Tag: International

  • Les États-Unis à deux doigts d’attaquer l’Iran

    Les États-Unis à deux doigts d’attaquer l’Iran

    C’est une nouvelle escalade une semaine après l’attaque de deux pétroliers dans le détroit d’Ormuz que les États Unis avaient imputé à l’Iran. Jeudi soir l’Iran a abattu un drone espion américain, qui se serait trouvé dans l’espace aérien iranien. Les relations entre les deux pays ennemis sont de plus en plus tendues. 

    Nous étions armés et prêts à riposter la nuit dernière contre trois sites différents quand j’ai demandé combien (de personnes) allaient mourir“, a écrit Donald Trump sur Twitter, vendredi. “150 personnes, monsieur, a été la réponse d’un général. Dix minutes avant la frappe, je l’ai stoppée, c’était disproportionné par rapport à une attaque contre un drone“.

    Après cette attaque, Brian Hook envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, a insisté sur la main tendue américaine. “Le président Donald Trump et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo ont fait comprendre clairement, depuis l’année dernière, que nous sommes ouverts à un dialogue. Mais l’Iran a répondu à cette proposition en rejetant la diplomatie du Premier ministre japonais Shinzo Abe et ensuite en attaquant un navire japonais. L’Iran est responsable de l’escalade des tensions dans la région“, a affirmé le représentant américain.

    Des divergences sur la stratégie à adopter

    Malgré les tensions, Ali Fathollah Nejad, chercheur germano-iranien en sciences politiques, ne croit pas à un conflit militaire entre les deux pays. “L’avis général c’est qu’aucun des deux côtés ne veut se lancer dans un conflit militaire dont les conséquences seraient trop imprévisibles”, estime le chercheur du Brookins center à Doha. “Mais il y a des éléments radicaux dans les deux capitales. À Washington, on a le secrétaire d’État Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le directeur de la CIA qui plaidaient pour une réponse militaire à l’attaque du drone.

    Donald Trump, Mike Pompeo et John Bolton ne sont pas toujours d’accord sur la stratégie à adopter

    Danger politique pour Donald Trump

    Un conflit qui pourrait coûter cher à Donald Trump à un an et demi de la prochaine élection présidentielle mais aussi et surtout créer le chaos sur le marché mondial du pétrole. 

    Les États-Unis poursuivent leur politique de sanctions économiques pour que l’Iran réduise ses ambitions nucléaires. Pour sortir de cette situation, l’Iran n’aurait pas d’autre choix que de s’asseoir à la table des négociations avec les États-Unis. 

    Des Américains ont protesté pour éviter une nouvelle guerre après l’attaque iranienne du drone.

    Difficile à accepter pour un pays en situation de faiblesse, selon Ali Fatollah Nejad : “Les Iraniens pensent qu’ils sont dans une situation de faiblesse et ils veulent changer cela avant de commencer les négociations avec les États-Unis. Alors, pour retrouver une marge de manœuvre, ils ont décidé d’augmenter leur stock d’uranium enrichi mais cette décision est risquée car ils vont sûrement perdre le soutien des pays européens qu’ils avaient jusque-là.

    Dans ce contexte de tension militaire et après l’attaque du drone de jeudi, beaucoup de compagnies aériennes ont choisi de suspendre tout survol du détroit d’Ormuz. La chancelières Angela Merkel appelle ce vendredi aux efforts de la diplomatie, évoquant une situation “très tendue“. 

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  • Heiko Maas réitère le soutien de l’Allemagne à Juan Guaidó

    Heiko Maas réitère le soutien de l’Allemagne à Juan Guaidó

    Heiko Maas était encore au Brésil lorsque mardi (30.04.), un groupe d’officiers a tenté de se soulever contre le président contesté Nicolas Maduro. Une action qui faisait suite à l’appel au soulèvement lancé par Juan Guaidó. Le président du parlement vénézuélien auto-proclamé président intérimaire menace d’augmenter la pression en appelant à une grève généralisée.

