Tag: GAMBIE

  • Gambie: début des auditions de la Commission vérité et réconciliation

    Gambie: début des auditions de la Commission vérité et réconciliation


    Par
    RFI

    Publié le 07-01-2019
    Modifié le 07-01-2019 à 04:38

    La Commission vérité et réconciliation, promise par Adama Barrow, entame ses audiences ce lundi à Banjul. Cette structure doit enquêter sur les violations des droits humains commis lorsque Yahya Jammeh était au pouvoir, de 1994 à fin 2016.

    Les onze commissaires de la Commission vérité et réconciliation ont sélectionné un témoin pour revenir sur un fait marquant : le 22 juillet 1994, un jeune militaire de 29 ans, Yahya Jammeh, soutenu par quatre officiers, renverse le président Dawda Jawara, le père de l’indépendance de la Gambie.

    Un coup d’Etat sans effusion de sang. Néanmoins, c’est un épisode important pour replonger dans le contexte des années 1990. On ignore encore l’identité du témoin qui va s’exprimer, mais la Commission le décrit comme un « participant actif » à ce putsch.

    Les « incidents » majeurs vont être traités de manière chronologique, comme l’explique Baba Galleh Jallow, le secrétaire de la Commission vérité et réconciliation. « Nous allons d’abord camper le décor et revenir sur le début de ces 22 années de dictature », explique-t-il. « Le mandat de notre Commission est de mener des enquêtes et de répertorier l’ensemble des violations des droits de l’homme commises entre juillet 1994 et fin 2016. Notre but est de rendre justice aux victimes et d’éviter que d’autres incidents de ce type ne se reproduisent », précise-t-il.

    Les audiences sont ouvertes au public. Inaugurée en octobre dernier, cette Commission a été créée par les autorités pour répondre aux interrogations des familles de victimes de disparitions forcées ou de tortures. Car jusque-là, aucune enquête n’a jamais été entreprise sur ces faits. Parmi les dossiers les plus attendus figure le meurtre en 2004 de Deyda Hydara, le cofondateur du journal The Point ou encore l’assassinat de l’opposant Solo Sandeng en 2016.

    Cette structure a un mandat de deux ans. Mais il ne s’agit pas d’un tribunal, la Commission peut seulement recommander l’ouverture d’enquêtes. Sa vocation est surtout de donner la parole aux Gambiens.

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  • Gambie : sanctions contre des policiers et des dirigeants suite à une enquête sur la mort de manifestants à Faraba

    Gambie : sanctions contre des policiers et des dirigeants suite à une enquête sur la mort de manifestants à Faraba

    Des policiers et des directeurs d’agences environnementales ont été sanctionnés à la suite du rapport d’enquête sur la mort de trois manifestants, le 18 juin dans le village de Faraba Banta. Le gouvernement « a accepté et appliqué toutes les recommandations de la commission d’enquête ».

    La police gambienne a officiellement été reconnue coupable d’avoir ouvert le feu sur des manifestants le 18 juin dernier à Faraba Banta, a confirmé le 28 novembre le rapport de la commission d’enquête instaurée par le président gambien Adama Barrow, au lendemain des événements meurtriers. Dans son rapport, la commission d’enquête – composée de cinq membres dirigés par le magistrat Emmanuel Joof – l’a pointée pour sa « désorganisation » et désignée comme étant à l’origine de « la surenchère ayant conduit aux affrontements violents entre la population de Faraba Banta et la police gambienne ».

    Trois personnes avaient été tuées le 18 juin dernier, tombées sous les balles de la police qui avait ouvert le feu au cours d’une manifestation organisée dans cette localité située à 50 km au sud de la capitale Banjul. Les habitants protestaient contre la présence de la société minière Julakay, qui exploite le secteur depuis 2017, en dépit des préoccupations environnementales exprimées par les écologistes.

    Les éléments de la police « sont responsables »

    « Les éléments de la police d’intervention sur le terrain […] sont responsables de la fusillade sur les villageois et responsables de la mort et des blessures par balles qui leur ont été infligées », ont ainsi précisé les enquêteurs dans leur rapport, rendu public par le secrétaire général à la présidence de la République de Gambie et le ministre de la Justice du pays.

