Tag: Nouvelles Africaines

  • Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison

    Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison

    simone gbagbo-L’ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée mardi matin à 20 ans de prison pour son rôle durant la crise postélectorale de 2010-2011. La peine est deux fois supérieure à celle réclamée aux réquisitions.

    La Cour “condamne à l’unanimité” Simone Gbagbo à “vingt ans” de prison pour “attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public”, a énoncé le juge Tahirou Dembelé, après plus de 9 heures de délibération du jury.Le parquet général avait requis une peine moitié moindre, soit dix ans d’emprisonnement, contre l’ex-Première dame.

    Simone Gbagbo, vêtue d’une robe bleu clair, a accusé le coup à l’énoncé du verdict, son visage se durcissant. Elle est “un peu affectée”, a commenté à l’AFP Me Rodrigue Dadjé, l’un de ses avocats, qui a dénoncé “une décision purement politique”. “J’ai honte pour la justice ivoirienne”, a-t-il tonné, annonçant un pourvoi en cassation, la procédure d’appel n’existant pas pour des condamnations en assises en Côte d’Ivoire.

    “On a montré que l’impunité en Côte d’Ivoire ne doit plus continuer”, s’est de son côté réjoui Soungalo Coulibaly, l’un des avocats de l’État ivoirien, l’unique partie civile du procès.

    “Je pardonne les injures”

    Le 23 février dernier, lors de son audience, Simone Gbagbo, tantôt souriante, ironique ou cinglante, s’était livrée à une diatribe enflammée contre le régime ivoirien actuel et contre la France. Confrontée à cinq témoins, dont deux ont affirmé l’avoir vu livrer des armes à des jeunes d’Abidjan, elle avait calmement nié. “Je ne me reconnais pas dans les faits. Je ne connais pas ces personnes”.

    Invitée lundi après-midi à livrer ses derniers mots à la barre, la très dévote ancienne Première dame, faisant plusieurs références à la Bible, a déclaré “pardonner” à la partie adverse ses “injures”. “J’ai trouvé les avocats de la partie civile outranciers. J’ai subi humiliation sur humiliation durant ce procès. Mais je suis prête à pardonner. Je pardonne les injures, je pardonne les outrances. Car si on ne pardonne pas, ce pays connaîtra une crise pire que ce que nous avons vécu”, a-t-elle affirmé.

    Pascal Affi N’Guessan, Michel Gbagbo et Abou Drahamane Sangaré aussi condamnés

    Simone Gbagbo est, tout comme son époux, accusée de “crimes contre l’humanité” par la Cour pénale internationale. Mais alors que Laurent Gbagbo comparaîtra à La Haye en juillet, Abidjan refuse son transfèrement à la CPI au motif que la justice ivoirienne est en mesure de la juger équitablement.

    Le procès, présenté comme le plus important pour la Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise, a été entaché de nombreux manquements, aucune preuve matérielle n’ayant été fournie pour confondre les accusés, dénoncent des organisations de la société civile et les sympathisants pro-Gbagbo. Si les deux camps se sont montrés coupables d’exactions, aucun responsable pro-Ouattara n’est en outre inquiété.

    79 personnes, dont Simone Gbagbo, étaient jugées pour leur rôle dans la crise post-électorale de 2010-201. Pascal Affi N’Guessan, le patron contesté du Front populaire ivoirien (FPI), qui souhaite représenter ce parti pro-Gbagbo à l’élection présidentielle d’octobre, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Cette peine est couverte par les deux ans de détention provisoire qu’il a effectués. Abou Drahamane Sangaré, qui défie Affi N’Guessan à la tête du FPI, a, lui, été condamné à 5 ans d’emprisonnement, tout comme Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président, issu d’un premier mariage avec une Française.