    Dans ce bras de fer qui risque de s’enliser, l’Allemagne maintient son soutien pour Juan Guaidó.

    Attitude plutôt suprenante de Berlin

    Heiko Maas, le ministre des Affaires étrangères et membre du parti social-démocrate, a réaffirmé lors d’un point de presse au Brésil que la position de son pays vis-à-vis du Venezuela et son soutien pour Juan Guaidó “n’ont pas varié d’un iota. Nous espérons que les prochains développements conduiront à une reprise des élections au Venezuela mais nous espérons naturellement que surtout la solution à la crise sera pacifique.”

    Chose inhabituelle, Berlin adopte une position tranchée sur la crise. Pour Heiko Maas, mieux vaut soutenir le départ d’un système corrompu.

    Le président des Etats-Unis Donald Trump à Washington (27.03.2019)

    Intervention militaire des Etats-Unis

    Autre pays engagé aux côtés de l’opposant Guaidó : les Etats-Unis brandissent même la menace d’une intervention militaire. Mais l’option est considérée avec beaucoup de prudence côté allemand.

    Si le ministre des Affaires étrangères ne s’exprime pas clairement là-dessus, le parti die Linke, la gauche allemande, dénonce une approche partiale. Pour Andrej Hunko, chargé des affaires européennes et étrangères du parti, “il y a là un incroyable deux poids deux mesures de la communauté internationale. On vend des armes à l’Arabie saoudite, et au Venezuela on réclame des sanctions plutôt qu’il y ait une décision partiale des Etats. Je pense que l’ONU est le cadre approprié où il peut être décidé si on sanctionne ou pas et s’il faut éventuellement une action militaire.”

    Enfin, le parti CDU de la chancelière Angela Merkel adopte une attitude plutôt médiane où l’on espère que des sanctions ciblées seraient plus efficaces qu’une action militaire.

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  • L’impensable

    L’impensable

    49 personnes ont été tuées pendant la prière du vendredi dans des attaques contre deux mosquées de la ville de Christchurch. Le tireur a été identifié comme un Australien de 29 ans, proche des milieux suprématistes blancs. 

    Jusque-là, la Nouvelle-Zélande semblait être synonyme de le vivre ensemble. Il y a plus d’ethnies sur cette île qu’il n’y a de pays dans le monde. Dans les sondages, deux tiers des Néo-Zélandais se disent être heureux du multiculturalisme de leur pays.

    La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern : “C’est l’une des journées les plus sombres de l’histoire de la Nouvelle Zélande”

    Pour le professeur  Paul Spooney, doyen à Massey University, cet attentat était impensable pour la plupart des Néo-Zélandais :

    “Nous n’avons jamais vraiment pris l’extrême droite très au sérieux en Nouvelle-Zélande parce que cela ne fait pas partie de notre expérience politique normale. Et ce groupe est vraiment très marginal. Il y a eu un ou deux crimes raciaux par an qui ont été ignorés parce qu’on sait comment fonctionne notre société et je pense que beaucoup de gens ici seront surpris d’apprendre qu’il y a en fait un mouvement suprématiste blanc en Nouvelle-Zélande. “

    Le tueur a tout filmé

    Si le tireur présumé avait échappé à l’attention des autorités et du public jusqu’à hier, c’est qu’il avait limité son action politique aux réseaux sociaux. Il semble avoir pris exemple sur d’autres terroristes d’extrême droite en Europe et aux États-Unis, notamment en publiant un manifeste islamophobe sur Facebook quelques heures seulement avant l’attentat.

    La police évacue les passants devant la mosquée Masjid Al Noor

    Le rôle de Facebook plus généralement fait l’objet de critiques, le tireur y ayant diffusé l’attentat en live.  Paul Spooney :

    “Devons-nous continuer à laisser les plateformes s’autoréguler ? Compte tenu des conséquences d’aujourd’hui, je pense qu’il faut s’attendre à ce que le gouvernement commence à intervenir. Nous avions un environnement beaucoup plus permissif et nous allons donc nous tourner vers l’étranger pour voir ce que font des pays comme l’Allemagne pour limiter ces discours.”