    Les enquêteurs de la commission ont également pu établir « avec certitude » que quatre policiers (ASP Musa Fatty, PC Musa Badjie, PC Nuha Colley et Momodou Z Jallow) avaient utilisé des munitions au moment de l’incident. Ils ont depuis été arrêtés et poursuivis pour meurtre. La totalité des policiers ayant ouvert le feu n’a néanmoins pas été identifiée par la commission, notamment en raison des casques et autres vêtements anti-émeutes qu’ils portaient.

    En tant que supérieur hiérarchique des policiers, et parque qu’ils ont été présents sur les lieux tout au long des faits, « le surintendant Babucarr Cham est aussi tenu pour responsable de la conduite de ses hommes », ont précisé les enquêteurs de la commission. Pour rappel, l’inspecteur général de la police (IGP), Landing Kinteh, le directeur général de la police gambienne au moment des faits, avait démissionné trois jours après la mort des manifestants.

    Le gouvernement du président Adama Barrow a accepté et appliqué toutes les recommandations de la commission d’enquête

    « La Gambie est résolument décidée à appliquer la loi et à ne plus accepter l’impunité »

    À la suite des recommandations faites dans le rapport, le gouvernement a mis fin le 29 septembre aux fonctions du chef du village de Faraba Banta, Nuha Kujabi, et dissout le conseil des anciens du village. Le gouvernement a également recommandé au conseil régional de Brikama de dissoudre l’actuel comité de développement villageois de Faraba Banta et de faciliter la création d’une nouvelle entité avec effet immédiat.

    « Le gouvernement du président Adama Barrow a accepté et appliqué toutes les recommandations de la commission d’enquête, parce que la Gambie est résolument décidée à appliquer la loi et à ne plus accepter l’impunité. Nous espérons que la promptitude avec laquelle le gouvernement a agi permettra aux habitants de Faraba de refermer la fracture sociale qui s’est incrustée dans cette communauté depuis cette affaire », a notamment annoncé Ba Tambedou, le ministre gambien de la Justice, présent au moment de la présentation de ce rapport.

    L’État gambien a ainsi mis en place un comité d’indemnisation de Faraba Banta sous la coupe des ministères de la Justice et des Finances, chargés de traiter toutes les demandes d’indemnisation recommandées par le secrétariat général à la présidence de la République de Gambie.

    L’agence nationale de l’Environnement et le département de Géologie en faute

    De leur côté, deux dirigeants d’agences environnementales ont également été sanctionnés. Le directeur de l’Agence nationale de l’environnement (AEN), Momodou Suwareh, et celui du département de géologie, Abdoulie M. Cham, ont été suspendus pour six mois et privés de salaire.

    Le rapport d’enquête a en effet révélé qu’il n’y avait eu « aucune étude d’impact sur l’environnement [réalisée] dans la zone à exploiter, conformément à la loi, avant l’octroi d’un permis d’exploitation à la société ‘Julakay Ltd.’ ». Le rapport a également souligné qu’il n’y avait eu « aucune garantie suffisante de restauration de la zone minière par Julakay Ltd. après l’achèvement des activités minières comme requis par la loi ».

    D’après le rapport, les deux dirigeants auraient « ignoré les préoccupations du comité de développement du village (VDC) et des résidents concernant les effets néfastes potentiels de l’exploitation mécanique du sable sur l’environnement et les moyens de subsistance, en particulier la culture du riz et les activités indigènes de jardinage dans les zones affectées ». Le document des enquêteurs a également souligné que l’ANE et le département de géologie n’avaient pas clairement délimité la zone minière en vertu de la licence accordée à Julakay, ni communiqué cette zone au comité de développement du village de Faraba.

    L’État gambien a ainsi décidé de suspendre la licence de l’exploitant minier Julakay Ltd, qui ne sera plus renouvelée par le département de géologie de Gambie après son expiration en décembre prochain. Toutes les activités d’extraction de sable dans le village ont été suspendues jusqu’à ce qu’une évaluation appropriée des incidences sur l’environnement soit réalisée par un consultant indépendant.

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  • En visite en Gambie, le prince Charles a célébré son retour dans le Commonwealth

    En visite en Gambie, le prince Charles a célébré son retour dans le Commonwealth


    Par
    RFI

    Publié le 02-11-2018
    Modifié le 02-11-2018 à 02:22

    Le prince Charles et son épouse la duchesse Camilla ont passé la journée dans la capitale gambienne, jeudi 1er novembre. C’est la première étape d’une tournée ouest-africaine et le premier déplacement du prince depuis qu’il a été confirmé comme successeur de sa mère, la reine Elizabeth, à la tête du Commonwealth.

