Tag: Nouvelles Africaines

  • Mugabe investi par son parti pour la présidentielle de 2018

    Mugabe investi par son parti pour la présidentielle de 2018

    -Le président zimbabwéen Robert Mugabe, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 36 ans, a été investi samedi candidat à l’élection présidentielle de 2018 par le parti au pouvoir, la Zanu-PF en dépit de mouvements de contestation et d’une crise économique.

    M. Mugabe a été désigné sans surprise par le congrès annuel de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), qui a réuni quelque 9.000 délégués à Masvingo, à 300 km au sud-est de la capitale Harare.

    Les délégués ont fait part de “leur soutien au président et premier secrétaire, le camarade Robert Mugabe, comme candidat unique pour les prochaines élections de 2018”, a déclaré la vice-secrétaire de la Zanu-PF, Eunice Sandi Moyo.

    “Président, vous êtes le principal acteur et tant que vous serez en vie, vous resterez l’acteur majeur de l’histoire du Zimbabwe”, a ajouté le chef de la branche des jeunes du parti, Kudzai Chipanga.

    L’investiture du vieux leader, au pouvoir depuis l’indépendance de l’ancienne colonie britannique en 1980 (d’abord comme Premier ministre puis comme président), a été saluée par les applaudissements de milliers de ses partisans scandant en langue shona “tongai, tongai baba”, “dirige-nous, dirige-nous, père”.

    Le dirigeant zimbabwéen, en dépit de son âge et de problèmes de santé, n’a pas désigné de successeur ni indiqué de date de départ de la présidence qu’il exerce d’une main de fer, réprimant toute contestation au sein de son parti comme en dehors.

    Il a même un jour affirmé sur le ton de la plaisanterie qu’il resterait au pouvoir jusqu’à ses 100 ans.

    Dans un discours d’acceptation de son investiture, M. Mugabe, vêtu d’une veste à son effigie et ornée d’une carte du Zimbabwe, a appelé à l’unité de ses partisans alors que des dissensions agitent la Zanu-PF en prévision de sa succession.

    “Nous nous sommes mis d’accord pour que les conflits cessent. Les querelles internes doivent finir. Il faut rester fidèle à l’idéologie du parti”, a-t-il dit dans une courte allocution prononcée d’une voix traînante.

    “Soyons unis. Nous sommes une famille, la famille de la Zanu-PF liée par l’entente de ses membres”, a-t-il insisté au milieu de grands portraits d’un Mugabe plus jeune ornant la grande tente dressée pour le congrès.

    – Contestation –

    “Nous voulons que le président Mugabe reste éternellement au pouvoir en raison de sa clairvoyance”, a expliqué à l’AFP une déléguée, Janet Mazviwanza, alors que la plupart des participants affichaient des chemises à l’effigie du leader.

    Mais l’absence d’un successeur désigné se traduit par des luttes intestines au sein du parti au pouvoir et un mouvement de contestation a gagné jusqu’à d’anciens combattants de la guerre d’indépendance.

    Ceux-ci ont publiquement manifesté leur défiance l’été dernier, en pleine vague de manifestations sociales anti-Mugabe, accusant le dirigeant de comportement “dictatorial” et avertissant qu’ils ne soutiendraient pas une nouvelle candidature à la présidence du chef de l’Etat.

    La répression de toute forme d’opposition a jusque-là réussi à éteindre la contestation. Mais la grave crise économique que traverse le Zimbabwe, où 90% de la population est au chômage, maintient une pression sur le régime.

    Pour pallier le manque de liquidités qui asphyxie l’économie, le gouvernement a lancé le mois dernier une nouvelle monnaie, des “billets d’obligation” indexés sur le dollar, ravivant dans la population les craintes de l’hyperinflation des années 2000.

    Avec AFP

  • Angola:Dos Santos ne se présentera pas à un nouveau mandat en 2017

    Angola:Dos Santos ne se présentera pas à un nouveau mandat en 2017

    Dos santos victoire-Le président angolais José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis trente-sept ans, ne sera pas candidat à un nouveau mandat à la tête du pays lors des élections générales de 2017, a annoncé la radio officielle.

    La Constitution angolaise ne prévoit pas de scrutin présidentiel, mais précise que le poste de chef de l’Etat revient au chef du parti qui remporte les législatives.

    M. dos Santos a officiellement lancé vendredi la campagne de son parti pour les élections de 2017 lors d’un discours devant son comité central, sans toutefois y préciser s’il serait candidat à un nouveau mandat.

    Le communiqué officiel du MPLA publié à l’issue de cette réunion n’a pas non plus évoqué sa succession, mais à l’issue de sa lecture, la radio nationale a précisé en citant des sources internes au parti que M. Lourenço avait été désigné pour lui succéder.

    “Le président José Eduardo dos Santos ne sera pas candidat” à sa succession à la tête du pays, a confirmé à l’AFP M. Pinto.

    Le nom de M. Lourenço, qui avait été nommé vice-président du MPLA en août, sera officiellement dévoilé lors du 60e anniversaire du parti le 10 décembre, selon cet élu.