    Indignation mondiale

    Si l’idéologie du tireur représente une aberration au niveau néo-zélandais, M. Spoonley maintient que l’acte terroriste d’hier changera la face du pays qui avait jusqu’ici échappé à ce type de menace :

    “Je pense que c’est un de ces moments qui change un pays, à l’intérieur mais aussi à l’échelle internationale. Nous avons rejoint le reste du monde… ce qui est très décevant.”

    A l’international, les condamnations sont unanimes. Un “acte de violence incensé” selon l’Union européenne et le Pape Francois, un “horrible massacre” pour les Etats-Unis

    La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé “une haine raciste contre des personnes qui priaient pacifiquement dans leurs mosquées”.

    Le président turc a de son côté mis en garde contre la montée de l’islamophobie. Recep Tayyip Erdogan appelle les pays occidentaux à prendre “des mesures urgentes” pour éviter d’autres “catastrophes”.

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  • Le bras de fer se poursuit autour de l’aide humanitaire au Venezuela

    Le bras de fer se poursuit autour de l’aide humanitaire au Venezuela

    C’est à Cucuta, ville colombienne à la frontière vénézuélienne, qu’est entreposée depuis le 7 février la plus grande partie de l’aide humanitaire américaine.

    Juan Guaido a assuré que celle-ci entrerait dans son pays quoi qu’il arrive, ce samedi, soit un mois exactement après s’être autoproclamé président par intérim du Venezuela. 

    Nicolas Maduro qui y voit une provocation de Bogota et de Washington menace de fermer la frontière terrestre avec la Colombie qui est bloquée depuis deux semaines par les militaires vénézuéliens.

    Il avait déjà ordonné jeudi la fermeture jusqu’à nouvel ordre de celle avec le Brésil, où de l’aide est également entreposée.

    Duel de concerts à la frontière autour de l’entrée de l’aide

    Le bras de fer entre Nicolas Maduro et Juan Guaido se poursuit sous la forme insolite d’un duel de concerts. Deux événements auront ainsi lieu à la frontière colombienne ce vendredi 22 février : un pour demander l’entrée de l’aide humanitaire dans le pays, l’autre pour dénoncer une agression des États-Unis. 

    “Venezuela Aid Live”, le concert organisé à Cucuta par le milliardaire britannique Richard Branson, espère récolter 100 millions de dollars de dons pour la population vénézuélienne. 

    Le président colombien Ivan Duque et ses homologues chilien et paraguayen ont annoncé leur présence à cet événement comprenant une vingtaine d’artistes.

     “Hands off Venezuela” (Pas touche au Venezuela), le contre-concert organisé à partir de ce vendredi et jusqu’à dimanche par le gouvernement, n’a pas encore divulgué ses têtes d’affiches.

    La Chine et la Russie dénoncent

    La Chine a déclaré être opposée à une entrée en force ce week-end de l’aide humanitaire américaine, soulignant qu’elle pouvait déclencher un conflit dans le pays, déjà aux prises avec une grave crise politique.

    La Russie, quant à elle, accuse les Etats-Unis, tout comme Nicolas Maduro, de se servir de l’aide humanitaire comme “prétexte pour une action militaire” visant à renverser le pouvoir du président vénézuélien, dont Moscou est un allié.

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  • Bataille autour de l’aide humanitaire au Venezuela

    Bataille autour de l’aide humanitaire au Venezuela

    La situation humanitaire au Venezuela est plus qu’inquiétante avec l’isolement croissant du pays et l’aggravation de la crise politique.

    Dans ce pays, où le manque de médicaments est couplé à l’hyperinflation, les malades et les médecins vivent dans l’anxiété et l’incompréhension la polémique autour de l’entrée de l’aide humanitaire.

