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  • L’ONU appelle à une “transition pacifique” vers des élections en RDC

    L’ONU appelle à une “transition pacifique” vers des élections en RDC

    kabila-kamerhe-kodjo-Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite en République démocratique du Congo a appelé samedi à Kinshasa à “une transition pacifique” vers une “élection apaisée” dans ce pays divisé sur le report de la prochaine présidentielle.

    Les représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont rencontré samedi, au deuxième jour de leur visite de trois jours, le président congolais Joseph Kabila, entouré de membres du gouvernement.

    “Nous avons rappelé que la RDC est à un moment charnière de son histoire, une transition pacifique doit conduire à des élections apaisées”, a déclaré à la presse l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre, à l’issue de cet entretien de plus d’une heure et demie.

    M. Delattre a également lancé un appel à la responsabilité de tous les acteurs politiques congolais: “Il revient aux forces vives de maintenir le pays sur le chemin de la paix”, a-t-il dit.

    Vendredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait appelé cette délégation à dénoncer “la répression politique” en RDC “pour éviter une crise de large envergure”.

    La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection du président Kabila en 2011 au terme d’un scrutin contesté. La crise a été aggravée par le report à avril 2018 de la présidentielle qui devait se tenir avant la fin 2016.

    Ce renvoi a été décidé en octobre dernier par la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition. La majeure partie de l’opposition a rejeté cet accord issu d’un “dialogue national” et plaide pour la tenue du scrutin en 2017.

    Le président Kabila a invité la délégation à “écouter les Congolais et à les aider à trouver une solution telle que les Congolais le conçoivent”, “parce que la situation est très complexe”, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

    “L’accord du 18 octobre doit être considéré comme le socle, le point de départ, la pierre angulaire vers laquelle la communauté internationale doit agir pour ramener tout le monde” a un compromis, a-t-il ajouté.

    Les membres du Conseil de sécurité doivent rencontrer plusieurs acteurs de la société congolaise à Kinshasa et dans l’est du pays.

    M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et son mandat expire le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter mais le chef de l’État est resté silencieux sur ses intentions et son avenir politique. Ses détracteurs craignent qu’il ne cherche à s’accrocher au pouvoir ou brigue un nouveau mandat.

    Depuis janvier 2015, l’opposition et les mouvements citoyens congolais ont multiplié les manifestations contre M. Kabila pour exiger son départ à la fin de son mandat, le 20 décembre, et la tenue de la présidentielle avant cette date, ce qui est aujourd’hui impossible.

    Avec AFP

  • L’ONU exige une enquête sur les violence en RDC

    L’ONU exige une enquête sur les violence en RDC

    siege-de-ludps-Le HCDCH exige “une enquête crédible et impartiale”, a indiqué le porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Rupert Colville, lors d’un point presse à Genève.

    Pour l’ONU, cette enquête permettra que les responsables de violations des droits de l’homme et d’actes criminels soient traduits en justice.

    “Nous sommes prêts à soutenir une telle enquête”, a souligné M. Colville.

     Selon lui, les violences qui ont présentement lieu dans le pays, mettent en évidence le besoin urgent d’un dialogue constructif et inclusif sur le processus électoral. “Nous continueront de suivre et documenter de près la situatio”, a-t-il affirmé.

    De violents affrontements entre manifestants et forces de police ont eu lieu lundi à Kinshasa, la capitale de la RDC.

    Selon les chiffres du gouvernement, 17 personnes, dont trois policiers, ont été tués et un nombre inconnu de personnes ont été blessées. D’autres sources signalent des chiffres beaucoup plus élevés, qui sont encore en cours de vérification. Près de 200 personnes auraient été arrêtées.

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  • Ban Ki-moon : « Si le Dialogue est conforme à la Constitution, il peut permettre d’apaiser les tensions … »

    Ban Ki-moon : « Si le Dialogue est conforme à la Constitution, il peut permettre d’apaiser les tensions … »

    ban et kabila-Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon :
     
    Mesdames et Messieurs,
     
    J’arrive au terme de ma cinquième visite en République démocratique du Congo (RDC) en tant que Secrétaire général de l’ONU. Une fois encore, je tiens à remercier les autorités et la population congolaises de leur accueil chaleureux. . La situation en RDC et dans, ensemble de la région des Grands Lacs reste au premier rang des priorités des Nations Unies.
     
    Nous nous sommes employés à nous acquitter du mieux possible de notre mandat de protection des civils et à promouvoir un dialogue politique ouvert. La population de la RDC mérite de vivre en paix et en toute sécurité. Je me félicite de l’annonce faite récemment du renouvellement de la coopération entre les Forces armées de la RDC et la Monusco dans le cadre de la lutte contre les ADF, les FDLR et d’autres groupes armés. Hier, je me suis rendu dans un camp pour 15.000 personnes déplacées dans la province du Nord Kivu. Je suis très ému par tout ce que j’ai entendu et ce que j’ai vu. C’est une leçon d’humilité pour moi. En tant que Secrétaire général, je vais à la rencontre des plus vulnérables, des plus fragiles. Je veux être leur avocat, la voix de ceux qui n’en ont pas.
     
