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  • L’ONU optimiste mais prudente sur l’autorisation de manifester en RDC

    -Les Nations unies ont salué mercredi à Kinshasa la décision des autorités congolaises d’autoriser un meeting de l’opposition la veille dans la capitale, tout en déplorant la répression d’autres manifestations dans l’est de la République démocratique du Congo.

    Mardi, l’opposition congolaise a pu tenir à Kinshasa son premier meeting autorisé par le pouvoir depuis septembre 2016, pendant lequel son leader, Félix Tshisekedi, s’est montré offensif à huit mois de l’élection présidentielle censée marquer la fin du règne du président Joseph Kabila.

     “La décision du gouverneur (de Kinshasa André Kimbuta) d’autoriser cette réunion politique est une décision que nous saluons, tout comme nous saluons le caractère pacifique de la réunion politique d’hier”, a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), lors d’une conférence de presse.

    Le directeur du bureau de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, a pour sa part estimé qu’il était “trop tôt pour tirer une tendance” sur ce qui s’est passé à Kinshasa, alors que “quelques entraves” étaient observées dans d’autres villes du pays.

    “Hier (mardi), une manifestation a été empêchée à Kisangani (nord-est), un membre de la société civile a été arrêté et jugé en procédure de flagrance. Il y a une appréciation variable”, a rappelé M. Thioye dans cette conférence conjointe. “C’est quand même déplorable”, a-t-il regretté.

     Cet activiste, Mateus Kanga, accusé d’avoir incité la population à la “désobéissance civile”, a été condamné à 6 mois de prison, 24 heures après son arrestation.

    Mercredi, “une manifestation a été dispersée à Beni”, dans la province voisine du Nord-Kivu (est), a encore dit le chef du BCNUDH.

      Cette marche a été organisée par le mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) “pour protester contre les massacres sans fin à Beni”, explique le mouvement sur son compte twitter.

    “La police nous a dispersé avec brutalité, 42 personnes ont été arrêtées et 4 autres blessées”, déclaré à l’AFP Ghislain Muhiwa, un militant ayant participé à la marche.

    Interrogé par l’AFP, le Colonel Safari Kazingufu, chef de la police de Beni, a affirmé avoir interpellé “40 personnes qui troublaient l’ordre public, nous les avons arrêtés sans brutalité”.

    La manifestation de l’UDPS, “démontre qu’il est possible d’organiser une manifestation sans pour autant que cette manifestation puisse dégénérer en violences”, a estimé M. Thioye.

    Il y a deux mois, le sang coulait dans les rues de Kinshasa pendant la répression de marches des catholiques interdites par le pouvoir.

    Avec AFP

  • “Sans machine à voter, pas d’élections” dans les délais en RDC, déclare le président de la Céni

    “Sans machine à voter, pas d’élections” dans les délais en RDC, déclare le président de la Céni

    -Le président de la Commission électorale en République démocratique du Congo a annoncé mardi à l’AFP que sans l’utilisation de machines à voter contestées, il ne serait pas possible d’organiser comme prévu la présidentielle censée élire le successeur du président Joseph Kabila le 23 décembre.

    “Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018”, a déclaré Corneille Nangaa, président de la commission électorale nationale indépendante (Céni), interrogé sur la position des États-Unis qui se sont opposés, la veille, à l’utilisation d’un système électronique de vote en RDC.

    “Les élections du 23 décembre 2018 se feront avec la machine à voter”, a-t-il insisté, joint au téléphone depuis New-York où il séjourne.

    Lundi, les États-Unis ont affirmé leur opposition à un système électronique de vote pour la triple élection présidentielle, législatives et provinciales, du 23 décembre en RDC, alors que sept membres du Conseil de sécurité pressaient le président Kabila d’annoncer qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle.

    “Nous sommes très préoccupés de voir l’insistance (en RDC) à vouloir utiliser un système électronique de vote” pour les scrutins présidentiel, législatif et provincial de décembre, avait affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

    Un tel recours représente “un risque colossal” et les États-Unis souhaitent le recours à “des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat”. “Les États-Unis ne soutiennent pas” ce recours à un système électronique, avait insisté la diplomate.

    S’il faut recourir aux bulletins papiers, comme le souhaitent les États Unis, les élections devraient être organisées en juillet 2019, a estimé M. Nangaa.

    “Les élections en RDC ne sont pas une affaire des États-Unis ou du Conseil de sécurité. La Céni entend faire respecter son indépendance” vis-à-vis de ses partenaires nationaux et étrangers, a-t-il insisté.