    “Je suis déprimée. Je veux pleurer parce que je viens ici pour ne rien faire et pour voir des patients qui arrivent avec de graves ennuis de santé. Mais nous ne pouvons pas les aider, cela me rend triste”, en témoigne Maria Esperanza Hernandez, médecin dans un hôpital.

    Situation alarmante dans les hopitaux

    Dans les hôpitaux publics, 90% des produits médicaux nécessaires font défaut et presque tous les laboratoires publics ont fermé.

    Ce constat alarmant a été dressé par une enquête conduite par  l’ONG “Médecins pour la santé”, conjointement avec le Parlement vénézuélien, unique institution contrôlée par l’opposition.

    Pourtant, les militaires fidèles au président Nicolas Maduro se disent déterminés à défendre l’intégrité territoriale du pays et à empêcher l’entrée de l’aide humanitaire américaine et brésilienne.

    L’Union européenne promet des aides

    De leur côté, les ambassadeurs d’Allemagne, du Royaume-Uni et de France ont rencontré mercredi matin (20.02.2019) le président autoproclamé Juan Guaido, à qui ils ont promis de l’aide. Martin Kriener, l’ambassadeur d’Allemagne à Caracas parle d’une situation difficile.

    “Au Venezuela, nous parlons plutôt d’une situation humanitaire complexe, provoquée par des actes humains. Non seulement Nicolas Maduro manque de la légitimité démocratique nécessaire pour faire de la politique, mais il nie aussi la situation humanitaire dans laquelle se trouve le Venezuela, ce qui a aggrave la crise.”

    Nicolas Maduro de plus en plus isolé

    “Les représentants du gouvernement ont voulu nous faire croire que la crise humanitaire n’est rien de plus qu’une invention et ils l’ont déjà fait à maintes reprises. En reconnaissant Juan Guaido comme président par intérim, l’Allemagne reconnaît en même temps l’autorité légitime du pays”, a déclaré Martin Kriener, l’ambassadeur d’Allemagne à Caracas.

    Les pays européens ont promis une aide humanitaire estimée à 18 millions de dollars et 70 tonnes de médicaments et de nourriture.

    Nicolas Maduro voit dans l’aide humanitaire les prémices d’une intervention militaire américaine et rejette la responsabilité des pénuries sur les sanctions de Washington.

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  • L’Allemagne prête à reconnaître Guaido comme président par intérim du Venezuela

    L’Allemagne prête à reconnaître Guaido comme président par intérim du Venezuela

    Alors que la crise se poursuit au Venezuela, l’Allemagne adopte une position dure ce vendredi 25 janvier. Par la voix de Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand, Berlin se dit prêt à reconnaître Juan Guaido en tant que “président par intérim” du Venezuela si des élections libres ne sont pas organisées très rapidement. “Le président vénézuélien Nicolas Maduro ne peut pas être le leader légitime parce que les élections qui l’ont ramené au pouvoir n’ont pas été équitables”, dit Steffen Seibert. “Le Venezuela doit organiser des élections présidentielles libres et équitables ou le chef de l’opposition Juan Guaido doit être déclaré président par intérim.”

    L’Allemagne est l’un des premiers grands pays de l’Union européenne à aller aussi loin sur la question d’une reconnaissance de l’opposant Guaido. Pour Berlin, l’appel de millions de Vénézuéliens en faveur d’un retour à la démocratie dans leur pays ne peut plus être ignoré. 

    L’Allemagne veut s’affirmer

    Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de l’Amérique latine, explique cette prise de position de l’Allemagne. “L’Allemagne fait partie des pays qui sont sur la ligne la plus dure par rapport au conflit vénézuélien depuis assez longtemps. De ce point de vue, il y a une cohérence qui s’exprime surtout à un moment où on sent des fissures dans la cohésion européenne sur la lecture qui est faite de l’évolution de la situation.” 

