Rai, ancien capitaine du Paris Saint-Germain, s’est confié au quotidien L’Equipe après la victoire de Jair Bolsonaro lors de la présidentielle au Brésil, dimanche 28 octobre. Le vainqueur de la Coupe du monde 1994 dit toute son amertume et sa tristesse après l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir au Brésil.
Rai, une des légendes du football brésilien, s’est confié au quotidien L’Equipe après l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro dimanche 28 octobre avec 55,13% des voix face à Fernando Haddad du Parti des travailleurs, de Lula. Le discours sexiste, haineux, raciste et homophobe de Bolsonaro a choqué l’actuel directeur sportif du Sao Paulo FC.
«Je me suis senti triste»
« Après les résultats, je me suis senti triste et j’ai même eu très peur en voyant les réactions des gens qui célébraient la victoire d’un candidat qui a déjà manifesté des valeurs absurdes et répugnantes », confie Rai.
Mais l’ancien joueur de Botafogo est conscient que son pays traverse une crise politique sans précédent. Il y a deux ans, juste avant l’ouverture des Jeux olympiques de Rio, il avait confié que le Brésil devait faire sa révolution, comme la France en 1789. Mais celui qui se dit préoccupé par la crise économique au Brésil n’imaginait pas que cela passerait par l’arrivée au pouvoir d’une certaine forme de populisme.
« En moyenne, 25% de la population mondiale se dirige dans cette direction. C’est un chiffre impressionnant et préoccupant qui s’explique aussi par les échecs de la gauche démocratique et de la social-démocratie dans laquelle je m’inclus, analyse Rai. La gauche ne peut pas s’épargner une autocritique, elle doit se réinventer. Ce qui se passe au Brésil, c’est beaucoup plus que la victoire de la droite, c’est la défaite de la gauche. Et c’est quelque chose qui doit être analysé de façon plus profonde. Peut-être que nous devons réinventer la nouvelle révolution humaniste, sans perdre l’essence de son idéologie. »
«Il faut une résistance ferme de la société civile et de l’opposition»
Dans cet entretien, Rai explique que des millions de Brésiliens se sont sentis trahis. « Cette sensation a provoqué une volonté terrible de changement, parfois guidée par la haine. Ça a même troublé les valeurs essentielles de la démocratie et les valeurs nobles de l’être humain… Je n’ai aucun doute sur le fait que beaucoup de Brésiliens ne croient pas que le nouveau président ira mettre en pratique les terribles préjugés inacceptables dont il a parlé en public. J’espère qu’ils auront raison… », dit-il.
Mais l’ancien footballeur, qui a tenté en vain de convaincre les électeurs indécis, sait qu’il faudra rester vigilant. « Il faut une résistance ferme de la société civile et de l’opposition qui devra être attentive, qui devra agir intelligemment et, si c’est possible, devra agir avec amour de son prochain… C’est une notion essentielle ». Il ajoute : « Je ne fais pas l’apologie du communisme, mais plutôt d’un nouvel humanisme démocratique, inclusif et durable. On doit chercher un nouveau modèle de gauche qui soit efficace et qui nous représente. Il nous faut aussi de nouveaux leaders. »
Où est l’héritage de Socrates?
A la question de savoir pourquoi si peu de footballeurs brésiliens en activités ou retraités ne se sont pas positionnés contre Bolsonaro, Rai répond : « Je pense que c’est à cause d’un manque de culture, de culture politique aussi. Ils ne s’expriment pas par scepticisme, ils ont peur de l’agressivité du public et parce qu’ils se sentent en minorité au milieu des footballeurs. » Avec lui, seuls Juninho et Paulo André ont exprimé leur désaccord face à Bolsonaro.
Et que pense-t-il de ceux qui ont affiché leur soutien à Bolsonaro, à l’instar de Ronaldinho, Rivaldo ou Felipe Melo ? « Ils le soutiennent, car ils croient en un pays meilleur avec lui. Le football est un reflet de la société. En particulier son côté conservateur et méfiant ».
Où est l’héritage de votre frère, Socrates* ? Comment aurait-il réagi face à cette vague d’extrême droite ? demande le quotidien sportif français. « J’ignore comment il aurait réagi, mais il l’aurait fait avec force, avec vigueur. Il était et restera à tout jamais un mythe, une inspiration pour la démocratie et la liberté », répond le natif de Ribeirão Preto à propos de son frère aîné.
Rai, qui a aussi la nationalité française depuis 2016 et qui a été fait chevalier de la Légion d’honneur par l’ancien président François Hollande, n’entend pas pour autant quitter son pays et ses compatriotes. « J’ai l’honneur d’être un citoyen français, de me sentir un citoyen du monde, mais mon âme est irrémédiablement brésilienne. Je serai toujours ici pour croire que nous pouvons devenir un pays meilleur », conclut un des plus grands joueurs du Paris Saint-Germain.