    Le chef de l’Etat avait été réélu en août à la tête du MPLA. Il avait semé le trouble en affirmant en mars qu’il quitterait le pouvoir en 2018, un an après les prochaines élections.

    Depuis plusieurs semaines, l’Angola bruisse de rumeurs sur l’état de santé du président, qui suggèrent qu’il s’apprête à prendre sa retraite politique.

    Le MPLA est arrivé au pouvoir en 1975 lorsque l’Angola a acquis son indépendance du Portugal. José Eduardo dos Santos a pris les rênes du pays quatre ans plus tard après la mort du chef historique du parti, Agostinho Neto.

    En trente-sept ans, il a imposé un règne sans partage sur le pays, plus gros producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne avec le Nigeria, mais qui reste l’un des plus pauvres du monde.

    Avec AFP

  • Une Imposture de Trop au Togo

    Une Imposture de Trop au Togo

    togo-flag-Parce que toute action politique doit s’inspirer de l’éthique et s’y fonder en favorisant la responsabilité et la transparence, parce qu’aucune institution togolaise n’est en mesure de donner les coûts réels du Sommet sur la Sécurité maritime ayant conduit à la très embryonnaire Charte de Lomé, parce que des millions de dollars ont été déjà versés pour des services externes dont toutes les expertises existent localement ou dans les pays voisins alors que de simples chauffeurs peinent à se faire payer leurs prestations, parce que tous ces écarts sont insultants que la lutte intelligente pour la République se doit de continuer au Togo et dans sa Diaspora.

    Une fois de plus, c’est dans les réformes politiques profondes et globales qu’il faut croire, et non dans les institutions actuelles qui ne se sentent redevables devant les citoyens togolais. Toutes les tentatives d’amalgame et de clientélisme des Adowuinon ont vainement essayé de faire croire, jusque dans la diaspora togolaise, que la tenue de la conférence sur la Sécurité maritime, au Togo, serait d’un bénéfice structurant pour le pays.

    Peine perdue! Si le pouvoir présidentiel, ses conseillers autant que Faure Gnassingbé lui-même étaient capables d’une saine perspective en politique de développement, il y a bien longtemps que les Togolaises et les Togolais l’auraient remarquée. Manifestement, les soucis et objectifs de la nomenklatura togolaise sont ailleurs.

    Dans un contexte de « mandat social », rien n’aurait justifié une ponction budgétaire aussi scandaleuse devant le désastre socio-économique de la gouvernance actuelle au Togo. Les dégâts de toutes ces années d’apprentissage et de gestion approximative auraient appelé à la retenue, au discernement ou encore à la nécessité des réformes ainsi qu’à la redéfinition des priorités, salutaires à l’ensemble des populations togolaises.

    À l’évidence, les gouvernants togolais n’en sont qu’à la désinvolture traditionnelle et à l’amateurisme coutumier : le Togo n’est pas sorti des grandes allées de l’imposture et de l’invouloir. Et ce n’est pas une quelconque complaisance devant une si grande défaillance de la classe dirigeante qui pourrait constituer la solution, après plus d’une décennie d’errance et de déperdition déconcertantes.

    D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, circulent allègrement des images et messages qui résument le désarroi général; des analogies comme « où sont nos salaires après votre sommet », « tout ça pour si peu » et autres amabilités de même nature.

    En somme, l’épisode du fameux Sommet de Lomé est davantage le reflet d’une quête de légitimité à l’extérieur des frontières togolaises, un racolage diplomatique à l’extérieur jusque dans les chancelleries occidentales, une dégradation orchestrée de l’indifférence culturelle, sociale, économique, intellectuelle et citoyenne au Togo, un réflexe constant d’une carence assumée, une exaltation assidue de la violence d’un État Patapa institutionnalisé, et surtout un goût de la notoriété gonflée à l’insuffisance, au point de forcer une Charte de Lomé minimaliste.

    Une Charte de Lomé tellement frileuse, peu avant-gardiste, que la référence est uniquement faite aux seules eaux territoriales des États africains. Une Charte de Lomé minimaliste qu’elle se retrouve en conflit avec les avancées antérieures des ententes internationales, à l’exemple de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Toutes ces choses qu’il faudra corriger, littéralement réécrire, gomme et crayon à la main…

    La Charte de Lomé : un cache sexe politico-affairiste

    Au grand désespoir des citoyens du Togo, tous leurs efforts financiers n’ont servi qu’à enrichir certaines personnes, les mêmes, et réinventer le bouton à quatre trous, c’est-à-dire redire l’évidence et la banalité : vous ne pouvez pas jouer dans mon salon, mais vous pouvez jouer dans ma cour et faire tout ce que vous voulez devant mon portail, y compris ce qui est illégal; je regarderai toujours ailleurs tant que vous n’êtes pas dans mon salon. Les Togolaises et les Togolais ont-ils besoin de se saigner pour si peu de résultats?

    C’est à croire qu’il fallait la Charte de Lomé, à tout prix, quel que soit son contenu. On comprend même pourquoi certains États, présents à Lomé, n’avaient pas cru nécessaire de signer la presque inutile Charte de Lomé.