    Je pense que nous devons améliorer l’assistance humanitaire. C’est pourquoi je vais organiser le premier Sommet, humanitaire mondial à Istanbul, en Turquie, au mois de mai. Je pense aussi que l’assistance humanitaire et le développement doivent mieux travailler ensemble pour changer la vie des gens que j’ai rencontrés.
     
    Mesdames et messieurs les [représentants] des médias
     
    Aujourd’hui à Kinshasa, j’ai eu l’occasion de rencontrer le Président Kabila. J’ai même rencontré des responsables parlementaires ainsi que les représentants des parties politiques d’opposition et de la société civile. Je les ai exhortés à s’engager dans un dialogue politique constructif, leur rappelant de placer les intérêts de la population au centre de leurs débats.
     
    Je les ai également appelés à tout mettre en œuvre afin que les élections soient crédibles, inclusives et conformes à la Constitution, le respect des droits de l’Homme de tous les individus est une condition essentielle à la paix et à la stabilité. Je suis préoccupé par lés restrictions croissantes de l’espace démocratique et en particulier, celles qui sont imposées et aux membres de l’opposition, aux journalistes et aux représentants de la société civile. La liberté d’expression et d’association et le droit des réunions pacifiques sont indispensables à une vie politique dynamique et à la démocratie.
     
    Mesdames et messieurs, ce matin, j’ai participé à la conférence sur les investissements du secteur privé organisée sous les auspices du bureau de mon Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
     
    La RD Congo et la région possèdent un grand potentiel, elles connaissent une croissance économique impressionnante, mais il reste encore à faire pour améliorer les conditions de vie, développer l’emploi des jeunes, promouvoir la croissance pour tous, et ne laisser personne à la traîne. Si nous’ parvenons à tirer parti du potentiel du secteur privé, en attirant les investissements dans la région des Grands Lacs, nous enverrons alors un message puissant, chargé d’espoir et de promesses. Pour cela, le secteur privé doit avoir l’assurance que les investissements ne seront pas menacés par des crises politiques et sécuritaires majeures.
     
    Avant de quitter ce pays, je voudrais rendre hommage à tous mes collègues de l’ON U qui font preuve de développement et de détermination. L’ONU est les organisations qui lui sont apparentées prennent l’engagement de continuer à œuvrer pour appuyer les aspirations du peuple congolais à un avenir meilleur et pacifique. Je vous remercie.
    Question 1, Laurette Mandala/Africa TV : Monsieur Ban Ki-moon, vous avez pris part à l’ouverture de la Conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des Grands Lacs, aujourd’hui. Et vous le savez, cette région est encore en proie aux tensions dans certaines de ses parties. C’est le cas par exemple du Burundi, du Soudan du Sud et de la RD Congo. Et moi’, j’aimerais savoir comment les Nations Unies comptent-elles soutenir cette dynamique et la traduire en acte, pour que le peuple de la région des Grands Lacs vive enfin des retombées de ses efforts ? Et j’aimerais également demander à monsieur le Secrétaire général sur le processus électoral qui est presque bloqué en ROC, et le dialogue semble également grippé, quel est le message que vous avez apporté aux uns et aux autres, pour qu’il y ait ouverture?
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Ki-moon] :
     
    [Concernant] la question qui portait sur le processus électoral en RDC, je suis préoccupé par le retard intervenu dans le cadre du processus électoral et le retard dans le calendrier électoral. Il y a de plus en plus de tensions concernant le troisième mandat du Président Kabila. J’ai donc encouragé toutes les parties prenantes à convenir d’un calendrier électoral consensuel. Le dialogue national qui a été proposé par le président, si ce dialogue est un dialogue inclusif, un dialogue crédible, et si ce dialogue est conforme à la Constitution, ce dialogue peut véritablement permettre d’apaiser les tensions et partant, de créer un environnement favorable à des élections pacifiques, transparentes et crédibles.
     
    Pour ce qui est des droits de l’Homme, les droits de l’Hommes doivent être respectés à tout moment. Il est également important que les droits fondamentaux, les libertés fondamentales, la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté de se rassembler, que toutes ces libertés soient respectées pendant la période électorale. Je vous remercie.
     
    Vous avez également posé une autre question concernant la conférence à laquelle j’ai participé ce matin, la conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des Grands Lacs, cette conférence constitue une initiative très importante. La RD Congo a fait des progrès socio-économiques importants. Nous avons pu le constater. Cela étant, il y a des sujets de préoccupation en matière de sécurité et en matière de paix, surtout dans la partie Est du pays. Et je pense que cette conférence a été une conférence particulièrement opportune. Il était important que les dirigeants de la région des Grands Lacs puissent se réunir, et puissent commencer à travailler sur l’Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération.
     
    Et comme je l’ai indiqué ce matin, la RD Congo est un pays qui a des ressources naturelles abondantes, mais il est très important que l’on connaisse la RDC comme étant un pays où, il existe des ressources humaines compétentes et éduquées. Je pense par conséquent que le fait d’avoir organisé cette conférence pour attirer des investissements étrangers, je pense que cela sera essentiel pour le développement durable de ce pays, et c’est la raison pour laquelle j’ai participé à cette conférence aujourd’hui.
     