* Décédé en 2011, Socrates s’était engagé politiquement en faveur de la démocratie à la fin de la période de la dictature militaire (1964-1985).
Pour la première fois, Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’Or, a expliqué sa décision de quitter le Real Madrid pour la Juventus Turin, dans un entretien au magazine France Football. Il évoque aussi son envie de rester le plus longtemps possible au haut niveau. Il répond par ailleurs à l’accusation de viol qui le vise aux Etats-Unis.
Après Manchester, au début de sa carrière, Cristiano Ronaldo avait débarqué au Real Madrid, « le plus grand club du monde ». Mais pourquoi avoir quitté l’Espagne et la « Maison Blanche » après neuf saisons remplies de titres dont quatre Ligues des champions ? « Je sentais à l’intérieur du club, surtout de la part du président (NDLR : Florentino Perez) qu’on ne me considérait plus comme au début (…) La vérité, c’est que le président me voulait, mais qu’en même temps, il me faisait savoir que mon départ ne constituerait pas un problème », raconte l’international portugais.
« L’âge n’est pas un facteur important »
A 33 ans, Cristiano Ronaldo se sent encore la force de relever des défis. « L’âge n’est pas un facteur important. Ça l’est peut-être pour certains clubs, mais pas pour moi. C’est vrai j’aurais pu demeurer où j’étais, confortablement, et continuer à gagner des titres dans l’un des plus grands clubs du monde », raconte CR7 tout en précisant qu’à la Juve, on le désirait vraiment. « On me l’a dit ! On me l’a montré ! »
Avec 7 buts en 10 rencontres dans le championnat italien, Cristiano Ronaldo estime être « toujours en phase d’adaptation ». « Je dois m’ajuster à mes coéquipiers, à leur profil tactique et physique à leurs déplacements sur le terrain, à la Serie A, à l’Italie, à la langue. Ce n’est pas facile, mais c’est motivant ». La Juventus Turin est pour le moment en tête du classement devant avec 6 points d’avance sur l’Inter Milan.
La semaine dernière, Cristiano Ronaldo a inscrit son 400e but en championnats, Angleterre, Espagne et Italie confondus. « Ce qui est compliqué, c’est de garder cette éthique de travail, cette motivation qui vous permet d’être le même joueur sur la durée ». Il ajoute : « Combien de joueurs sont capables d’être au plus haut niveau de performance pendant plus de dix ans ? (…) Messi et moi. »
« La vérité éclatera au grand jour»
Le quintuple Ballon d’Or France Football, candidat à sa propre succession, a aussi évoqué l’idée d’un sixième trophée. « Je l’ai dit de nombreuses fois, gagner un sixième Ballon d’Or n’est pas une obsession. Et je ne pose pas la question en ces termes-là. Je sais déjà, dans mon for intérieur, que je suis un des meilleurs joueurs de l’histoire. Bien sûr que j’ai envie de le gagner ce sixième Ballon d’Or ! Ce serait un mensonge de vous dire l’inverse. Je bosse pour ça. Comme je bosse pour marquer des buts et gagner des matches sans que cela soit une obsession. Le Ballon d’Or, oui, je pense le mériter. »
En octobre, la police de Las Vegas a ouvert une enquête sur les accusations portées par Kathryn Mayorga, qui affirme dans une plainte au civil que le footballeur l’a violée en juin 2009. Selon un communiqué de l’un de ses avocats, Cristiano Ronaldo assure avoir eu une relation « complètement consentie ».
Interrogé sur l’affaire Cristiano Ronaldo déclare : « J’ai donné des explications à ma compagne. Mon fils, Cristiano Jr, est trop petit pour comprendre. Le pire, c’est pour ma mère et mes sœurs. Elles sont abasourdies, et en même temps très en colère. C’est la première fois que je les vois dans cet état-là ». Ajoutant : « J’essaie de rester calme. Mais ça reste là, à l’intérieur de moi ». « Je sais qui je suis et ce que j’ai fait. La vérité éclatera au grand jour. Et les gens qui me critiquent ou qui exposent ma vie aujourd’hui, qui font d’elle un cirque, ces gens-là verront », conclut-il sur le sujet.
L’international sénégalais Mbaye Diagne vient d’inscrire son 11e but en seulement 10 matches de Süper Lig cette saison en Turquie. Et pour asseoir son bonheur, il est rappelé par le sélectionneur des Lions de la Téranga pour la cinquième journée des éliminatoires qui aura lieu en novembre. Pourtant, il y a quelques mois, Mbaye Diagne n’imaginait pas intégrer l’équipe nationale, même s’il le souhaitait ardemment.