    La meilleure de l’histoire est que les autorités togolaises, ces hommes et ses femmes qui n’ont jamais respecté un seul accord dans leur propre pays, vont veiller à  la survie de celui-ci qu’ils ont voulu coûte que coûte, la Charte de Lomé, en intégrant les réserves des uns et des autres. Au Togo, la sagesse populaire avait déjà tranché cette contradiction : savoir bien se coiffer s’apprend depuis chez soi et ne s’improvise guère sous le regard du monde entier. Un tel habitus, sagement construit devant son miroir, chez soi, est aussi de l’indispensable éthique politique utile aux dirigeants togolais.

    La Charte africaine sur la sûreté, la sécurité maritime et le développement en Afrique, dite la Charte de Lomé, à laquelle il a fallu greffer le mot « développement », est un catalogue de définitions et de vœux pieusement alignés en cinquante-six articles. Certains États africains, présents, n’ont même pas daigné signer la Charte de Lomé, qui a davantage l’allure d’un accord au forceps destiné à la communication politique : nourrir et flatter certains ego, c’est selon.

    Affublé de tous les noms pompeux, du « Sommet des Océans » au « Sommet de la lutte contre la piraterie maritime et la pêche illégale », en passant par le « Sommet de promotion de l’économie bleue », cet exercice de relation publique qui a abouti à la Charte de Lomé , n’aura été qu’un cache sexe à la fois réactionnaire et politico-affairiste du pouvoir présidentiel togolais. Au Togo, il y a du refus persistant de conquérir le Togo d’aujourd’hui : jeune et fou de la démocratie comme partout ailleurs. À la place, l’on cherche légitimité ailleurs en organisant conférence coûteuse et saignante de la misère des populations. L’écho et la fragrance du Togo actuel restent toujours insupportables à la dignité humaine : une évidente imposture.

    C’est connu, « Si Rome eut gardé ses rois, elle n’eut pas été Rome ». Autant, si le Togo avait uniquement eu un noble Sommet, le Togo n’aurait pas été le Togo des anomalies. En exhibant une générosité aussi encombrante que dérangeante et violente pour le commun des citoyens, tout ceci n’est qu’une introduction à l’ambition des autorités togolaises d’accueillir le Sommet de la Francophonie dans un proche avenir… Accueillir le Sommet de la Francophonie envers et contre tous les besoins urgents de santé, d’éducation, de bien-être, de démocratie et de dignité des Togolaises et des Togolais.

    À chacun ses responsabilités désormais, face à une désinvolture politique aussi inqualifiable qui perdure sur la Terre de nos aïeux.

    • 20 octobre 2016●

    Pierre S. Adjété

    Québec, Canada

     

     

     

     

     

  • Suspension de deux quotidiens pro-Gbagbo en Côte d’Ivoire

    Suspension de deux quotidiens pro-Gbagbo en Côte d’Ivoire

    cote-divoire-Deux quotidiens ivoiriens pro-Gbagbo, La Voie Originale et Aujourd’hui, ont été suspendus vendredi pour quinze parutions (du 21 octobre au 7 Novembre 2016) par le Conseil national de la presse (CNP).

    Cette sanction survient à la veille de l’ouverture samedi de la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution, voulue par le président Alassane Ouattara.

    Le CNP, l’organe de régulation de la presse ivoirienne, “décide de la suspension” du quotidien Aujourd’hui, dont les écrits créent la “confusion dans l’esprit des populations, à travers de fausses informations”, selon un communiqué.

    De son côté, La Voie originale a été sanctionnée pour avoir attribué à des personnes, notamment à Aboudramane Sangaré, un “frondeur” du Front populaire ivoirien (FPI – opposition), le titre de “président intérimaire” du FPI.

    M. Sangaré dirige une aile du FPI, fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, en rupture avec Pascal Affi N’Guessan, président officiel (FPI).

    Ces deux dirigeants politiques rivaux dans leur parti sont tous deux opposés au projet de nouvelle Constitution et ont appelé au “boycottage du scrutin”.

    Jeudi, des membres de cette tendance réunie dans “un front de refus” avec certains dirigeants de l’opposition ont été brièvement interpellés lors d’une manifestation dispersée par la police à Abidjan.

    Deux camps s’opposent au sein du FPI, la principale formation d’opposition, plongée dans une crise profonde depuis 2013.

    D’un côté, les “gbagbistes”, fidèles de Laurent Gbagbo – jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité -, qui font de sa libération “le coeur de la stratégie de lutte du parti”. De l’autre, les “affistes” – fidèles de Pascal Affi N’Guessan -, qui a été candidat à la présidentielle de 2015 au grand dam de ses rivaux qui ont boycotté le scrutin.

    Selon le président Ouattara, le projet de Constitution permettra d’en finir avec le problème de “l’ivoirité”, en clarifiant notamment les conditions d’éligibilité à la présidence de la République.

    En outre, il prévoit la création d’un poste de vice-président, élu en même temps que le président, et d’un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président. Il prévoit aussi l’institutionnalisation de la chambre des rois et chefs traditionnels et une extension des compétences du Conseil économique et social.

