Tag: Nouvelles Africaines

  • Côte d’Ivoire: Charles Blé Goudé sera bien jugé pour crimes contre l’humanité-les réactions à Abidjan aux annonces de la CPI

    Côte d’Ivoire: Charles Blé Goudé sera bien jugé pour crimes contre l’humanité-les réactions à Abidjan aux annonces de la CPI

    ble-goude3065-Charles Blé Goudé sera bien jugé pour crimes contre l’humanité. La Cour pénale internationale a confirmé jeudi les charges contre l’ancien chef du mouvement pro-Gbagbo des Jeunes patriotes. La date de son procès n’a pas encore été fixée. Charles Blé Goudé est écroué à La Haye depuis mars 2014. Il a encore la possiblité de faire appel. La CPI veut également organiser le procès de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-chef de l’Etat est actuellement détenue dans le nord de la Côte d’ivoire.

    Côté gouvernement on a été pris de cours, hier après-midi, puisque l’annonce de la CPI est tombée en plein Conseil des ministres. De ce fait, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, est resté très prudent dans ses commentaires expliquant que les autorités ivoiriennes allaient se donner le temps de la réflexion pour étudier la demande de transfèrement de Simone Gbagbo à La Haye.

    A propos des termes, très sévères, utilisés par la CPI mettant en cause  la capacité  de la justice ivoirienne à conduire le procès de Simone Gbagbo, le porte-parole a répondu que l’appareil judiciaire récupéré par le gouvernement ivoirien, au sortir de la crise, était en lambeaux et que les autorités faisaient « le maximum de ce qu’elles pouvaient ».

    Par ailleurs, Me Pierre Claver Ndri, l’avocat de Charles Blé Goudé, s’est dit surpris par la confirmation des charges retenues contre son client tout en répétant que le dossier, sur le fond était vide.

    Concernant le cas Simone Gbagbo, il a rappelé que la Côte d’Ivoire s’était déjà saisie de la question et qu’un procès pour crime de sang à son encontre était programmé. Que, de ce fait, il convenait d’en attendre l’issue avant un éventuel transfèrement à La Haye.

    S’il est un point sur lequel s’entendent, les deux parties antagonistes à Abidjan, c’est la capacité des tribunaux à juger ses ressortissants en Côte d’Ivoire tout aussi bien qu’à La Haye devant la CPI.

    rfi

  • OIF : la trahison de Dakar

    OIF : la trahison de Dakar

    maky-Jean Claude de L’Estrac, candidat mauricien malheureux au poste de secrétaire général de la Francophonie.

    Je tiens à préciser, de prime abord, que les propos que je tiens ici n’engagent que moi, et ne peuvent, en aucune manière, être imputés à l’État mauricien.

    Mais j’estime qu’il est de mon devoir, pour le bien même de la Francophonie, de dénoncer l’opération qui, au pays de Senghor, a vu l’Organisation internationale de la Francophonie être attribuée à l’Amérique du nord.

    La personnalité et les qualités de Mme Michaëlle Jean n’est pas le sujet. Ni la volonté du Canada, grand pays de la Francophonie, à diriger cette organisation dont il est un des deux principaux contributeurs. Personnellement j’ai de l’admiration pour la francophonie innovante et vivante du Québec que j’ai souvent visité.

    La question essentielle est que la Charte de l’Organisation n’a pas été respectée et que le nouveau secrétaire général a été désigné et imposé par une entente diplomatique entre la France et le Sénégal. Elle s’est manifestée suite à des tractations dont la plupart des pays membres ignorent les tenants et aboutissants.

    Le prétexte est qu’il y avait quatre candidats africains et la candidate du Canada qui entendaient se présenter. Et alors ? C’est bien pour gérer ce cas de figure – ce qui est d’ailleurs un signe de vitalité – que l’article 6 de la Charte de l’OIF prévoit une élection. L’on ne peut pas prétendre promouvoir la démocratie dans l’espace francophone et utiliser les méthodes despotiques à l’ancienne pour imposer un candidat suite à des tractations secrètes. C’est une première trahison, la charte est trahie. Le procédé n’a été ni ouvert, ni transparent, ni démocratique. Et ni méritocratique. Si des élections en bonne et due forme avaient été tenues, le résultat aurait été tout autre.

