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  • Kabila évoque une possible modification de la Constitution

    Kabila évoque une possible modification de la Constitution

    kabila-Le président de la République démocratique du Congo a, selon des diplomates, indiqué qu’il ne pourrait pas briguer un troisième mandat mais que la Constitution congolaise pourrait être révisée. Il l’a mentionné pendant qu’il discutait avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unies

    “Le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé au président Kabila de confirmer qu’il ne se présentera pas à l’élection. Il a dit que la Constitution était claire sur le troisième mandat mais elle (Ndlr, la Consitution) pourrait être amendée”, indique dans un message posté sur Twitter le Conseiller politique à la Maison du Royaume-Uni auprès de l’ONU, M. Stephen Hickey qui a pris part aux discussions entre le Chef de l’Etat congolais et la délégation des Nations unies.

    UNSC asked Pres. Kabila to confirm he would not run in election. He said Constitution clear on no 3rd mandate but could be amended.

    Very concerning that Pres. Kabila mentions possibility of amending constitution when asked straight question on standing for 3rd term.

    Le porte-parole du gouvernement congolais, M. Lambert Mende, indique de son côté que M. Kabila a rappelé dans des termes “percutants et simples… qu’il est un homme qui n’a jamais violé un engagement et souhaiterait que les membres du Conseil de sécurité des Nations Uniesaient plus un esprit ouverts avant de se prononcer sur la question congolaise… et considèrent ce qui convient aux Congolais”.

    Poliment congédiés

    Selon M. Mende, le président Kabila a souhaité que “cette 13e visite du Conseil de sécurité soit la dernière. Dès il y a vraiment un problème, ils peuvent visiter”, a rapporté Mende dans un entretien téléphonique avec le Site d’Information Atualité.CD.

    Le président Kabila a rappelé aux membres du Conseil de sécurité que Patrice Emery Lumumba, le premier Premier ministre congolais démocratiquement élu, était enlevé à Kinshasa en 1960 en présence d’une mission des Nations unies et a été tué plus tard à Lubumbashi. Il y a donc un problème, a soulevé M. Kabila, selon le porte-parole du gouvernement.

    Le diplomate anglais, Stephen Hickey, révèle, de son côté dans un autre tweet que le Chef de l’Etat congolais s’est étonné de l’intérêt du Conseil de sécurité des Nations unies sur les violations de la Constitution en RDC alors que beaucoup d’autres violations sont perpétrées dans la région.

    President Kabila tells the UNSC it’s curious we’re focused on violations of constitution, when so many other violations in the region.

    “Nous avons rappelé que la RDC est à un moment charnière de son histoire, une transition pacifique doit conduire à des élections apaisées”, a déclaré à la presse l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre, à l’issue de l’entretien de plus d’une heure et demie que les 15 membres du Conseil de sécurité ont eu avec M. Kabila.

    M. Delattre a également lancé un appel à la responsabilité de tous les acteurs politiques congolais: “Il revient aux forces vives de maintenir le pays sur le chemin de la paix”, a-t-il dit.

    Vendredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait appelé cette délégation à dénoncer “la répression politique” en RDC “pour éviter une crise de large envergure”.

    La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection du président Kabila en 2011 au terme d’un scrutin contesté. La crise a été aggravée par le report à avril 2018 de la présidentielle qui devait se tenir avant la fin 2016.

    Ce renvoi a été décidé en octobre dernier par la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition. La majeure partie de l’opposition a rejeté cet accord issu d’un “dialogue national” et plaide pour la tenue du scrutin en 2017.

    Le président Kabila a invité la délégation à “écouter les Congolais et à les aider à trouver une solution telle que les Congolais le conçoivent”, “parce que la situation est très complexe”, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

    “L’accord du 18 octobre doit être considéré comme le socle, le point de départ, la pierre angulaire vers laquelle la communauté internationale doit agir pour ramener tout le monde” a un compromis, a-t-il ajouté.