    La presse ivoirienne est réputée pour ses partis pris très marqués et son ton souvent virulent.

    Avec AFP

  • Les députés ivoiriens donnent leur feu vert au projet de nouvelle Constitution

    Les députés ivoiriens donnent leur feu vert au projet de nouvelle Constitution

    deputes-ci-L’avant-projet de Constitution ivoirienne pour une IIIe République a été validé par les députés mardi après-midi 11 octobre en séance plénière de l’Assemblée nationale. Ce texte qui consacre la création d’un Sénat, d’un poste de vice-président et qui rend plus souples les règles d’éligibilité pour l’élection présidentielle sera soumis aux électeurs ivoiriens par voie référendaire.

    Pas l’ombre d’un suspense. Le projet de nouvelle Constitution a été adopté en moins d’une heure à partir du moment où les 184 articles ont été passés en revue.

    La constitutionnalisation de l’éducation obligatoire, de l’égalité entre hommes et femmes, la création du Sénat ou du poste de vice-président et l’assouplissement des règles d’éligibilité des candidats à la future présidentielle, tout cela a été adopté sans coup férir.

    Deux amendements ont été tout de même présentés, mais aussitôt retirés par leurs propres auteurs. Dès lors, le vote a pu avoir lieu : bulletin blanc pour le projet, bulletin vert contre le projet et orange pour les abstentionnistes.

    Ce fut plus qu’un plébiscite. Sur 249 suffrages exprimés, 239 députés ont voté pour, deux se sont abstenus et huit ont voté contre. Un vote salué par le président de l’Assemblée nationale qui est encore pour quelque temps le deuxième personnage de l’Etat au regard de l’actuelle Constitution.

    « Vous avez fait œuvre utile en soutenant l’avant-projet », a déclaré Guillaume Soro à l’adresse des députés qui venaient d’entonner l’hymne national, l’Abidjanaise.

    A la sortie de l’Assemblée, les députés de la coalition de la majorité RHDP se félicitent de ce vote rondement mené. « Je suis d’accord que si l’opposition estime qu’elle n’a pas été associée à ce grand projet, l’opposition a le temps maintenant de prendre ce texte, d’aller sur le terrain, de s’organiser pour que le « non » l’emporte et à partir de ce moment on tirera les conséquences », estime le député RDR de Man, Sidiki Konaté.

    L’opposition poitique étant quasiment absente des travées pour avoir boycotté les législatives de 2011 espère prendre sa revanche en mobilisants les Ivoiriens pour le « non » à la Constitution. A présent, la prochaine et dernière étape, c’est donc le référendum le 30 octobre prochain.

    RFI

  • La République Restera Monarchie : l’espoir biffé des Gabonais

    La République Restera Monarchie : l’espoir biffé des Gabonais

    République gabonaise, monarchie tu resteras! Le président sorti par le peuple est ainsi ramené par une Cour constitutionnelle sous les airs émouvants d’une famille dysfonctionnelle. C’est le drame des présidentielles Africaines : la vérité des urnes et la transparence attendront. Immergeons puis émergeons, la magie des urnes nous va mieux à 50,66%. La honte aussi!

    monarchie-confirme-au-gabonMonarchie, tu ne quémanderas point la République

     

     

    Cette ère nouvelle d’instabilité a commencé par des jours de négociations sur le mode d’évaluation à adopter, face à la plainte déposée par le candidat Jean Ping dans des circonstances bien particulières : les votes dans la province du Haut-Ogooué, là où Ali Bongo Ondimba a obtenu 95 % des voix pour 99 % de participation, selon les résultats très discutables de la Commission électorale nationale permanente (Cénap). Recomptage ou validation? La question est là.

     

    Décodées pour le commun des mortels, les données miraculeuses du Haut-Ogooué signifient que seulement 50 capricieux électeurs sur les 71 786 inscrits sur la liste électorale ne sont pas allés voter.En somme, les 95,46 % des voix ainsi attribuées au candidat Ali Bongo lui permettaient de combler son retard accumulé dans les huit autres provinces pour finalement dépasser Jean Ping de quelque 6 000 voix au niveau national. Statistiquement, une telle performancedouteuse de « 95 % des voix pour 99 % de participation et seulement 50 électeurs absents » ne s’était jamais vue au Gabon pas plus que dans la défunte Union soviétique. Personne ne croyait donc à un tel exploit d’Ali Bongo Ondimba dans la province où la zizanie et la dissidence se sont installées depuis bien longtemps.

     

    À la suite d’une singulière messe, en vérité le contrôle de la régularité des procès-verbaux de l’élection du 27 août 2016, la Cour constitutionnelle saisie depuis le jeudi 8 septembre 2016 s’est mise en conclave véritable le jeudi 22 septembre dans l’après-midi, à charge de livrer verdict le lendemain, échéance légale. Vendredi noir : l’armée se déploie, le plus-que-frère d’Ali Bongo qu’est Léon-Paul Ngoulakia neutralisé, le blocus définitif des deux grands pôles urbains  Libreville et Port-Gentil exécuté, Internet maintenu coupé, les nombreux quartiers Akébé et Lalala cernés.