    Le prince Charles s’est essayé à prononcer quelques mots en langues locales, à l’occasion de son allocution jeudi à Banjul, avant de se réjouir du retour de la Gambie au sein de la famille du Commonwealth : « Cette décision fut, si je peux me permettre, un événement majeur et le choix d’une nouvelle route pour le pays. C’est tourner le dos à 22 ans d’un régime autocratique pour embrasser un nouveau départ », a déclaré le prince Charles.

    Depuis février, la Gambie a en effet fait son retour au sein de l’organisation qu’elle avait quittée sous Yahya Jammeh en 2013.

    [Vidéo] Pourquoi la Gambie souhaite réintégrer le Commonwealth

    Le prince de Galles a par la suite visité un centre de recherche médicale britannique, un camp d’entraînement de l’armée et a assisté à une table ronde sur le tourisme. La journée a permis d’illustrer les différentes aires de coopération possibles, comme s’en félicite le président gambien Adama Barrow.

    « Nous sommes très honorés de cette visite. C’est une indication pour nous de l’amour que Vos Altesses Royales portez pour la Gambie. Et cela montre que vous êtes prêts à nous soutenir pour réaliser nos désirs de développement », a-t-il souligné.

    Dans le public, des Gambiens comme Alieu Colley, plutôt heureux du renforcement de ces liens : « Moi c’est avec plaisir que j’ai appris le retour dans le Commonwealth. Par exemple, beaucoup de nos intellectuels ont été formés en Grande-Bretagne. Et puis recevoir le prince, c’est une belle réussite pour la Gambie », estime-t-il.

    La dernière visite d’Etat de la famille royale britannique dans le pays remonte à 1961, avec la venue de la reine Elizabeth. Le couple royal est désormais attendu au Ghana et au Nigeria pour conclure cette tournée ouest-africaine.

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  • Insécurité, transition, Jammeh…: une étude a ausculté la société gambienne

    Insécurité, transition, Jammeh…: une étude a ausculté la société gambienne


    Par
    RFI

    Publié le 31-10-2018
    Modifié le 31-10-2018 à 17:57

    Des chercheurs gambiens ont révélé mercredi 31 octobre les résultats d’une des rares enquêtes d’opinion réalisées dans le pays. L’étude est menée par Afrobaromètre, un réseau d’enquête et de recherche dirigé en Afrique, en collaboration avec le centre de recherche de l’université de Gambie. 1200 personnes représentatives de la population gambienne ont été interrogées dans tout le pays entre juillet et août dernier, pour parler de la transition, du désir de justice ou encore de la sécurité. Des données très précieuses pour le pays.

    Jusqu’à présent, la Gambie manquait cruellement de telles données. Comme l’explique Nyimasata Camara, enseignante en sciences politiques, il était très compliqué d’effectuer de telles études sous Jammeh : « Dans le passé, les gens pensaient que ceux qui posaient des questions sur la gouvernance étaient des espions. Et lorsque des collègues ont voulu mener une étude similaire, ils ont eu des problèmes et ont été arrêtés. Donc personne ne s’est investi dans ces recherches. En conséquence, à l’université, nous ne disposons pas de beaucoup de données produites localement. »

    Selon cette enquête, plus d’un quart de la population possède dans sa famille une victime de violation des droits de l’homme. Mais moins de la moitié des Gambiens a confiance dans la commission Vérité, réconciliation et réparations.

    Pour le responsable local du projet, Sait Matty Jaw, les Gambiens sont partagés sur la façon d’obtenir justice : « Il y a un fort désir de justice, et pour une grande partie de la population, quels que soient les résultats de la commission, ceux qui ont commis des violations des droits de l’homme doivent être jugés. Mais les gens sont divisés autour de l’extradition de Jammeh pour qu’il soit jugé en Gambie. »

    Une autre question qui divise, selon le chercheur Ensa Kujabi, c’est la présence des forces de la Cédéao dans le pays : « Un peu plus de 50% de la population souhaite leur maintien, et environ 46% demandent leur départ. Et les habitants du Foni, la région de l’ancien président, ont vraiment exprimé leur rejet face à la présence des soldats de la Cédéao. »

    D’autres résultats, portant davantage sur la politique locale, seront dévoilés le mois prochain.