    La RDC est minée par une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.

    Kinshasa a justifié la non-tenue d’élections fin 2016 par des problèmes de sécurité. Un scrutin avait été prévu fin décembre 2017, avant finalement d’être reporté au 23 décembre 2018.

    Avec AFP

  • RDC: le Conseil de sécurité de l’ONU mobilisé pour la tenue des élections en 2018

    RDC: le Conseil de sécurité de l’ONU mobilisé pour la tenue des élections en 2018

    Conseil de Sécurité de l’ONU

    -C’est un débat sans précédent sur le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) devant le Conseil de sécurité de l’ONU. A dix mois de la présidentielle, législatives et provinciales – élections reportées par deux fois et aujourd’hui promises par la commission électorale et le gouvernement congolais pour le 23 décembre 2018 – les Etats-Unis, la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, la Suède, la Côte d’Ivoire et la Guinée équatoriale ont invité la Céni et les partenaires de la RDC ce lundi 12 février à faire le point sur l’avancée du processus.

    Lors de cette réunion étaient invités notamment le président de la commission électorale, Corneille Nangaa, et la directrice Afrique centrale de Human Rights Watch, Ida Sawyer. Un rendez-vous au cours duquel les Etats comme les organisations partenaires du Congo ont surtout laissé entrevoir leurs points de convergence plus que de divergences.

    C’est l’Américaine Nikki Haley qui présidait la séance. L’ambassadrice américaine aux Nations unies a demandé à tous les partenaires du Congo de réfléchir « à ce qu’ils pouvaient faire de plus pour s’assurer que toutes les parties respectent leurs engagements ». Si Washington a en ligne de mire le gouvernement congolais, d’autres Etats comme la Guinée équatoriale, co-organisatrice de la réunion, ont au contraire souligné l’engagement de la RDC à organiser ce scrutin. Le représentant de l’Ethiopie est même allé jusqu’à mettre en garde contre « toute diabolisation ».

    Mais au-delà de ces divergences d’approche, le but recherché par les organisateurs de cette rencontre était de prouver, à six semaines du renouvellement du mandat de la mission de l’ONU au Congo, qu’un consensus international pouvait se dégager autour de deux axes : le respect du calendrier électoral et de la date des élections, mais aussi de l’accord politique de la Saint-Sylvestre et de la mise en oeuvre des mesures de décrispation.

    Objectifs remplis : même des pays réputés hostiles à toute ingérence, comme la Chine ou le Kazakhstan et comme d’ailleurs tous les pays voisins de la RDC ont rappelé le caractère crucial de cette transition pacifique cette année pour l’avenir du pays, comme pour la paix dans la région, mais également l’importance du soutien apporté par la Monusco, tant décriée ces dernières semaines par les autorités de la RDC.

    Seule la Russie s’est quelque peu démarquée en insistant surtout sur le respect de la souveraineté de la RDC. A l’instar des autorités congolaises, Moscou a appelé la Monusco à éviter toute ingérence, mais a toutefois appelé Kinshasa à enquêter sur les usages abusifs de la force pour restaurer la confiance.

    L’Union africaine insiste sur la création d’un groupe d’experts électoraux

    Le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (UA) en RDC, Abdou Abarry, était invité à prendre part à cette réunion. Lui a insisté, comme beaucoup d’autres, sur l’importance de renouer la confiance entre la communauté internationale et la RDC sur le processus électoral et cela passe par la mise en place du groupe international d’experts électoraux promis depuis septembre, mais sur lequel la commission électorale tarde à faire avancer le dossier.

    « Nous attendons le retour du président de la Céni pour qu’on puisse parachever les termes de référence qui concernent le groupe indépendant d’experts internationaux pour les élections. Nous plaidons pour dire ici que le groupe international indépendant est quelque chose d’indispensable dans le cadre de l’accompagnement de la Céni. »

    Abdou Abarry a également souligné la nécessité de s’assurer que « la question des financements des élections a été résolue, que le soutien logistique nécessaire pour organiser les élections dans ce pays ait été rassemblé ». Et de conclure que « pour l’Union africaine ainsi que pour la plupart des partenaires, la seule voie de sortie de crise en RDC, c’est la voie de l’organisation des élections, et aucune autre voie ».