    Qu’ils aient décidé, sans vraiment se battre, de retirer une à une leurs candidatures en faveur de la candidate du Canada est incompréhensible, inexpliqué et inexplicable.

    Ensuite, partout où je me suis trouvé en Afrique, tous les dirigeants politiques rencontrés n’ont eu de cesse d’affirmer que le poste de secrétaire général devait être occupé par un représentant des pays du sud, un Africain s’entend, dans le respect de ce qu’ils appellent le Pacte de Hanoi. Malgré les pressions françaises, qu’ils aient finalement décidé, sans vraiment se battre, de retirer une à une leurs candidatures en faveur de la candidate du Canada est incompréhensible, inexpliqué et inexplicable. Le président de la République de Maurice a longtemps résisté avant de se trouver devant le fait accompli d’un “consensus” restreint avant même qu’il n’ait eu la possibilité de dire que Maurice était disposée à se soumettre à un vote.

    Le président français a activement animé la discussion même si la France, apparemment n’avait pas officiellement de candidat. Mais le président français ne s’était pas privé, la vieille de l’élection prévue, de dire son choix ; il avait dit publiquement le bien qu’il pensait de la candidate du Canada. Il avait jusque-là prétendu vouloir œuvrer en faveur d’un consensus africain. À Dakar, le pacte de Hanoi a été trahi.

    Enfin, Maurice a toutes les raisons de se sentir trahie. La candidature mauricienne a été assez largement encouragée tant par des diplomates français qu’africains. Elle est née d’une réflexion qui disait vouloir rompre avec la Françafrique, qui entendait pousser l’OIF à  se tourner vers l’océan Indien et l’Afrique orientale. Ce qui avait retenu notre attention, c’est l’appréciation du cas mauricien. On soulignait que “Maurice est un État extrêmement moderne et dynamique, résolument tourné vers les investissements d’avenir au profit de la jeunesse et désireux de jour un rôle de pont entre l’Afrique et les grands acteurs de l’océan indien”.

    Sur la base de ce constat, on avait dressé le portrait du prochain secrétaire général de l’OIF. “En choisissant une personnalité de cette région, nous donnerions acte à l’OIF de sa capacité à apporter un message universel sur les sujets qui mobilisent des sociétés civiles, qui sont des enjeux décisifs pour la jeunesse de ces pays pour leur avenir et pour la stabilité du monde… Nous devrions donc, à l’occasion du renouvellement du secrétaire général, montrer notre capacité à ouvrir le jeu et à engager résolument l’OIF dans la voie de la modernité et d’un rôle universel, dynamique et proactif.”

    Quand le président Hollande a jeté son poids en faveur du Canada, les Africains ne se sont pas fait beaucoup prier pour s‘exécuter.

    C’est fort de cette nouvelle orientation annoncée de la diplomatie française et encouragée par de nombreux diplomates français et la parole de nombreux dirigeants africains que l’État mauricien décide de s’engager dans cette campagne. Les propos que le président Hollande tient au Premier ministre mauricien achèvent de le convaincre du soutien tacite français.

    Mais c’est surtout en Afrique que le candidat mènera campagne. Une campagne intense, axée sur des propositions précises et concrètes qui recueillent une large adhésion. Nous avons recensé plus de 400 articles de presse. Je crois qu’on n’a jamais autant parlé de Maurice et de francophonie qu’au cours de cette année. Presse écrite, radio, télévision. Mais je constate une faiblesse africaine : tous les dirigeants africains rencontrés voulaient d’abord connaître la position française. Quand le président Hollande a jeté son poids en faveur du Canada – malgré les réticences du Quai d’Orsay – les Africains ne se sont pas fait beaucoup prier pour s‘exécuter. Même le président Ali Bongo a préféré partir plutôt que de s’opposer. Maurice a le sentiment d’avoir été trahie.