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  • Massacre de migrants en Gambie: le seul survivant connu est venu réclamer justice

    Massacre de migrants en Gambie: le seul survivant connu est venu réclamer justice


    Par
    RFI

    Publié le 28-10-2018
    Modifié le 28-10-2018 à 03:56

    Martin Kyere, un Ghanéen de 38 ans, est le seul survivant connu d’un massacre de migrants commis par les escadrons de la mort du dictateur Yahya Jammeh en Gambie en juillet 2005. Pour la première fois, ce 27 octobre, Martin Kyere est revenu en Gambie. Soutenu par un collectif d’ONG, il veut partager son histoire, dans l’espoir, un jour, d’obtenir justice.

    L’émotion est très forte lorsque Martin Kyere revoit pour la première fois la femme d’une victime gambienne avec qui il était détenu. Le regard dans le vide, il est plongé dans ses souvenirs. « Je ne peux pas dire que je sois très heureux d’être ici, déclare-t-il. Pour venir, je suis repassé par Barra. C’est la deuxième fois que je fais cette route. C’est un moment douloureux ».

    Arrêté sur la rive nord de la Gambie en juillet 2005, le groupe de 56 migrants dont fait partie Martin Kyere est emprisonné dans la capitale Banjul, soupçonné de vouloir renverser le régime. Une semaine plus tard, les « Junglers », les escadrons de la mort du dictateur Yahya Jammeh, les emmènent en pleine nuit vers le village de Kanilaï. Ils réalisent alors ce qui les attend.

    « Tout le monde pleurait et demandait de l’aide, raconte-t-il. J’ai réussi à détacher mes mains, et j’ai sauté du pick-up, dans la forêt. Puis j’ai entendu des cris qui venaient du pick-up : “Oh Dieu sauve-nous !”, puis des coups de feu [il mime les coups de feu]. Ils les ont tués puis sont rentrés à Banjul ».

    Bataille judiciaire

    Après avoir frôlé la mort, Martin Kyere consacre désormais sa vie à demander justice. Pour cela, il est soutenu par plusieurs ONG qui veulent voir Yahya Jammeh un jour devant les tribunaux.

    « Sachant que Yahya Jammeh est en Guinée équatoriale, et que les autorités gambiennes considèrent qu’elles ne sont pas prêtes, notre tactique est de voir si le Ghana ne serait pas intéressé pour enquêter et peut-être poursuivre Yahya Jammeh », explique Reed Brody, conseiller juridique pour l’ONG Human Rights Watch. Ce premier procès n’empêcherait pas plus tard la Gambie de juger à son tour son ancien président.

    ►A (re)lire : Massacre des migrants : l’affaire qui poursuit Yahya Jammeh

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  • Fin de l’ultimatum à Yahya Jammeh en Gambie

    Fin de l’ultimatum à Yahya Jammeh en Gambie

    -Le président gambien avait jusqu’à minuit pour transmettre le pouvoir à Adama Barrow qui prévoit de prêter serment ce 19 janvier sur le territoire gambien. Les troupes sénégalaises pourraient intervenir dans la nuit en Gambie

    Dans un ultime effort diplomatique, le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’était rendu mercredi à Banjul pour tenter d’obtenir “une solution de la crise en Gambie” où le président sortant Yahya Jammeh conteste sa défaite électorale et refuse de céder son fauteuil.
    M. Ould Abdel Aziz est ensuite arrivé à Dakar en provenance de la Gambie, rapporte la Radio Télévsion Sénégalaise (RTS).
    Macky Sall, son homologue sénégalais, l’a accueilli à sa descente d’avion et les deux hommes s’entretiennent à l’aéroport Léopold Sédar Senghor en presence du président élu Adama Barrow, selon la RTS.


    Le colonel Seydou Maïga Moro, chef de la Force de la CEDEAO en attente avait confirmé l’imminence d’une intervention militaire à minuit en cas d’échec des négociations avec le président sortant.

    Le chef d’Etat-major de l’Armée gambienne a annoncé que ses hommes ne se battraient pas contre les troupes africaines. L’Agence de presse sénégalaise (APS) annonçait mercredi “un important mouvement de troupes de plusieurs pays africains en partance pour la Gambie au port de Ziguinchor.”

    Dans un tweet, le président élu a déclaré : ’’Mes très chers gambiens, la présidence de Yahya Jammeh est officiellement terminée. La nouvelle ère pour la Gambie est enfin là’’