C’était en avril 2018, quelques mois avant le Mondial 2018. Par téléphone, Mbaye Diagne nous racontait à quel point il avait envie de jouer pour les Lions de la Téranga . « J’ai marqué des buts dans tous les clubs où je suis passé. J’ai toujours tenu mon rôle d’attaquant », argumentait-il. Finalement, en mai, la liste des 23 pour la Russie sort, son nom n’apparaît pas. En mars, il avait été présélectionné, mais pas retenu pour les deux matches amicaux contre l’Ouzbékistan (1-1) et la Bosnie-Herzégovine (0-0).
Dans la liste pour novembre
Mbaye Diagne a été appelé par le Sénégal le 9 septembre 2018, contre Madagascar, bien après la Coupe du monde, comme remplaçant. Et c’est en octobre que le natif de Dakar devient titulaire pour la première fois à l’occasion de la double confrontation face au Soudan.
Mais s’il n’a pas trouvé l’occasion de briller et de marquer, l’attaquant de Kasimpasa en Turquie conserve toutefois la confiance du sélectionneur Aliou Cissé qui l’a rappelé pour le déplacement en Guinée Équatoriale, le 17 novembre, dans le cadre de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN 2019.
« Mbaye Diagne, je le connais, je l’ai suivi à plusieurs reprises. Mes collaborateurs l’ont aussi suivi. Sa qualité première, c’est qu’il est capable de marquer beaucoup de buts. Il a un bon jeu de tête et aussi un bon jeu, dos au but, c’est un peu notre Giroud même s’il marque plus que Giroud! », a commenté Aliou Cissé lors de sa dernière conférence de presse pour justifier son choix.
Des débuts en Italie
« J’ai toujours voulu être professionnel. Petit, j’allais jouer tous les soirs avec les copains. J’ai quitté le Sénégal à 17 ans et je suis allé en Italie », nous confiait Mbaye Diagne qui a été accueilli par ses oncles à Turin. Là-bas, il a commencé sa carrière dans des petits clubs avant de signer trois saisons avec la Juventus qui l’a tout de suite prêté.
Pour le moment, plus rien ne l’arrête avec Kasimpasa. Mbaye Diagne a encore trouvé le chemin des filets et décroché le nul sur penalty pour son équipe qui se déplaçait samedi 27 octobre à Erzurumspor (1-1). Le voilà désormais à 11 buts en 10 matches, depuis le début de la saison. Un ratio qui lui permet de caracoler en tête du classement des buteurs en Turquie avec 6 buts d’avance sur le second, Yasin Öztekin.
« J’ai quitté la Chine pour revenir en Europe parce que je voulais jouer pour la sélection nationale. Quand tu joues en Chine, il n’y a pas beaucoup d’opportunités. Le Sénégal ne t’appelle pas », avançait Mbaye Diagne en début d’année. Un choix qui s’est révélé bénéfique pour lui. Il était arrivé en Turquie en janvier dernier après un passage au Tianjin Teda. Auparavant, il avait aussi évolué en Belgique, en Hongrie et en France.
Le vainqueur de la Supercoupe d’Arabie saoudite en 2014 avec Al-Shabab attend désormais de débloquer son compteur avec la sélection face à la Guinée équatoriale. De quoi lui ouvrir les portes de la phase finale de la CAN 2019 puisque le Sénégal a déjà son billet en poche.
Le « Classique » du championnat de France a tourné en faveur du Paris Saint-Germain dimanche 28 octobre. Les Parisiens se sont imposés sur le terrain de l’Olympique de Marseille (0-2) en clôture de la 11e journée de Ligue 1. Sanctionné pour un retard, Kylian Mbappé est entré en jeu en seconde période et a mis son équipe sur la voie d’un historique 11e succès consécutif.
Thomas Tuchel a surpris son monde pour son premier « Classique » en tant qu’entraîneur du PSG. Ce dimanche 28 octobre, l’Allemand a aligné une équipe remodelée au Vélodrome face à l’Olympique de Marseille, match de clôture de la 11e journée. Edinson Cavani, l’attaquant uruguayen qui a souvent brillé face aux Marseillais et qui avait arraché à la dernière minute l’égalisation la saison dernière dans ce même stade, était absent sur blessure.
Plus surprenant : Tuchel avait décidé de laisser sur le banc des remplaçants au coup d’envoi Adrien Rabiot et surtout Kylian Mbappé. C’est Eric Choupo-Moting qui était titularisé avec Neymar en attaque à la place du jeune champion du monde. A l’arrivée, cela a quand même fait victoire pour Paris (0-2). Un succès qui porte la griffe de… Mbappé.