    Les membres du Conseil de sécurité doivent rencontrer plusieurs acteurs de la société congolaise à Kinshasa et dans l’est du pays.

    M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et son mandat expire le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter mais le chef de l’État est resté silencieux sur ses intentions et son avenir politique. Ses détracteurs craignent qu’il ne cherche à s’accrocher au pouvoir ou brigue un nouveau mandat.

    Depuis janvier 2015, l’opposition et les mouvements citoyens congolais ont multiplié les manifestations contre M. Kabila pour exiger son départ à la fin de son mandat, le 20 décembre, et la tenue de la présidentielle avant cette date, ce qui est aujourd’hui impossible.

    voa

  • Des révélations gênantes pour la famille Kabila à la Une d’un journal belge

    Des révélations gênantes pour la famille Kabila à la Une d’un journal belge

    joseph-kabila-RDC-president-Des révélations fracassantes sur la RDC sont à la Une du quotidien belge «Le Soir». Elles sont surtout très gênantes pour la famille de Joseph Kabila. Jean-Jacques Lumumba, un cadre dirigeant de la BGFI (première banque d’Afrique centrale), a claqué la porte de cette banque de Kinshasa, banque proche de la famille du président congolais, après avoir refusé de se rendre complice d’opérations douteuses. Il est allé ensuite livrer de nombreux et très compromettants dossiers au quotidien belge.

    Au cœur de ces révélations, il y a une banque, la BGFI. Elle est dirigée par un ami d’enfance de Kabila, Francis Selemani Mtwale, un très proche qui a grandi avec lui pendant les années d’exil en Tanzanie.

    Un des documents rendus publics par le quotidien belge Le Soir montre par exemple que l’un des comptes de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Congo, qui abritait de l’argent destiné à financer des élections en RDC, a été régulièrement ponctionné, et cela dans des conditions très louches.

    Un autre scandale révélé par l’enquête est celui du financement d’une société d’importation alimentaire qui s’appelle Egal, dirigée par Albert Yuma, qui est un autre proche de Kabila, un « presque frère » du président, comme le dit la journaliste belge qui a écrit cet article. Quelque 43 millions de dollars ont atterri sur ses comptes qui sont logés à la BGFI Bank, quatre mois après sa constitution en 2013. C’est la provenance de ces versements qui pose question, car c’est la Banque centrale du Congo qui a versé ces fonds au motif de provisions d’investissements, des fonds qui n’ont jamais été remboursés.

    Enfin, il y a la Gecamines, c’est la plus grosse compagnie d’Etat du Congo, qui est dirigée, elle aussi, par Albert Yuma. Cette société a ouvert une ligne de découvert de 30 millions de dollars, toujours auprès de la BGFI qui revient systématiquement dans cette affaire. Et surprise, les intérêts remboursés par la Gecamines ont été prélevés à deux reprises par la banque.

    Il y a donc toute une série de révélations de ce type.

    Un clin d’oeil à l’histoire congolaise

    Le dossier du Soir est une véritable bombe qui place la famille et des proches du président congolais Joseph Kabila au cœur d’un grand scandale financier.

    Des révélations qui sont le fait d’un homme, un petit neveu de Patrice Lumumba, le héros de l’indépendance de la République démocratique du Congo, qu’il considère comme son grand-père spirituel.

    « C’est une histoire d’un monsieur qui est employé de très haut niveau, chef du département dans une banque de Kinshasa, qui appartient au frère du chef de l’Etat, explique Colette Braeckman, qui a coécrit l’article. Et ce monsieur Lumumba a vu passer des détournements de sommes que lui ne s’expliquait pas, des affectations, bref de la corruption. Et à un moment donné, il en a eu assez. Il a fait des photocopies de tous ces documents. Il est venu au Soir. Il a déposé ça à la rédaction du journal en disant, voilà moi je ne peux pas cautionner des opérations comme ça parce que c’est l’argent du peuple qui part, en particulier des sommes qui sont détournées à la Céni, la Commission électorale indépendante ».