    Les Etats-Unis interpellent le gouvernement congolais

    Pour autant, Kinshasa n’a pas dit son dernier mot. Le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, était présent lors de cette réunion. Pour lui, pas besoin d’appel à la mise en oeuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre ou des mesures de décrispation, car ce serait déjà fait. Du moins du côté du gouvernement. Mais surtout pas besoin d’un soutien de la communauté internationale au processus électoral s’il est sorti de certaines conditions.

    « La République démocratique du Congo considère que les élections relevant du domaine de souveraineté nationale, [leur] financement est totalement pris en charge par le gouvernement de la République, a-t-il affirmé. Toutefois, si contribution il y aura, aucune conditionnalité ne sera acceptée. Sur le plan des mesures dites de décrispation de l’environnement politique, que plusieurs partenaires ressassent tel un réflexe pavlovien, la République démocratique du Congo n’est pas l’enfer des droits de l’homme que l’on veut bien présenter à tort ! »

    Avant de clôturer les débats, l’ambassadrice américaine, Nikki Haley a répondu tout aussi franchement au ministre congolais : « Vous avez une communauté internationale qui veut vous aider, qui vient de passer des heures à parler de la manière dont on pourrait aller de l’avant, qui tient à des élections libres et justes. Ce qu’on apprécierait, ce serait des actions positives de la RDC, pas que vous hurliez sur les évêques ou blâmiez tous les autres, mais que vous compreniez que votre administration est aujourd’hui responsable de la souffrance de votre peuple.»

    Pour l’ambassadrice américaine, si le gouvernement congolais est le seul à pouvoir résoudre la crise, la communauté internationale est en tout cas prête à aider la RDC.

    La Cenco et l’opposition pas invitées

    De leur côté, la conférence épiscopale – garante de l’accord – et l’opposition congolaise n’étaient pas invitées à cette réunion. Ce que déplore Martin Fayulu, l’un des leaders du rassemblement de l’opposition, qui était pourtant à New York. Pour lui, l’engagement et l’intérêt de la communauté internationale est une avancée, mais il aurait souhaité les mettre en garde.

    RFI

  • Le Conseil des droits de l’homme tance les autorités de Kinshasa

    Le Conseil des droits de l’homme tance les autorités de Kinshasa

    -À l’occasion de la remise de son rapport annuel sur la République démocratique du Congo, le Conseil des droits de l’homme a vertement critiqué mardi l’apathie de Kinshasa dans la lutte contre l’impunité des crimes commis par les forces de sécurité congolaises. L’instance onusienne en a également profité pour dénoncer le non-respect des clauses de l’Accord du 31 décembre 2016.

    Un pays en proie à un indicible chaos, avec une myriade de milices et de groupes armés, où près de 3,8 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers. La haut-commissaire adjointe aux droits de l’homme, Kate Gilmore, n’y est pas allée de main morte pour dénoncer la situation actuelle en République démocratique du Congo. Une présentation assortie d’une critique au vitriol du manque « d’enquêtes crédibles, impartiales et indépendantes sur les sérieuses violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité et de défense congolaises ».

    Entre autres griefs, Kate Gilmore a regretté le peu de diligence des autorités pour enquêter sur les 87 fosses communes découvertes dans le Kasaï, malgré les informations transmises à Kinshasa par la force onusienne en RDC (Monusco). Le conflit en cours dans cette région est « l’une des pires crises des droits humains dans le monde », a-t-elle dénoncé lors de son discours. Un drame quotidien, dont le prix humain ne cesse de s’alourdir : environ 5 000 morts et 1,6 million de réfugiés et de déplacés en l’espace d’un an. « Il n’y a pas de solution militaire à cette crise (…). Rien ne peut justifier la tragédie humaine, qui se déroule sous nos yeux », a renchéri pour sa part Maman Sidikou, chef de la Monusco.

    La situation actuelle, « antithèse » de l’esprit de l’Accord de la Saint Sylvestre

    Concernant la situation politique en RDC, l’instance onusienne est revenue sur les avancées de l’Accord de la Saint-Sylvestre, signé le 31 décembre 2016, qui représentaient alors « un réel espoir pour que le processus électoral suive son cours et apporte la stabilité politique désirée ». Las, l’actuelle situation du pays représente « l’antithèse » de l’esprit de l’Accord, juge Kate Gilmore. Ce dont témoignerait « le retard dans l’annonce d’une date des élections » et le triplement du nombre de prisonniers politiques au cours des douze derniers mois – dont la libération figurait pourtant parmi les mesures de décrispation prévues par le texte. Autant d’éléments qui démontrent selon le Conseil des droits de l’homme « l’absence de volonté de mener le processus démocratique de façon pacifique ».