Mbappé, puni mais indispensable
Incapable de battre son vieux rival depuis 2011, l’OM a chèrement défendu sa peau. Les Olympiens ont même bousculé leurs adversaires par moment et ont montré beaucoup d’envie. Mais tout a basculé à l’heure de jeu. Sans surprise, face au manque de mordant de son équipe, Thomas Tuchel a sorti Kylian Mbappé du banc pour le lancer dans le bain.
L’absence du champion du monde dans le onze de départ était une sanction décidée par l’entraîneur. Mécontent de voir Rabiot et Mbappé en retard à sa causerie d’avant-match, l’ex-coach de Mayence et de Dortmund a sévi en les sortant de son équipe prévue. Une décision qui a piqué l’attaquant. Le n°7 avait le visage fermé durant tout le temps qu’il a passé au bord de la pelouse. Le choix était risqué, mais le scénario a donné raison à Tuchel : quand Paris a eu besoin de se réveiller au niveau offensif, le joker Mbappé a fait la différence.
L’OM a fini par céder, le PSG égale Tottenham
Entré en jeu à la 62e minute à la place d’un Choupo-Moting inefficace, Mbappé a refroidi le Vélodrome. Lancé en profondeur par Angel Di Maria, l’international français a accéléré pour se défaire de Brice Kamara et aller battre Steve Mandanda. On jouait alors la 65e minute et l’ex-Monégasque venait de toucher son deuxième ballon… C’est allé très vite, mais cela a suffi pour mettre l’OM à terre.
Marseille n’a pas baissé les bras malgré ce coup dur et l’énergie dépensée jusqu’alors. Les Phocéens égaliseront même par Kostas Mitroglou (85e), mais l’arbitre, M. Benoît Bastien, l’a refusé pour une faute a priori inexistante de Kevin Strootman sur Marquinhos. La fureur des Marseillais n’y changera rien. L’entraîneur Rudi Garcia, excédé, sera expulsé. Dans un Vélodrome déçu, Julian Draxler enterrera tout suspense après un tir de Neymar (90+5e), sur une action lancée par… Kylian Mbappé, meilleur buteur de Ligue 1 (10 buts).
« Une grande équipe se repose sur des leaders. Il faut qu’ils sachent faire la différence dans les moments clés. Je peux assumer ce rôle », expliquera le buteur à Canal +, sans s’exprimer toutefois sur ce que Thomas Tuchel qualifie de « sanction disciplinaire ». Le PSG signe ainsi sa 11e victoire consécutive en Ligue 1, ce qui lui permet de conforter sa position de leader et d’égaler le record des Anglais de Tottenham (saison 1960-1961).
Le choc majeur du championnat d’Espagne entre les deux fameux rivaux ce dimanche 28 octobre a tourné sans surprise en faveur du FC Barcelone, victorieux du Real Madrid au Camp Nou (5-1). La réaction des Madrilènes en seconde période n’a pas suffi pour endiguer la déferlante barcelonaise, symbolisée par les trois buts inscrits par le seul Luis Suarez. Le Barça est leader tandis que le Real végète en milieu de tableau. L’avenir de l’entraîneur Julen Lopetegui semble scellé.
Le temps passe. Et cela devait bien arriver un jour : pour la première fois depuis décembre 2007, le fameux « Clasico » espagnol entre le FC Barcelone et le Real Madrid s’est joué sans les deux extraterrestres de notre époque, à savoir Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Le premier a fait ses bagages pour la Juventus durant l’été après neuf années glorieuses à Madrid. Le second, lui, porte toujours le maillot catalan, mais il était indisponible pour le choc de ce dimanche 28 octobre (10e journée de Liga) à cause d’une fracture du bras droit. C’est donc du bord du terrain que Messi a vu ses coéquipiers l’emporter brillamment sans lui (5-1).
Le Real espérait rebondir, le voilà plus bas que terre
Avant le coup d’envoi, le rapport de force était clairement en faveur des locaux. Car depuis le début de la saison, le Real Madrid va mal. Les départs de Cristiano Ronaldo et de Zinedine Zidane, les hommes forts des trois dernières saisons triomphales du club (trois Ligues des champions, deux Mondiaux des clubs, deux Supercoupes de l’UEFA, une Liga), ont laissé un vide immense. Sportivement, ça se ressent : déjà trois défaites en Liga où le géant pointe à une piteuse 9e place, une campagne européenne avec le couac d’un revers contre le CSKA Moscou, une attaque en berne… et un sentiment général que plus rien ne trouve vraiment rond.