     

    Monarchie, tu ne demanderas point à devenir République

     

    Finalement, la longue marche des Gabonais vers la démocratie et qui n’est rien d’autre que la volonté profonde de mettre fin au règne de la dynastie Bongo sur le Gabon, depuis 1965, va se poursuivre. Une fois de plus, la Cour constitutionnelle n’a pas restitué la force du droit en considérant toutes les évidences de l’invraisemblance contenue dans la victoire orchestrée dans la province du Haut-Ogooué.

     

    La Cour constitutionnelle a même délité le droit à l’espoir chez une population jeune, la première richesse du Gabon, qui a su dépasser les clivages provinciaux ainsi que tous les pièges du vote ethnique depuis que le candidat Jean Ping avait réussi à rassembler les ténors de l’opposition jusqu’à certains membres de la famille présidentielle.

     

    L’évidente anomalie de la victoire du président sorti, Ali Bongo Ondimba, va être confirmée par une Cour constitutionnelle manifestement peu courageuse, pour entrer dans la grande Histoire du Gabon qui s’écrivait sous les yeux du monde entier. Le refuge souverainiste de la Cour n’a pu s’allier à la nécessaire transparence républicaine attendue de l’institution. La fameuse tour de Pise gabonaise est restée penchée du même côté, celui du pouvoir : le recours de Jean Ping a été rejeté et, en pleine nuit, le résultat balancé.

     

    République, levez-vous! Monarchie vous êtes, monarchie vous resterez! La fébrilité de l’attente s’est transformée en désespoir, en consternation, en colère, en brusquerie et en inhumanité. Trois familles de choix essentiels étaient possibles face au litige électoral dans toute sa gravité : l’annulation, la confirmation et l’inversion des résultats électoraux. La pire de toutes les options a été choisie : l’incertitude de l’iniquité par la reconduction du statu quo.

     

    La présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, n’est ni Salomon encore moins Aristote pour exemplifier, devant tout le monde, la médiété recommandable dans tous les cas aussi extrêmes. Déjà, dans la session plénière de la messe plénière du jeudi 22 septembre, après avoir entendu les dernières représentations des avocats des deux parties, Marie-Madeleine Mborantsuo n’a pas su jouer la transparence même sur la date et l’heure de communication de la décision capitale attendue depuis si longtemps. À sa guise, tout devrait venir plus tard, selon sa manière et sur sa convocation.

     

    Deux semaines durant, la Cour constitutionnelle gabonaise ne s’était imposé aucun calendrier rigoureux. En pareille circonstance d’urgence républicaine, l’imprécision est la marque de l’irrésolution. C’est la lecture faite par les Gabonais. Et la désolation, l’inquiétude, a gagné les cœurs et les esprits, à l’intérieur comme à l’extérieur du Gabon.

     

    Les rues, les quartiers et les matiti de Libreville et Port-Gentil, surtout, sont mis sous surveillance. Une fois de plus, les lieux de rencontre de l’état-major du candidat Jean Ping sont pris en étaux par les forces de sécurité. Les appels et les communications toujours sous un contrôle serré. La démocratie vite immolée, la monarchie Bongo est réinstallée. Ali Bongo Ondimba se précipite encore pour appeler à un dialogue avec Jean Ping. Le jeu!

     

    Comme pour faire un poing levé, les cinq doigts du désespoir, de la consternation, de la colère, de la brusquerie et de l’inhumanité se sont refermés chez la majorité des Gabonaises et des Gabonais. L’innocent Gabon vert-jaune-bleu, désormais souillé du rouge sang, ne serait plus le même après tant de déchirures. Ici et là, des larmes de blessure pour mieux  le dire… Continuez, fils à papa; la honte vous va si bien. Mais, la démocratie aura le dernier mot sur vous!

    Pierre S. Adjété – Québec, Canada

    • 24 septembre 2016●
  • Kabete Katoto et Tribert Rujugiro:Les financiers du rebelle Nkunda

    Kabete Katoto et Tribert Rujugiro:Les financiers du rebelle Nkunda

    katebe-Le rapport du groupe d’experts mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies pour vérifier l’application de la résolution 1533 du 12mars 2004, qui réaffirme la nécessité d’”empêcher la fourniture d’armes et de tout matériel ou assistance [] aux groupes armés opérant dans le Nord et le Sud Kivu“, outre qu’il dénonce le soutien du Rwanda au groupe rebelle de Laurent Nkunda (lire ci-dessous), met en cause deux personnalités, nommément citées, dont un Belgo-Congolais, dans son financement, a révélé samedi l’agence Belga. Or, Kabete Katoto, qui a un domicile près de Bruges, et Tribert Rujugiro, un Rwandais, ont en commun d’être des hommes d’affaires fortunés qui connaissent quelques ennuis avec la justice.

    Kabete Katoto, qui a la double nationalité belge et congolaise, n’est autre que le grand frère du très actif gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi (lire LLB du 18/03/2008). Kabete Katotbo, alias Raphaël Soriano, a bâti son succès sur des activités dans le secteur des pêcheries. Mais il connaîtrait aujourd’hui quelques déboires; il serait poursuivi par la justice britannique pour détournement de fonds publics (quelque 20millions de dollars) dans une affaire commerciale au préjudice de l’Etat zambien.