    « Il est le petit-fils de Patrice Lumumba, poursuit Colette Braeckman. Et lui, c’est un économiste, un banquier, et il n’a aucune allégeance politique. Simplement, il dit : “je me suis rappelé de mon grand-père et je me suis dit, tout de même en mémoire de mon grand-père, je ne peux pas laisser passer des choses pareilles”. Et il a pris sa décision ».

    La journaliste assure que les montants en jeu ne sont pas colossaux. Ils sont de l’ordre de dizaines de millions de dollars, mais ils révèlent surtout combien l’entourage du président congolais Joseph Kabila serait corrompu. Et cela en toute impunité.

    Contactées par RFI, les autorités congolaises n’ont pas souhaité réagir. Le porte-parole du gouvernement évoque ce samedi soir une affaire qui est à première vue « une légende d’un individu qui tente de profiter de la situation pour se faire une notoriété ».

    RFI

  • selon un sondage, une majorité de Congolais contre un troisième mandat

    selon un sondage, une majorité de Congolais contre un troisième mandat

    Joseph inquiet-C’est un sondage inédit en République démocratique du Congo que viennent de réaliser le Bureau d’études, de recherches et consulting international (Berci) et le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York. Les deux organismes ont interrogé, entre mai et septembre 2016, un échantillon de 7 545 personnes à travers toutes les provinces du pays. Chacune a répondu à pas moins de 150 questions sur le pays, la politique, la société ou encore les institutions. Que pensent les personnes sondées de la crise politique actuelle ? RFI fait le point.

    ■ Quels sont les résultats du sondage ?

    Le rapport (à lire ici) évoque d’abord l’épineuse question du troisième mandat. Précisément 81,4% des personnes sondées refusent toute modification de la Constitution de nature à lever cette limitation. Les trois quarts des Congolais interrogés estiment même que le président Kabila devrait quitter le pouvoir le 19 décembre, à la date initialement prévue par la Constitution.

    Le sondage s’est déroulé avant la conclusion du dialogue national et de l’accord politique qui repousse la présidentielle au plus tôt en avril 2018, mais les auteurs de ce rapport ont interrogé les quelque 7 500 personnes sondées sur leur vote en cas d’élection présidentielle cette année.

    Intentions de vote : Katumbi et Tshisekedi en tête

    Résultat : deux opposants seraient en tête, Moïse Katumbi et Étienne Tshisekedi. Les auteurs de ce rapport soulignent qu’en moyenne, une personne sondée sur deux dit vouloir voter pour une personnalité qui n’a pas participé au dialogue national. Les sondeurs précisent cependant que le sondage a été effectué sur cinq mois riches en évènements qui auraient pu attirer l’attention sur l’un ou l’autre.

    Si le président Kabila pouvait être candidat pour un troisième mandat en 2016, il serait de loin, dans son camp, au sein de l’actuelle majorité, le candidat le plus populaire.

    En cas de report de l’élection présidentielle, deux personnes interrogées sur trois estiment que la présidentielle devrait avoir lieu au plus tard en 2017. Un peu moins de 14% serait d’accord pour la configuration actuelle, c’est-à-dire en 2018. Mais une très large majorité souhaite aller aux urnes même si plus de la moitié des personnes interrogées disent ne pas faire confiance en la Céni actuelle.

    Une femme présidente de la République ? « Pourquoi pas », répondent plus 60% des personnes sondées. Ce chiffre augmente si l’on évoque la parité dans les candidatures à des postes politiques : huit Congolais interrogés sur 10 estiment que les femmes doivent se porter candidates.

    Qu’on pose des questions par rapport à l’armée, par rapport à la police, par rapport aux tribunaux, par rapport à l’Etat, il y a une grande majorité de la population qui est insatisfaite.

    ■ Quelle méthodologie a-t-elle été utilisée ?

    Il s’agit bien d’un sondage, c’est-à-dire d’une photographie de l’opinion à un instant T. En l’occurrence, le sondage a été effectué sur cinq mois vu la complexité de la tâche dans un pays aussi grand que la République démocratique du Congo.