    Le spécialiste de l’Amérique latine rappelle que, ce qui fait le consensus au sein des pays européens “c’est le rejet du gouvernement Maduro”. Il reste qu’il est difficile de trouver une position commune sur un soutient éventuel à Guaido.Soutenir Guaido c’est aussi faire face à un scénario dont l’escalade pourrait conduire le pays dans une situation hors de contrôle”, explique-t-il.

    Manifestation contre Maduro devant l’ambassade du Venezuela au Mexique.

    Raisons économiques

    Une deuxième raison pourrait expliquer ce soutien de l’Allemagne à Juan Guaido. Selon Christophe Ventura, Berlin veut garder de bonnes relations avec les partenaires économiques de la région qui s’alignent derrière Juan Guaido. “D’une manière pragmatique et intéressée, le gouvernement allemand, qui a beaucoup d’intérêt dans beaucoup de pays d’Amérique latine en dehors du Venezuela, cherche à prioriser ses bonnes relations avec les nouveaux pouvoirs comme Jair Bolsonaro au Brésil. Il y a aussi l’Argentine, le Chili et d’autres avec lesquels l’Allemagne veut avoir de bonnes relations.”

    L’UE prépare un appel commun à des élections 

    L’Union européenne travaille sur une “déclaration commune“, appelant à la convocation rapide d’élections au Venezuela. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, soutiennent le souhait de Madrid de prévoir une reconnaissance du jeune président du parlement, Juan Gaido, en tant que “président par intérim” du Venezuela.

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  • Brexit : pour Berlin, la balle est dans le camp britannique

    Brexit : pour Berlin, la balle est dans le camp britannique

    Les propos du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Mass, sur une possible réouverture des négociations, ainsi que la possibilité d’une initiative allemande préconisée par le président du groupe CSU au Bundestag, ont semé la confusion parmi les partenaires de Berlin.

    Mais ce mercredi l’Allemagne se range derrière l’Union européenne, tout en voulant préserver son partenariat avec le Royaume Uni, quelle que soit l’issue du vote de défiance de ce mercredi soir -les députés doivent se prononcer sur une motion de censure contre Theresa May- et les modalités de sa sortie de l’UE.

    Caricature d’Elkin pour la DW, montrant le désappointement d’Angela Merkel et la défiance d’Emmanuel Macron vis-à-vis de Theresa May en train de tenter de sortir du terrier européen.

    Oui au dialogue mais pas de nouvel accord

    Le message de Bruxelles est clair : l’Europe ne ferme pas ses portes à la discussion, mais l’accord sur le Brexit qui vient d’être refusé par le Parlement britannique n’est pas renégociable.

    Alors, pour éviter le chaos, Angela Merkel maintient sa volonté de trouver des arrangements avec Londres. “C’est pourquoi nous allons discuter demain (jeudi, ndlr) au Bundestag des lois proposées par le gouvernement fédéral qui pourraient s’appliquer en cas d’absence d’accord avec la Grande-Bretagne”, a déclaré la chancelière allemande à la presse, avant d’ajouter :“Nous avons du temps pour négocier mais nous attendons maintenant de voir ce que propose la Première ministre britannique.”

    Pour Angela Merkel, c’est à Theresa May de formuler des propositions

    La motion de censure comme une épée de Damoclès

    Le destin politique de Theresa May dépend de l’issue du vote de défiance organisé ce mercredi soir au Parlement britannique. Une majorité de députés devraient toutefois lui maintenir sa confiance, ce qui lui permettrait de présenter son “plan B” annoncé.

    Le chef du groupe conservateur au Parlement européen, l’Allemand Manfred Weber de la CSU, a lancé un appel aux responsables du Royaume-Uni en ces termes : “S’il vous plaît, s’il vous plaît, dites-nous enfin quelles sont vos intentions”.

    Un cavalier seul de Berlin en cas de “Brexit dur”?

    La crainte d’un Brexit sans accord, le 29 mars, demeure bien réelle d’après le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier. Le chrétien-démocrate estime que “cela sèmerait la confusion dans toute l’Europe” et aurait une incidence sur le taux de chômage et donc le niveau de vie des Britanniques.

