activités électorales futures que sur les priorités à prendre en compte dans une perspective de réaménagement du Calendrier électoral global.

    Ceci appelle justement des grandes consultations avec toutes les parties prenantes au processus : partis politiques (Majorité et Opposition politique), Société civile et les autres forces vives de la nation. A cet effet, il a souligné que des cadres de concertation sont déjà opérationnels pour échanger avec les différentes tendances sociopolitiques du pays. Cependant, a-t-il reconnu, un forum de haut niveau en la manière du dialogue voulu et proposé par les acteurs politiques permettrait aux uns et aux autres de fixer la nation sur les grandes options à prendre et d’engager des décisions d’envergure avant le réaménagement du Calendrier électoral.

    A cet effet, toutes les initiatives visant à concourir à la bonne marche du processus électoral en République Démocratique du Congo sont les bienvenues. C’est ici qu’il a rappelé à son hôte que la logistique de la MONUSCO demeure indispensable à l’accompagnement des opérations de déploiement du matériel électoral. Il en est de même du Projet d’Assistance au Cycle Electoral Congolais qui souffre actuellement d’un déficit de financement après que les partenaires techniques te financiers de la Communauté internationale aient adopté le projet et que le PNUD ait formalisé ledit programme à travers un accord de partenariat signé.

    Le Vice-président Mpungwe, complété par le Rapporteur adjoint de la CENI, a saisi cette opportunité pour informer son hôte des défis légaux qui guettent le processus électoral : le cadre légal qui devrait être pourvu par l’adoption et la promulgation attendues de la loi portant identification et enrôlement des électeurs afin d’ouvrir légalement la voie à l’enrôlement des nouveaux majeurs intégrant les Congolais vivant à l’étranger (diaspora).

    Les USA réitèrent leurs appuis à la Rdc

    De son côté, M. Thomas Perriello a réitéré l’engagement de son pays envers le processus électoral de la Rd Congo. Un engagement qui ne se focalise pas sur le jour de l’élection, mais aussi sur tout le processus, notamment les mois qui précèdent cette élection, avant de souhaiter à ce que tous les Congolais prennent part au vote. Pour lui, il y a la nécessité aussi au niveau du fichier électoral qu’une opération de révision et d’enrôlement des nouveaux majeurs puisse se faire.

    Pour ce qui est de la démocratie au Congo, il a rassuré que son pays demeure un partenaire fidèle en ce qui concerne la sécurité électorale. Selon lui, il existe des défis techniques et politiques auxquels la CENI doit faire face. « Nous espérons que les différentes parties prenantes pourront s’accorder notamment pour ce qui est de la mise en œuvre d’un calendrier électoral qui pourra permettre au processus d’aboutir », dit-il, avant d’avouer qu’il soutient la participation de la Société civile dans l’espace démocratique et dans le cadre de la sécurité qui est nécessaire à la démocratie.
    Mr. Hollandais Makuka Manata

  • RDC : la communauté internationale s’inquiète de la situation à l’approche des élections

    RDC : la communauté internationale s’inquiète de la situation à l’approche des élections

    Joseph Kabila
    Joseph Kabila

    -La communauté internationale tire la sonnette d’alarme concernant les élections en RDC et appelle tous les acteurs politiques à participer activement à la tenue des scrutins d’ici à fin 2016.           La RDC prévoit de tenir une série d’élections à partir d’octobre pour aboutir en novembre 2016 à la tenue de l’élection présidentielle et aux élections législatives, mais l’organisation mise en place accumule les retards. De plus, l’arrestation de nombreux opposants ou militants de la société civile au cours des derniers mois a contribué à maintenir les tensions politiques, exacerbées en janvier par la répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir.

    L’opposition soupçonne le président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001, de gagner du temps afin de se maintenir à son poste, alors que son mandat prend fin en décembre 2016 et que la Constitution lui interdit de se représenter.

    Mesures urgentes

    Dans un communiqué commun publié jeudi par l’ONU, les envoyés spéciaux et représentants internationaux pour les Grands Lacs (ONU, Union africaine, États-Unis, Union européenne, Belgique) insistent sur la nécessité de prendre sans tarder des mesures pour permettre la tenue d’élections transparentes et crédibles. Ensemble, ils « lancent un appel à tous les acteurs politiques en vue de parvenir rapidement à un accord » pour organiser la présidentielle et les législatives dans les délais constitutionnels.

    En juin, Joseph Kabila, qui entretient le doute sur son avenir politique, a lancé des consultations politiques en vue d’un éventuel dialogue national censé favoriser la tenue d’élections apaisées. Mais, une partie de l’opposition a d’ores et déjà rejeté cette offre, y voyant une manœuvre pour reporter les échéances électorales.

    Néanmoins, le clan de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, battu lors des élections de 2011 entachées de fraudes massives et à l’origine de la crise politique actuelle, a fait volte-face en juin, en annonçant sa disposition à dialoguer avec le pouvoir, sous certaines conditions.

    Portée historique

    « Tout sera fait conformément au calendrier de la Ceni », la Commission électorale nationale indépendante, qui prévoit la tenue de quatre scrutins au suffrage direct et plusieurs autres élections indirectes en 13 mois, assure Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement qui se dit confiant.

    Il reproche cependant à la communauté internationale de contraindre la RDC à ne compter que sur ses maigres ressources budgétaires en rechignant à soutenir financièrement le processus électoral. En juin, l’Union européenne et les États-Unis avaient indiqué qu’ils comptaient limiter leur soutien, sous conditions, à la présidentielle et aux législatives de 2016.

    Dans leur déclaration, les représentants de la communauté internationale soulignent pourtant la portée historique de ces scrutins censés renforcer de la sécurité dans un pays ravagé par deux guerres et par la violence de nombreuses milices toujours actives, notamment dans l’Est.

    À cela, s’ajoute la mise en place de 21 nouvelles provinces qui vient compliquer davantage la tâche de la Ceni, laquelle a décidé de s’en remettre à la Cour constitutionnelle – récemment créée – pour décider de l’attitude à adopter pour désigner les gouverneurs de ces nouvelles entités, qui devaient initialement être élus au scrutin indirect en juillet et août. Leur entrée en fonction est un préalable à la tenue des premières élections locales de l’histoire du pays devant avoir lieu le 25 octobre.

    (Jeune Afrique)