    (Avec AFP)

  • Zambie:Le Président Lungu a besoin d’évacuation

    Zambie:Le Président Lungu a besoin d’évacuation

    Edgar_lungu_zambia-Le Président zambien, Edgar Lungu, devrait subir une intervention chirurgicale à la gorge, et pour cela il devrait être évacué à létranger.
    C’est ce qu’indiquent les médecins de la présidence zambienne. Ceux-ci avaient auparavant affirmé que le chef de l’Etat souffrait du paludisme.
    Edgar Lungu a accédé à la présidence en janvier dernier. Dimanche, il s’est effondré alors qu’il donnait un discours à l’occasion de la Journée Mondiale de la femme.
    Pendant la campagne, les partisans de Lungu ont vivement démenti les informations persistantes selon lesquelles il se portait mal.
    Il avait alors proposé de soumettre à des examens afin de rendre public son bilan médical.
    La présidentielle qui a porté Lungu à la tête de la Zambie avait été anticipée suite au décès de son prédécesseur Michael Sata.
    Edgar Lungu, 58 ans, avait été admis pour des soins dans un hôpital local, la présidence a publié un communiqué pour rassurer les Zambiens sur la santé du chef de l’Etat.
    Lundi, un autre communiqué des services présidentiels est venu donner des précisions sur le malaise d’Edgar Lungu.
    Selon ce communiqué, il souffre d’un problème causé par le rétrécissement de l’œsophage, ce qui demande une intervention chirurgicale de haute précision qui ne peut s’exécuter qu’à l’étranger.
    “Il a été référé pour un traitement spécialisé à l’étranger,” lit-on donc dans le communiqué présidentiel qui précise qu’il s’agit de la récurrence d’une condition pour laquelle Lungu avait déjà été soigné il y a 30 ans.
    Edgar Lungu est un ancien ministre de la défense. Il devrait terminer le mandat de Michael Sata, avant la tenue d’une élection en 2016.

    (BBC)

  • Rwanda: le parti au pouvoir à la manoeuvre pour une réélection de Paul Kagame  Lire l’article sur Jeuneafrique.com : | Rwanda: le parti au pouvoir à la manoeuvre pour une réélection de Paul Kagame

    Rwanda: le parti au pouvoir à la manoeuvre pour une réélection de Paul Kagame Lire l’article sur Jeuneafrique.com : | Rwanda: le parti au pouvoir à la manoeuvre pour une réélection de Paul Kagame

    Dossier RD Congo met Paul Kagame TRES mal a l’aise pendant sa conference de presse d’hier 19.06.2012-A la radio, dans la presse, les voix se multiplient au Rwanda en faveur d’une réforme constitutionnelle permettant le maintien à la tête de l’Etat de Paul Kagame après 2017: pour les observateurs, dans un pays où le débat politique est verrouillé, le pouvoir est à la manoeuvre.

    Tribunes et commentaires se succèdent dans le journal pro-gouvernemental anglophone New Times. Toutes louent un président “actif et efficace”, artisan des succès économiques du Rwanda et protecteur de la population.

    Paul Kagame est au pouvoir depuis que sa rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui parti au pouvoir) a mis fin au génocide de 1994 qui, selon l’ONU, a fait environ 800. 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.

    Vice-président et ministre de la Défense après le génocide, il est alors déjà celui qui tient les rênes du pays, avant d’être élu président en 2003 avec 95% des voix et réélu tout aussi triomphalement (93%) en 2010.

    La Constitution rwandaise lui interdit un troisième mandat. Mais à l’instar de plusieurs chefs d’Etat africains, comme le burundais Pierre Nkurunziza, celui de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, ou l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, il est soupçonné de vouloir modifier les règles pour se maintenir.

    Au Burkina Faso, la population a réagi en chassant du pouvoir le président. Au Burundi et en RDC, cette volonté de rempiler rencontre une opposition de plus en plus ouverte.

    Mais au Rwanda, les voix qui s’élèvent affichent une quasi-unanimité: sans Kagame, c’est l’inconnu, potentiellement le chaos.

    “La majorité de la communauté rwandaise vit dans l?anxiété, la peur et l?incertitude de ce qui peut se passer après 2017”, a écrit Fred Mufulukye, un fonctionnaire, dans l’une des tribunes.