    Les conséquences pour l’OIF sont graves, il n’y a qu’à lire la presse africaine et même française. La déception est très forte. On spécule beaucoup sur d’éventuelles contreparties.

    En ce qui me concerne, je vais tourner la page. Je souhaite qu’une forme d’équilibre politique et gestionnaire soit trouvée à la direction de l’organisation pour sauvegarder le principe de la solidarité qui est censé être une vertu cardinale de l’organisation. Et plus que tout, il faut espérer que la francophonie économique voie le jour. Les dirigeants du Canada n’ont pas cessé, aux lendemains de l’élection encore, de me dire combien mon programme était pertinent et riche en propositions.

    Je voudrais réitérer mes remerciements au président de la République, au Premier ministre, au vice Premier ministre, au ministre des Affaires étrangères et aux diplomates du ministère pour leur soutien agissant. J’ai été soutenu à Dakar par une forte délégation composée notamment de la secrétaire aux Affaires étrangères, Mme Usha Canabady, de M. Roy Bissondoyal, chargé d’Affaires à l’ambassade de Maurice, M. Vijay Makhan, M. Amédée Darga, de Mme Marie-France Roussety qui se sont totalement investis dans cette bataille. Je remercie tous ceux, très nombreux à Maurice, en Afrique, en Asie et en Europe qui m’ont donné des ailes dans cette campagne qui a été longue et harassante.

    Je termine en suggérant ce qui pourrait être mon  prochain livre. Mon titre provisoire est trouvé : l’ambition mauricienne, le paradoxe sénégalais, l’erreur française.

    ( Jeuneafrique)

  • S.-Leone : un 10e médecin meurt d’Ebola

    S.-Leone : un 10e médecin meurt d’Ebola

    khan-Le docteur Aiah Solomon Konoyima a succombé dimanche à la fièvre hémorragique Ebola, dans un centre de traitement de la maladie, près de Freetown, la capitale de la Sierra-Leone.
    Sa mort survient au lendemain de celles de deux de ses collègues, qui sont également morts de cette pandémie.
    Le plus grand médecin sierra-leonais engagé dans l’éradication de la fièvre Ebola dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, Sheik Umar Khan, est mort de cette maladie, en juillet.
    L’épidémie a fait quelque 1.600 morts en Sierra-Leone, un pays en pleine reconstruction de son système de santé détruit par la guerre civile, dans les années 1990.

    BBC

  • Décision de la CPI: «la justice m’a donné raison», se réjouit Kenyatta

    Décision de la CPI: «la justice m’a donné raison», se réjouit Kenyatta

    kenyatta-Les accusations de crimes contre l’humanité contre le président Uhuru Kenyatta ont été abandonnées par la Cour pénale internationale (CPI) vendredi 5 décembre. Au Kenya, la décision a été acclamée par le régime et de nombreux chefs de gouvernement africains. Elle a en revanche provoqué la déception du côté des victimes.

    « Je suis soulagé par cette décision qui aurait dû être prise il y a déjà six ans. La justice m’a donné raison : je suis innocenté, j’ai la conscience tranquille », s’est réjouit le président kenyan Uhurru Kenyatta, après l’annonce de la décision de la Cour pénale internationale d’abandonner les accusations de crime contre l’humanité à son encontre.

    Le bureau du procureur de la CPI a en effet estimé que les preuves réunies ne lui permettaient pas d’établir, au-delà du doute raisonnable, la responsabilité criminelle présumée du président kényan. ll avait réclamé un report du procès qui lui a été refusé le 3 décembre.

    « J’ai été catalogué, persécuté dans cette parodie de justice », a estimé le président kényan, dénonçant la partialité de la CPI. Au sein du Jubilée, la coalition au pouvoir, on a célébré la décision de la CPI et les messages de félicitations ont afflué de toutes parts.