Le choc de dimanche face à un Barça en pleine forme était à double tranchant : soit le Real Madrid se rebellait face à son meilleur ennemi, à l’extérieur en plus, et s’offrait une bouffée d’oxygène salvatrice, soit le triple vainqueur des trois dernières Ligues des champions s’effondrait. Malheureusement pour les nombreux supporters madrilènes, c’est, sans grande surprise, le deuxième scénario qui s’est dessiné dans un Camp Nou ravi de voir son Barça piétiner son adversaire (5-1).
Face à un Barça sûr de sa force, le Real n’a que brièvement fait illusion
Après 45 minutes, le ton était déjà donné. Dans l’antre des Blaugrana, Barcelone menait déjà 2-0. Philippe Coutinho avait profitait des largesses défensives pour ouvrir la marque avec facilité (11e). Puis, Raphaël Varane, pas au mieux depuis la fin de la Coupe du monde, a provoqué un penalty en fauchant Luis Suarez ; ce dernier s’est fait justice lui-même (30e). Le break fait à la pause ne souffrait alors d’aucune contestation. Et Varane « payait » sa prestation et le besoin de révolte en étant remplacé par Lucas Vazquez.
Le début de la seconde période, en revanche, a montré un Real Madrid au visage transformé. Marcelo a relancé les siens (50e) et Luka Modric est passé à un doigt de l’égalisation, mais son tir a trouvé le poteau de Marc-André ter Stegen, le portier catalan. L’espace de 20 minutes, le Real Madrid a retrouvé de son panache et a opposé à son rival une résistance farouche, sans parvenir à faire céder le verrou une seconde fois.
Luis Suarez met au supplice un Real en pleine crise
Après plusieurs minutes à faire le dos rond et à souffler de soulagement face aux ratés madrilènes, le Barça a repassé la vitesse supérieure. Et le Real Madrid a volé en éclats. De la tête, Luis Suarez a redonné un break d’avance (75e). L’Uruguayen s’est ensuite joué de Thibaut Courtois pour assommer définitivement le Real (83e). Et Ousmane Dembélé, entré en jeu en seconde période, a achevé le spectacle en déposant le ballon sur la tête d’Arturo Vidal, lui aussi entré en jeu et auteur de son premier but avec Barcelone (87e).
Ce Clasico ne restera pas sans conséquences. La première, directe, se voit au classement : le FC Barcelone reprend la tête du championnat et laisse le Real Madrid à la 9e place, sept points derrière. Et dans l’éternelle rivalité entre les deux mastodontes, cette victoire éclatante ravit le camp catalan. Le Real, lui, concède une troisième défaite consécutive en Liga, ce qui ne lui était plus arrivé depuis mai 2009. Julen Lopetegui, l’ancien sélectionneur de l’Espagne qui a pris la relève de Zinedine Zidane en juin dernier, est proche de la sortie. D’après la presse espagnole, son sort était déjà réglé depuis le week-end dernier. Il serait bien étonnant que le technicien survive à cette humiliation. Le Real Madrid s’avance vers une nouvelle période compliquée et incertaine.
Publié le 27-10-2018 Modifié le 27-10-2018 à 21:55
Le Sénégalais a inscrit ses 49e et 50e buts dans le célèbre championnat anglais samedi avec Liverpool face à Cardiff City lors de la 10e journée (4-1). A 26 ans, l’attaquant international entre dans le cercle restreint des joueurs africains à avoir atteint cette barre symbolique des 50 buts. Et s’il maintient son rythme, Sadio Mané peut espérer titiller le record de l’Ivoirien Didier Drogba.
Liverpool s’est provisoirement emparé de la tête du championnat d’Angleterre ce samedi 27 octobre en signant une victoire nette face à Cardiff City (4-1). L’Egyptien Mohamed Salah a ouvert le score, mais le grand homme du jour s’appelle Sadio Mané, auteur d’un doublé, avec un tir puissant du gauche et un ballon piqué du droit (le dernier but des Reds a été inscrit par le Suisse Xherdan Shaqiri). Cette 10e journée de la saison 2018-2019 a une saveur particulière pour l’attaquant. Le voilà désormais à 50 buts inscrits en Premier League : 21 avec Southampton entre 2014 et 2016, et 29 avec Liverpool depuis 2016.
Sadio Mané est le 7e joueur africain a atteindre la barre des 50 buts dans l’élite anglaise, et le premier Sénégalais. Au début du printemps dernier, il avait déjà égalé puis dépassé le précédent record établi par son compatriote Demba Ba (43 buts en 99 matches avec West Ham, Newcastle et Chelsea). Six joueurs africains de trois nationalités différentes le devancent pour l’instant au nombre de buts.