    « Un tableau tellement sombre »

    Présente à la réunion, la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, a fustigé « un tableau sur les droits de l’homme tellement sombre que l’on donne l’impression qu’il n’y a plus d’espace pour respirer en République démocratique du Congo ». « Et pourtant, on y respire, on y exerce des activités économiques, des enfants vont à l’école, les ONG exercent leurs activités, et même près de 600 partis politiques et une soixantaine de chaînes de télévision fonctionnent en toute liberté », a-t-elle énuméré.

    À propos du processus électorale, la ministre a spécifié que « 42 millions d’électeurs sur 45 millions attendus » ont été enrôlés, tandis que les opérations d’enrôlement ont débuté dans les deux Kasaï pour une durée de trois mois. Elle en a également profité pour rappeler l’engagement exprimé par le président Joseph Kabila à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies que « les élections auront bel et bien lieu ».

    J.A

  • Discussion à huis clos sur le Congo à l’Onu sans Kabila

    Discussion à huis clos sur le Congo à l’Onu sans Kabila

     -Les Nations unies se penchent mardi sur l’impasse politique en République démocratique du Congo (RDC), où la tension monte à l’approche de la date-butoir – chaque jour plus illusoire – du 31 décembre 2017 pour organiser la succession du président Joseph Kabila.
    Tenue en marge de l’Assemblée générale, la réunion au siège de l’ONU se tient sans le président congolais, qui inaugure un « forum pour la paix » au Kasaï. Les deux leaders de l’opposition Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi se trouvent à New York « pour des rencontres informelles », a indiqué l’entourage du premier.
    Ouvrir la voie à des élections
    La réunion onusienne doit se tenir à huis-clos sous la présidence du secrétaire général adjoint Jean-Pierre Lacroix, « afin d’ouvrir la voie à des élections crédibles », a indiqué à l’AFP un responsable de l’ONU sous couvert d’anonymat. L’initiative entend favoriser « une meilleure coordination des efforts internationaux, régionaux et sous-régionaux » pour « la mise en oeuvre de l’accord du 31 décembre 2016 », ajoute la source onusienne.
    L’ONU et sa mission en RDC (la Monusco) misent sur une application « complète et de bonne foi » de cet accord, pour éviter de nouvelles violences liées au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le second mandat de cinq ans a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter.
    Conclu sous l’égide de l’Eglise catholique, après des dizaines de morts à Kinshasa les 19 septembre et 19-20 décembre 2016, cet accord de la St-Sylvestre prévoit des élections présidentielle, législatives et provinciales « au plus tard en décembre 2017 ». Alors que le Premier ministre Bruno Tshibala a promis lundi « un calendrier (électoral) réaliste dans quelques jours », cette échéance de décembre apparaît chaque jour plus irréaliste.
    Le recensement des derniers électeurs doit durer au moins jusqu’à mi-décembre dans la région du Kasaï théâtre de violences depuis un an. Et le Parlement doit encore voter des lois électorales. Le président de l’Assemblée, Aubin Minaku, cadre de la Majorité présidentielle (MP), parle d’élections « dans un délai accepté, sans précipitation inconsidérée, ni lenteur excessive ».
    La tension monte
    Comme en 2016 à l’approche de la fin du mandat de M. Kabila, la tension monte donc de nouveau à l’approche de l’échéance de décembre 2017. Un report des élections courant 2018 pourrait être accepté par les anti-Kabila, mais pas au-delà, envisage une source diplomatique à Kinshasa.
    Les deux leaders de l’opposition, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, ont exigé depuis New York « une transition sans Kabila », conduite par des « personnalités consensuelles », pour « préparer des élections démocratiques, libres, transparentes et paisibles ». Mais la MP rejette cette idée, accusant ses partisans de vouloir « remettre en cause la Constitution et l’accord de la Saint-Sylvestre pour déstabiliser tout le processus électoral », selon son porte-parole André-Alain Atundu Liongo.
    Plusieurs éléments aggravent la crise politique en RDC. A la crise politique, s’ajoute une forte inflation causée par la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar, dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. Des observateurs redoutent une reprise de la violence, voire « l’implosion » de la RDC, où divers groupes armés sont actifs. En août, la Monusco a enregistré « une augmentation importante » des violations des droits de l’homme, avec 441 cas documentés, dont 64% commis par les agents étatiques et 36% par les groupes armés tous confondus.
    La Libre

     

  • L’ONU suspecte des « autorités » d’armer une milice du Kasaï menant des attaques contre des civils

    L’ONU suspecte des « autorités » d’armer une milice du Kasaï menant des attaques contre des civils

    -Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a accusé mardi des autorités de la RDC, sans préciser lesquelles, d’armer une milice menant d’”horribles attaques” contre les civils dans le Kasaï, au centre du pays.