    Manasseh Nshuti, un ancien ministre des Finances, a implicitement érigé Paul Kagame comme le seul rempart aux “ennemis jurés” du pays, tels que les rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

    Les FDLR, actifs depuis deux décennies dans l’est de la RDC voisine et dont des chefs sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994, restent selon Kigali une menace à la sécurité nationale.

    “Est-il temps pour Paul Kagame de quitter ses fonctions en 2017? La réponse est non”, a renchéri Joseph Karemera, haut cadre du FPR.

    – Référendum? –

    Des émissions de radio ont également été consacrées à la question d’un maintien au pouvoir de M. Kagame.

    Selon Albert Rudatsimburwa, patron de Radio Contact FM, le feu vert au débat a été donné lors du bureau politique du FPR de décembre: “Parlez-en” était le mot d?ordre, dit-il, “cela a libéré les gens”.

    En régions, des cadres du FPR préparent aussi le terrain, expliquant dans des réunions locales qu’il n’y a aucun problème à changer la Constitution, si l’initiative vient du peuple.

    Le FPR “essaie d’habituer les gens à l’idée du 3e mandat”, estime Robert Mugabe, un journaliste rwandais. Lui-même en a débattu à la radio avec le ministre de l’Intérieur, Sheikh Musa Fazil Harerimana, partisan d’un référendum sur un changement constitutionnel.

    Le parti au pouvoir dément pourtant toute manipulation. Ces prises de parole sont des “initiatives individuelles”, explique un cadre du FPR. “Il faut commencer à débattre, c’est tout à fait normal que les gens en parlent”.

    Paul Kagame reste lui évasif sur la question, mais dit aussi, comme dans une interview le week-end dernier à France 24, que c’est au “peuple rwandais qu’il faut demander s’il serait prêt à changer” la Constitution.

    Pour Kris Berwouts, expert indépendant des Grands Lacs, ces prises de positions sont pourtant clairement un “ballon d?essai” lancé par le régime pour tester “l?opinion publique nationale ou internationale”.

    Selon lui, la suite logique serait, via un référendum, “un plébiscite populaire qui devra proclamer la volonté unanime des Rwandais que leur président reste en fonction”.

    “C?est une stratégie habile”, juge René Mugenzi, militant rwandais des droits de l’Homme exilé au Royaume-Uni.

    Pour lui, “ce jeu” n?est pourtant “pas à destination d?une audience rwandaise” peu prompte à la contestation publique, mais “de la communauté internationale” qui, Washington en tête, exhorte les chefs d’Etat africains à ne pas s’accrocher au pouvoir.

    Et Kigali ne veut “pas d?une pression internationale comme celle que subit Kabila ou encore Nkurunziza”, poursuit le militant. Elle veut pouvoir dire “que le peuple à parlé”.

    (Jeuneafrique.)

  • Zambie : l’ancien ministre des Mines condamné à un an pour corruption

    Zambie : l’ancien ministre des Mines condamné à un an pour corruption

    zambia-L’ancien ministre zambien a été condamné vendredi pour avoir accordé irrégulièrement une licence d’exploitation à une compagnie chinoise.

    Maxwell Mwale était ministre des Mines sous le président Rupiah Banda entre 2008 et 2011.

    Il avait été interpellé en 2012 lors d’une opération anti-corruption lancée par Michael Sata, le successeur de M. Banda décédé fin 2014.

    Maxwell Mwale avait accordé en 2009 une licence au groupe chinois Zhonghui International Mining Group trois jours après le dépôt du dossier, alors que la procédure prend habituellement plusieurs mois.

    “Je note que les cas d’abus de pouvoir sont devenus monnaie courante et, en tant que tribunal, nous manquerions à nos devoirs si nous ne prenions pas des mesures dissuasives”, a déclaré le juge Lameck Mwale.

    L’ex-ministre “écope de douze mois d’emprisonnement avec travaux forcés, à compter de la date de la condamnation”, a-t-il décidé.

    Depuis que le Front patriotique de M. Sata est arrivé au pouvoir en 2011, plusieurs personnalités politiques zambiennes ont été inquiétés, dont l’ancien président Banda, généralement accusées de corruption.