    De nombreux gouvernements africains satisfaits de cette décision

    De nombreux gouvernements africains se sont réjouis de l’abandon des charges visant le président kényan. Pour Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, « l’Union africaine a pris la décision de soutenir le président kényan. La décision de la CPI vient donc à point nommé pour montrer combien il est important de laisser la justice travailler mais également de prouver qu’on peut être traduit devant la CPI et innocenté ».

    Mais selon lui, « la préoccupation essentielle de l’Union africaine et des chefs d’Etat africains est qu’il n’est pas question qu’un chef d’Etat en exercice soit traduit devant la CPI. C’est un problème de principe et de dignité. Nous pensons que la CPI doit en tenir compte pour l’avenir. »

    « La CPI a enquêté sur huit pays depuis son entrée en fonction en 2003. Tous sont africains. Ce n’est pas normal », déplore de son côté François Fall, ministre des Affaires étrangères de la Guinée Conakry. « Je pense que la position qui avait été adoptée par l’Union africaine est conforme a une certaine réalité parce que les Africains considèrent que la CPI ne vise généralement que les dirigeants africains alors qu’ailleurs dans le monde il y a des crimes tout aussi sinon plus monstrueux qui sont commis. »

    « Un déni de justice »

    Du côté des victimes, l’abandon des poursuites est une énorme déception. « C’est un déni de justice pour les 20 000 victimes présumées des massacres post électoraux », s’est insurgé Fernal Gaynor, l’un des avocats des parties civiles. « C’est un déni justice malgré les têtes coupées, les femmes violées, les déplacés, qui n’ont toujours reçu aucune compensation », déplore-t-il. L’avocat accuse le gouvernement kényan d’avoir orchestré une campagne d’intimidation vis-à-vis des témoins. « Ils les ont menacé, leur ont donné de l’argent, et ont empêché les enquêteurs d’interroger des officiels », s’indigne-t-il.

    Pour l’analyste kényan Makau Mutua, c’est un jour sombre et traumatisant pour les victimes. D’autres observateurs estiment que cette décision porte même un coup à la crédibilité de la CPI et s’étonnent du fait que les juges concluent à la non-coopération du gouvernement sans qu’il ne soit sanctionné pour autant.

    Poursuites maintenues pour William Ruto

    Les poursuites à la CPI sont en revanche maintenues vis-à-vis du vice-président William Ruto. « La route est encore longue », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Amina Mohamed. « Nous travaillerons sur son dossier avec la même détermination », a-t-elle ajouté.

    Dans son communiqué, le président kényan affirme espérer que William Ruto soit innocenté rapidement. Les deux hommes, anciennement rivaux, ont en effet fondé leur alliance sur le fait d’être tous deux accusés de crimes contre l’humanité. Ils ont été élus en se présentant comme des victimes de la justice internationale. Avec l’un blanchi et l’autre toujours accusé, reste à savoir comment les deux hommes feront survivre cette union pragmatique depuis le début.

    rfi

  • Le Sénégal, 10e pays africain le moins corrompu

    Le Sénégal, 10e pays africain le moins corrompu

    GLOBLE TRANSP-Transparency international, principale organisation de la société civile de lutte contre la corruption, a publié, ce mercredi 3 décembre, son indice mondial de perception de la corruption. Avec une note de 43 sur 100, le Sénégal fait mieux que l’an dernier. Situé au 69ème rang mondial, le Sénégal est le 10e pays africain le moins corrompu. A Dakar, ce mercredi le Forum Civil présentait le rapport.

    Le Sénégal est le pays d’Afrique francophone perçu comme le moins corrompu. C’est une bonne nouvelle pour Birahime Seck, un des responsables du Forum Civil. « Il y a la traque des biens mal acquis, ce qui constitue une mesure quand même assez importante du gouvernement qui décourage, aujourd’hui, et empêche différentes personnes qui ont engagé beaucoup de ressources publiques de pouvoir entrer dans l’activité de la corruption. Il y a également la loi sur la déclaration du patrimoine qui est aujourd’hui en vigueur ainsi que la mise en place de l’Office anti-corruption. Cela a un effet fondamentalement dissuasif », a-t-il déclaré.