    Les chercheurs ont fait 7 545 entretiens individuels avec des personnes de plus de 18 ans qu’ils ont rencontrées à leur domicile. Les lieux ont été choisis au hasard dans chaque province.

    En revanche, pour choisir l’échantillon, c’est plus compliqué en RDC qu’ailleurs puisqu’il n’y a pas eu de recensement depuis 1984. Ainsi, pour la composition (hommes, femmes, jeunes, vieux, le nombre de personnes sondées par province), le Groupe d’études sur le Congo et le Berci disent s’être appuyés, comme l’institut national de sondages, sur une projection faite en 2012 du nombre d’habitants et de la composition de la population. Ces derniers ont revérifié leur échantillon en comparant avec une autre étude, Les enquêtes démographiques et de santé de 2010. Plus précisément : ils ont regardé si leur échantillon avait bien les mêmes caractéristiques que celles trouvées à cette époque en termes de religion par exemple, de distance au point d’eau, d’accès à l’électricité…

    Les chercheurs notent également une proportion plus importante d’hommes que dans la population congolaise : 55% des personnes sondées. Et pour cause : les hommes étaient plus souvent à la maison, ou volontaires pour parler, notent les auteurs de ce rapport.

    Pourquoi avoir réalisé ce sondage ?

    Pour Jason Stearns, directeur du Groupe d’étude sur le Congo, l’intérêt de ce sondage est clair : « Il y a un grand débat politique en RDC actuellement par rapport à l’avenir de la démocratie. Ce sont des discussions qui souvent se tiennent entre les ligues politiques avec les bailleurs de fonds, mais dans lesquelles la population congolaise n’a presque aucune influence. On ne demande presque jamais l’opinion. »

    Autre raison, selon l’institut : mettre à disposition un sondage « représentatif ». « Nos chercheurs sont descendus dans les villages les plus reculés parce qu’on voulait faire un sondage statistiquement représentatif au niveau, à l’échelle nationale », poursuit le directeur.

    Et de conclure : « Il est très rare de faire ce genre de choses, mais aussi très important, vu l’importance de la discussion au niveau national actuellement, de savoir ce que les gens pensent. Et ça donne l’impression d’un électorat, d’un Congo beaucoup plus nuancé, beaucoup plus aussi connaisseur de la politique congolaise qu’on ne le pensait. »

    Quelle est la réaction côté gouvernement ?

    « Les sondages dans l’Europe ou aux Etats-Unis sont toujours sujets à caution. Ceci dit, il est vrai que le besoin de changement, besoin d’alternance, est un besoin qui est partagé par le monde. De ce point de vue je peux comprendre une certaine opinion qui s’exprimerait dans ce sens-là au Congo. Encore faut-il organiser ce changement. Il faut organiser cette alternance pour éviter le chaos qui est le péril suprême pour nos Etats », affirme le ministre des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin-Kiey Mulumba.

    Selon le fondateur du mouvement « Kabila-désir » qui milite pour un troisième mandat du président Kabila, la RDC n’avait pas d’autre choix que de décaler la présidentielle à 2018. « Je pense qu’il faut que la population le sache et on connaît ce qui se passe dans certains pays, lorsque le changement qui est désiré intervient sans qu’il n’ait pu être organisé. C’est le chaos. Et je ne veux pas vous citer de nom », conclut le ministre.

    Un officiel congolais estime par ailleurs que cet échantillonnage n’est pas représentatif de la population congolaise. Il rappelle que l’un des auteurs de ce rapport, Jason Stearns, avait été déclaré persona non grata en RDC après la publication d’un rapport sur les massacres de Beni, accusant certains officiers FARDC d’y avoir participé ou laissé faire certaines tueries.