    Question 2 : Kelly Nkute/ Radio Okapi Monsieur le Secrétaire général, vous avez rencontré le chef de l’Etat, la classe politique congolaise, la société civile. Au regard de tous ces entretiens que vous avez eus avec eux, est-ce que vous êtes optimiste quant à un consensus entre Congolais pour aller vers des élections apaisées? Et puis je voudrais aussi savoir si vous pensez que les opérations des FARDC soutenues par la MONUSCO, vont effectivement commencer d’ici là?,
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Kimoon] : Je pense que j’ai déjà répondu à la première partie de votre question. Effectivement, j’ai rencontré le président Kabila, le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères, et pendant nos discussions, j’ai discuté de toutes ces questions. J’ai discuté de la façon dont les Nations Unies et le Gouvernement congolais peuvent travailler ensemble pour promouvoir la paix, la sécurité, les droits de l’Homme et le développement.
     
    Et comme vous l’avez indiqué, j’ai également eu une rencontre avec les représentants de la société civile, j’ai également eu une rencontre avec les dirigeants des partis de l’opposition, et avec les représentants de la majorité présidentielle.
     
    J’ai écouté les positions des uns et des autres. Et j’ai également transmis toutes ces observations au chef de l’Etat. Il faut qu’il y ait un dialogue consensuel entre toutes les parties prenantes. Et j’ai encouragé le président à entreprendre n dialogue inclusif. Toutes les parties que j’ai rencontrées m’ont indiqué qu’elles souhaitaient participer à un dialogue inclusif. De toutes les façons, il n’y a pas d’autres solutions. La seule solution, c’est le dialogue inclusif.
     
    Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, comme je viens de l’indiquer dans mes propos liminaires, nous nous félicitons de la reprise de la coopération entre les Forces armées congolaises et la Monusco. Nous avons discuté de cette question assez longuement. Nous avons essayé de voir comment est-ce que nous pouvons mieux coordonner, comment est-ce que nous pouvons mieux coopérer, comment est-ce que nous pouvons mieux contribuer, afin de pouvoir répondre aux préoccupations sécuritaires. Nous sommes engagés à continuer à travailler avec le Gouvernement et les Forces [armées] de la République démocratique du Congo.
     
    Question 3 : Steve Wembi/ Agence Chine Nouvelle : Monsieur le Secrétaire Général, la RD Congo est un pays qui a contribué avec les Casques bleus en Centrafrique. Et les jours qui sont passés, les Casques bleus de la RD Congo ont été éjectés de ce pays, de la Mission de l’ONU en Centrafrique, alors qu’il y a d’autres pays, d’autres Casques bleus qui ont été accusés des mêmes faits que les Casques bleus de la RD Congo. Pourquoi ce « deux poids deux mesures » ?
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Ki-moon] :
     
    Nous avons réalisé l’évaluation complète des contingents. qui sont déployés dans les différentes missions. Après cette évaluation, nous avons constaté que les troupes de la RD Congo en République Centrafricaine, qu’elles ne respectaient pas les normes nécessaires en matière de matériels, en matière de préparation et dans d’autres domaines également.
     
    Les Nations Unies souhaiteraient remercier la RD Congo pour sa contribution à la paix en République Centrafricaine, dans le cadre de la MISCA et dans le cadre de la MINUSCA. Et nous souhaitons continuer à travailler en étroite collaboration avec l’armée congolaise, afin d’améliorer ses performances, y compris en matière de respect des droits de l’Homme dans le cadre de différentes opérations. Des progrès ont été réalisés. Beaucoup reste à faire certes, mais je suis convaincu qu’il nous sera possible de continuer à coopérer à l’avenir.
     
    Pour ce qui est de cas de maltraitance et d’abus sexuels impliquant les troupes des Nation Unies, j’ai une politique de tolérance zéro. Et je voudrais que les pays fournisseurs de contingents, respectent pleinement les normes en matière d’obligation traditionnelle. Une norme que nous avons mise en place. Il est essentiel, il est essentiel, que les troupes des Nations Unies respectent les normes les plus élevées en la matière. Je vous remercie.
     
    Question 4 : Mathy Musau/ Forum des As Monsieur Ban Kimoon, vous avez évoqué tout à l’heure l’organisation de la conférence internationale humanitaire en mai prochain. Après avoir été à Kitshanga, et vous connaissez la réalité des déplacés de la RD Congo, comment comptez-vous pousser, si je peux le dire ainsi, les bailleurs de fonds à répondre favorablement dans le temps, pour apporter leurs contributions, afin de mettre en application le plan d’action humanitaire qui a été lancé le mois dernier ?
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Ki-moon]
     
    En tant que Secrétaire Général, je me suis rendu dans des nombreux camps des réfugiés, ou également dans des camps des déplacés dans le monde entier, y compris dans des camps des réfugiés syriens ou d’autres camps au Moyen-Orient.  L’expérience que j’ai vécue hier, dans la région de Goma, mon expérience a été une expérience qui m’a emmenée véritablement vers l’humilité. J’ai rencontré des milliers de personnes déplacées, en particulier des enfants et des femmes qui vivent dans des camps pour personnes déplacées.
     
    Vous savez probablement, que le nombre de personnes déplacées, et que le nombre de réfugiés de par le monde, est d’environ 60 millions de personnes. Soixante millions, c’est véritablement un chiffre sans précèdent, C’est le chiffre le plus élevé depuis la fin de la deuxième .guerre mondiale. Et l’on peut dire que l’on est arrivé à une situation qui est très difficilement gérable. Les Nations Unies ont essayé véritablement de fournir une assistance humanitaire quotidienne pour sauver des vies.
     