    Cependant, le Sénégal reste dans la zone rouge. « Il y a toujours des pratiques qui demeurent. Il y a trop de gré à gré dans un champ vraiment nébuleux. Je pense que le gouvernement doit faire des efforts dans la passation des marchés et des contrats. Il faudra également qu’on ait une loi sur les conflits d’intérêts mais aussi une loi sur les financements des partis politiques », a ajouté Birahime Seck.

    Interrogé sur la polémique qui oppose l’ex-président Abdoulaye Wade à Aliou Sall – le frère de l‘actuel du président – dans une affaire d’attribution de bloc de prospection pétrolière, le Forum civil demande au gouvernement de publier tous les contrats miniers. Il s’agit d’une manière de rester fidèle à son leitmotiv : « L’impératif de transparence doit présider l’action publique

    RFI

  • Polémique autour de la filiation d’Ali Bongo: «le débat est clos»

    Polémique autour de la filiation d’Ali Bongo: «le débat est clos»

    bongo 2-Ali Bongo Ondimba est-il le fils biologique d’Omar Bongo ? Au Gabon, la question provoquée par la sortie du livre du journaliste français Pierre Péan continue d’agiter la classe politique. Dernier élément en date : un article du Monde qui produit un acte de naissance du chef de l’Etat. Lors d’une conférence de presse ce mercredi 3 décembre à Libreville, le porte-parole de la présidence gabonaise a tenu à préciser que la polémique était close.

    Le journal Le Monde est revenu sur le sujet en produisant un acte de naissance d’Ali Bongo, un document qui établirait qu’Ali Bongo est bien le fils d’Omar Bongo et de Joséphine Kama, ainsi qu’ une photographie d’Ali Bongo et de ses parents à une date antérieure à celle de son adoption supposée. Ce mercredi après-midi, le porte-parole de la présidence, Alain Claude Bilie By Nze, s’exprimant devant la presse, n’a pas souhaité commenter les informations du Monde.

    « Ce sujet n’est plus d’actualité. La présidence de la République a dit ce qu’il y avait à dire sur ce sujet. Que les médias mènent leurs enquêtes. Vous citez Le Monde. Si Le Monde a mené une enquête, il faut donc lui demander quelles sont ses sources. Pour ce qui est de la présidence, ce débat est clos. », a déclaré Alain Claude Bilie By Nze.

    La copie de l’acte de naissance du président Ali Bongo publiée sur Internet peut-elle alors être considérée comme authentique ? « La présidence de la République n’a pas produit l’acte de naissance parce que […] nous n’avons pas à faire la preuve de ce qu’Ali Bongo est le fils d’Omar Bongo. C’est une évidence, a ajouté Alain Claude Bilie By Nze. Que des journalistes soient allés mener des enquêtes à Brazzaville, que dans le cas de leurs articles il aient photographié et publier ceci, c’est la liberté de la presse. On ne va pas commencer à l’empêcher ».

    RFI

  • Guinée : Alpha contre Ebola

    Guinée : Alpha contre Ebola

    Alpha Conde-Après avoir semblé minimiser l’ampleur de la crise, le président Condé fait désormais de la lutte contre le virus sa priorité. Assisté du Dr Sakoba Keïta, il est sur tous les fronts.

    C’est un chef d’État qui révèle sa nature de chef de guerre. Face à l’épidémie d’Ebola – dont la Guinée a été le premier foyer d’infection, en décembre 2013 -, Alpha Condé s’implique personnellement. Au palais Sékhoutouréya, véritable QG d’où s’organise une riposte à la fois médicale, sécuritaire et financière, il s’active tous azimuts pour coordonner les efforts, s’efforçant de maintenir un contact quasi permanent avec le terrain.