    RFI

  • Kabila confirme le report des élections sans donner de date

    Kabila confirme le report des élections sans donner de date

    joseph-k-Le président congolais Joseph Kabila a confirmé mardi, lors d’un voyage en Tanzanie, le report des élections, initialement prévues en novembre prochain, a rapporté la télévision France 24, citée par l’agence de presse associée (APA). Il n’a toutefois précisé aucune nouvelle date pour la tenue des scrutins présidentiel et législatifs en République démocratique du Congo (RDC), qui pourraient être reportées à fin 2018, selon la Commission électorale nationale indépendante.

    Indiquant qu’il fallait mieux préparer le pays à ces échéances, M. Kabila a souligné que jusqu’à dix millions d’électeurs n’étaient pas inscrits sur les listes et qu’ils pourraient recourir à la violence s’ils ne pouvaient participer au scrutin.

    C’est donc pour mieux préparer les élections qu’elles ont été repoussées a dit M. Kabila lors d’une rencontre avec son homologue tanzanien John Magufuli, a précisé le site d’informations 7sur7.cd.

    Des dizaines de personnes ont été tuées dans plusieurs villes du pays, dont la capitale, Kinshasa, lors de manifestations organisées les 19 et 20 septembre par l’opposition pour exiger le départ du chef de l’Etat à la fin de son second mandat, le 19 décembre prochain.

    L’opposition accuse M. Kabila de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir.

    la libre

  • Joseph Kabila, l’homme qui gagne du temps

    Joseph Kabila, l’homme qui gagne du temps

    joseph-kabila-L’impénétrable président de la république démocratique du Congo s’accroche à son poste. Lundi, une marche d’opposants contestant son maintien au pouvoir a été réprimée dans le sang à Kinshasa.

    A 29 ans, il était le plus jeune chef d’Etat au monde quand il a été catapulté à la tête de la république démocratique du Congo, après l’assassinat de son père, en 2001. Quinze ans plus tard, Joseph Kabila a utilisé l’ensemble des moyens à sa disposition pour garder sa place. C’est-à-dire toutes les manettes possibles de cet Etat immense et ruiné. L’essentiel de son temps et de son activité a été consacré à ce seul objectif : durer. L’espoir d’une révolution générationnelle s’est vite fracassé sur la réalité des deux mandats (presque trois puisque de 2001 à 2006, il a gouverné sans être élu) de ce président qui aura mis fin à la «première guerre mondiale africaine» sans pour autant relever son pays. Lundi, une marche d’opposants contestant son maintien au pouvoir après l’expiration de son second mandat, en décembre, a été réprimée dans le sang à Kinshasa.

    Officier sans éclat

    Joseph Kabila est surtout resté une énigme, un personnage illisible. A la différence de son volubile paternel, Laurent-Désiré Kabila, Joseph est un taiseux. «Personne ne sait ce qu’il pense, décrit Christophe Rigaud, responsable d’Afrikarabia, un site d’information consacré à la RDC. Sa parole est distillée au compte-gouttes. C’est sa stratégie : il attend le plus possible avant de prendre une décision, pour pouvoir s’adapter, naviguer à vue.» Dans un entretien accordé au Soir, en 2006, sa mère le décrivait déjà ainsi : «Il réfléchit avant d’agir et n’a jamais été un enfant turbulent. Calme, il ne parlait pas beaucoup ; s’il était fâché, il ne le montrait pas.» Car, paradoxalement pour un chef d’Etat de cet âge, bombardé à la présidence alors qu’il était un officier sans éclat de l’armée de son père, l’arme la plus redoutable de Joseph Kabila est la patience. «En réalité, il joue la montre depuis quinze ans, poursuit le journaliste. Et le pire, c’est que ça lui réussit. C’est le roi du pourrissement.»

    Les incessantes rébellions dans l’Est, en particulier, l’ont aidé à s’imposer. En se présentant comme le seul rempart contre le chaos dans un pays qui l’a trop connu, Kabila a sans cesse gagné du temps. De fait, il a mis fin à plusieurs conflits armés (en intégrant systématiquement les milices et leurs chefs dans la fragile armée nationale) et a longtemps capitalisé sur cette image d’«artisan de la paix», notamment dans l’est du pays.