    Le président du groupe CSU au Bundestag, Alexander Dobrindt, préconise de maintenir coûte que coûte le lien avec Londres, rappelant au passage que l’Union européenne est “constituée d’Etats“. Sous-entendu : “qui peuvent aussi négocier en bilatéral, en-dehors des rails européens“.

    Heiko Maas (SPD), ministre allemand des Affaires étrangères

    Heiko Maas rassure Bruxelles

    Le social-démocrate Heiko Maas, chef de la diplomatie allemande, a d’abord semé le trouble en déclarant à Strasbourg, durant la session plénière du Parlement européen cette semaine, que l’accord sur le Brexit pourrait être renégocié.

    Mais il a fini par se ranger derrière Bruxelles et la chancelière. Il attend désormais que Londres fasse le premier pas. Et pas question d’envisager pour l’instant de report du Brexit.

    Quant à la motion de censure au Parlement britannique, déposée par l’opposition travailliste, le ministre allemand n’est pas certain que de nouvelles élections au Royaume Uni soient une bonne idée à l’heure actuelle, comme il l’a exposé à nos confrères du Deutschlandfunk, etimant qu’un “renversement de Madame May compliquerait encore les choses parce que pour les négociations qui vont avoir lieu – c’est-à-dire les discussions prévues avec la Commission à Bruxelles – on a besoin d’un gouvernement britannique qui fonctionne. Et cela dépendra du vote des députés.”

    Les craintes des entreprises allemandes 

    Certaines entreprises, notamment dans l’industrie pharmaceutique, craignent un “effondrement des chaînes d’approvisionnement” en cas de Brexit désordonné, du jour au lendemain. Les secteurs les plus performants de l’industrie allemande – les machines-outils, l’automobile ou l’agroalimentaire – redoutent en effet un retour des barrières douanières.

    Le volume actuel des échanges entre l’Allemagne et le Royaume Uni est de 122 milliards d’euros.

    Le ministre chinois des Affaires étrangères a appelé ce mercredi à un développement “stable et ouvert du Royaume-Uni et de l’Union européenne” tout en ajoutant que, quelles que soient ses conditions, le Brexit “n’interfèrerait en rien dans les relations bilatérales de la Chine avec le Royaume-Uni ni avec l’Union européenne“.

    La Russie tient un discours similaire et annonce qu’elle ne se prononcera que lorsqu’elle aura “compris de quoi il retourne exactement“.

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  • Les députés disent “no” à un Brexit négocié avec l’UE

    Les députés disent “no” à un Brexit négocié avec l’UE

    432 voix contre, 202 pour. Après un large rejet au Parlement, l’accord négocié pendant de longs mois par Theresa May est désormais enterré. Mais la situation du Royaume-Uni avec l’Union européenne est loin d’être réglée.

    Pour Thomas Cole, représentant de la campagne People’s Vote, seul un second référendum peut désormais sortir le pays de cette crise.

    “Je pense que la prochaine étape est qu’il doit y avoir un vrai débat pour décider de consulter les électeurs de nouveau sur le sujet. Et je pense que les élus de tous les partis doivent être clairs : ce sont les électeurs qui ont commencé ce processus, c’est à eux de le terminer. Il nous faut un vote par référendum. Et pour cela, il nous faut étendre l’article 50.”

    Pour les militants du Brexit, la seule option est de mener à bien la sortie de l’Union, votée en juin 2016. “Nous avons voté pour quitter l’Union européenne, nous ne voulons plus rien avoir à faire avec elle”, assène un militant du “Leave”.

    “Et tous ces arguments sur le fait que l’Allemagne ne nous laissera plus acheter ses voitures, c’est n’importe quoi. Nous avons eu un référendum, mené par ce gouvernement conservateur, nous avons voté 52% contre 48% pour le retrait et nous attendons de quitter l’UE le 29 mars.”