    >> Lire aussi : Liberia, Guinée, Sierra Leone : où en est la lutte contre Ebola

    Il peut compter pour cela sur Sakoba Keïta, brillant médecin formé à La Havane (Cuba), qu’il a nommé coordinateur national de la lutte contre Ebola le 4 septembre. Les deux hommes se parlent plusieurs fois par jour. Condé veut tout savoir, de l’évolution des soins à l’acheminement du matériel, en passant par l’état du personnel de santé. À toute heure du jour ou de la nuit, le Dr Keïta se tient prêt à répondre à ses questions.

    “Je pense à Ebola en me rasant, en mangeant, en dormant”, confie Alpha Condé au New York Times. Quitte à utiliser, dans cette contre-offensive, des méthodes musclées à l’encontre des Guinéens réticents à se faire soigner. “Nous allons utiliser la force, parce qu’on n’acceptera pas que la maladie se propage”, a-t-il scandé à Conakry le 26 novembre, avant-veille de la visite de son homologue français. François Hollande a promis 100 millions d’euros pour la lutte contre Ebola en Guinée, où le virus a fait 1 200 morts en moins d’un an.

    “De quoi avons-nous besoin ? Je me battrai pour l’obtenir”, aime-t-il à répéter à ses collaborateurs. Cette crise, Alpha Condé en a pourtant longtemps minimisé l’ampleur. En avril dernier, il prétendait que l’épidémie était “bien maîtrisée”. Au grand dam des organisations humanitaires, qu’il n’a pas manqué de vilipender. Aujourd’hui, il est en première ligne. Le président tient à vérifier le moindre détail et à coordonner lui-même l’aide financière et les plans d’action sanitaire, allant jusqu’à surveiller que les ambulances aient accès aux villages reculés. “Tant que cela concerne la Guinée, c’est moi qui décide”, a-t-il coutume de dire.

    Devant ses proches, Condé se montre critique à l’égard de Macky Sall et Alassane Ouattara, ses pairs sénégalais et ivoirien, qui ont décidé unilatéralement de fermer leurs frontières en août. L’éradication d’Ebola est enfin devenue sa priorité. Et il veut démontrer que la Guinée peut remporter la bataille.

    Jeune Afrique

  • Pour Museveni, l’Ouganda a “de la chance” de l’avoir comme président depuis 28 ans

    Pour Museveni, l’Ouganda a “de la chance” de l’avoir comme président depuis 28 ans

    MUSEVI-Il est l’un des vétérans parmi les chefs d’Etat africains et le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et en lice pour l’élection de 2016, en est sûr: “l’Ouganda a de la chance” de l’avoir.

    Les propos du président, tenus lors d’une rencontre avec des responsables locaux, ont été repris vendredi par le journal Uganda’s Observer.

    “L’Ouganda a de la chance de m’avoir. Il est donc inacceptable que quiconque remette en cause l’unité que nous avons construite”, a lancé Yoweri Museveni, qui tente de verrouiller son parti, le Mouvement national de résistance (NRM), divisé sur la question de sa nouvelle candidature à la présidentielle.

    Le parti, qui l’a déjà choisi comme candidat, doit tenir un congrès national le 15 décembre à Kampala, capitale de ce petit pays d’Afrique des Grands Lacs. M. Museveni, âgé de 70 ans, le dirige depuis près de 29 ans.

    “Je suis un combattant et je n’ai pas passé cinq ans dans le maquis pour rien”, a déclaré M. Museveni, arrivé au pouvoir au terme d’une rébellion contre le régime despotique de Milton Obote.

    Il avait alors expliqué que les problèmes de l’Afrique venaient de ses dirigeants qui refusaient de quitter le pouvoir.

    Une rivalité oppose Yoweri Museveni à Amama Mbabazi, ancien allié devenu rival, limogé de son poste de Premier ministre en septembre dernier, après avoir été démis de sa charge de secrétaire général du NRM en mars.

