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  • Dix nouvelles fosses communes découvertes dans le Kasaï

    Dix nouvelles fosses communes découvertes dans le Kasaï

    -Dix nouvelles fosses communes ont été découvertes dans la province du Kasaï, secouée par des violences qui ont fait au moins 3 300 morts depuis août 2016. Le procureur de la République, qui a annoncé cette découverte lundi, a également indiqué avoir obtenu l’autorisation d’ouvrir une enquête sur le député Clément Kanku, soupçonné d’avoir encouragé les exactions.

    C’est une nouvelle découverte macabre, faite par des employés de la Croix-Rouge congolaise dans la province du Kasaï. Une découverte confirmée par les autorités judiciaires congolaises. « Le commandement opérationnel vient de découvrir d’autres fosses communes sur l’axe Tshikapa-Sumbula-Diboko », a précisé en conférence de presse le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi.

    Alertée par la Croix-Rouge, « une équipe importante sous la conduite d’un magistrat s’est déjà rendue sur le lieu depuis le samedi 24 juin 2017 sur instruction de M. l’auditeur général des Forces armées de la RDC », a détaillé le procureur général. « Le nombre de fosses communes et le résultat des exhumations qui seront faites seront communiqués ultérieurement », a-t-il par ailleurs ajouté. La découverte porte sur au moins dix fosses, ce qui porterait le nombre total de fosses communes découvertes dans la province du Kasaï à 52.

    L’enquête sur Clément Kanku autorisée

    Le procureur Flory Kabange Numbi a également indiqué que le parquet enquête sur « les éventuels tireurs de ficelles dans cette grave et sinistre affaire». Le 23 mai dernier, le parquet a amorcé une enquête préliminaire sur une possible implication du député Clément Kanku dans les violences commises dans le Kasaï depuis le mois d’août 2016. Le procureur de la République avait alors réagi à la publication par le New York Times d’enregistrements sonores dans lesquels on entend un homme encourager les exactions. Un homme soupçonné d’être Clément Kanku. Si le député risque une inculpation pour « participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, incendies volontaires, destructions méchantes, associations des malfaiteurs », l’enquête vient seulement de démarrer. Le parquet n’a obtenu que ce lundi 26 juin l’autorisation de l’Assemblée nationale d’ouvrir l’enquête.

    Plus de 3 300 personnes tuées selon l’Église catholique

    La province du Kasaï est secouée par des violences depuis la mort de Kamuina Nsapu, un chef traditionnel tué dans une opération en août 2016. Depuis, miliciens et forces de l’ordre s’affrontent et multiplient les exactions. L’Église catholique du Congo a publié mardi 20 juin une « note technique » sur la base d’informations collectées auprès des paroissiens de la région. Selon ce rapport, le bilan s’établit à plus de 3 300 personnes tuées depuis le début de la crise. Le même jour, Kinshasa présentait sa version des faits, sans pour sa part avancer un nombre de victimes. Environ 1,3 million de personnes originaires de la région du Kasaï ont été déplacées par les violences, et 30 000 se sont réfugiées en Angola.

    JA

  • Des fosses communes trouvées dans le Kasaï en RDC

    Des fosses communes trouvées dans le Kasaï en RDC

    -Le Haut-commissaire aux droits de l’homme pour les Nations unies, Zeid Ra’ad al-Hussein, a demandé qu’une enquête de haut niveau soit dépêchée dans la région du Kasaï où, selon lui, trois fosses communes ont été découvertes en rapport avec les violences enregistrées dans l’insurrection du groupe Kamwina Nsapu.

    M. Zeid a exhorté le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à ouvrir une enquête “à la lumière de rapports récurrents de graves violations et de la découverte récente de trois fosses communes”, rapporte Reuters.

    “J’invite le Conseil à établir une commission d’enquête pour examiner ces allégations. Mon bureau surveillera attentivement le développement judiciaire en ce qui concerne l’action par la force qui a mené à une mort de plus de 100”, a déclaré M. Zeid depuis Genève.

    Il a demandé que le gouvernement congolais puisse “entamer le processus d’investigation pour les allégations des violations de droits de l’homme attribuées aux soldats et à apporter son soutien à nos bureaux sur place”.

    Contacté par VOA Afrique, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a, pour sa part, rappelé qu’une investigation est déjà en cours. Selon lui, l’information donnée par le bureau des droits de l’homme des Nations unies n’est pas en fait une révélation.

    “Vos interlocuteurs ne savent même pas ce qu’ils disent, ils ne connaissent qu’une partie de la vérité. Il y a plus ça. Ils ne parlent que de trois fosses communes. Nos magistrats que nous avons envoyés sur place disent qu’il y a plus que ça, ils nous informent tous les jours de ce qu’ils trouvent. Nous sommes atterrés par ce que nous apprenons tous les jours. Nous ne pouvons pas nous mettre à donner une conférence de presse chaque jour qu’on nous annonce la découverte d’une fosse, mais nous attendons leur rapport final pour donner une information complète”, a rétorqué le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

    Le gouvernement a envoyé des enquêteurs dans le Kasaï au lendemain de la publication sur le net des vidéos montrant des militaires congolais tirant à bout portant sur des membres du groupe Mwana Nsapu non armés ou parfois juste d’un lance-pierre. Des femmes à moitié nues et même des enfants étaient parmi les victimes.

    La région du Kasaï, au centre de la RDC, est le théâtre depuis septembre 2016 d’une rébellion née de la mort lors d’une opération militaire d’un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, entré en conflit avec le pouvoir central.

    Parties de Kananga, capitale de la province du Kasaï-central, les violences entre les forces de l’ordre et la milice de Kamwina Nsapu – ont progressivement gagné le Kasaï-oriental et le Kasaï-occidental.

    Selon l’ONU, plus de 200.000 personnes déplacées ont été enregistrées depuis le début de conflit tandis que plus de 400 sont mortes de suites d’affrontements entre l’armée, la police congolaises et les miliciens.

    Présente en RDC depuis 1999, la Monusco déploie plus de 19.000 soldats, policiers et observateurs militaires dans l’Est du pays et à Kinshasa. Elle ne disposait d’aucunes troupes dans les trois Kasaï jusqu’au déploiement récent d’une centaine de Casques bleus à Kananga et environs.