    «La récréation est finie»

    Le premier président démocratiquement élu du Congo depuis Joseph Kasa-Vubu, en 1960, année de l’indépendance, était considéré à ses débuts comme «le candidat du monde occidental», rappelle David Van Reybrouck dans Congo, une histoire (1) : «Avec sa voix timide et sa jeunesse, il donnait l’impression d’être un personnage falot. Les Congolais le connaissaient peu, l’Occident le considérait comme une marionnette.» Ses adversaires, notamment son principal rival aux élections de 2006, l’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba (2), l’ont souvent attaqué sur son prétendu manque de «congolité» – une rumeur infondée lui prêtant une origine rwandaise (tutsie) par sa mère. «En sa qualité de président, Kabila essayait de dominer le tumulte, en déclarant “celui qui porte les œufs ne se dispute pas” – une expression qui allait le poursuivre pendant des mois, écrit l’historien belge. Elle renvoyait aux enfants des rues qui allaient d’un bar à l’autre en portant sur la tête un carton d’œufs durs. Tout Kinshasa trouvait à l’époque [en 2006] que le Président n’était qu’un va-nu-pieds.»

    Né dans le maquis, Joseph Kabila le mutique, qu’on prenait pour un pantin, va pourtant se révéler un impitoyable stratège. En quelques années, il va parvenir à éliminer un à un tous les vieux caciques du régime de son père qui pensaient, eux aussi, le manipuler. «La récréation est finie», avait-il prévenu lors de son discours d’investiture, en 2006. A l’époque, il avait fait de ses «cinq chantiers» nationaux (infrastructures, eau, électricité, enseignement, travail, santé) un emblème de la renaissance du Congo. Ils n’auront quasiment pas avancé depuis sa première élection. En revanche, Joseph Kabila va s’illustrer dans un domaine : la répression brutale de toute voix dissidente. Sous sa présidence, des centaines d’opposants ont été tués par sa zélée garde républicaine, une sorte d’armée d’élite personnelle entièrement dévouée composée de 15 000 hommes.

    Gilet pare-balles sous la veste

    Impopulaire depuis toujours à Kinshasa, Kabila, qui s’exprime avec difficulté en lingala, la langue de la capitale, a développé une «paranoïa» du coup d’Etat, note Christophe Rigaud : «Pendant un moment, il portait un gilet pare-balles sous sa veste en permanence, tout le monde trouvait qu’il avait beaucoup grossi.» Le meurtre de son père lui a aussi appris à se méfier de son entourage. Si sa sœur jumelle, Jaynet, conserve toute sa confiance, rares sont les proches qu’il a gardés auprès de lui tout au long de sa présidence. Mais, selon les observateurs, ceux-là se sont considérablement enrichis depuis son arrivée au pouvoir (les Panama Papers ont récemment révélé l’existence d’une lucrative société offshore enregistrée au nom de Jaynet).

    «Sur ce plan, il n’y a aucune rupture. Tout comme Mobutu avant lui, Joseph Kabila ne fait pas de différence entre les coffres de l’Etat et ses propres poches, poursuit le journaliste. Sa province d’origine [le riche Katanga] est un tiroir-caisse dans lequel il puise allègrement.» Le budget du Congo, plus vaste pays d’Afrique noire, est de 7 milliards d’euros, l’équivalent de celui de la ville de Paris. En 2016, il pointe au 184e rang (sur 189) dans le classement Doing Business de la Banque mondiale. L’espérance de vie y est de 49 ans, l’une des trois plus basses de la planète.

    LA Libre

  • Kabila s’insurge contre les « ingérences étrangères » et insiste sur le dialogue national

    Kabila s’insurge contre les « ingérences étrangères » et insiste sur le dialogue national

    Kabila-Joseph-Dans son message à la nation, à l’occasion du 56e anniversaire d’indépendance de la RD Congo, Joseph Kabila, le président congolais, a dénoncé “les ingérences étrangères intempestives et illicites” dans les affaires internes de son pays et a rappelé la nécessité pour les Congolais de se retrouver autour d’une table.