Sa moyenne est semblable aux cadors Yakubu, Adebayor et Drogba
Les Nigérians Efan Ekoku et Nwankwo Kanu sont les prochains joueurs que Sadio Mané peut espérer dépasser dans un avenir proche; le premier a inscrit 53 buts en Premier League (en 160 matches avec Wimbledon et Norwich City), le second 54 (en 273 matches avec Arsenal, West Bromwich Albion et Portsmouth). La 4e meilleure marque africaine est détenue par Yaya Touré, unique milieu de terrain de ce classement. L’Ivoirien a marqué 59 buts en 230 apparitions sous le maillot de Manchester City.
Pour atteindre le trio de tête, Sadio Mané va devoir persévérer sur le rythme qu’il imprime depuis plus de quatre ans maintenant. Le Nigérian Yakubu Aiyegbeni, davantage connu sous le nom simple de Yakubu outre-Manche, a marqué 95 buts en 252 matches (Portsmouth, Middlesbrough, Everton, Blackburn Rovers). Le Togolais Emmanuel Adebayor fait mieux avec ses 97 réalisations en 242 matches (Arsenal, Manchester City, Tottenham, Crystal Palace). Et tout en haut trône l’Ivoirien Didier Drogba, unique Africain a avoir dépassé les 100 buts en Premier League. L’Eléphant a trouvé le chemin des filets 104 fois en 254 matches avec Chelsea.
Pour l’instant, Sadio Mané, qui évolue au poste d’ailier gauche à Liverpool, est troisième en terme de moyenne de but: il tourne à 0,378 but par match, ce qui est très légèrement mieux que Yakubu (0,376 but/match) et un peu en-dessous d’Adebayor (0,400 but/match) et de Drogba (0,409 but/match). Le défi est alléchant pour celui qui a pris cet été le numéro 10, anciennement propriété du Brésilien Philippe Coutinho chez les Scousers.
Publié le 27-10-2018 Modifié le 27-10-2018 à 17:41
Nommé à la tête des Pharaons, à l’issue de la dernière Coupe du monde, le Mexicain Javier Aguirre a rapidement mis l’Egypte sur les bons rails puisqu’ils sont déjà qualifiés pour la CAN 2019. Dans cette interview avec RFI, il se montre très ambitieux pour la prochaine Coupe d’Afrique, persuadé d’avoir une équipe très talentueuse.
RFI: Javier, comment vous êtes-vous retrouvé à entraîner la sélection égyptienne ?
Javier Aguirre: Je m’étais rendu à la Coupe du monde en Russie en tant que consultant de la télévision mexicaine. J’ai été approché par quelques équipes nationales, dont l’Egypte. J’ai vu qu’il y avait des joueurs de qualité, dont beaucoup évoluant à l’étranger. J’ai donc été intéressé, car c’était du sérieux, avec un travail de fond fait par Hector Cuper pendant quatre années. Les bases étaient solides et cela m’a décidé à venir m’installer au Caire.
Vous suiviez cette équipe depuis longtemps ?
J’avoue que non. Je connaissais bien sûr Mohamed Salah, je savais que Zamalek et Al Ahly font partie des meilleurs clubs d’Afrique, qu’ils ont déjà joué contre le Real Madrid ou Barcelone ou dans des compétitions internationales de premier plan, et que forcément ils donnent de l’éclat au championnat égyptien. Mais bon, à part ça, je ne connaissais pas grand-chose… Après, j’ai suivi bien entendu tous leurs matches à la Coupe du monde, j’avais regardé aussi le match de préparation qu’ils avaient disputé contre le Portugal et qu’ils avaient perdu dans les dernières secondes sur un doublé de Cristiano Ronaldo.
Et qu’aviez-vous pensé de cette équipe égyptienne ?
Je l’avais trouvé très bien organisée, avec évidemment la main d’Hector Cuper.
Et à votre arrivée en Egypte vous avez procédé comment ?
Dès le premier mois, j’ai fait une véritable immersion afin de voir le maximum de matches de championnat. Au bout d’un mois, j’avais observé toutes les équipes. J’avais l’impression de ramer contre le courant tellement c’était intense. Mais bon, je m’y suis mis rapidement.
Et qu’est-ce qui vous a étonné le plus dans cette découverte du football égyptien ?
En premier, très sincèrement, la qualité individuelle. D’ailleurs, les dirigeants de la Fédération m’ont dit qu’ils m’avaient choisi parce que le football mexicain leur semble très proche du football égyptien. Et c’est vrai. La qualité des joueurs, la discipline tactique présente bien des similitudes entre les deux pays et ça a été une agréable surprise pour moi. Les joueurs égyptiens sont très talentueux.