    VOA/AFP

  • Afrique francophone : chef de l’opposition, un statut à double tranchant

    Afrique francophone : chef de l’opposition, un statut à double tranchant

    soumaila-Plusieurs pays d’Afrique francophone ont adopté un statut officiel de “chef de file de l’opposition”. D’autres ont voté des textes mais attendent toujours la désignation de leur opposant en chef. Mali, Burkina, Guinée, RDC… Voici la place institutionnelle réservée à vos opposants.

    Après plusieurs années de tâtonnement, l’Assemblée nationale malienne a adopté, le 19 février, la mise en place d’un statut officiel de “chef de file de l’opposition”. Outre le Mali, plusieurs pays francophones, principalement en Afrique de l’Ouest, ont institutionnalisé cette fonction qui émane de la culture politique anglo-saxonne.

    Souvent incarné par le leader du parti d’opposition ayant le plus de sièges à l’Assemblée nationale, le chef de file de l’opposition bénéficie de droits et de devoirs encadrés par la loi. Il est considéré comme l’interlocuteur privilégié du pouvoir exécutif et peut demander à être reçu ou convoqué par le président de la République et le Premier ministre. Il bénéficie, en fonction des pays, d’un siège ou de bureaux, reçoît des fonds de fonctionnement prélevés sur le budget national, et occupe une place de choix dans le protocole d’État.

    Bénéfices démocratiques

    Il est également censé avoir un accès libre et équitable aux médias et peut profiter d’avantages spécifiques tels que des frais de représentation ou la mise à disposition d’un chef de cabinet, d’un secrétaire ou encore d’un chauffeur. Pour ses défenseurs, l’instauration d’un statut de chef de file de l’opposition est une des meilleures façons de favoriser les transitions démocratiques. Il permettrait de donner plus de poids et de moyens à l’opposition, et au final de rééquilibrer la lutte politique contre le parti au pouvoir.

    Ses détracteurs affirment au contraire que c’est un outil de contrôle et d’instrumentalisation supplémentaire dans certains régimes autoritaires.

    Ses détracteurs affirment au contraire que la création de ce statut d’”opposant officiel” est un outil de contrôle et d’instrumentalisation supplémentaire dans certains régimes autoritaires. “À priori, la mise en place d’un tel statut est une bonne chose. Mais si les pays dans lesquels il est adopté ne sont que des démocraties de façades, alors cela ne sert à rien”, résume le professeur Dodzi Kokoroko, vice-doyen de la faculté de droit à Lomé. Du Mali à la RDC en passant par la Guinée, voici une liste non-exhaustive des pays d’Afrique francophone qui ont instauré ce statut politique particulier – ou qui tentent de le faire.

    Les pays qui ont institutionnalisé le statut de “chef de file de l’opposition”

    Au Burkina Faso, le principe d’un statut de chef de file de l’opposition a été adopté dès 2000, après la grave crise socio-politique suscitée par l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, en décembre 1999. Mais il faudra près de dix ans pour que Blaise Compaoré consente à appliquer cette loi instituant un chef de file de l’opposition politique (CFOP). “Nous avons réussi à rassembler toutes les forces de l’opposition et à mettre en place une plateforme politique”, se rappelle l’ancien opposant en chef Stanislas Benewende Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS). Porte-parole de l’opposition à un nouveau mandat de “Blaise”,Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et dernier titulaire du mandat de CFOP, fait aujourd’hui partie des favoris pour la présidentielle d’octobre 2015.

    Au Mali, l’Assemblée nationale vient d’adopter le statut de chef de file de l’opposition politique à une large majorité. Ce dernier, qui bénéficiera des mêmes droits que le vice-président de l’Assemblée nationale, sera issu des rangs de l’Union pour la République et la démocratie (URD), le parti d’opposition comptant le plus grand nombre de députés. Son leader, Soumaïla Cissé, député et rival d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) lors de la présidentielle de 2013, devrait, sauf surprise, devenir le premier chef de file de l’opposition malienne.

    Pays frontalier du Mali, la Guinée a elle aussi récemment institutionnalisé le statut de chef de file de l’opposition. Depuis le mois de décembre dernier, Cellou Dalein Diallo, député et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le premier parti d’opposition au président Alpha Condé, est donc officiellement le chef de file de l’opposition guinéenne.