    Nous avons distribué des denrées alimentaires, nous avons mis en place des infrastructures en matière d’assainissement, nous avons essayé d’aider à la construction d’écoles. Il faut bien sûr énormément des fonds pour tout cela. Alors il y a de plus en plus des besoins, et ce que l’on peut dire, ce que la réponse aux besoins humanitaires, la réaction elle, est, de moins en moins importante, et nous né pouvons plus continuer de cette façon. Il faut véritablement fournir une assistance humanitaire quotidienne à tous les réfugiés.
     
    Et c’est la raisons pour laquelle, pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, pour la première fois en soixante-dix ans, nous avons décidé de convoquer un sommet humanitaire mondial. Ce sommet va se tenir à Istanbul, le 23 et le 24 mai. Ce sommet n’a pas pour objectif de mobiliser des fonds. Notre objectif, notre premier objectif, c’est véritablement de faire savoir aux dirigeants du monde quelle est la situation actuelle. Il faut qu’ils comprennent de quoi est-ce que l’on parle exactement. Combien de personnes ont véritablement besoin d’une assistance humanitaire? Combien de vies est-ce que l’on peut sauver? Il fait véritablement que l’on ait une approche structurée, une approche durable, une approche qui nous permettrait véritablement de sauver des vies jour après jour.
     
    Et ce que je voudrais, c’est une véritable détermination de la part de dirigeants mondiaux, qu’ils viennent des pays développés ou des pays en développement. Hier, j’ai exhorté les dirigeants mondiaux. Je leur ai dit qu’il fallait réduire au moins de moitié le nombre de personnes déplacées d’ici à 2030. 2030 c’est également la date butoir pour les objectifs de développement durable. Donc d’ici à 2030, il faudra avoir réduit de moitié le nombre de personnes déplacées. C’est une question complexe effectivement. Mais s’il y a volonté politique, je pense que nous pouvons y arriver. Je compte sur la détermination de tous les dirigeants du monde. Voilà quel est l’objectif de ce sommet humanitaire mondial. Je vous remercie.
     
    Question 5 : Pascal Héros! L’opinion de Paris : Monsieur le Secrétaire général, c’est certainement l’un de vos derniers déplacements en Afrique. L’heure du bilan arrive. Quels sont les enjeux pour le continent africain alors que la situation sécuritaire, et certainement politique, s’est aggravée ces dernières années et, quel est le bilan de toute l’action des Nations Unies sur le continent?
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Ki-moon] :
     
    Ce n’est pas ma dernière visite sur le continent africain. J’ai encore dix mois avant la fin de mon mandat. Effectivement, c’est ma dernière année de mandat en tant que Secrétaire général. Mais j’ai encore beaucoup de missions prévues. Je vais continuer à me rendre dans les pays africains dans les 10 mois qui nous restent. C’est peut-être ma dernière visite en RDC. Mais qui sait ? Peut-être que je vais revenir à nouveau. S’il est nécessaire, je reviendrai à nouveau. De toute façon, je suis disponible. Je suis disponible à tout moment. Si je dois aller quelque part, je suis prêt à y aller. Et je ne ménagerai aucun effort à ce sujet.
     
    La question que vous avez posée concernant les Nations Unies, c’est une question très vaste. A ce sujet, je voudrais dire aux journalistes que souvent, lorsqu’on parle de l’Afrique, on dit c’est un continent qui a besoin d’aide. Mais les leaders africains ont une vision. Une vision ‘sur le long terme. Le futur que nous voulons dans 35 ans. Et vous verrez que dans 35 ans, l’Afrique sera complètement différente.
     
    Nous savons tous qu’il y a de nombreuses crises. Et ces crises, si vous essayez de voir quelles sont les causes profondes de ces crises si vous essayez de vous attaquer aux causes profondes, alors là c’est autre chose. Alors bien sûr, v.ous avez des catastrophes naturelles, des catastrophes naturelles qui ont causé de nombreux dégâts, qui ont détruit des infrastructures, qui ont causé de nombreux décès. Mais, si vous regardez la situation avec attention, je pense qu’il faut véritablement que l’on parle de l’importance de la gouvernance, de la bonne gouvernance, d’une gouvernance transparente. Ce qui est important, c’est la bonne gouvernance. Il faut véritablement que les dirigeants s’attellent à mettre en place une bonne gouvernance.
     
    Vous vous rappellerez probablement que lors du dernier sommet de l’Union africaine en janvier dernier, j’ai soulevé cette question. Et je m’adressais aux dirigeants africains. Et cela s’applique à tout le monde. Je l’ai dit parce que j’étais au sommet de l’Union africaine. Mais j’aurais pu le dire ailleurs également. J’ai dit aux dirigeants africains : « ne vous accrochez pas au pouvoir. Ecoutez la voix de vos citoyens, écouter la voix du peuple, répondez aux problèmes auxquels se heurtent vos populations respectives». Donc, ne vous accrochez pas au pouvoir. Et surtout mettez l’accent sur la bonne gouvernance. Il faut lutter contre la corruption. Il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impunité. Il faut qu’il y ait état de droit, qu’il y ait transparence, qu’il y ait bonne gouvernance.
     