    Katebe Katoto a tâté de la politique après l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, se déclarant alors candidat à la présidence. En 2003, il est un éphémère vice-Président du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD), vitrine politique de la rébellion soutenue par le Rwanda. Bien qu’il se soit aussi, un temps, allié au parti d’opposition UDPS pour contester le pouvoir de Joseph Kabila, le journal “Le Potentiel” le dénonçait en janvier2006 comme un soutien financier de Laurent Nkunda et l’accusait, avec d’autres, de complot. “Des informations de plus en plus concordantes font état d’un complot planifié pour porter un coup dur au processus de transition” qui débuterait par “une imminente attaque contre la ville de Goma par des éléments fidèles à Nkunda“, affirmait alors le quotidien kinois.

    Par les épouses

    Les experts de l’Onu avancent notamment comme preuve du financement du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda un virement bancaire, au nom de l’épouse de M.Katoto, Nele Devriendt, depuis un établissement ING à la Banque commerciale du Rwanda, au nom de Elisabeth Uwasse, résidant à Gisenyi et qui n’est autre que l’épouse de Laurent Nkunda.

    Le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht, réagissant à la publication du rapport, a affirmé que “la Belgique coopérerait pleinement avec le groupe d’experts pour mettre en évidence des ressortissants belges ou des entreprises (lire ci-contre) qui violeraient le régime des sanctions imposées par l’Onu”.

    La seconde personnalité épinglée pour le financement des rebelles congolais est Tribert Rujugiro. Et cette mise en cause-là illustre directement la collusion dénoncée entre le pouvoir rwandais et Laurent Nkunda. Tribert Rujugiro est lui aussi un homme d’affaires, rwandais, qui a prospéré dans l’industrie du tabac et dont les activités s’étendent désormais jusqu’en Afrique australe, Afrique de l’Est et de l’Ouest. Or, il était en 2005 l’un des douze commissaires du comité exécutif national du Front patriotique rwandais, le parti au pouvoir à Kigali, et est depuis mai2006, à la tête du “Rwanda Investment Group”, un groupe d’investisseurs du secteur privé, actif dans les domaines de l’énergie, la cimenterie et les services de haute valeur ajoutée. Interrogé par l’hebdomadaire “Jeune Afrique”, il affirmait récemment défendre l’idée d’” un patriotisme économique ” au bénéfice du Rwanda.

    Mais lui aussi ne semble pas avoir connu un parcours sans accrocs. Il a été arrêté le 13octobre dernier en Grande-Bretagne dans le cadre d’une enquête pour malversations en Afrique du Sud. Libéré trois jours plus tard, il serait tenu de rester au Royaume-Uni dans l’attente d’une extradition. Entre autres éléments avancés concernant les accointances entre Tribert Rujugiro et les rebelles congolais, le rapport de l’Onu cite des témoins qui ont affirmé qu’il a tenu plusieurs rencontres avec des leaders du CNDP, dont Laurent Nkunda, dans la ferme qu’il possède à Kilolirwe, dans le Masisi congolais. Dont il a, qui plus est, confié la gérance à un colonel rebelle, Innnocent Gahizi.

    Les experts de l’Onu ont mis la main sur un courriel daté de 6juin 2008 dans lequel ce dernier explique à Tribert Rujugiro qu’il dispose du matériel et des hommes et qu’il se prépare à faire mouvement vers la “ville”. Au mois d’août, les rebelles de Laurent Nkunda lançaient une offensive contre Goma, déclenchant la crise militaire, humanitaire et politique actuelle. Si tel est le message que le colonel du CNDP transmettait à l’homme d’affaires rwandais, cela en dit long sur la proximité entre Kigali et Laurent Nkunda.

    La Libre

  • Gabon: Ali Bongo réélu président, affrontements à Libreville

    Gabon: Ali Bongo réélu président, affrontements à Libreville

    GABON-Ali Bongo vient d’être réélu, pour un second mandat, président du Gabon avec 49,80% des voix, selon le ministère de l’Intérieur. Le taux de participation s’élève à 59,46%. L’opposition conteste le score de l’élection et des heurts ont lieu ce mercredi dans certains quartiers de Libreville.

    ■ La tension était encore très vive ce mercredi soir dans la capitale : grands axes coupés sur le front de mer, check points, véhicules blindés aux carrefours et commerces fermés. La grande majorité des habitants sont restés cloitrés chez eux.

    Mais avec l’arrivée de la nuit, la situation s’est un peu calmée à Libreville, après une après-midi de violences qui ont commencé très vite, juste après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo.

    Des échauffourées ont notamment éclaté dans le quartier populaire de Nkembo. Des premiers tirs de grenades assourdissantes ont été entendus pendant que des hélicoptères tournaient dans le ciel.

    Des groupes d’opposants ont convergé vers l’Assemblée nationale. Ils sont parvenus à entrer dans la cour. Un incendie s’est ensuite déclaré aux abords du Parlement. Des manifestants ont également visé la Radio-Télévision gabonaise, avec là encore des violences : grenades lacrymogènes contre pierres.