    Au Niger, une loi encadrant le statut de l’opposition existe depuis les années 2000. Renforcée après la chute du président Mamadou Tandja, sa nouvelle version a été promulguée en 2011. Le chef de file de l’opposition nigérienne est aujourd’hui Seyni Oumarou, ancien Premier-ministre et président du Mouvement national pour la société du développement (MNSD). Le Tchad compte aussi, depuis 2013, un chef de file de l’opposition en la personne de Saleh Kebzabo, député et président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR).

    Les pays où des textes existent… mais où l’opposition n’a pas de véritable statut

    Au Togo, une loi officialisant le statut d’un chef de file de l’opposition a été adoptée en 2013 par l’Assemblée nationale. Depuis, son décret d’application n’a toujours pas été signé. Les avantages et privilèges prévus par ce texte ont par ailleurs attisé les tensions au sein d’une opposition déjà fortement divisée. “Cette loi, loin de contribuer au renforcement et à la cohésion de l’opposition, est l’une des causes de son éclatement et de son affaiblissement”, estime ainsi Claude Wella, assistant en droit public à l’université de Lomé.

    Le flou juridique ou les avantages du statut entretiennent parfois les querelles individuelles entre opposants.

    Au Bénin voisin, une loi portant statut de l’opposition a été votée en 2002. Il faudra ensuite attendre six ans pour que soit signé son décret d’application, en 2008. Mais, selon plusieurs observateurs, ce texte est incomplet et favorise le “nomadisme politique”, c’est-à-dire la tendance de certains députés à passer d’un parti à un autre en fonction de leurs intérêts personnels. Autre problème de la loi béninoise : n’importe quel chef d’un parti d’opposition ayant un minimum de poids à l’Assemblée ou ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés lors des dernières législatives peut se revendiquer chef de l’opposition. Un flou volontaire qui entretient évidemment les querelles individuelles entre opposants.

    En République démocratique du Congo (RDC), une loi sur le statut de l’opposition a également été votée. Adoptée par l’Assemblée nationale en 2007, elle attend depuis son décret d’application. D’après ce texte, les présidents de l’Assemblée et du Sénat doivent convoquer les députés et sénateurs de l’opposition pour élire le “porte-parole de l’opposition”. Élection qui n’a encore jamais eu lieu, ce qui fait dire à certains opposants que les autorités bloquent la mise en oeuvre de cette loi.

    Enfin, au Sénégal, la Constitution de 2001 reconnaît l’existence et les droits de l’opposition mais aucune loi ne codifie le statut de son “chef de file”. Abdoulaye Wade, qui a longtemps réfléchi à cette idée à l’époque où il était opposant, ne l’a finalement jamais concrétisé une fois arrivé au pouvoir.

    (Jeune Afrique)soumaila

  • Côte d’Ivoire – Simone Gbagbo : “Je ne sais pas ce qu’on me reproche”

    Côte d’Ivoire – Simone Gbagbo : “Je ne sais pas ce qu’on me reproche”

    simone-gbagbo1014-L’ex-Première dame ivoirienne, accusée d’atteinte à la sûreté de l’État, a clamé son innocence lundi devant la Cour d’assises d’Abidjan. Elle a aussi réaffirmé que son mari Laurent Gbagbo avait gagné la présidentielle de décembre 2010 et a taclé la France de Nicolas Sarkozy.

    “Simone” ne s’était plus exprimée en public depuis son arrestation en avril 2011. Lundi 23 février, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, poursuivie pour atteinte à la sureté de l’État, a nié en bloc les faits dont elle est accusée. “À l’heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu’on me reproche”, a-t-elle déclaré à la barre. “Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010”, a-t-elle également lancé, contestant une nouvelle fois la victoire de l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara.