Vous avez eu l’occasion de parler avec Hector Cuper après son départ ?
Oui. C’est normal, entre entraîneurs, on a l’habitude de partager des informations et d’échanger entre nous. J’ai appelé Hector et il a répondu à mes questions avec beaucoup de gentillesse.
Vous avez parlé de Mohamed Salah… Quelle est son influence dans l’équipe d’Egypte?
C’est tout simplement la référence absolue. Quand on parle de l’équipe d’Egypte, on pense d’abord à Mohamed Salah. L’année dernière il a véritablement explosé, s’imposant comme le meilleur joueur de Premier League, qui est le meilleur championnat au monde, ou au moins un des trois meilleurs sans aucun doute. Evidemment, ça l’a transformé en idole mondiale, suivie en permanence par les médias de tous les continents. Et son aura a logiquement profité à toute l’équipe. Je ne saurais pas vous dire ce qu’il représente en Egypte car à chaque fois qu’il vient ici, en général une fois par mois, les gens tombent carrément à ses pieds. Il y a foule à chaque fois pour l’apercevoir, que ce soit à l’aéroport ou à la descente du car de l’équipe. C’est un personnage qui a une grande importance dans la société égyptienne. Et il en va de même dans tout le monde arabe et dans le continent africain. C’est un joueur à part. Et il faut reconnaître que Salah assume ce rôle avec beaucoup de naturel et de simplicité, tout en veillant à ne pas sombrer devant tant de sollicitations. Je suppose que des joueurs comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo connaissent un peu la même chose, et lorsqu’on a la responsabilité de les accueillir en équipe nationale, il faut veiller à faire très attention pour qu’ils se sentent bien.
Salah a vécu une Coupe du monde difficile après sa blessure en finale de la Ligue des champions, d’autant qu’il a rencontré aussi des problèmes avec sa Fédération. Sa photo avec le leader tchétchène Khadirov a fait beaucoup parler. Est-ce que ces moments pénibles pour Mohamed Salah sont désormais derrière lui?
J’ai tout fait, et je pense avoir réussi, pour que ces problèmes ne nuisent pas à ses performances. C’est un grand professionnel, il sait faire la part des choses. Je suis au courant de tous les problèmes qu’il a connus ces derniers mois, mais ça n’influe pas dans ses performances. En tout cas, à chaque fois qu’il vient avec nous, je le sens très concentré et très impliqué. S’il a, ou s’il a eu, d’autres problèmes en dehors de ce qui nous concerne, il a toujours fait en sorte de ne pas les ramener sur le terrain de jeu.
Salah connaît un début de saison plus difficile que l’année dernière. Est-ce que ça vous inquiète?
Pour n’importe quel joueur, il est difficile de rester tout le temps au top. Il est très dur de marquer 36 buts en Premier League, disputer une Ligue des champions aussi. C’est très éprouvant. Il va falloir faire un suivi très précis de tous les joueurs et pas seulement de Salah, car cette année, la CAN va se dérouler en été, donc en fin de saison. Il nous faudra respecter les obligations fixées par la Fifa concernant le repos des joueurs. Donc attention, ce sera une CAN atypique, en plein été, et ce sera une grosse responsabilité pour le staff technique. Dès que notre qualification a été assurée, nous avons commencé à préparer notre programme de travail afin d’avoir les joueurs dans la meilleure forme possible.
Justement, puisque l’Egypte est déjà qualifiée, que ferez-vous lors des deux dernières journées des éliminatoires ? Allez-vous continuer à travailler avec les titulaires habituels ou allez-vous en profiter pour tester d’autres joueurs ?
Bonne question. J’avoue que je n’ai pas encore la réponse. Nous essayons de conclure des matches amicaux en novembre et en mars. Ce serait l’idéal pour faire jouer des jeunes. Ça nous permettrait de varier, de garder les titulaires pour les matches éliminatoires et les jeunes pour les amicaux. Car on a quelques jeunes qui peuvent très bien rejoindre le groupe habituel.
A la dernière Coupe du monde, on a remarqué qu’aucune équipe africaine n’a franchi le premier tour. Et la création de la nouvelle Ligue des nations en Europe restreint les possibilités pour les équipes africaines de rencontrer les principales nations européennes et donc de progresser. Regrettez-vous cela ?
Bien sûr, car il ne fait aucun doute que le meilleur football du monde est celui pratiqué en Europe. Cette nouvelle compétition limite les possibilités de jouer contre les grandes équipes européennes et il faut se battre pour croiser le Brésil, l’Argentine ou l’Uruguay. Nous avons exposé nos inquiétudes lors de la remise des prix FIFA le mois dernier à Londres car ça rend les choses très compliquées. Et ça nous oblige à chercher d’autres solutions pour continuer à progresser.