    « 30 juin 1960-30 juin 2016. Cela fait exactement 56 ans depuis que nos pères de l’indépendance nous ont légué un bel héritage, celui d’un Congo affranchi de toute servitude de domination étrangère (…) ». Dès les premières secondes de son message à la nation, diffusé le 29 juin au soir, à la veille des festivités commémoratives de l’accession de la RD Congo à la souveraineté nationale et internationale, Joseph Kabila a donné le ton.

    Dans le viseur du chef de l’État congolais : les puissances occidentales, États-Unis en tête, qui multiplient les pressions pour lui demander de quitter le pouvoir d’ici la fin de l’année, au terme de son second mandat constitutionnel. « Nous soutenons le premier passage pacifique et démocratique imminent du pouvoir » en RD Congo, indiquait mardi Barack Obama, le président américain, dans un message de vœux adressé à Joseph Kabila et dont Jeune Afrique avait pu consulter une copie.

    Le Congo est un État souverain.

    « Aujourd’hui encore, hélas!, certains parmi nous et autour de nous pensent que le 30 juin 1960 n’aura été qu’une date comme toutes les autres (…), en témoignent les ingérences étrangères intempestives et illicites dans les affaires de politique intérieure de notre pays », a rétorqué Joseph Kabila.

    Et de rappeler que « le Congo est un État souverain, disposé à mener sans nul doute des partenariats constructifs et mutuellement avantageux avec tous les autres États dans le respect de nos peuples respectifs ». « Le credo de notre lutte demeure le respect du droit de notre peuple à s’autodéterminer », a souligné le président congolais.

    Les ADF, bientôt éradiqués à Beni ?

    Joseph Kabila a également appelé les Congolais à la « vigilance », soulignant que « les menaces à l’intégrité de notre territoire, à la stabilité de nos institutions ainsi qu’à la cohésion nationale demeurent persistantes et pressantes ».

    Le président congolais a toutefois promis l’éradication des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui terrorisent une partie du territoire de Beni, dans l’est de la RD Congo.

    Le dialogue, une « option irréversible »

    Sur le plan politique, Joseph Kabila a soutenu que l’option d’un dialogue politique dans le pays est « irréversible » et a encouragé le facilitateur Edem Kodjo à « finaliser ses consultations en vue de l’ouverture rapide de ce forum ». Mais pour l’instant, l’opposition regroupée autour d’Étienne Tshisekedi pose plusieurs préalables et conditions avant de prendre part à des pourparlers avec le pouvoir.

    En attendant, le chef de l’État se tourne vers la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et l’encourage à poursuivre la relance du processus électoral. Joseph Kabila a enfin appelé les Congolais à participer massivement aux opérations d’enrôlement des électeurs à venir.

    JA

  • Moïse Katumbi accuse Kabila de vouloir plonger le pays dans une “crise plus grave”

    Moïse Katumbi accuse Kabila de vouloir plonger le pays dans une “crise plus grave”

    Katumbi Kabila 1-L’opposant congolais Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, a accusé jeudi le président Joseph Kabila d’entretenir le “flou” autour de son avenir politique, estimant que cette attitude risque d’enfoncer la République démocratique du Congo dans une “crise plus grave”.

    Dans son message à la Nation, M. Kabila avait l’opportunité d’apporter “des garanties concrètes à l’organisation de l’élection présidentielle” et ” l’obligation de rassurer sur son départ le 19 décembre 2016″, a déclaré M. Katumbi dans un communiqué.

    “Cette opportunité ratée et le flou entretenu par [son] discours risquent au contraire d’enfoncer notre pays dans une crise plus grave”, a -t-il ajouté, faisant allusion au message du chef de l’Etat diffusé par la télévision publique à la veille de la fête nationale commémorant l’indépendance du pays, le 30 juin 1960.