    M. Mbabazi, 65 ans, ancien compagnon d’armes de M. Museveni durant la rébellion, a indiqué vendredi au journal Daily Monitor qu’il assisterait au congrès du parti en décembre.

    Aucune raison officielle n’avait été avancée lors de son limogeage en septembre, mais le quotidien gouvernemental New Vision avait affirmé qu’il payait le fait d’avoir fait campagne au sein du parti contre l’investiture de M. Museveni pour le prochain scrutin présidentiel.

    afp

  • Bénin : la Cour constitutionnelle met fin au débat sur un éventuel troisième mandat de Boni Yayi

    Bénin : la Cour constitutionnelle met fin au débat sur un éventuel troisième mandat de Boni Yayi

    boni-yayi-Dans une décision rendue le 20 novembre, la Cour constitutionnelle s’est prononcée contre toute révision de la Constitution permettant au président béninois, Thomas Boni Yayi, de briguer un troisième mandat en 2016.
    Voilà qui devrait définitivement mettre fin au débat sur un possible troisième mandat du président béninois Thomas Boni Yayi, lequel a plusieurs fois assuré publiquement de son intention de se retirer à l’occasion de l’élection prévue en mars 2016. Dans une décision rendue le 20 novembre, la Cour constitutionnelle s’est prononcée contre toute révision de la Constitution le permettant. La décision DCC 14-199 stipule notamment que l’article 42 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, n’est pas modifiable.
    >> Lire aussi : Ces chefs d’État africains qui s’accrochent (ou pas) au pouvoir
    La Cour dirigée par le professeur Théodore Holo avait été saisie à la suite de la publication dans deux journaux, La Matinal et La Presse du Jour le 27 août, d’une lettre ouverte d’un citoyen béninois dans lequel ce dernier appelait le chef de l’État à modifier la “Constitution pour que sa candidature à l’élection de 2016 soit conforme (…) et donc recevable”. “Moi, Latifou Daboutou, (…), vous invite au vu de votre bilan inégalé depuis les indépendances à ne pas vous laisser intimider et renoncer à l’appel du peuple béninois qui souhaite vous voir terminer l’œuvre que vous avez entreprise”, écrivait-il.
    Les sages de la Cour ont jugé que Daboutou invitait par ces propos “Boni Yayi à remettre en cause le principe fondamental de l’alternance démocratique gage d’un État de droit en l’incitant à réviser la Constitution afin de pouvoir se représenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2016”.
    Ces derniers ont par conséquent conclu que Latifou Dabatou avait “violé la Constitution”.
    Cette décision a été vivement commentée. “DCC-14-199 du 20 novembre 2014, un progrès pour la démocratie béninoise”, a titré Le Matinal. “La Cour constitutionnelle remet les pendules à l’heure”, juge pour sa part Fraternité.