Si la CAN 2019, prévue au Cameroun, devait finalement changer de pays d’accueil, le président de la CAF, Ahmad, a évoqué comme possibles pays de substitution le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Ça vous plairait de jouer la CAN à domicile ?
On sera fixé fin novembre, après une dernière visite d’inspection de la CAF au Cameroun. A ma connaissance, les rumeurs désignent surtout le Maroc. En tout cas, il faudra prendre bien vite une décision définitive car nous serons 24 équipes. Il faut une logistique importante et il semble que le Cameroun a du mal. Mais je préfère rester prudent et ne pas donner l’impression de ne pas vouloir aller au Cameroun. Tant que le Cameroun est le pays hôte, je vais éviter de donner mon avis sur une éventuelle délocalisation.
Vous êtes déjà qualifié mais les éliminatoires ne s’achèveront que fin mars, avec un tirage au sort au plus tôt début avril. Ça vous laissera un peu plus de deux mois pour vous organiser. Ça vous paraît suffisant ?
Vous avez raison. Nous sommes heureux d’avoir déjà notre ticket pour la phase finale. Et le temps sera très serré pour tout organiser : les déplacements, les hôtels, les adversaires. Je ne veux pas dire que c’est désorganisé, car ce retard répondait à une demande généralisée afin d’éviter que le calendrier éliminatoire de la CAN ne vienne perturber les équipes qui préparaient la dernière Coupe du monde. Mais bien sûr que ça nous affecte.
Parmi vos succès dans cette phase éliminatoire, il y a eu votre victoire 6-0 sur le Niger. Avez-vous été surpris d’un tel score face à une équipe qui a pourtant disputé des phases finales de la CAN encore récemment ?
Quand il y a des scores aussi importants, c’est que plusieurs facteurs y contribuent. Ce n’est pas un résultat normal, même quand l’écart de niveau entre les deux équipes est très important, comme c’était le cas à cette occasion. Le Niger n’a pas fait un mauvais match, mais mes joueurs étaient très inspirés. Je ne sais pas si c’était pour me faire plaisir pour mon premier match ou parce qu’on avait changé notre système de jeu… Cela dit, on a été très supérieurs au Niger ce soir-là.
Vous avez déjà réussi votre premier objectif, vous qualifier pour la CAN. Il faudra ensuite tenter de la remporter, puis de vous qualifier pour le Mondial 2022. Vaste programme…
Nous sommes tous très heureux car trois matches nous ont suffi pour nous qualifier, et l’équipe tourne bien. Il faut aller par étape. Pour le moment, je ne pense qu’à la CAN, je ne veux pas regarder plus loin. Il faudra continuer à progresser dans le jeu avec l’objectif de remporter cette CAN. Nous n’envisageons rien d’autre que la victoire finale. Avec un palmarès comme le nôtre, toute autre performance serait décevante.
Propos recueillis par Carlos Pizarro et Christophe Jousset pour RFI.
Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, n’a effectué que deux changements pour le déplacement sans enjeu en Guinée équatoriale, dans le cadre de la 5eme journée des éliminatoires de la CAN 2019. Les Lions de la Téranga font partie des quatre équipes qui sont déjà qualifiées. Le latéral gauche Adama Mbengue et le milieu récupérateur Alfred N’Diaye sortent du groupe. Racine Coly, en profite pour être rappelé, tandis que le milieu de terrain de Saint-Etienne, Assane Diousse, signe son retour.
Les 23 Lions de la Teranga :
Gardiens de but : Abdoulaye Diallo (Rennes, France), Alfred Gomis (SPAL, Italie), Edouard Mendy (Reims, France).
Le défenseur lyonnais Jérémy Morel (34 ans), dont le papa est né à Madagascar, jouera pour les Baréa, qui se sont qualifiés pour la CAN 2019. Le sélectionneur Nicolas Dupuis, qui cherche des renforts, avait annoncé il y a quelques jours être en contact avec un joueur de Ligue 1. Le défenseur de Lyon qui compte plus de trois cent matches dans l’élite française a donné son accord.
Le Cameroun va disputer un match amical face au Brésil, le 20 novembre prochain à Londres. La rencontre a été annoncée ce vendredi 27 octobre par la Confédération brésilienne (CBF) et elle se tiendra au Stadium MK à Milton Keyne. Le 16 novembre, les Lions Indomptables se rendront au Maroc dans le cadre des éliminatoires de la CAN pour la cinquième journée.