    Très incisive, Simone Gbagbo, surnommée la “Dame de fer ivoirienne”, a tiré à boulets rouges sur la France, dont l’armée s’en était prise aux forces loyales à Laurent Gbagbo, permettant qu’il soit renversé par des troupes favorables à l’actuel président. “De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ?”, s’est interrogée l’ex-Première dame, 65 ans, qui a dénoncé l’ingérence des autorités françaises, dont l’armée a selon elle bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu’aucune résolution de l’ONU ne lui donnait ce pouvoir. “C’est à croire que l’objectif était l’élimination physique du président élu Laurent Gbagbo”, a-t-elle soupiré.

    Elle affirme avoir été violemment battue

    “Les troupes rebelles de M. Soro [Guillaume, l’actuel président de l’Assemblée nationale] et d’ADO [Alassane Dramane Ouattara], appuyées par l’ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l’État”, a encore affirmé l’ex-Première dame.

    Simone Gbagbo a rejeté le résultat de la commission électorale organisatrice du scrutin, reconnu par la communauté internationale, qui avait donné Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle de décembre 2010. Le Conseil constitutionnel ivoirien avait à l’inverse consacré son mari. “Comment puis-je être poursuivie sur la base d’une décision politique ? Alors que j’ai respecté la décision du Conseil constitutionnel ?”, s’est-elle interrogée, indiquant avoir été battue avec une violence inouïe durant son arrestation.

    Simone Gbagbo est la tête d’affiche et la dernière accusée entendue dans un procès-fleuve pour atteinte à la sûreté de l’État durant les violences postélectorales en Côte d’Ivoire, qui avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois, entre fin 2010 et le printemps 2011.

    (Avec AFP)

  • Congo-Brazza: comment dépersonnaliser le débat sur la Constitution?

    Congo-Brazza: comment dépersonnaliser le débat sur la Constitution?

    brazza-Au terme de deux jours de conclave à Brazzaville, la Fédération congolaise des droits de l’homme (Fecodho) et le Forum de la société civile pour des élections libres et transparentes (Fosocel) ont constaté que le débat engagé sur une éventuelle révision de la Constitution s’enlisait et générait des peurs. Elles appellent à l’organisation d’un dialogue républicain, à l’établissement de la carte biométrique dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016, et exigent que la presse soit effectivement libre.

    Le débat sur la loi fondamentale est loin de s’essouffler. Désormais, des ONG proposent aux politiques de le canaliser et de le dépersonnaliser. La Fecodho et la Fosocel exigent un dialogue républicain.

    « Nous constatons que le débat est très personnalisé. Au-delà de la personnalisation des débats, ça commence à emporter les passions, mais puisque ça déchire les Congolais, il y a une nécessité qu’on organise ce que nous avons appelé un débat républicain qui permettra à la société civile, aux partis politiques de l’opposition, du pouvoir, du centre, d’émettre leurs points de vue et ensemble. Nous réfléchissons sur quel genre de démocratie vouloir de notre pays. Parce qu’à notre avis, le Congo a déjà franchi la première étape, qui est celle de l’instauration de la démocratie, et il nous faut aller maintenant dans la phase de consolidation », explique Céphas Germain Ewangui, un des responsables de ces deux plateformes.

    A 16 mois de l’élection présidentielle, la société civile demande que soit réglé le problème de l’établissement de la carte biométrique : « Aujourd’hui, nous invitons les pouvoirs publics à ne pas perdre de vue cette préoccupation, parce que ça pourra nous rattraper et créer encore d’autres empoignades dont le pays, en réalité, n’a pas besoin », estime Céphas Germain Ewangui. Dans le contexte politique actuel, la société civile appelle les pouvoirs publics à garantir la liberté de la presse, qui est une unité de mesure de la démocratie.

    RFI

  • Karim Wade : 7 ans de prison, selon le réquisitoire du parquet

    Karim Wade : 7 ans de prison, selon le réquisitoire du parquet

    karim wade-Le parquet a aussi requis mardi plus de 434 millions de dollars d’amende contre le fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, devant une juridiction sénégalaise anti-corruption.

    Ni Karim Wade ni de ses avocats n’ont assisté à la séance du prononcé de réquisitoire.

    Les avocats de Wade ne sont, du reste, plus présents plus aux audiences de la CREI. Ils protestent depuis la mi-janvier pour leurs droits.