    Des heurts ont également éclaté à Nzeng Ayong, où l’immeuble du vice-Premier ministre Paul Biyoghe-Mba a été incendié.

    A l’échangeur de Charbonnages, le centre commercial ABC mall a été vandalisé, ainsi que l’agence d’Ecobank à l’intérieur. Plusieurs chaines de distribution ont été prises pour cibles, mais aussi des magasins libanais au PK7 et PK6.

    Le public a pris le dessus sur les camions de policiers et ils ont même fait sortir de force un policier qui a fui.
    Félicité, une manifestante venue protester contre les résultats devant la Cenap

    Enfin, à plein ciel, un autre quartier populaire, des manifestants qui voulaient brûler une station-service ont été repoussés par les forces de sécurité. Des échauffourées s’en sont suivies pendant au moins une heure.

    Des manifestants sont aussi descendus dans la rue à Port-Gentil, la deuxième ville du pays qui est acquise à l’opposition. Selon un habitant, les opposants ont été dispersés à coups de canons à eau.

    Des affrontements ont lieu à Libreville entre partisans d’Ali Bongo Ondimba, réélu président, et ceux de Jean Ping, candidat à l’élection arrivé deuxième, le 31 août 2016. © AFP/Marco Longari

    Jean Ping, l’ancien ministre aujourd’hui opposant, dénonce le résultat. Selon lui, les chiffres ont été manipulés notamment dans cette province du Haut-Ogooué, la région d’origine de la famille Bongo et d’après les chiffres officiels, Ali Bongo y a remporté plus de 95% des suffrages. Le taux de participation, lui, frôle les 100%.

    Paul Marie Gondjout, commissaire pour l’opposition à la Cenap, est sorti du bâtiment en colère en déclarant qu’« on essayait de voler le choix des Gabonais ». Il a parlé d’un « mensonge éhonté » avec « un score digne d’une dictature » dans le Haut-Ogooué. Un membre de l’opposition a présenté à la presse les résultats, selon lui truqués par la Cenap, dans cette province.

    Sur huit membres de la Cenap, quatre seulement ont approuvé les résultats annoncés il y a une heure par le ministre de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur est arrivé quelques dizaines de minutes plus tard pour les valider.

    Les résultats officiels viennent d’être annoncés par le ministère de l’Intérieur

    ■ Le ministre de l’Intérieur a donné les résultats fournis par la Cenap à 17h (heure de Paris), la commission électorale gabonaise. Ali Bongo a donc été réélu avec 49,80% des voix. Son adversaire Jean Ping obtient 48,23% des voix. Le taux de participation est de 59,46%.

    L’ancien ministre a remporté six provinces contre trois pour le président réélu. Jean Ping l’emporte largement notamment dans les deux provinces où se trouvent Libreville et Port-Gentil, les deux plus grandes villes du pays.

    Cet après-midi, un litige a éclaté au sein du Bureau de la Cenap, l’instance décisionnaire de cette commission. Les membres de l’opposition se sont abstenus de voter mais le vote a été validé.

    RFI

  • Gabon: Guerre des nerfs entre les Gabonais Ali Bongo et Jean Ping

    Gabon: Guerre des nerfs entre les Gabonais Ali Bongo et Jean Ping

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    La guerre des nerfs a commencé dimanche au Gabon à deux jours de la proclamation prévue du résultat de l’élection présidentielle entre le président sortant Ali Bongo Ondimba et son principal rival Jean Ping qui s’est autoproclamé vainqueur.

    “Je suis l’élu. J’attends que le président sortant m’appelle pour me féliciter”, a déclaré dimanche M. Ping dans la capitale Libreville devant la presse et des milliers de partisans euphoriques.

    “Au moment où je m’exprime devant vous, les tendances générales nous donnent vainqueurs”, a ajouté l’ex-patron de l’Union africaine (UA), dans ses premières déclarations publiques depuis la clôture du scrutin à un tour de samedi.

    Son entourage avance dimanche soir un score national de 60% en sa faveur contre 40% en faveur de M. Bongo sur 60% des inscrits, une estimation qui était dimanche soir impossible à vérifier.

    M. Ping, un ex-cacique du régime âgé de 73 ans, prétend renverser la dynastie Bongo père et fils, au pouvoir depuis 1967 dans le petit Etat pétrolier d’Afrique centrale qui souffre de la chute des prix du baril.

    “Fraude congénitale”

    Ce métis de père chinois et de mère issue de l’ethnie Myéné a été plusieurs fois ministre sous l’ex-président Omar Bongo, au pouvoir pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009 et l’élection de son fils Ali.

    “Vous avez déjoué les pièges de la fraude congénitale de ce régime que nous accompagnons enfin dignement vers la sortie”, a encore lancé Jean Ping, par ailleurs ex-compagnon d’une fille d’Omar Bongo.

    Après ce discours, M. Ping a été reçu à l’ambassade de France à sa demande, a indiqué l’entourage du candidat.