    L’Afrique est un continent très riche en ressources naturelles, en ressources humaines. Comment utiliser ces ressources naturelles ? Comment utiliser ces ressources humaines ? Cela dépend des dirigeants. Il faut que les dirigeants montrent l’exemple, ce qu’il faut faire, il faut qu’ils donnent l’exemple. En donnant l’exemple, je pense que cela permettra d’accélérer les progrès socioéconomiques.  Voilà le message que j’ai réitéré à plusieurs reprises depuis que je suis Secrétaire général. J’ai dit exactement la même chose au sommet de l’Union africaine. Vous pouvez vérifier ma déclaration de l’année dernière et ma déclaration de cette année. Et vous verrez que j’ai réitéré plusieurs éléments.
     
    Il y a des sujets de préoccupation. Il y à des défis à relever sur le continent africain. Mais c’est un continent prometteur. Il y a de l’espoir. Et, les dirigeants ont adopté des programmes de développement très ambitieux. Il y a 17 objectifs de développement durable, des objectifs très ambitieux qui couvrent tous les éléments importants. Et en décembre de l’année dernière, les dirigeants du monde ont adopté d’autres objectifs très ambitieux. Il s’agit de l’accord de Paris sur les changements climatiques. Et je pense que ces deux visions (raccord sur les changements climatiques et les objectifs de développement durable) nous permettent à nous tous, y compris les Africains, de voir quelles sont les possibilités et d’œuvrer pour un futur plus prospère et un monde plus harmonieux, un monde où personne ne sera à la traîne.
     
    Je pense qu’il faut se rappeler que vous avez plus de 125 millions de personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire quotidienne, et cela va bien au-delà de nos capacités. Aucun pays du monde, quelles que soient ses ressources, quel que soit son pouvoir, ne peut gérer cela, aucune organisation, qu’il s’agisse des Nations Unies, l’organisation la plus légitime dans le morde, aucune organisation ne peut agir seule, nous avons besoin de la coopération et du soutien de tous, il faut par conséquent de l’unité et il faut également de la solidarité, la solidarité mondiale est nécessaire à ce stade. Et après, je suis sûr que le futur de l’Afrique sera un futur beaucoup plus prospère et beaucoup plus prometteur. Je vous remercie.
     
    Question 6, Rachel Kisita/ Numérica Télévision : Monsieur le Secrétaire général, vous rencontrez le Dr Denis Mukwege, vous immortalisez l’instant. Parmi les photos qui font la Une des médias en ligne et des réseaux sociaux, il y a une photo sur laquelle vous faites un signe de croix avec votre main comme ça. Je suis journaliste, tout est communication. Le langage n’est pas que verbal. Ban Ki-moon, que veut dire ce geste?
     
    Secrétaire général des Nations Unies [Ban Ki-moon] :
     
    J’admire profondément et je respecte M. Mukwege. Je le connais depuis assez longtemps, je l’ai vu à plusieurs reprises. C’est une personne qui a énormément d’empathie, une personne qui est engagée. Nous avons besoin d’avoir des personnes comme lui. Ce n’est pas nécessaire d’être un médecin. Vous pouvez être autre chose. Mais on a besoin de ce type d’engagement humanitaire, nous avons besoin de ce type d’esprit d’initiative. Il a traité et aidé plus de 13.000 femmes, des femmes qui avaient été violées, des femmes qui avaient perdu toute dignité humaine. Et je pense par conséquent qu’il faut qu’il soit admiré, qu’il soit respecté car c’est un véritable symbole, le symbole de l’empathie. Il travaille pour aider les groupes vulnérables. En tant que Secrétaire général des Nations Unies, je pense qu’il faut montrer l’exemple, mais il y a très peu de personnes qui montrent l’exemple. Et donc je pense qu’il faut véritablement montrer aux dirigeants du monde qu’il y a énormément de personnes qui peuvent faire des choses. Vous avez des leaders de la société civile; vous avez des acteurs de la société civile qui agissent et je pense qu’il est possible pour tous de contribuer et d’aider les groupes vulnérables.
     
    Les Nations Unies sont engagées à aider les groupes vulnérables, nous souhaitons protéger les droits de l’Homme de groupes vulnérables, des femmes, des jeunes filles, surtout dans les zones de conflit. Ce sont elles qui souffrent et c’est la raison pour Laquelle, hier, nous avons montré notre solidarité. Donc ce signe était un signe de solidarité, notre solidarité pour les femmes, pour les groupes vulnérables, pour tous ceux dont nous devons protéger les droits. Et j’espère qu’il y aura d’autres personnes comme M. Mukwege, qu’il y a d’autres personnes qui feront preuve de compassion et d’empathie comme lui.
    Je voue remercie.
    Le Phare
  • Ban Ki-moon recommande une nouvelle réduction des effectifs de la Monusco

    Ban Ki-moon recommande une nouvelle réduction des effectifs de la Monusco

    Ban Ki Mun et MONUCla-Dans un rapport rendu public mardi, l’ONU envisage de réduire à nouveau les effectifs de la force des Nations unies en République Démocratique du Congo (Monusco). Une proposition qui sera examinée la semaine prochaine par le Conseil de sécurité.