    Décision de la cour constitutionnelle

    jeuneafrique

  • Au Rwanda, le français longtemps mis de cote fait un discret retour

    Au Rwanda, le français longtemps mis de cote fait un discret retour

    rwanda-“Education breeds confidence, hope and peace”. Dans le centre de Kigali, l’ONG Plan vante, en grand et en anglais, les vertus de l’éducation pour la “confiance, l’espoir et la paix”. L’affiche est traduite en kinyarwanda. Pas en français.
    Quasiment inusité avant le génocide de 1994 et l’arrivée au pouvoir de Paul Kagame, l’anglais a progressivement gagné en puissance dans l’ex-colonie belge. Certains prédisaient même la disparition du français. Qui effectue pourtant aujourd’hui un discret retour.
    L’annonce de Plan est un exemple parmi d’autres: devantures et affiches ont adopté l’anglais dans la capitale. Quand le soleil se lève sur le petit pays d’Afrique centrale, ce n’est plus “Bonjour” mais “Good morning” que les enfants lancent aux étrangers.
    C’est Paul Kagame, arrivé au pouvoir à la tête d’une rébellion basée en Ouganda anglophone et lui-même davantage à l’aise dans la langue de Shakespeare que celle de Molière, qui a propulsé l’anglais langue officielle.
    Le français, comme le kinyarwanda, seule langue parlée par toute la population, est restée langue officielle. Mais il a perdu du terrain à mesure que les relations entre le Rwanda et la France, accusée par Kigali d’avoir joué un rôle dans le génocide, se dégradaient.
    En 2008, Kigali a remplacé le français par l’anglais comme langue d’enseignement obligatoire dans le public. L’année suivante, le pays, toujours membre de la Francophonie, rejoignait le Commonwealth.
    – Frustration –
    Ces changements ne se sont pas faits sans mal, notamment pour les enseignants, largement francophones.
    “J’arrive à enseigner en anglais maintenant, mais je ne peux pas dire que j’enseigne efficacement”, reconnaît Laurent, professeur de sciences humaines. “La plupart des enseignants mélangent l’anglais et le kinyarwanda pendant les cours”.
    Assis derrière son ordinateur du kLab, centre pour jeunes entrepreneurs, Pacome Munyaneza, reconnaît l’utilité de l’anglais pour travailler avec les voisins kényans ou ougandais.
    Mais son apprentissage lui a “demandé beaucoup d’énergie” pour un résultat médiocre: “je suis (d’un niveau) moyen dans les deux langues”, estime-t-il, regrettant d’avoir “perdu (son) français”.
    L’abandon du français en a aussi frustré certains, qui se sont sentis marginalisés.
    “Lorsque l?anglais est devenu une langue dominante (. . . ) j?étais sans emploi et je n?ai pas pu rejoindre l’administration (car) vous étiez obligés de passer le test en anglais”, raconte un journaliste francophone. “J’ai été écarté et j?ai rejoint la presse privée”.
    Il y a aussi les nostalgiques du français, langue surtout parlé par une élite avant 1994.
    “C?est un acquis que l?on voudrait sauvegarder”, dit un Rwandais né au Burundi, ex-colonie belge restée très francophone, et revenu après le génocide.
    “C’est un univers de pensée et de symboles”, renchérit le journaliste, énumérant ses références littéraires – “Racine, Voltaire, Camus. . . “.
    Pour Pacome Munyaneza, le français a aussi une valeur sentimentale : “Mon grand-père et ma grand-mère utilisent quelques mots de français dans leurs phrases en kinyarwanda. Dans notre village, nous avons grandi avec le français (. . . ) Je ne peux pas souhaiter le perdre. ”
    Pour la défense du français, ces nostalgiques avancent son côté pratique: mieux vaut parler deux langues étrangères. D’autant que le Rwanda est entouré de pays anglophones et francophones.
    – ‘Revirement’ –
    Signe de temps qui changent à nouveau, l’argument est repris par les anglophones.
    “Pour être compétitifs sur le marché du travail nous devons pouvoir parler les deux langues”, reconnaît Pierre Mugisha, laborantin né en Ouganda qui apprend le français.
    Autre changement: en 2016, une heure de cours de français par semaine sera réintroduite dès la 4e année de primaire.
    “On a constaté que (les élèves) n?ont pas de bagage suffisant” à la sortie du secondaire pour faire des études supérieures en français, explique Joy Musabe, chef des programmes scolaires au ministère de l’Education.
    Elle se défend d’un rétropédalage mais Evariste Ntakirutimana, de l’Université nationale du Rwanda, note que “le revirement est sensible”: le gouvernement a entendu “les réclamations tacites” des Rwandais favorables à la diversité linguistique.
    Ce début de retour en grâce est cependant loin de refléter les relations franco-rwandaises, qui se sont même encore refroidies en avril quand le président Kagame a de nouveau accusé la France de participation au génocide.
    Dans la foulée, Kigali fermait le centre culturel français, invoquant un problème d’urbanisme. Les cours de français qu’il dispensait se déroulent depuis dans l’école française.
    jeuneafrique