    Crise de confiance

    Une vaste majorité de Londoniens se demande simplement s’ils peuvent encore faire confiance à leur classe politique. Une Londonienne néo-zélandaise s’indigne : “Je suis une citoyenne néo-zélandaise, un pays qui fait partie du Commonwealth, donc j’ai pu voter, mais bizarrement la raison pour laquelle j’ai le droit de vivre dans ce pays est parce que mon mari est un citoyen européen !”

    Elle dit souhaiter un deuxième référendum, tout en doutant que cela résoudra le problème. “Les divisions sont toujours les mêmes qu’en 2016. Rien n’a été expliqué. On ne nous dit pas la vérité sur ce qui va suivre”, s’inquiète-t-elle.

    La Première ministre Theresa May espère malgré tout conserver son poste et renégocier un accord avec Bruxelles. Elle devra avant cela faire face à un vote de défiance ce mercredi, demandé par le leader de l’opposition, Jeremy Corbyn.

    Qu’elle reste au pouvoir ou non, le Brexit est loin d’être une réalité.

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  • Theresa May joue son va-tout sur le Brexit

    Theresa May joue son va-tout sur le Brexit

    Ne pas voter pour l’accord pour l’accord sur le Brexit porterait “un coup fatal” à la confiance du peuple britannique et à la démocratie parce que ce sont les Britanniques qui ont décidé, par référendum, de quitter l’Union européenne : voilà l’argument massue brandi par Theresa May pour finir de convaincre les députés de voter, mardi 15 janvier, en faveur de l’accord négocié avec Bruxelles.

    Le gouvernement britannique s’est engagé à publier une lettre de l’Union européenne qui contient toutes les “assurances” données par Bruxelles sur l’accord du Brexit. Mais l’UE prévient d’ores et déjà qu’il ne sera pas possible de modifier l’accord négocié.
    Pour rappel, le Royaume-Uni est censé sortir le 29 mars à minuit de l’Union européenne.

    Sandrine Blanchard a demandé à Philippe Marlière pourquoi Theresa May a si peur que les députés rejettent son accord.

    Philippe Marlière est professeur de sciences politiques au University College London. Ecoutez sa réponse en cliquant sur la photo ci-dessus.

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  • Vers un “shutdown” record aux États-Unis

    Vers un “shutdown” record aux États-Unis

    “Rien de tel qu’un mur”. Ce sont ces mots que Donald Trump a martelés jeudi (10.01.2019) devant les habitants de Mc Allen, une petite ville texane située à seulement huit kilomètres de la frontière mexicaine.

    Voilà plus de vingt jours que les administrations américaines sont gelées par le “shutdown”. Une situation de blocage aux conséquences fâcheuses : près de 800.000 employés fédéraux sans salaire, les parcs nationaux et les sites touristiques fermés.

    Le patron de la Banque centrale américaine, Jérome Powell, a également mis en garde contre l’impact économique qu’aurait le shutdown sur la première économie mondiale.

    Pour l’instant, ni les démocrates, qui tiennent le Congrès et la Chambre des représentants, ni le camp Trump ne fléchissent.

    Le président américain veut construire un mur à la frontière mexicaine pour empêcher les migrants d’entrer aux États-Unis illégalement

    Jeudi, le locataire de la Maison Blanche est allé encore plus loin, rappelant qu’il pourrait invoquer une “procédure d’urgence nationale”.

    Cette mesure lui octroierait des pouvoirs extraordinaires, lui permettant de se passer du Congrès pour débloquer les crédits fédéraux nécessaires à la construction d’un mur à la frontière mexicaine.

    Ce dispositif est prévu pour faire face à de graves crises politiques et sociales. Barack Obama, par exemple, l’avait invoqué lors de l’épidémie de grippe H1N1, Georges W. Bush lors des attentats du 11 septembre 2001.

    Si aucun compromis n’est trouvé d’ici vendredi soir à minuit, ce shutdown sera le plus long de l’histoire américaine, dépassant le record des 21 jours de blocage établi sous Bill Clinton en 1995.

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