    « Je suis consterné par la création et l’armement d’une milice, Bana Mura, qui soutiendrait les autorités dans la lutte » contre la rébellion Kamwina Nsapu, « mais qui a mené des attaques horribles contre des civils des groupes ethniques luba et lulua », a déclaré, ce mardi 20 juin, Zeid Ra’ad Al Hussein, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU réuni à Genève.

    Un porte-parole de l’ONU a indiqué que l’identité des autorités qui avaient apporté leur soutien à cette milice n’était pas évidente à déterminer. Le Haut-commissaire a redemandé l’ouverture d’une enquête internationale sur les crimes commis dans le Kasaï, alors que le Conseil des droits de l’Homme devrait se prononcer jeudi 22 juin ou vendredi 23 juin, sur un projet de résolution en ce sens porté par Malte, à la demande de l’Union européenne. Un représentant des États-Unis a apporté ce mardi son soutien à la création d’une telle enquête.

    Le gouvernement congolais a proposé, quant à lui, une enquête conjointe. Le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, l’a réaffirmé lundi 19 juin. Si ce système existe déjà au cas par cas, sur demande du gouvernement, il n’a aboutit pour le moment à aucune procédure judiciaire, au grand dam des Nations unies. Face au projet soutenu par les Européens et les États-Unis à l’ONU, la Tunisie y présente une proposition proche de la volonté du gouvernement congolais ; une seconde option permettant de ménager les susceptibilités.

    Massacres en série

    Alarmé par les rapports faisant état d’atrocités et étant donné les difficultés d’accès pour aller dans le Kasaï, le Haut-commissaire a décidé, la semaine dernière, d’envoyer dans la région une équipe d’enquêteurs pour rencontrer des réfugiés ayant fui les violences. « Les réfugiés de plusieurs villages du territoire de Kamonya ont indiqué que les Bana Mura ont, au cours des deux derniers mois, tué, mutilé ou brûlé à mort des centaines de villageois et ont détruit des villages entiers », a affirmé Zeid Ra’ad Al Hussein.

    Dans le village de Cinq, la milice aurait été mise en place par un « chef local bien connu, qui a fourni des machettes, des fusils de chasse et du carburant », a dit le Haut-commissaire, assurant que « des attaques similaires semblent avoir eu lieu dans plus de 20 villages à Kamonya au cours des deux derniers mois ». D’après l’ONU, de nombreuses victimes et des témoins ont déclaré que la milice « était organisée et armée par les autorités locales ».

    « Les victimes ont également signalé que des membres des unités locales de l’armée et de la police congolaises, ainsi que des chefs traditionnels, étaient présents lors des attaques des Bana Mura, et ont déclaré que des agents de l’État étaient impliqués dans l’armement et la direction de la milice », a affirmé le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.

    Avec J.A

  • Le Japon promet 1 milliard de dollars à l’ONU

    Le Japon promet 1 milliard de dollars à l’ONU

    -Le Japon s’est engagé lundi à verser un milliard de dollars au cours des deux prochaines années pour financer les opérations en matière de développement menées par les Nations Unies, se hissant ainsi parmi les plus importants donateurs étrangers dans le domaine.

    Le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida a indiqué lors d’une réunion à l’ONU que cette enveloppe permettrait d’aider des enfants et des jeunes dans le monde entier, en particulier en assurant la promotion de l’éducation, de la santé, d’opérations en cas de catastrophes et de la parité entre hommes et femmes.

    Le porte-parole du ministère Norio Murayama a précisé que ce financement comporterait des aides multilatérales et bilatérales.

    Cette annonce offre une bouffée d’oxygène aux Nations unies qui cherchent du soutien pour leurs objectifs de développement durable (SDG), visant notamment à mettre un terme à l’extrême pauvreté d’ici 2030.

    Les agences onusiennes d’assistance humanitaire sont confrontées à une crise de financement avec des demandes croissantes générées par les crises à travers le monde tandis que les Etats-Unis menacent d’opérer des coupes franches dans leurs contributions à l’instance internationale.

    Avec AFP