    “Rien ne pourra arrêter le train des futures élections”, avait déclaré M. Kabila, sans fixer d’échéance, alors que la présidentielle censée se tenir cette année, conformément à la Constitution.

    La RDC traverse une crise politique profonde depuis la reconduite de M. Kabila et sa majorité au pouvoir à l’issue de la présidentielle et des législatives marquées par des fraudes massives en 2011.

    Le mandat du président expire en décembre et la loi fondamentale lui interdit de se représenter, mais la Cour constitutionnelle l’a autorisé en mai à se maintenir au pouvoir dans le cas où la présidentielle ne serait pas organisée dans les temps. Depuis des mois, l’opposition congolaise accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de chercher à se maintenir “illégalement” à la tête du pays .

    Ex-allié de poids de M. Kabila, M. Katumbi est passé dans l’opposition en septembre dernier en même temps qu’il démissionnait de ses fonctions de gouverneur du Katanga (province du sud-est de la RDC démantelée depuis lors) et qu’il accusait M. Kabila de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

    Il a été condamné la semaine dernière à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, “inventée de toutes pièces” afin “d’empêcher ma candidature à la présidentielle”, selon son communiqué.

    “Ni les condamnations, ni le harcèlement auquel je suis soumis, ni les violences physiques ne pourront altérer notre détermination”, a assuré M. Katumbi, ajoutant que “le 20 décembre 2016, Joseph Kabila ne dirigera plus la RDC”.

    Avec AFP

  • Journée de mobilisation pour les sympathisants de Joseph Kabila

    Journée de mobilisation pour les sympathisants de Joseph Kabila

    KABILA-Le PPRD, principal parti de la majorité congolaise, appelle à manifester ce samedi 4 juin à Kinshasa en soutien au président Joseph Kabila. Cette marche intervient le jour de l’anniversaire du chef de l’Etat et une semaine après le défilé de l’opposition. Et avant même le départ du cortège, la bataille autour des chiffres de la mobilisation a déjà commencé.

    La grande marche du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, la principale formation de la majorité congolaise, doit se tenir ce samedi 4 juin à Kinshasa. Cette manifestation avait été annulée et reportée sine die sur demande du gouvernement provincial. Le PPRD souhaitait défiler le même jour et sur le même tracé que l’opposition la semaine dernière.

    Finalement donc, c’est aujourd’hui, à l’occasion de l’anniversaire du chef de l’Etat, que les partisans de Joseph Kabila vont pouvoir marcher dans les rues de Kinshasa. Si à l’origine le mot d’ordre pour la semaine dernière était le soutien à la Cour constitutionnelle et au dialogue initié par le président, cette fois, il n’y en a plus qu’un : la paix. Comme pour la marche de l’opposition, la mobilisation sera un enjeu.

    « Il n’y a même pas match »

    L’opposition affirmait avoir aligné 200 000 personnes. Un chiffre contesté par la majorité comme par la police. Du côté du PPRD, on assure qu’il n’y aura pas match ce samedi, même si on se défend de vouloir comparer.

    « Nous sommes le parti du peuple, nous sommes la majorité et ceux qui savent compter savent que nous sommes plus nombreux que ceux qui sont en face. Donc ce n’est même pas le débat, estime Henri Mova, secrétaire général du parti présidentiel. De toute façon, nous faisons toujours beaucoup. Le problème c’est que les critiques vont venir. Comme d’habitude, lorsque nous rassemblons plus de gens, la critique est facile. (…) Il n’y a même pas match, ils étaient à 150 partis pour organiser une marche autour de 2000 personnes, nous ne sommes qu’un seul parti, voyons si le peuple répond. »

    Et pourtant avant même l’annonce officielle de la marche du PPRD, les accusations fusaient déjà dans les rangs de l’opposition. Le PPRD est bel et bien accusé d’acheter ses partisans. « Mais même avec ça, ils n’arrivent plus à convaincre », affirmaient cette semaine plusieurs leaders de l’opposition.

    RFI