    Cheikh Tidiane Mara, procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une cour spéciale) a églament demandé l’interdiction de droits civiques à l’encontre de Karim Wade selon l’article 34 du code pénal sénégalais.

    Cela devrait s’accompagner d’une confiscation des biens de M. Wade.

    Karim Wade est jugé avec une dizaine de prévenus, “des complices” de son enrichissement illicite, selon l’accusation.

    L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, avait déclaré le 4 février, lors d’un rassemblement à Dakar, être “prêt à donner” sa “vie” pour empêcher une condamnation de son fils.

    Plusieurs manifestations, dispersées par la police, ont été récemment organisées à Dakar par une coalition de l’opposition pour réclamer la libération de l’ancien ministre.

    Les partisans de Karim Wade ont régulièrement accusé le président Macky Sall de vouloir le condamner pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2017, ce dont le pouvoir s’est défendu.

    Karim Wade est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père.

    D’après la défense, son patrimoine est d’environ deux millions d’euros, gagnés pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012.

    (L’information reprise dans cet article provient de l’AFP).

  • Nigeria: passe d’armes entre Goodluck Jonathan et Olusegun Obasanjo

    Nigeria: passe d’armes entre Goodluck Jonathan et Olusegun Obasanjo

    Obasandjo-Le torchon brûle entre le président nigérian Goodluck Jonathan et l’un de ses prédécesseurs, Olusegun Obasanjo. Les deux hommes, qui appartiennent au même parti, le Parti démocratique populaire, s’accusent mutuellement d’avoir de sombres projets pour le Nigeria. Le ton est monté d’un cran samedi par médias interposés.

    Déjà palpable depuis quelque temps, la mésentente entre les deux hommes d’Etat s’est transformée en une haine mutuelle qui a éclaté au grand jour hier, samedi, lorsque l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo s’est exprimé au sujet du report des élections générales au cours desquelles Goodluck Jonathan briguera un deuxième mandat. Samedi, dans un entretien retransmis par une chaîne de télé, M Obasanjo a en effet accusé le président en exercice d’avoir ordonné le report des élections générales au 28 mars, par stratégie.

    Accusations de part et d’autre

    « Le président essaie de faire du Gbagbo. Le président de la Côte d’Ivoire reportait l’élection dans son pays jusqu’à ce qu’il soit sûr de gagner », a dénoncé l’ancien militaire. Celui qui présida aux destinées du pays de 1976 à 1979, puis de 1999 à 2007, affirme aussi que Goodluck Jonathan comploterait de la sorte afin de gagner les élections « de gré ou de force ». Et qu’en cas de défaite, il prévoirait de plonger le pays dans une crise comme celle qu’a connue la Côte d’Ivoire. La réponse de la présidence n’a pas tardé.

    Le camp de Goodluck Jonathan dément évidemment toute velléité de ce genre, assurant que le chef de l’Etat n’est pas intervenu dans la décision de la commission électorale de reporter les élections générales. La présidence a même lancé une contre-offensive en évoquant « un complot du chef Obasanjo, et d’autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays, pour faire échouer les élections et tenter d’imposer un gouvernement intérimaire et anticonstitutionnel qu’il entend lui même diriger. »

    Il faut dire que depuis des semaines, les partisans de Goodluck Jonathan accusent Olusegun Obasanjo de soutenir Muhammadu Buhari, le candidat de l’APC, le parti adverse. « Pourquoi ne le soutiendrais-je pas ? », a d’ailleurs déclaré Obasanjo au Financial Times, avant de faire machine arrière en se défendant de soutenir tel ou tel candidat. Dans son autobiographie publiée l’an dernier, il s’en était néanmoins déjà pris au président en exercice.

    RFI

  • Afrique du Sud: chaos et coups de poing au parlement

    Afrique du Sud: chaos et coups de poing au parlement

    parlement RSA-L’ouverture de la session parlementaire en Afrique du Sud a tourné au chaos et à la bagarre jeudi soir, lorsque l’opposition de gauche a interrompu pendant une heure le discours du président Zuma, provoquant l’intervention des forces de l’ordre.