    Dans un rapport transmis au Conseil de sécurité, daté du 24 décembre et publié le 5 janvier, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, « recommande une nouvelle réduction de 1700 membres du personnel militaire de la Monusco. Au mois de mars dernier, les effectifs de la mission des Nations unies avaient déjà été réduits de 2000 hommes, sur près de 20 000 soldats autorisés.

    Pour le Secrétaire général, cette nouvelle réduction « pourrait être envisagée sans compromettre la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat de protection des civils, notamment la neutralisation des groupes armés ». Car, à terme, l’objectif reste le même : le « retrait graduel et progressif de la Monusco (…) en évitant une résurgence de l’instabilité ou une reprise du conflit ».

    Renforcer la composante police

    Ban Ki-moon suggère également de renforcer composante police de la Monusco « étant donné qu’il est de plus en plus difficile d’assurer le maintien de l’ordre dans le contexte du processus électoral ».

    À ce titre, le Secrétaire général s’est dit « profondément troublé par la montée des tensions politiques dans le contexte du processus électoral, par l’augmentation du nombre d’incidents en matière de sécurité et par les violations des droits de l’homme qui risquent de déboucher sur des troubles civils et des violences généralisées si des mesures ne sont pas prises pour apaiser les tensions. »

    Des propositions qui seront examinées par le Conseil de sécurité

    Il encourage donc le président Joseph Kabila « à multiplier les contacts avec les parties prenantes, toutes formations politiques confondues, et à engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours« .

    L’ensemble de ces propositions seront examinées la semaine prochaine par le Conseil de sécurité qui doit renouveler le mandat de la mission des Nations unies avant la fin du mois de mars.

    Jeune Afrique

  • Ce qu’il faut retenir de la visite de Saïd Djinnit en RDC

    Ce qu’il faut retenir de la visite de Saïd Djinnit en RDC

    Djinnit-L’envoyé spécial des Nations unies pour les Grands Lacs a fini ses quatre jours de consultations en République démocratique du Congo. Saïd Djinnit a rencontré des acteurs institutionnels, politiques, la société civile et a consacré cette dernière journée à rencontrer les représentants des Eglises. Il repart avec une palette d’avis qui devrait permettre au secrétaire général des Nations unies de confirmer ou non sa nomination comme co-facilitateur international du dialogue convoqué par Joseph Kabila.

    De l’avis des personnalités consultées, le principal enseignement que pourrait tirer Ban Ki-moon, c’est que la République démocratique du Congo pourrait être à la veille d’une crise majeure. La majorité elle-même l’a dit ouvertement lors de sa dernière conférence de presse : sans dialogue, il y a un risque de violences dans le pays à l’approche des élections, a dit son porte-parole. L’opposition et la société civile, qu’elles soient favorables à un dialogue ou non, parlent également de ce risque.

    Deuxième enseignement : une partie des acteurs politiques, l’UDPS en tête, font de cette co-facilitation internationale et de son implication dès la mise en place du comité préparatoire de ce dialogue une condition sine qua non de leur participation… mais aussi de la crédibilité des discussions.

    Troisième enseignement : des politiques, des membres de la société et notamment l’Eglise catholique insistent sur le respect des délais constitutionnels, là encore qu’ils se disent favorables au dialogue ou non. Il semble avoir compris, expliquent plusieurs participants à ses consultations. Ces personnalités rapportent que Said Djinnit aurait à la fois parlé d’un dialogue inclusif et franc comme d’une voie privilégiée par les Nations unies, mais l’envoyé spécial pour les Grands Lacs aurait également évoqué le contenu des dernières résolutions du Conseil de sécurité qui rappellent toute la nécessité de respecter les délais constitutionnels, et notamment pour la présidentielle.

    Parmi les personnalités consultées, il y a l’ancien vice-président Azarias Ruberwa. Le président de RCD s’est prononcé ouvertement pour le dialogue national, mais il insiste sur le fait que chacun, gouvernement, opposition et même la communauté internationale, doit faire preuve de bonne volonté pour éviter le pire au Congo :

    « Je pense que le problème du gouvernement, c’est de donner des garanties que la Constitution sera respectée. Le problème de l’opposition, c’est de venir au dialogue, bien sûr avec son cahier des charges, par rapport à des questions sur le fichier électoral, les nouveaux majeurs, comme on le dit ici, tous ces jeunes, des millions aujourd’hui, qui étaient mineurs en 2011, mais qui sont devenus majeurs. Mais aussi sur des questions comme la sécurisation du processus et le budget. Plus il y aura d’opposants qui participeront, plus ils vont constituer une garantie en eux-mêmes. Si le dialogue tourne dans le sens que l’on ne souhaite pas, on sera libre de quitter ou de ne pas signer. Mais ne pas aller au dialogue, ne pas donner des garanties du côté du pouvoir, ne pas participer pour l’opposition et la société civile et ne pas avoir la communauté internationale qui soutient ce dialogue, je pense que c’est une mauvaise stratégie, parce qu’il ne faut pas attendre qu’il y ait de casse pour dire “si l’on savait, on aurait pu dialoguer, et peut-être trouver un compromis”. Alors on va assumer devant l’Histoire », a déclaré Azarias Ruberwa.