    Face à l’empressement de son adversaire, Ali Bongo a déclaré dimanche devant des partisans attendre “sereinement” le résultat.

    “Nous sommes légalistes et nous sommes républicains donc nous attendons sereinement que la Cénap (commission électorale, ndlr) annonce les résultats de l’élection”, a déclaré le président-candidat pour sa première prise de parole publique depuis la fermeture des bureaux de vote.

    “Ca me rappelle deux fables: +rien ne sert de courir, il faut partir à point+, et +il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué+”, a ajouté le président sortant, en réponse aux questions de journalistes sur l’auto-proclamation de son rival. Dimanche, son porte-parole a réaffirmé qu’Ali Bongo était “en tête avec une avance qui ne peut plus être inversée”.

    “L’annonce (des résultats) est prévue pour ce mardi 30 août vers 17h00” (16H00 GMT), selon le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet. Ce dernier a rappelé “qu’il est illégal de proclamer des résultats chiffrés en amont de l’annonce des autorités compétentes”.

    Redoutant des troubles comme en 2009 après la première élection d’Ali Bongo, beaucoup de Librevillois restaient cloîtrés chez eux, après avoir fait des stocks de nourriture les jours précédents.

    Les rues et les plages de la capitale étaient quasi-désertes dimanche, après une nuit sans incident signalé.

    “Totalement farfelu”

    L’ambassade de France a recommandé aux Français établis au Gabon, “d’éviter de se déplacer, sauf nécessité avérée, et de se tenir informés de la situation” dans l’attente de mardi.

    Dans la matinée, les fidèles se sont rendus aux offices dominicaux, mais moins nombreux que d’ordinaire.

    A l’église catholique Saint-Michel, l’abbé Michel-Ange Bengone a lancé un “vibrant appel aux organisateurs (du scrutin) et aux forces de défense à respecter le verdict des urnes et la Constitution”.

    “Ca donne l’impression qu’on est assis sur une poudrière et que ça peut se déclencher à n’importe quel moment, si le perdant n’accepte pas sa défaite”, a confié à l’AFP après la messe un fidèle, Emmanuel Edzang.

    En 2009, la victoire d’Ali Bongo Ondimba avait été contestée par l’opposition surtout dans la capitale économique Port-Gentil (plusieurs morts, couvre-feu, consulat de France incendié).

    Avant même la fermeture des bureaux de vote samedi, les deux camps se sont accusés mutuellement de fraudes, comme à chaque élection présidentielle depuis le rétablissement du pluralisme politique en 1990.

    Les pro-Ping ont accusé le président sortant de préparer “une tentative de passage en force” avec l’appui de l’armée.

    “C’est totalement farfelu”, a aussitôt répliqué le porte-parole d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

    Un millier d’observateurs internationaux et nationaux ont supervisé le scrutin. Ceux de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) n’ont fait état d’aucun incident pendant la journée de vote. Les observateurs européens doivent s’exprimer lundi à 13h00 locales (12h00 GMT).

    Avec AFP

  • Dos Santos réélu à la tête de son parti, le MPLA

    Dos Santos réélu à la tête de son parti, le MPLA

    Jose_eduardo_dos_santos-Avec cette réélection comme numéro un du parti au pouvoir, le président angolais voit s’ouvrir devant lui la voie à la candidature pour la présidentielle de 2017.

    Jose Eduardo dos Santos, le président angolais au pouvoir depuis 1979, a été réélu à la tête de son parti, le MPLA, au terme d’un congrès ouvert mercredi dans la capitale angolaise Luanda, rapporte l’AFP.

    “Personne ne rivalise avec Dos Santos au sein du MPLA. Ce congrès n’a rien de nouveau”, a noté l’analyste politique Justinho Pinto de Andrade.

    “C’est le propre des dictatures quand le président qui est là depuis 1979 est candidat à sa propre succession. C’est une honte qu’il fasse cavalier seul”, a indiqué à l’AFP, Agostinho dos Santos, un analyste politique très critique du pouvoir.

    Jose Eduardo dos Santos a affirmé en mars qu’il quitterait la vie politique en 2018, un an après sa probable réélection.

    Un de ses fils José Filomeno et une de ses filles Tchizé vont faire leur entrée au comité central du parti et font figure de favoris à sa succession, selon plusieurs observateurs.

    L’autre fille du chef de l’Etat, Isabel, connue pour être la femme la plus riche d’Afrique, a été nommée par son père en juin présidente de la Sonangol, la compagnie pétrolière publique. Elle ne devrait en revanche pas faire partie des membres du comité central du parti.

    Le MPLA est arrivé au pouvoir en 1975 lorsque l’Angola a acquis son indépendance du Portugal,sous la houlette d’Agostinho Neto qui a ensuite été remplacé par celui qu’on surnomme “Zedu”, toujours au pouvoir aujourd’hui.

    La Constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement chef de l’Etat.

    En 37 ans de pouvoir, M. Dos Santos a largement muselé son opposition. Il est aussi le chef des armées, du gouvernement, de la police et il nomme les principaux juges, ce qui lui donne un contrôle quasi-total sur l’appareil d’Etat.

    VOA