    Les 25 députés du leader populiste radical Julius Malema avaient prévenu: ils ne laisseraient pas le président prononcer son solennel discours sur l’état de la Nation aussi longtemps qu’il refuserait de répondre aux questions sur le scandale de la rénovation de sa résidence personnelle aux frais du contribuable.

    Les EFF (Combattants de la liberté économique) ont tenu parole: intervenant un à un sous prétexte de question de procédure, ils ont demandé au chef de l’Etat de s’expliquer. M. Zuma est resté muet, mais la présidente du parlement n’a pas réussi à faire taire les opposants, qui siégeaient comme à leur habitude en combinaisons oranges d’ouvriers, bottes en caoutchouc et casques de chantier.

    La présidente a alors demandé aux forces de sécurité d’évacuer les trublions. Quelques échanges de coups de poing plus tard, les EFF étaient conduits hors de l’hémicycle.

    Les EFF sont une formation de gauche radicale qui prône la nationalisation des mines et l’expropriation sans compensation des grands propriétaires terriens blancs. Elle a été fondée par Julius Malema après son expulsion de l’ANC, le parti au pouvoir, en 2013, et a obtenu environ 6% des voix aux élections législatives de 2014.

    Restés dans la salle, les députés de l’opposition libérale Alliance démocratique, premier parti d’opposition, ont vivement dénoncé l’intervention de la police à l’intérieur du parlement, jugeant qu’il s’agissait d’une violation de la Constitution. Ils ont finalement quitté les lieux en signe de protestation.

    C’est donc devant les seuls députés de sa majorité ANC, le parti au pouvoir depuis l’élection du premier président noir, Nelson Mandela, en 1994, que Jacob Zuma a prononcé, avec plus d’une heure de retard, son discours qui était particulièrement attendu cette année.

    Les EFF essaient vainement d’obtenir une réponse du président sur le “Nkandlagate”, une affaire qui empoisonne la vie politique sud-africaine depuis des mois. La résidence privée du chef de l’Etat, située à Nkandla, dans l’est rural du pays, a été rénovée par l’Etat pour un montant d’environ 19 millions d’euros, sous couvert de travaux de sécurité.

    “Rembourse l’argent!”

    La très respectée médiatrice nationale, Thuli Madonsela, a demandé en 2014 à M. Zuma de rembourser une partie de la somme, mais ce dernier a superbement ignoré l’injonction. Des commissions d’enquête diligentées par l’ANC ont conclu que le président n’avait commis aucune erreur ni aucun abus de biens publics.

    Ce scandale avait déjà provoqué une échauffourée au parlement en août 2014, lorsque les députés EFF avaient pris à partie le président pendant une séance de questions, en scandant: “Rembourse l’argent – rembourse l’argent!”. La séance avait été ajournée, et la police avait dû ensuite intervenir pour mettre un terme à quelques échanges virils dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

    Plusieurs députés EFF avaient été sanctionnés, suspendus sans indemnités pendant 30 jours.

    Depuis, le chef de l?État n’était plus venu au parlement. Mais son discours annuel sur l’état de la Nation est un passage obligé de la vie politique sud-africaine, particulièrement attendu cette année, en raison des difficultés économiques et sociales que traverse le pays.

    Il n’a pas éludé notamment la question cruciale de la pénurie d’électricité, qui provoque des délestages réguliers depuis quelques mois, menaçant la croissance et l’emploi, et compliquant la vie quotidienne.

    L’Afrique du Sud, a-t-il notamment confirmé, va mettre cinq pays en concurrence pour construire une centrale nucléaire. La France, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud, qui ont signé des accords préalables avec l’Afrique du Sud, “seront engagés dans un processus de compétition honnête et transparent pour sélectionner un ou des partenaires pour entreprendre notre programme nucléaire”, a dit le chef de l’Etat.

    “Notre plan est de connecter la première unité au réseau en 2023”, a-t-il ajouté.

    Le projet de Pretoria est d’acheter six à huit nouveaux réacteurs, d’une capacité totale de 9. 600 MW.

    (Jeuneafrique)