    RFI

  • Dialogue : ce que Joseph Kabila attend de Saïd Djinnit

    Dialogue : ce que Joseph Kabila attend de Saïd Djinnit

    said_djinnit-Ban Ki-moon a dépêché mercredi à Kinshasa Saïd Djinnit, son envoyé spécial pour les Grands Lacs. Si le diplomate algérien n’est pas officiellement nommé facilitateur du nouveau dialogue politique convoqué par Joseph Kabila, Kinshasa espère tout de même qu’il ramènera l’opposition à la table des discussions.

    Saïd Djinnit parviendra-t-il à relancer le nouveau dialogue politique voulu par Joseph Kabila en RDC ? « Pour l’instant, il n’est pas là pour ça », s’empresse de préciser une source onusienne à Kinshasa. Le diplomate algérien, envoyé spécial du secrétaire général des Nations pour les Grands Lacs, est en effet arrivé le 2 novembre dans la capitale congolaise « pour s’entretenir avec le gouvernement et les autres parties prenantes afin de discuter des contours de ce dialogue » convoqué fin novembre par le président Joseph Kabila, ajoute un communiqué de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).

    Autrement dit, Saïd Djinnit n’est pas encore officiellement le médiateur international de la crise politique congolaise. Ban Ki-moon l’a d’ailleurs envoyé dans la capitale congolaise pour voir s’il sera « à même de faciliter le dialogue national » à venir. Une perspective qui ne réjouit guère les frondeurs de la majorité au pouvoir. « On prend les mêmes et on recommence ? » s’est interrogé Olivier Kamitatu, l’un des leaders du G7, dénonçant une « ‘nkurunzization’  à pas lents de la RDC ». Allusion faite à l’absence ou presque de résultats de Saïd Djinnit dans la crise politique burundaise.

    La mission difficile de Djinnit

    « Dans tous les cas, on savait que le G7 allait réagir de cette manière, confie un proche du chef de l’État congolais. S’ils ont quitté la majorité, c’est parce qu’ils ne voulaient plus discuter. » En tout cas, du côté du camp présidentiel, la « pré-médiation » de Saïd Djinnit est plutôt bien vue.

    « Saïd Djinnit connaît toute la classe politique congolaise qu’il côtoie depuis quelques temps dans son rôle d’envoyé spécial pour les Grands Lacs », note notre source. « Mais Kinshasa ne s’opposerait pas non plus, poursuit-elle, à Ban Ki-moon s’il choisissait au final un nom parmi les trois autres qui circulent : José Eduardo dos Santos, le président angolais, Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies ».

    En attendant, c’est bien le diplomate algérien qui est rentré en jeu. En face de lui : le G7 et la Dynamique, deux principales coalitions de l’opposition, qui ont déjà annoncé qu’ils ne prendront pas part  au nouveau dialogue politique. Mais il y a aussi l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, qui continue à tergiverser. Des « gesticulations que Saïd Djinnit pourra sans doute calmer », espère la source proche de la présidence de la République, rappelant que « le dialogue convoqué par Kabila est aussi le fruit des pressions des opposants Étienne Tshisekedi et Vital Kamerhe. L’important pour nous, c’est d’aller au débat ».

    Un débat qui portera essentiellement sur le processus électoral complètement en panne à moins d’une année de l’organisation des législatives et de la présidentielle, initialement prévue le 27 novembre 2016. La mission de Saïd Djinnit, dans le rôle de conciliateur d’avant pourparlers, s’annonce difficile…

    Jeune Afrique

  • L’ONU nomme Saïd Djinnit facilitateur du dialogue politique en RDC

    L’ONU nomme Saïd Djinnit facilitateur du dialogue politique en RDC

    said,kabila,etienne-Selon un communiqué daté d’hier mercredi 02 décembre 2015 et signé par Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo et patron de la Monusco, Maman Sambo Sidikou, le numéro un des Nations Unies vient  de charger Saïd Djinnit, son Envoyé Spécial dans les Grands Lacs, d’une mission de bons offices auprès des autorités congolaises ainsi que de toutes les parties prenantes au Dialogue national, présentement plombé à la suite du refus de plusieurs forces politiques et sociales d’adhérer au schéma de sa convocation par le Chef de l’Etat. On apprend que ce haut fonctionnaire onusien séjourne à Kinshasa depuis hier.

                Selon les termes du même communiqué, Saïd Djinnit est chargé de la facilitation du Dialogue, en commençant par la claire définition de ses « contours ». Les observateurs notent que le Secrétaire général des Nations Unies vient ainsi de donner suite à la lettre lui adressée par le Chef de l’Etat congolais, il y a une dizaine de jours, et dont était porteur, à New York, Raymond Tshibanda, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. On rappelle que dans cette correspondance, Joseph Kabila demandait à Ban ki-Moon de choisir le facilitateur du Dialogue national sur une liste de quatre personnalités dont Kofi Annan (Secrétaire général honoraire de l’ONU), Eduardo Dos Santos (Président de l’Angola), Moustapha Niasse (Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal) et Saïd Djinnit (son Envoyé Spécial dans les Grands Lacs).

    A l’heure où le projet de Dialogue National se trouve totalement bloqué, tous les regards sont tournés vers ce dernier pour le débloquer et sauver le processus électoral terriblement en péril.

    Espoirs permis pour la tenue du Dialogue

                En principe, Saïd Djinnit devrait être accepté aussi bien par le Chef de l’Etat congolais, qui n’est pas du tout opposé à une médiation internationale tant que celle-ci n’empiète pas sur la souveraineté nationale, que par toutes les forces politiques et sociales « pro » comme « anti » dialogue. A l’étape actuelle où il est chargé de consulter toutes « les parties prenantes » congolaises, il est permis de croire qu’il va recueillir leurs avis et considérations, concilier les points de vue avant de passer à la phase de l’organisation proprement dite du Dialogue.

                L’opinion congolaise, fort troublée par les divergences de vue entre le Président de la République et les forces politiques (UDPS) et sociales (Eglise catholique) acquises au principe de la participation au Dialogue national, attend du « Facilitateur » des Nations Unies une pré-médiation visant à les mettre d’accord autour des modalités de sa convocation, du Comité préparatoire, des matières à inscrire à l’ordre du jour, de ses objectifs, etc. C’est le lieu de signaler que les questions qui fâchent devraient porter sur le « parrainage » de ce forum (Kabila ou la Communauté internationale), la désignation d’un Comité préparatoire par le Chef de l’Etat, la proposition d’une réflexion autour d’un système électoral peu coûteux, le pilotage du bureau du Dialogue par une équipe mixte Majorité présidentielle/Opposition (Société civile exclue), le financement des élections, la sécurisation du processus électoral, les mesures individuelles de grâce en faveur des prisonniers politiques et d’opinions, l’audit du fichier électoral, le calendrier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs, la recomposition de la Ceni, le respect de la Constitution, la libération des prisonniers politiques, etc.

                L’autre face de la mission de Saïd Djinnit devrait consister à convaincre le « camp du refus du Dialogue » (G7, Dynamique de l’Opposition) d’y prendre part, afin de préserver son caractère « inclusif ». Ici, il lui faudrait donner des garanties onusiennes à ceux qui soupçonnent le Chef de l’Etat de vouloir profiter du Dialogue pour faire réviser la Constitution dans le sens du déverrouillage de l’article 220 limitant les mandats présidentiels à deux et leur durée à cinq ans, du « glissement » (prolongation des mandats des membres actuels des institutions de la République au-delà de 2016) ou encore de la mise en place d’un gouvernement de transition, etc. Bref, une dure épreuve de restauration de la confiance entre Kabila et ceux qui le soupçonnent d’entretenir un agenda caché autour de ce forum attend Saïd Djinnit. Il lui appartient d’apporter la preuve aux Congolais qu’il se trouve réellement au-dessous de la mêlée et qu’il est indépendant vis-à-vis de toutes les « parties prenantes » à la crise congolaise.Toute erreur d’approche ou de jugement lui est interdite.

                            Kimp

  • “Dialogue national” en RDC : Kabila a soumis à l’ONU quatre médiateurs étrangers

    “Dialogue national” en RDC : Kabila a soumis à l’ONU quatre médiateurs étrangers

    tshibanda-ban1-Le président congolais a proposé les noms de Kofi Annan, Eduardo Dos Santos, Moustapha Niasse et Saïd Djinnit pour assurer la médiation du “dialogue national”.

    Le président congolais Joseph Kabila a proposé à l’ONU les noms de quatre personnes susceptibles d’assurer une médiation internationale dans le “dialogue national” en vue “d’élections apaisées” qu’il souhaite lancer à près d’un an de la date butoir pour la présidentielle, a-t-on appris samedi de source gouvernementale.

    Selon cette source, le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Raymond Tshibanda, a remis cette semaine à New York la lettre de M. Kabila au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

    M. Kabila propose les noms de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, du président angolais Eduardo Dos Santos, du président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Moustapha Niasse, et de l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit, pour assurer la médiation du “dialogue national”, a-t-on ajouté de même source.

    La désignation d’un médiateur étranger est l’une des conditions posées par le parti historique d’opposition en RDC, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), pour participer au “dialogue national” proposé par M. Kabila.

    La majeure partie des autres composantes de l’opposition refuse ce dialogue, y voyant une manoeuvre du président Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter en 2016.

    Depuis des mois, l’opposition accuse M. Kabila de chercher par tous les moyens à se maintenir en place au-delà du terme de son mandat, qui expire en décembre 2016.

    L’UDPS a annoncé le 13 novembre que son vieux chef, Étienne Tshisekedi, en convalescence à Bruxelles depuis août 2013, était prêt à rentrer au pays pour participer au “dialogue national” si celui-ci se tient “sous l’égide de la communauté internationale”.

    En septembre, la Cour constitutionnelle a invalidé le calendrier électoral qui prévoyait la tenue de la présidentielle fin novembre 2016.

    Le “dialogue national” voulu par M. Kabila vise à rassembler le plus largement possible autour d’une table ronde consacrée à l’organisation et au financement des élections à venir.

    L’ONU et la communauté internationale appellent depuis des mois les autorités de Kinshasa à tout mettre en oeuvre pour assurer la tenue d’une présidentielle “crédible” dans les délais prévus par la Constitution, c’est-à-dire avant la fin du mois de novembre 2016.

    AFP